Nettoyage en série , livre ebook

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Bill DISLEY, le célèbre reporter-détective, est chargé par son riche ami Paul Robbick, de surveiller sa femme, May, qu’il soupçonne de le tromper avec un triste individu.


Un soir, alors que Bill DISLEY et son « client » sont attablés dans une boîte de nuit branchée, dans laquelle se trouvent également l’épouse de celui-ci et son amant, un cri retentit : May Robbick vient d’être retrouvée morte d’un coup de couteau planté dans le cœur.


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Nombre de lectures

5

EAN13

9782373475449

Langue

Français

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avecBILL DISLEYson existence et trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express », grand quotidien londonien dontBOB, dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef. L'habituel comparse de Bill estJEFF, ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas. L'inspecteurMARTINest, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu 'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquel le notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.
J.-A. FLANIGHAM.
I
BILL DISLEY
La boîte était dans le genre tout à fait dernier cri, dans ce style cubique profondément anonyme que vénèrent les foules d'à présent à cause de sa laideur sans doute, ou de son manque d'âme.
C'est du moins ce que venait de faire remarquer Bill à son ami et collègue Crosby, du «Daily News ».
Crosby étouffa un bâillement et fit remarquer d'une voix pâteuse que les élucubrations de Bill sur le coup de deux heures du matin, et après absorption massive de whisky, étaient, elles aussi dans le goût dernier cri, aussi totalement dénuées de caractéristiques et de formes. Bill bâilla à son tour et reprit : — Regarde-moi ces colonnes blanches, et ces glaces, et tous ces gens plus ou moins ivres, et cette chanteuse qui s'égosille et que personne n'écoute...
— Alors, je te le demande : pourquoi de toutes tes forces, as-tu insisté pour m'entraîner ici ?
— J'avais un type à voir. — Qui ? Le regard brumeux de Bill fit un effort désespéré e t visible pour fouiller dans une mémoire redoutablement encombrée par des vapeurs dangereuses, puis, d'une voix dégoûtée :
— M'en rappelle plus ! dit-il. — T'en as un furieux coup dans l'aile, somme toute ! — Ça ne t'enlève rien !
Bill fixa la chanteuse avec des yeux clignotants et sursauta : une tape formidable venait d'être assenée sur son épaule, et le directeur de l 'établissement, d'une voix onctueuse, questionnait, s'adressant aux deux hommes :
— Comment va l'élite intellectuelle ? — Mal au crâne et bouche pâteuse ! fil Crosby, laconique. Le directeur esquissa un sourire amusé. Bill le contemplait toujours avec des yeux fixes, puis tout à coup, le journaliste s'écria :
— Ça y est !
Regard triomphant vers Crosby, puis : — C'est vous que je désirais rencontrer ce soir !
Crosby eut un sourire suave destiné à l'étonnement du directeur, et expliqua : — Car imaginez-vous qu'il y a trois heures que nous sommes arrivés et qu'il n'avait aucune idée de la personne qu'il voulait rencontrer ici !
Bill haussa les épaules :
— Tout simplement égarée en chemin, mon idée, mais ça rentre dans l'ordre.
Il fit signe au directeur de s'asseoir :
— Est-il exact que May Robbick vient ici presque chaque soir ?
Une indéfinissable expression passa dans le regard du directeur, et Bill s'empressa d'ajouter : — Il faut excuser mon indiscrétion et l'espèce de goujaterie avec lesquelles je pose des questions, ceci est imputable à mon métier, directeur ! Le directeur hésitait toujours et, se penchant vers Bill, se décida enfin :
— Elle vient presque chaque soir...
Il ajouta, après un court instant de réflexion : — Mais que ceci ne m'entraîne aucun ennui, Bill Disley ! J'ai votre parole ! — Chacun est au courant, plus ou moins au courant, veux-je dire, de la vie effrénée que mène May Robbick ! Qu'elle ait choisi depuis quelqu e temps un de vos salons particuliers pour y rencontrer un nouvel amant et que certains l e sachent ne peut vous porter aucun préjudice.
— C'est une bonne cliente ! Toute expression d'ivresse disparut du regard de Bill ! qui hocha lentement la tête pour dire rêveusement : — ... Et son mari est un de mes meilleurs amis !
II
PAUL ROBBICK
... Un des plus beaux garçons de Londres, une des p lus grosses fortunes, disait la rubrique mondaine de la ville.
C'était vrai.
Paul Robbick, à trente-cinq ans, était à la tête d'une des plus colossales fortunes de la ville... et ce physique particulièrement vénéré par les belles d'à présent : force et douceur. Après avoir fait soupirer bien des jolies lèvres, après avoir fait pleurer bien et bien des yeux, il avait rencontré un jour, dans une boîte, une jeu ne chanteuse de jazz dont la renommée montait en flèche, et il l'avait épousée, rompant pour elle ses fiançailles avec la fille de Lord Desbury qu'il prétendait cependant aimer.
L'histoire avait défrayé toutes les chroniques, d'autant plus qu'après quelques mois de tranquillité relative, May Robbick fit à nouveau parler d'elle : fêtes sensationnelles dans le manoir de son mari, dettes contractées un peu parto ut et que Paul payait avec le sourire, flirt un peu trop poussé avec des amis de son mari.
Paul en était fou et, après quelques velléités de révolte, pardonnait, sourire aux lèvres, pour ne plus voir briller de colère les yeux magnifiques de la femme qu'il adorait.
Après deux ans de mariage, la vie menée par May s'écartait de plus en plus des voies normales et, la veille du jour où Bill s'était enivré dans une boîte de nuit, Paul était venu le trouver afin que le journaliste tente une enquête : May l'inquiétait depuis quelque temps, il se demandait, effaré, où passait cet argent qu'elle ga spillait insensément, et il pensait sérieusement à divorcer, la mort dans l'âme d'ailleurs. Il n'était pas certain des infidélités de May et mettait sur le compte de sa « folle » jeunesse son besoin de sortir, de s'afficher.
C'est à la faveur d'une longue maladie de Paul qui avait contracté un refroidissement en Suisse, que May avait commencé de sortir seule. Tou s excès étant interdits au malade, puis au convalescent, c'est lui-même qui, au début, avait insisté pour qu'elle se distraie.
Et, comme le disait en ce moment Paul avec un souri re triste, à Bill qui allumait une cigarette :
— Elle a par trop abusé de la permission !
Bill fixa son ami. Le visage du journaliste portait encore des traces des excès de la veille, il dit enfin, d'une voix soucieuse :
— Si j'ai accepté de me rendre à la«Boîte Blanche », ce n'était pas tellement pour te renseigner...
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