108
pages
Français
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2019
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Ebook
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Publié par
Date de parution
17 avril 2019
Nombre de lectures
0
EAN13
9782368326350
Langue
Français
Un cadre de vie rêvée, des personnels choisis et éprouvés, une Présidente protectrice et puissante...Tout était réuni pour donner de nouvelles chances à ceux qui en avaient manqué, mais voilà qu’un responsable persécute sa femme, que Joachim se fait agresser violemment dans le parc du Foyer... Ce n’est que le début d’un enchevêtrement de malheurs sur des bourgeons de vie : désir blessé, amour naissant contrarié, angoisses, voluptés empoisonnées, jalousies féroces, corruption stupéfiante, kidnapping avec rançon: un autre crime exaspère l’épouvante ; la grande Présidente reste silencieuse trop longtemps, que fait-elle ? Les résidents vont-ils fuir hors de cet enfer ?
Katia et Joseph sont au bord du burn out mais ne lâchent rien, même Régis Chanteilles s’affole, l’enquête policière n’avance pas ou peu, Hubert ne cale pas, que fait Marceline à Limoges ?
Face à un tel déferlement de malheur, Mathilde va -t-elle enfin sauver sa « bonne oeuvre » ? Montrer qu’elle peut agir sur les évènements ?
Et si ceux-ci se retournaient contre elle ? Et si il y avait une faille dans sa puissance ? Personne ne le souhaite, mais...elle n’est pas le Bon Dieu ! L’espérance semble éteinte, et pourtant elle parcourt le chemin obscur, accidenté et douloureux de ceux qui la portent avec une invincible confiance.
Publié par
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17 avril 2019
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0
EAN13
9782368326350
Langue
Français
UnSouffle Fragile
La SAS 2C4L —NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant àla réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenuspour responsables de quelque manière que ce soit, du contenuen général, de la portée du contenu du texte, nide la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
NicoletteUrsule
UnSouffle Fragile
“Vogueursd’infini, nos navires sont trop fragiles.
Mais,à votre âme, assignez la Haute Mer.”
XavierGrall, L’inconnu me dévore
Préambule
PETITGUIDE proposé aux lecteurs qui seraient tentés des’égarer dans les personnages du microcosme du FOYER.
EN2017 Le FOYER existe depuis sept ans. C’est une superbe maisonde maître agrandie et rénovée, au coeur d’unvaste parc arboré : Régis Chanteilles l’adénichée grâce à son flair trèsprofessionnel ; il a été le maître d’oeuvresde tous les aménagements aussi fonctionnels qu’esthétiques. La propriétaire est une milliardaireparisienne : Mathilde de Veniat, qui a décidé d’enfaire un lieu d’accueil pour des personnes réduites àvivre dans la rue. Ayant toutes les autorisations et aidesofficielles, elle a imposé une organisation interne originale,qu’elle surveille de près et de loin avec son conseil.Cette organisation repose sur un règlement souple assumépar quatre responsables.
Cesresponsables sont deux couples de retraités ayant exercédans l’enseignement public ou privé : à cejour, respectivement Brice et Hélène Duclos enalternance avec Katia et Joseph Dwarc.
Lintégration des gens de la rue - dans ce foyer - passe quasitoujours par des maraudes nocturnes d’ONG, rarement pardossiers ; à ce jour il n’y a pas de sujetsvraiment psychiatrisés. Au nombre de dix, : trois femmeset sept hommes, ils ont été une vingtaine dans lepassé. Deux résidents du Foyer suivent des cours àl’extérieur : Yolande et Frédéric.
Autout début du livre, nous rencontrons :
Paola : élève - infirmière engagéeau Foyer temporairement comme femme de chambre afin de payer sesétudes.
Joachim : courageux aventurier qui revient de Tanzanie oùil a exploité des mines de pierres précieuse pour lecompte de Mathilde de Véniat.
Régis Chanteilles : agent immobilier rusé etentreprenant, très investi dans le Foyer dont il est l’amidepuis l’origine.
Antoinette Rieublanc : kinésithérapeute -esthéticienne : elle vient d’arriver dans lesecteur du Foyer : elle est une excellente professionnelle.
Brice Duclos : enseignant à la retraite, responsable duFoyer (en alternance) ; son comportement envers sa femmeinquiète les résidents.
Hélène Duclos, la femme de Brice, ancienne enseignanterationnelle et posée, ne comprend plus rien.
Diogène : pensionnaire du Foyer depuis le débutest un homme déchu responsable de sa déchéance :ombrageux, imprévisible.
Mathilde de Veniat : ancienne neuro-chirurgienne, elle abénéficié d’énormes héritagessuccessifs qui font d’elle une puissante milliardaire. Le Foyerest sa ¨bonne-oeuvre¨, elle demande des comtes-rendus chaquejour.
Marceline, fille de Mathilde, ex mannequin, ex droguée et examie d’un trafiquant chef de réseau. Instable etmélancolique.
Katia et Joseph, couple profondément heureux et généreux,en alternance avec Hélène et Brice. Feront-ils desmiracles ?
Frère Michel Bravard, religieux Prémontré,attentif, bienveillant et calme. Il vient au Foyer à lademande de Mathilde.
Hermine la cuisinière, surdouée pour les platsroboratifs. Elle n’aime pas la cuisine méditerranéenne.Un peu irritable. Femme étonnante.
Hubertl’éducateur est d’humeur régulière,présent avec discrétion, l’oeil vif, inventif etdévoué.
Deuxpersonnes ont un statut particulier : elles transmettent àla Présidente l’ambiance du Foyer :
Antonia est la ¨ presque soeur ¨ de Mathilde :dans une autre vie, Antonia a aimé follement le mari queMathilde avait rejeté, ils avaient été trèsheureux, puis il était mort. Mathilde avait étéignoble avec Antonia pour la succession… la maladie l’avaitfait réfléchir et elle avait demandé le pardond’Antonia. Depuis, elles s’appelaient ¨presque soeurs¨. Rebecca est veuve sans enfants : elle a fidèlementsoutenu Antonia dans ses tribulations avec Mathilde : elles sontinséparables.
La psychologue consulte une fois par semaine au foyer, elle a uncabinet à Limoges. Elle est patiente et bienveillante.
Ledocteur Drillis est un bon généraliste, la salled’attente est toujours pleine : il fait des visites àdomicile.
Tellessont les personnes qui, de près ou de loin, ont une vraieresponsabilité auprès des pensionnaires.
Je cite, à part, les différents officiers de Policedont le travail et les investigations ont étédéterminants pour le Foyer.
Les résidents sont les personnes aidées, à cejour. Malgré les lézardes qui s’ouvrent dans leFoyer, ils gardent un bon sens, un à propos indéniables,en dépit de leurs handicaps respectifs.
Je les nomme avec un commentaire réduit car je ne sais quetrès peu de choses les concernant, ils ont étéaccueillis dans leur ¨réalité présente¨,certains avaient oublié leurs noms et n’avaient pasenvie de le retrouver, d’autres ne connaissaient que leursurnom de rue… Qu’importe, Ils sont là, confiésaux soins et à la vigilance des aidants.
Yolande au verbe haut et son chéri Frédéric :ils connaissent leur nom de famille et se sont inscrits pour suivredes cours : ils ont un projet de vie ensemble.
Raoulle tranquille fume beaucoup (le cannabis) malgré la vigilanced’Hubert. Il s’exprime peu.
Avivaaux yeux de myosotis, curieuse et gentille, guette la venue desvoitures du haut du perron de l’entrée.
Fanchette, a peur de tout : elle aime se cacher pour observerles allées et venues dans le foyer.
Ades terreurs nocturnes et fuit le plus petit affrontement : ellea une sensibilité parfois surprenante. Il faut la protéger.
Les deux copains tirés de la rue plusieurs fois : Piloudit le Filou et Tiburce, complices à fond.
D’Jum (il a un jumeau adapté à la vie normale)lui, à peine arrivé, il pense à repartir,tenaillé par la peur d’être enfermé.
Cédric le taciturne a une bonne influence sur le D’Jum.
Il y eut Henri qui fit un passage éclair en demi- pension.
Diogènetoujours là, depuis l’ouverture du Foyer. Il soutientHélène victime de son mari et devient coquet.Imprévisible et déconcertant, tellement attachant.
Ces humains exclus de nos sociétés, nous devons lesaider et par le fait même, ne nous aident-ils pas àvivre ?
1 Uneintérimaire au foyer
Lajeune femme entra après avoir frappé à laporte ; personne ne lui ayant répondu, elle déduisitque le nouvel arrivant dormait encore. Lorsqu’elle ouvrit, uneforte odeur de café se répandit dans la petitechambre : la forme couchée sur le lit semblait avoir unetête couverte de plusieurs épaisseurs de couettes ;il en sortit des reniflements intéressés par l’odeur,mais elle resta obstinément cachée ; les piedsdépassant le bord du petit lit étaient soigneusementenveloppés dans ce qui ressemblait à un vieux plaid aux carreaux écossais râpés.
—Le petit déjeuner est servi en bas, avait-elle dit d’unevoix hésitante.
“Décidément,il ne veut pas se montrer, celui-là, impossible de voir àquoi il ressemble ; tant pis, j’ai fait mon travail, jel’ai prévenu.”
Debout,près du lit, elle se pencha pour tenter d’apercevoir aumoins une mèche de cheveux, mais rien, rien ne dépassait.Elle soupira avec agacement et porta son regard sur la table en boisbrut appuyée contre le mur : un énorme sac àdos et une vieille valise à roulettes côtoyaient unépais manteau encore humide aux épaules (elle le toucharapidement) et un chapeau à larges bords égalementhumide. Cet accoutrement ne ressemblait pas aux vêtementsportés par les sans-abris ou par les marcheurs désargentésqui venaient sonner habituellement à la porte d’entréedu foyer.
Lafemme, à petits pas, comme à regret, s’apprêtaità partir quand elle se souvint qu’elle devait poser unegrande serviette éponge propre au crochet de la douche :cette douche rudimentaire était séparée par unléger rideau plastifié de l’espace sommeil.L’homme qui était arrivé hier tard dans lasoirée, avait été hébergé àla hâte dans une chambre-dépannage perchée audernier étage de la grande maison d’accueil.
Lajeune femme agissait lentement, hésitante, elle attendait enfixant obstinément la longue forme entortilléefrileusement dans ses plaids et ses couvertures ; elle espérait un réveil, unbonjour, un regard, un signe qui lui aurait permis de voir une tête,d’entendre une voix humaine, mais rien.
Certainsregards la traversaient comme des rayons X, mais ils neretenaient rien d’elle, elle était un ectoplasme, sonpère l’avait qualifiée ainsi un jourd’exaspération alcoolique et elle avait retenu le termeaprès en avoir lu la définition dans le dictionnaire.
« Unectoplasme, je suis un ectoplasme »
Cematin-là, le grand corps allongé l’énervaitparticulièrement, allez savoir pourquoi… cet homme, carc’était un homme, elle en était sûre, cethomme faisait exprès de ne pas la voir, il faisait semblant dedormir pour ne pas avoir à lui parler… toujours pareil─ aucune curiosité pour elle ─, centrésur lui et se suffisant. Elle sortit alors en claquant la porte unpeu trop fort et descendit au rez-de-chaussée. Elle étaitjeune, à peine trente ans, et portait sans coquetterie unsurvêtement gris trop large et des chaussures de sport usées,également grises : son visage très pâleétait fatigué, avec un grand front, des yeux clairscernés de mauve ; pas de rouge à lèvres sursa bouche pourtant bien dessinée mais crevassée, commesi elle avait une inflammation chronique. Ses cheveux noirs ─ ailesde corbeau ─ sévèrement tirés etplats autour du visage durcissaient l’ensemble, qui aurait étéattrayant.
Ellen’avait rien à se reprocher, elle devinait que dèsqu’elle aurait tourné les talons, il sortirait de sonlit : pourtant, elle avait attendu plus q