222
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
30 janvier 2013
Nombre de lectures
16
EAN13
9782896837175
Langue
Français
Publié par
Date de parution
30 janvier 2013
Nombre de lectures
16
EAN13
9782896837175
Langue
Français
Copyright © 2010 Anne Elisabeth Stengl
Titre original anglais : Heartless
Copyright © 2012 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Bethany House, une division de Baker Publishing Group, Grand Rapids, Michigan
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Roxanne Berthold
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Paulo Salgueiro
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89667-722-1
ISBN PDF numérique 978-2-89683-716-8
ISBN ePub 978-2-89683-717-5
Première impression : 2012
Dépôt légal : 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Stengl, Anne Elisabeth
Cœur perdu
(Les contes de la forêt de la pierre dorée ; 1)
Traduction de : Heartless.
Pour les jeunes de 13 ans et plus.
ISBN 978-2-89667-722-1
I. Berthold, Roxanne. II. Titre.
PZ23.S733Co 2012 j813’.6 C2012-941782-3
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Pour Dean et Jill Stengl
Prologue
Deux enfants, frère et sœur, jouaient près du Vieux Pont pratiquement tous les jours, quand le temps le permettait. Aucun observateur n’aurait pu deviner qu’il s’agissait d’un prince et d’une princesse. Le garçon, le benjamin, avait normalement les bras enfoncés dans la boue jusqu’aux coudes, occupé à accomplir ses exploits d’attrapeur de grenouilles. Bien que beaucoup plus coquette, sa sœur se promenait souvent pieds nus avec quelques feuilles et fleurs piquées dans les cheveux. Elle leur trouvait un air romantique, mais lorsque sa nourrice brossait ses cheveux de princesse le soir venu, elle les qualifiait plutôt de « vulgaires » en reniflant avec éloquence.
Cela n’empêchait jamais la princesse, prénommée Una, de tresser des marguerites, des violettes des champs et d’autres fleurs de la forêt qui lui tombaient sous la main en guirlandes et en diadèmes pour s’en orner, et ainsi passer d’une princesse ordinaire — ce qui était plutôt terne — en une reine des fées puissante et majestueuse. Son frère, Félix, ne tenait jamais le rôle d’une fée. Au moyen de quelques traces expertes de boue aux bons endroits, il s’était plutôt proclamé « gardien diablotin » et menait la guerre contre tous les ennemis imaginaires de la reine des fées.
Le Vieux Pont était le théâtre parfait de ces jeux pour un certain nombre de raisons. Non la moindre, le fait qu’aucun membre de leur entourage de serviteurs et de tuteurs (pas même la nourrice intrépide d’Una) n’osait les y suivre, puisque le Vieux Pont était situé dans la Forêt de la pierre dorée, au-delà des limites du jardin à sept étages du palais d’Oriana. De nombreuses légendes circulaient au sujet de la Forêt de la pierre dorée, et son histoire était suffisamment étrange pour tenir les gens éloignés. Mais Una et son frère aimaient entendre ces histoires — et plus elles étaient étranges et pleines de superstitions, mieux elles étaient. Ainsi, ils prenaient souvent la direction du Vieux Pont et faisaient de leur mieux pour troubler le silence ancien de la Forêt de la pierre dorée par leurs rires et leurs jeux.
Comme Una n’éprouvait pas l’affection que Félix chérissait pour la boue, elle inventait des aventures pour occuper son frère pendant qu’elle s’assoyait sur les planches du pont pour gribouiller des pensées et des idées dans son journal.
— Loyal diablotin, a-t-elle déclaré par un bel après-midi alors qu’ils descendaient la Colline de la pierre dorée vers le pont, tu dois partir à la recherche du filet d’or de Rudiobus perdu quelque part dans la rivière tumultueuse.
Elle a pointé du doigt le ruisseau qui coulait doucement en bordure de la Colline de la pierre dorée. Il ne s’agissait certainement pas d’une rivière tumultueuse, mais les faits ne freinaient jamais l’imagination d’Una.
— Tu dois me rapporter le filet avant le coucher du soleil, sans quoi tout mon royaume sera à jamais perdu dans les ténèbres.
— Tout de suite !
Félix a traversé le feuillage en trombe pour patauger dans le ruisseau. Il a ramassé un galet qu’il a tenu au-dessus de sa tête.
— C’est ça, Una ?
— Ça ressemble à un filet d’or, d’après toi ?
Il a étudié le galet, haussé les épaules puis l’a jeté par-derrière avant de plonger dans le ruisseau, vautré dans la joie toute garçonne de lâcher son fou dans la boue.
Una a tressé une couronne appropriée à son statut de reine des fées, l’a déposée sur sa tête avant de prendre place au milieu du Vieux Pont. Après avoir retiré ses chaussures, elle a laissé pendre ses pieds au-dessus du ruisseau en recourbant ses orteils afin qu’ils ne touchent pas tout à fait l’eau froide. Elle a tiré un bout de crayon et un petit journal d’une poche de ses jupes amples. Elle a ouvert le journal sur ses cuisses et gribouillé quelques lignes avant de froncer les sourcils et de rayer la page.
— C’est ça, Una ? a hurlé Félix, qui se trouvait plus loin dans le ruisseau.
Elle a jeté un coup d’œil. Son frère tenait une poignée d’élodées effilochées, brunes, dégoulinantes et visqueuses.
— Qu’en penses-tu ? a-t-elle répondu.
— Bien, c’est un filet !
— Doré ?
— Bah !
Il a jeté les élodées pour poursuivre sa recherche pendant que sa sœur reprenait son écriture. Elle a poursuivi ses gribouillis sans interruption pendant un certain temps, et le bruit de la quête de son frère s’est estompé pendant qu’elle était absorbée par son petit journal. Enfin, elle a souri et levé sa page pour lire son travail.
Puis, elle a froncé les sourcils pour rayer le texte de traits vigoureux. Elle a mordu le bout de son crayon en soupirant. Une grive des bois a poussé un chant au loin dans la forêt, et Una a laissé son regard errer vers les arbres de l’autre côté du Vieux Pont.
La forêt lointaine s’ouvrait à quelques pas de là ; deux, tout au plus trois. Elle était semblable à celle qui s’étalait de son côté du pont : des arbres majestueux, des pousses printanières, des feuilles humides de l’automne précédent sur le sol. Il était possible que le soleil ne brille pas avec le même éclat de ce côté, que les ombres soient plus nombreuses à rôder dans le sous-bois.
Una n’avait jamais traversé le Vieux Pont. Il s’agissait d’une loi non écrite, mais imprimée dans son esprit : personne ne traversait le Vieux Pont. Pas une fois durant toutes les années où Félix et elle avaient échappé aux mains de leurs nourrices pour courir vers ce lieu précis, l’un ou l’autre n’avait traversé les planches en bois étroites pour poser le pied dans la forêt de l’autre côté.
Elle a froncé les sourcils, bout de crayon aux lèvres.
Des kilomètres et des kilomètres de forêt s’étalaient au-delà du pont. La Forêt de la pierre dorée était la plus vaste du royaume de Parumvir ; si vaste que personne n’avait jamais tenté d’en cartographier les mystères. Et voilà Una — une fille pleine d’imagination ayant le