15 ans de mafia , livre ebook

icon

444

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2017

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

444

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2017

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

« Plus je vais accepter de tremper dans leurs sales affaires, moins je pourrai m'en sortir. À ce stade de compromission, autant ramener de quoi trouver assez d'éléments pour les confondre en justice. Ce qui veut dire continuer à être le complice de ces manœuvres en courant le risque d'être réellement pris pour un criminel. Quand on voit où ils en arrivent, à laisser quelqu'un tuer des innocents, il faut s'attendre à tout. » Franck, militaire français, est envoyé au Cambodge par un des services de renseignement de l'armée afin de faire tomber un réseau de trafics d'enfants mis en place par une cellule mafieuse. Infiltré et utilisé dans cette affaire de pédophilie aux contours incertains, l'auteur a souhaité faire de son récit un témoignage pour faire éclater la vérité sur la corruption de la police et les méthodes de la mafia dans le trafic d'êtres humains en Asie du Sud.

Voir icon arrow

Date de parution

14 avril 2017

Nombre de lectures

4

EAN13

9782342152289

Langue

Français

15 ans de mafia
Frank Cécrops
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
15 ans de mafia
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
« Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien ».
 
 
 
 
Cette maxime serait attribuée à Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur. Tout comme le démontre ce livre, un fait pourrait camoufler un vrai ou faux crime, lui-même pouvant n’être qu’une manœuvre devant perdre les enquêteurs. Au bout du compte, le noir devient blanc, puis redevient noir et encore une fois blanc, autant qu’il le faut pour que la vérité soit perdue à jamais. La pédophilie est créée de toute pièce pour préserver des trafics internationaux. Dans ce livre, rien ne peut être interprété comme une vérité, aucune accusation ne peut être arrêtée comme telle, toute affaire en cache peut-être une autre.
Les évènements se lisent à la recherche d’éléments permettant de dessiner les bras de la pieuvre mafieuse. De nombreux assassinats ont des prolongements sur d’autres affaires, le passionné peut ainsi les découvrir en menant une lecture attentive. Derrière une banale information sans intérêt peuvent se cacher des éléments expliquant des tragédies humaines.
Pour aider à décrypter ce livre, l’auteur a parsemé en filigrane des indices afin d’amener à comprendre des crimes que la justice n’arrive pas à élucider ou qui n’ont jamais été portés à sa connaissance. Plusieurs meurtriers pourraient ainsi y être cités, mais ils ne sont pas désignés comme tels.
Ce livre ne s’appuie que sur des faits réels. Il reprend en partie ceux révélés par le livre « La Mafia française, ses méthodes, ses réseaux » . Aucun fait ou désignation de personne n’avait été contesté.
Pour préserver la vie privée, les noms de certains protagonistes sont camouflés. D’autres sont clairement reconnaissables pour susciter une réflexion salutaire et interpeller la justice. Quelques faits et dates sont tronqués afin de protéger l’identité de témoins ou de victimes.
Les premiers lecteurs à réagir seront les mafieux.
Première partie. Les prémices du piège
Du Vietnam à l’opération d’Ouvéa
Hanoï 1999, le colonel Bang nous attend dans ce vieil hôtel colonial situé dans le quartier de Hoan Kiemu, à côté du petit lac. L’air est chaud et humide, les Vietnamiens souriants nous accueillent avec les égards dus à de proches cousins, sinon à des frères. L’ambiance est celle des retrouvailles, de ceux qui ont toujours vécu ensemble et que le destin a éloignés un temps.
Blondeau est un ancien du bataillon Bigeard 1 , qui revient dans ce pays par amour de ceux disparus dans le tourment de la guerre d’Indochine. Il était le radio de l’état-major français lors de la bataille de Diên Biên Phu 2 . Cette tragique bataille a sonné la fin de l’empire français alors que le monde était en proie à la Guerre froide. Les communistes d’un côté et le monde « libre » de l’autre. Blondeau m’attendait dans cet hôtel où il connaît tout le monde. Depuis l’ouverture du Vietnam en 1995, il revient chaque année pour se rapprocher de ses camarades qu’il a vus mourir à ses côtés. Il sent peut-être arriver sa fin pour raconter son Indochine, ses sauts en parachute et son chef le général Bigeard. C’est sa guerre, pas celle des autres. Mon désir est de connaître l’histoire de cette guerre qui me pousse à en savoir plus, jusqu’à prendre des jours de permissions pour aller dans ce pays à la recherche de la vérité. Je suis sous-officier parachutiste depuis vingt-deux deux ans, je suis grand et j’ai les yeux bleus, je représente dignement l’aigle 3 porté sur la manche de ma tenue militaire. Totalement engagé dans le service rendu à la France, je suis respectueux de l’héritage légué par mes anciens. De ceux qui ont retransmis le goût de l’amour de la patrie, la défense de valeurs, dont celle de la démocratie, pour laquelle beaucoup de Français se sont sacrifiés. À 17 ans et un mois, mon premier saut en parachute est effectué à l’école des Troupes aéroportées de Pau. Ma vie de parachutiste colonial est marquée dès ma première année de service. À 18 ans, j’ai refusé de donner mon arme à un pillard tchadien. Il avait réussi à me mettre en joue avec la ferme intention de se faire un petit blanc de France. Le déshonneur de me faire désarmer était inacceptable, j’ai tenté de lui tenir tête. Deux fois auparavant, il avait essayé de me toucher en tirant dans ma direction. Trop jeune pour prendre le dessus, le bandit a réussi à me surprendre. Il n’a pas appuyé sur la détente alors que le bout de son canon de pistolet mitrailleur était posé sur ma tempe. À genoux, attendant le dernier instant, ma vie a défilé devant mes yeux. Je me suis senti démuni, incapable de dire non et de réagir à cette rafale qui allait mettre fin à mon existence. Ces bandits africains n’avaient pourtant pas l’habitude de faire de cadeaux. Ils s’acharnaient plutôt sur les cadavres de leur victime. Pourquoi suis-je resté en vie alors qu’il y avait près de quatre mille morts de tous les âges qui jonchaient le sol dans N’Djamena ? La succession de corps sans vie nous imposait, à nous jeunes Français habitués à notre confort standardisé, à porter des mouchoirs sur le visage pour ne pas nous laisser envahir par la puanteur de leur décomposition. Il ne m’a pas tué, mais je ne regretterai jamais cette sensation de mort qui allait m’envahir. Mes chefs parachutistes m’ont récompensé en m’attribuant la distinction de « parachutiste de 1 re classe ». Fier de porter ce petit grade sur ma tenue, cela ne faisait pas de moi un héros pour autant. Comme les Français de ma génération, je n’ai pas connu la guerre, mais je l’ai seulement entendue racontée au cours des discussions familiales.
J’ai toujours en mémoire le silence de mon père qui avait participé en portant le même béret rouge à la guerre d’Algérie et de ses heures de gloire en survivant à l’explosion d’une mine, les grands discours de mon oncle Alain membre actif de l’OAS 4 qui a ensuite fait une longue et belle carrière dans la Légion étrangère 5 . L’un et l’autre ne m’ont jamais dit pourquoi ils attribuaient autant d’importance à la guerre d’Indochine alors qu’ils ne l’ont pas vécue. Cette guerre a coûté la vie à 90 000 soldats de l’union française, dont 36 000 prisonniers, disparus dans les camps de concentration vietminh. Des Français de pure souche comme on pourrait les appeler aujourd’hui, et des Français « d’outre-mer », les Thaïs, des Magrébins, des Africains. Ils ne prenaient pas les armes par obligation, mais par conviction de servir la mère patrie qui était leur France, ou parce que c’était leur métier de le faire. Dans les camps communistes, le taux de mortalité était supérieur à celui des camps nazis durant la Seconde Guerre mondiale. C’était une autre France, celle des colonies produisant assez pour satisfaire ses propres besoins de consommation, et qui respectait toujours après-guerre son drapeau tricolore. Elle se défendait pour rester une grande puissance. Beaucoup de jeunes Français ont aimé et péri en Indochine, au nord du Vietnam pour cet idéal patriotique, ainsi que pour l’amour porté aux Vietnamiens. Bon nombre d’entre eux, les catholiques se retrouveront bloqués dans la sphère communiste. J’avais d’ailleurs rencontré à Saïgon une ancienne professeure de français. Elle vendait des cartes postales à côté de la cathédrale. Depuis 1975, date de la chute de Saïgon et le départ précipité des derniers Américains sur fond de panique, cette Vietnamienne n’avait le droit que de vendre ses cartes postales sur cinq mètres carrés de trottoir. Ses fautes avaient été d’être proche des Français et ensuite des Américains, puis d’enseigner avec conviction la langue française en croyant au monde libre. Elle s’est dite très heureuse de voir le président de la République François Mitterrand en visite au Vietnam, mais a déploré l’interdiction de s’approcher de lui. La France est toujours dans le cœur d’une majorité de Vietnamiens, de ceux qui ont connu le Vietnam avant son unification entre le Nord et le Sud. Il en est de même de ceux dans ce petit hôtel d’Hanoï.
La personne fréquentée avec plaisir est le colonel BANG, un amoureux de la France. Il fait partie des VVTS 6 et le parti communiste lui a donné à gérer dans tout le pays les sites historiques liés aux quatre guerres. Il pose souvent des questions sur ce que fait la France avec ses actuelles dépendances coloniales. Pour lui, la grande énigme est celle des évènements qui ont touché la Nouvelle-Calédonie dix ans auparavant. Il est toujours étonnant de s’apercevoir que des étrangers s’intéressent plus à la France que les Français eux-mêmes. Pour ma part, il est facile de lui parler du soulèvement d’une partie de la population indigène de cette île puisque j’ai vécu des évènements qui l’ont ébranlé. Bang écoute alors mon récit avec attention.
Un hasard des plus étonnants est celui en 1988, de l’opération Victor sur l’île d’Ouvéa. La Nouvelle-Calédonie est alors en proie aux violences meurtrières sur fond de revendications indépendantistes. L’identité kanake ne veut pas se fondre avec celle des Européens venant s’installer sur ce bout de France situé à côté de l’Australie. À cette époque, des indépendantistes n’hésitent pas à a

Voir icon more
Alternate Text