Ténèbres , livre ebook

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Thriller - 218 pages - Âmes sensibles, s'abstenir ! Ce roman comporte des scènes violentes... à ne pas mettre entre toutes les mains.


Été 1974


Qui est le ravisseur de Caroline ? Que veut cet homme qui la séquestre et tue à petit feu son humanité ? Comment va-t-elle tenter de survivre dans ce huis-clos, bâti de murs d’angoisse, alors qu’elle perd toute notion de temps et que la folie devient sa seule compagne ?


Une véritable plongée dans les abysses pour cette jeune femme qui est loin de se douter que le passé va la rattraper, pour l’anéantir plus encore.


Dérangeante, étouffante, l’histoire de ces deux âmes va plonger le lecteur dans les Ténèbres.



Présentation de la nouvelle Rouge coquelicot (en fin d’ouvrage) :


Un meurtre à résoudre, une intrigue qui pousse les portes de l’au-delà et franchit le seuil de la démence.

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Nombre de lectures

7

EAN13

9782379610127

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Ténèbres

Mentions légales
Remerciements


Cette aventure n’a été possible qu’avec du soutien, des gens qui m’ont poussée, supportée, encouragée, relue, guidée, conseillée : Ma maison d’éditions en premier lieu, pour leur travail professionnel dans un cercle où chaque auteur a sa propre place. Ma famille et mes enfants qui me subissent parfois, mais qui sont mon oxygène et mon carburant. Les amis, poètes, auteurs ou simples lecteurs, qui forment sans le savoir un nid d’inspiration et un cocon de décompression : Lionel Parrini, Ronvil Sluvenan, Galan Dorgia, Will, Virginie, Karine, Jérémie, Alex, Fabi, Arthur, Bruno, Guillaume…
Je ne voudrais pas oublier ma marraine, Madeleine Bourdin, qui semble-t-il m’a transmis le goût de l’écriture en se penchant sur mon berceau. Chaque année, elle m’offrait à Noël un poème qu’elle composait. Elle est à l’origine de la comptine « Quand je rêve j’ai un cheval… » qu’elle m’a confié en 1994 et qui, des années plus tard, s’inscrit dans les lignes de « Ténèbres » comme un leitmotiv pour Caroline. Il était temps que tes mots sortent du tiroir ! Merci.
Merci à vous surtout, de prendre le temps de me lire.
Chapitre 1


Été 1974
Le noir, les abysses, la puanteur et un mal de crâne qui me vrille les idées. Des souvenirs flous, des images qui défilent sans but, ma bouche engourdie, remplie d’une fourmilière qui n’existe pas. Qui suis-je ? Je dois reprendre le contrôle de moi-même, réussir à ouvrir les yeux, rassembler mes pensées, les ranger dans l’ordre, les classer pour les utiliser.
Première étape, ouvrir les paupières, ce n’est pas une chose aisée, elles sont trop lourdes. Je rassemble mes forces et je tiens mes pupilles prêtes à recevoir la lumière. Au prix de nombreux efforts, j’y arrive enfin. Stupeur ! Même les yeux ouverts, l’obscurité demeure.
Se mouvoir est impossible, mes poignets sont liés dans mon dos, mes chevilles attachées entre elles. Mon souffle s’accentue, mon cœur cogne dans ma poitrine, je me débats, mais contre ces cordes qui rongent ma peau c’est peine perdue. Je veux crier, mais un bâillon sur ma bouche retient le son de désespoir qui s’échoue dans ma gorge. Il faut se concentrer, réfléchir, ne pas céder à la panique malgré la peur. Je dois faire fonctionner mes autres sens. D’abord, je respire, je ne suis pas morte. Une odeur de moisi m’agresse les narines, la fraîcheur me fait frissonner. C’est un indice, je me trouve allongée sur le côté, entravée, dans un lieu humide et frais, peut-être une cave. Il n’y a pas un son, pas un souffle de vent, je suis donc bel et bien en intérieur. Mon corps repose sur quelque chose d’un peu mou, certainement un matelas. Ça pue, j’ai froid, je crois que je suis nue, retenue en otage pour une raison que j’ignore.
Réfléchis, bon sang !
Je m’appelle Caroline Strauss, je suis née le 18 août 1942 à Berlin. J’avais cinq ans quand mes parents ont emménagé à Lyon. Papa s’appelle Franz Strauss et Maman Ivina Weiner. Ils sont morts tous les deux, il y a deux ans, dans un accident de voiture. Quel est mon dernier souvenir ? Cherche, nom de Dieu ! Creuse-toi la tête, Caro ! Ça y est, ça me revient, je revenais du lycée. Oui, je suis professeure de littérature au lycée catholique de Villeurbanne. Avant de rentrer chez moi, je suis passée au magasin prendre des croquettes pour Rasta. Rasta ! Mon pauvre chien, il va mourir de faim. Nous étions vendredi, je m’en rappelle, car j’ai souhaité un bon week-end à mes élèves de première. Pire, je leur ai même souhaité de bonnes vacances. Le dernier jour avant les vacances d’été. J’avais prévu un plateau télé devant une émission après avoir terminé quelques dossiers, une soirée tranquille qui annonçait deux mois de détente. Le peu d’amis que je peux avoir ne s’inquiétera pas de mon absence, ils sont au bord de la mer à Marseille et j’ai décliné leur invitation à les rejoindre. Quant à mes collègues de travail, je ne dois les revoir qu’en septembre. D’ici là... Rasta, lui, peut hurler à la mort tant qu’il veut, mes plus proches voisins sont à deux bons kilomètres.
Je me souviens, je sortais du magasin, il faisait chaud, très chaud, j’ai mis mes courses dans le coffre de ma 2CV Citroën, je me suis assise au volant… C’est là que j’ai senti la froideur d’une lame sur mon cou. Une voix, venue de la banquette arrière m’a ordonné de démarrer et de rouler. J’aurais dû crier, hurler, me débattre, essayer de sortir de la voiture, mais non, j’ai suivi les ordres de cette voix rauque, pesante et pressante. Je sentais l’odeur d’une eau de toilette de médiocre qualité mêlée à la sueur. Mon rétroviseur central était tourné de sorte que je ne pouvais pas apercevoir de visage. J’ai donc roulé, en suivant ses indications. D’abord, je n’ai pas compris, puis au bout de trente minutes de trajet, j’ai vu se dessiner la route du parc du Pilat. La journée, on peut encore y croiser quelques randonneurs, mais en début de soirée, il n’y a jamais personne. Les gens se retrouvent en terrasse des cafés ou des restaurants. Inutile d’espérer y trouver de l’aide. J’ai bien essayé de discuter, de poser des questions, mais plus je parlais, plus la lame froide compressait ma carotide. On est arrivé à l’orée d’un bois, la nuit commençait à tomber, la chaleur se faisait moins lourde, car la brise s’était levée. Il m’a demandé d’arrêter le véhicule et de descendre. À ce moment-là, j’aurais pu tenter une fuite, courir, le plus vite et le plus loin possible, car il avait relâché la pression de son couteau le temps de s’extirper lui aussi du véhicule. Pourquoi n’ai-je rien fait ? La peur peut-être qui me paralysait, l’angoisse qui me clouait au sol, je ne sais pas. Toujours est-il que je suis sortie et là… le trou noir, le néant, je ne me souviens que d’un violent coup à l’arrière du crâne et me voilà ici.
Tous les événements me reviennent par fragments de plus en plus nets, j’essaie de maîtriser ma panique, mais c’est un sentiment incontrôlable, une bête noire qui s’infiltre dans mon corps avant de s’y répandre pour en prendre possession. Les souvenirs se mêlent aux questions : suis-je seule ? Dans la cave d’une maison ? Dans un refuge souterrain aménagé dans la forêt ?
Toutes mes idées se mélangent, formant un véritable melting-pot de sensations terrifiantes et de déductions macabres. La peur suinte par tous les pores de ma peau, je suis dégoulinante de frayeur. Je dois faire le tri, ne pas me laisser submerger. Je dois arrêter de me débattre dans le vide, inutilement. Alors, j’essaie de ne même plus respirer pour écouter, je tends l’oreille en quête d’un bruit qui pourrait me donner une indication. Au-delà du « boum-boum » qui agite ma poitrine et résonne dans mes tympans, je discerne des pas, juste au-dessus de moi, un son étouffé, lointain, mais audible. Je ne suis pas seule, c’est certainement mon bourreau qui se trouve là-haut ; bizarrement, je me sens un peu rassurée. Je ne vais pas crever seule comme un chien, bouffée par les rats, rongée par la faim et la soif. Sauf que je vais peut-être devoir subir des sévices et des tortures bien pires que la mort. Si je suis encore en vie, il y a une raison ! J’ignore laquelle, mais je vais m’y accrocher.
La vie… finalement ça ne tient à rien ! Si je n’étais pas allée chercher des croquettes pour Rasta, si je m’étais rendue dans un autre magasin, si je n’avais pas travaillé aussi tard sur mes dossiers pour la prochaine rentrée… C’est tout moi ! J’avais huit semaines pour le faire, mais non, il a fallu que je bosse dessus ce soir-là ! Pas de famille, pas d’amis, pas une seule connaissance qui va se demander où je suis passée, donc pas de recherches entreprises pour me retrouver !
Bon, et ce gars, qu’est-ce qu’il me veut ? Pourquoi moi ? M’aurait-il violée ? Si je suis nue, il y a bien une raison. Et depuis quand suis-je ici ? J’ai été enlevée le vendredi 28 juin 1974. Combien de temps suis-je restée inconsciente ? Des heures ? Des jours ? Quelle heure peut-il être ?
Je dois réagir, agir, essayer du moins. Alors, je me contorsionne de nouveau, de manière plus méthodique. Je frotte mes mains, mes chevilles, les tords dans tous les sens à m’en déchirer la peau. Rien à faire ! Je ne fais que gaspiller mon énergie. Si j’arrive à retirer le bâillon, je pourrai hurler de toutes mes forces. Je colle mon visage contre le matelas pour essayer de le baisser. Au bout d’un moment, j’arrive à le faire céder, le laissant glisser le long de mon cou. J’ai l’impression de mieux respirer, j’ai la bouche sèche et pâteuse, je voudrais de l’eau. Mais pas le temps d’y penser, je me mets à crier à pleins poumons :
 Au secours ! Aidez-moi ! Par pitié ! Au secours…
Ma voix rebondit contre les murs formant un écho qui me laisse imaginer que la pièce est assez réduite. Je sais au fond de moi que cela ne sert à rien, mais c’est instinctif, il me faut appeler à l’aide. Pour seule réponse, j’entends les pas qui se rapprochent, doucement, ils se font de plus en plus lourds. À l’oreille, je dirais qu’ils descendent des escaliers, plus près, toujours plus près. Mon cœur bat la chamade, prêt à imploser. Je voudrais ne pas avoir crié, je voudrais devenir invisible. Je me recroqueville, adoptant une position fœtale, les mains toujours liées dans mon dos, j’enfouis ma tête dans le matelas. Ne plus faire de bruit, ne plus respirer, ne plus penser. Une clé dans une serrure, le bruit métallique d’une porte et soudain la lumière.
Je le découvre, ce bourreau, dans l’entrebâillement de la porte, le doigt sur un vieil interrupteur et dans l’autre main, le couteau.

Je l’avais imaginé laid, les méchants sont toujours laids. Gros, suintant, le regard injecté de sang comme les vieux pervers qui traînent aux abords des écoles pour reluquer les petites filles. Avec effarement, je constate que mon geôlier n’a pas le profil de l’emploi. Un mètre soixante-quinze, les cheveux bruns en bataille, les yeux d’un vert profond. Je vois que la méchanceté peut prendre n’importe quel visage. Sans un mot, il s’approche de moi

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