Divine humanité , livre ebook

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Dans un futur proche. Un virus mortel, La Main de Dieu, ne se contente pas d’annihiler la majeure partie de la population mondiale; il libère aussi les tendances nihilistes des rescapés, privés de repères sociaux et moraux. Les frustrations contenues depuis longtemps se libèrent et les sentiments s’exacerbent. Des groupes radicaux se forment alors sur les ruines de la civilisation et se disputent les restes de l’humanité. Et si un génocide à l’échelle planétaire pouvait contenir le fléau? Les survivants tentent d’échapper à la pandémie et à la folie des hommes. Des destins se croiseront et s’entrechoqueront parfois mais s’inscriront toujours dans un plan qui les dépasse largement… Une série B jubilatoire, à la fois inventive et référencée, qui joue avec les clichés du genre pour donner vie à une BD délicieusement trash, déviante, violente et jusqu’au-boutiste. Entre zombies cannibales, immortels et beautés fatales, ça gicle, ça éclabousse, ça ne s’arrête pas, ça part là où on ne l’attend pas: gigantesque fresque hallucinée, "La Main de Dieu" cogne fort et on aime ça.
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Publié par

Nombre de lectures

69

EAN13

9782748353532

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo












Divine humanité Nicolas Jarry










Divine humanité






















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




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IDDN.FR.010.0114870.000.R.P.2010.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010


Prologue



Dans sa lente agonie, le soleil blafard sombrait à
l’horizon et noyait le cimetière gothique de lueurs
crépusculaires. L’astre mourant distordait les ténèbres des
pierres tombales, altérant l’apparence de ces lieux qui se
paraient de leur masque vespéral.
La scène défilait, monotone, dans le regard
charismatique de la sylphide. Elle errait, sans but précis,
dans le dédale de chemins déserts. Le zéphyr jouait avec
sa chevelure noir de jais et câlinait la pâleur de son visage.
Sous une expression peinée, ses paupières au naturel
violacé se refermaient sur les ombres qui hantaient
subtilement le bleu glacial de ses yeux. Des larmes
cristallines s’écoulèrent sur ses traits raffinés, esquivèrent
ses lèvres délicates, puis glissèrent le long de son cou
fragile. Elles se perdirent ensuite dans la bruine automnale
recouvrant les sépultures d’une fine couche de vernis,
semblable à un linceul.
L’eau de pluie détrempait le sol sablonneux, qui tentait
d’entraver la marche élégante de la jeune femme. À
chaque pas, ses bottines à talons aiguilles menaçaient de
sombrer dans l’inconsistance des allées.
En remontant la couture des bas résille de ses longues
jambes, la brise parvint à s’immiscer sous sa robe noire
jusqu’à sa taille gracile. À cette sensation insidieuse, elle
rabattit les pans de sa veste sur le bustier qui épousait les
formes harmonieuses de sa poitrine.
D’un geste nonchalant de la main droite, elle tira de ses
vêtements un mouchoir en soie à la fragrance vanillée et
sécha ses larmes avant de relever son parapluie. Un
9 faisceau de lumière blanchâtre caressa son doux profil en
libérant son champ de vision.
Un homme au teint livide se tenait debout, face à elle, à
une dizaine de mètres, les mains plongées dans les poches
de son long imperméable noir.
Elle reconnut son visage ascétique, son front haut, et
n’avait jamais oublié son regard perçant qui semblait
pouvoir pénétrer la psyché. Ses yeux gris clair paraissaient
pourtant presque éteints derrière les verres circulaires de
ses lunettes minimalistes. De même, sa barbe de trois
jours, d’un gris foncé assorti à la couleur de ses cheveux,
le vieillissait bien au-delà de son âge réel. Mais elle
l’identifia à la seconde où elle l’aperçut.
« Je vous attendais, Jean. » Sa voix mélodieuse
s’accordait sans fausse note à sa délicieuse apparence.
« Bonsoir Virginie. Vous semblez avoir deviné les
raisons de ma présence en ces lieux funestes. » Il marqua
une pause avant de reprendre sur un ton à la fois suave et
menaçant :
« Vous résigneriez-vous à affronter votre destin ? Dans
ce cas, il n’existe pas de cadre plus approprié que ce
cimetière.
— Je savais que vous ne m’auriez laissé aucune
échappatoire, aucune alternative possible. Le temps avait
cessé de jouer en ma faveur, et l’attente devenait une
torture indicible ; j’accueille désormais la mort comme
une ultime délivrance. » Ses dernières paroles
ressemblaient davantage à un murmure.
Comme pour en appuyer l’intensité dramatique, il
révéla le pistolet automatique que sa main droite n’avait
jamais cessé d’enserrer, et dont il pointa le canon prolongé
par un silencieux sur le cœur de Virginie.
Gracieuse et filiforme, elle mesurait un mètre
quatrevingt-cinq, soit quinze centimètres de plus que son
vis-àvis masculin. Soumise, Virginie s’agenouilla avec
10 délicatesse devant Jean, son bourreau, lui offrant ainsi
l’occasion de la dominer.
L’assassin, bien qu’il ne laissât rien paraître de sa
surprise, se tétanisa devant la posture inopinée de
Virginie : afin de répondre à la nécessité vitale de
préserver une haute estime de soi, Jean avait fait le
serment de ne jamais poser de genou à terre, au sens
propre comme au figuré. Fier et orgueilleux, il était
parvenu à respecter son principe fondamental, aussi loin
que remontaient ses souvenirs, et il préférait infiniment
mourir plutôt que d’y renoncer. À présent, cette femme
d’une beauté suprême commettait un acte qu’il ne pouvait
concevoir, en se figeant en une peinture surréaliste où
s’amalgamaient cauchemar et volupté.
Fébrile, elle ne cessa de le fixer, comme hypnotisée par
son prédateur. Le temps paraissait suspendu, aucun
mouvement n’étant perceptible de part et d’autre.
Jean commit alors l’erreur fatale, pour un tueur
professionnel, de détourner les yeux de ceux de sa cible ;
désormais, il ne parviendrait plus à replonger son regard
dans celui, inondé de pleurs, de sa suppliciée.
Sans plus attendre, il rengaina l’arme sous son manteau
et commença à s’éloigner. Puis, par-dessus son épaule, il
lança, presque inaudible : « Vous ne tenez pas assez à la
vie pour devoir mourir. Vous êtes libre de choisir votre
voie, Virginie, mais elles mènent toutes à une fin tragique.
Nous sommes des morts en sursis, et ce répit pourrait
arriver précocement à son terme. » Il bifurqua à l’angle
d’une sépulture et ses paroles se perdirent dans le vent.
Virginie se releva avec langueur, effleura brièvement
ses genoux de la main gauche pour enlever les quelques
grains de sable qui s’y attardaient. Elle porta ensuite son
attention sur la tombe la plus proche, celle de son dernier
amant ; une ombre passa devant ses yeux sagaces : elle
avait été profanée.
* * *
11 Jean progressait d’un pas rapide entre les sépulcres
ravagés par des décennies d’abandon. L’image de
Virginie, vulnérable, persistait dans sa mémoire et hantait
ses pensées jusqu’à l’obnubilation. La scène équivoque
qui s’était déroulée devant ses yeux lui apparaissait à
présent comme la plus touchante qu’il eût connue.
Malheureusement, ce merveilleux souvenir ne sera
qu’éphémère ; je l’emporterai avec moi dans la tombe…
bientôt, très bientôt. Nous allons tous mourir, et je ne peux
nier ma part de responsabilité dans le génocide à venir,
pensa-t-il alors qu’il s’apprêtait à franchir les hautes grilles
du portail principal du cimetière.
Pour la première fois depuis le décès inimaginable de
sa mère, qu’il chérissait à la folie, Jean ressentait à
nouveau cette pulsion de vie l’ayant quitté depuis très
longtemps. Virginie l’avait toujours fasciné depuis son
arrivée à la caserne-laboratoire et parvenait encore à le
subjuguer par son attitude paradoxale où se mêlaient
prestige et dépravation.
Le vent froid, qui charriait jusqu’à ses narines une
odeur pestilentielle, le ramena brusqu

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