190
pages
Français
Ebooks
2012
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Publié par
Date de parution
12 juillet 2012
Nombre de lectures
53
EAN13
9782748388169
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
9 Mo
Publié par
Date de parution
12 juillet 2012
Nombre de lectures
53
EAN13
9782748388169
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
9 Mo
French Connection Airshow
Du même auteur
Éditions France Empire
La Petite Piste, récit. 1968
Ciel d’Affaires, récit. 1980
Paris – Pékin – Paris, la grande envolée, récit.1988
Val de France Éditions (L’Atelier de l’Archer)
L’Abécédaire de l’aviation, 1999
Les Métiers de l’aviation
Éditions Publibook
Les Corbeaux volent le bec en avant, roman 2002
La Vengeance du ciel, roman 2008
Éditions de l’Officine
L’Afrique sous mes ailes, récit 2004 François Dabin
French Connection Airshow
Montaine Mallet et Daniel Héligoin,
les enchanteurs du ciel
Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :
http://www.publibook.com
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14, rue des Volontaires
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Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
IDDN.FR.010.0117522.000.R.P.2012.030.31500
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
Sombre dimanche
Ce dernier week end de mai 2000 s’annonce prometteur
sur le plan aéronautique. Aujourd’hui, comme souvent en
cette saison, le soleil a décidé d’honorer la Sologne de sa
présence et d’inonder la nature de ses rayons bienfaisants.
Beaucoup de pilotes du dimanche se presseront au cours
de cette journée ensoleillée dans les installations de
l’aéroclub afin d’effectuer un petit survol de la région pour
garder la main et s’offrir les quelques minutes de plaisir que
procure le fait tenir les commandes d’une machine
volante.
Ce dimanche matin, en pénétrant dans le hangar dont
les portes ne sont pas encore grandes ouvertes, je retrouve
Charles, le président de notre association, qui s’active au
remontage du capot moteur d’un Robin alors qu’il vient
d’effectuer une vérification mécanique préconisée par un
courrier officiel parvenu dans la semaine. Il a l’air
contrarié et n’est pas très souriant, j’ai à peine le temps de le
saluer qu’il me lance brutalement, alors que je ne l’ai pas
encore salué, la triste nouvelle.
— Montaine et Daniel se sont tués hier matin lors d’une
séance d’entraînement sur leur aérodrome, en Floride, ils
se sont accrochés en plein vol… !
Une fois encore, une fois de plus, le destin a frappé le
milieu aéronautique et l’aviation légère. Je suis
littéralement désarçonné comme si j’étais soudainement amputé
d’une partie de moi-même. Je reste un instant silencieux.
Comme chaque fois qu’une telle nouvelle me touche de
9 plein fouet, des images défilent et se bousculent à mon
esprit. Il m’est difficile de mettre de l’ordre dans cette
avalanche de flashs backs, et sans réfléchir, instinctivement,
ma réponse fuse spontanément :
— Il faut annuler le meeting… !
* * *
Montaine Mallet et Daniel Héligoin, un couple
mythique de la voltige aérienne, nous ont quittés en plein ciel de
gloire, ils ont tiré leur révérence en plein vol, comme ils
vivaient leur passion, ensemble, côte à côte en patrouille
serrée.
Ils étaient de la race en extinction des baladins du ciel.
Ils étaient les maîtres incontestés de la voltige aérienne en
patrouille à deux sur avions légers depuis plus de deux
décennies et leur renommée rayonnait sur toutes les
Amériques et en particulier les Etats Unis dont ils connaissaient
tous les aéroports où, chaque année, se déroulait un grand
show aérien.
A chacun de leurs spectacles, un véritable ballet aérien
où ils évoluaient accompagnés de musique classique ou
d’un poème, ils enthousiasmaient les foules. Tous les
spectateurs retenaient leur souffle lors de leurs shows et
les applaudissaient à tout rompre, debout derrière les
barrières de sécurité, alors qu’ils regagnaient le parking en
saluant la foule durant le roulage au sol.
Arrivés au parking, ils ouvraient les verrières de leurs
avions et descendaient de l’aile, avec de grands gestes de
remerciement envers le public qui les ovationnait. Ils
accompagnaient ce salut d’un large sourire, dans leur tenue
de lumière d’un blanc lumineux où seuls les macarons
brodés de leurs sponsors donnaient de la couleur. Ils ne
regrettaient nullement les risques, connus et mesurés,
10 qu’ils avaient pris lors de leur présentation afin que leur
spectacle soit d’une pureté sans pareil et apprécié des
spectateurs.
Ils étaient des artistes dont le domaine était la danse
aérienne et seuls spécialistes de cette délicate discipline,
l’avion était leur trapèze, le ciel leur chapiteau.
Ils étaient reconnus et respectés par tous les pilotes de
démonstration qui évoluent aux USA où il est assez
difficile de s’imposer sans avoir fait ses preuves. Montaine et
Daniel étaient des leurs maintenant qu’ils avaient
démontré que deux petits Français pouvaient, eux-aussi, faire
vibrer et enchanter des foules d’amateurs de sensations
fortes avec l’audace et la précision de leur présentation en
vol.
Paradoxalement, le duo n’avait jamais exercé son art en
France et seuls quelques Européens initiés ayant eu
l’occasion de croiser leur trajectoire aux USA les
connaissaient. Certains avaient assisté à leur prestation lors de
prestigieux shows aériens comme Oshkosh.
Mais, dans tous les aéro-clubs français, leur renommée
commençait à se répandre et beaucoup de pilotes les
avaient rencontrés au salon du Bourget où ils se rendaient
régulièrement tous les deux ans sur le stand tenu par
Auguste Mudry qui présentait ses productions et ses projets
comme le CAP 10B et ses différents successeurs.
« The French Connection Airshow » était la seule
équipe de voltigeurs européens à évoluer et à s’imposer
dans le circuit du spectacle aérien américain.
C’est au meeting du Bourget, le 3 juin 1973, que Daniel
présenta l’un des premiers CAP 10B immatriculé F
11 BOPX, quelques jours avant de partir pour les USA où
une nouvelle aventure l’attendait. C’est lors de ce meeting
que le supersonique soviétique Tupolev 144 s’écrasa à
Goussainville, à quelques kilomètres au nord de la piste
sous le regard de Jacques Noetinger qui commentait le
spectacle aérien.
Ils n’avaient pas encore ce programme époustouflant en
patrouille à deux, qui, plus tard, a tissé leur auréole de
maîtres incontestables, et incontestés, du ballet aérien et ce
jour là, Daniel s’était envolé seul en improvisant un
programme dans des conditions délicates, afin de détourner
l’attention des spectateurs hors du drame qui venait de se
produire pratiquement dans le tour de piste, dans le cirque
aéronautique aussi le spectacle continue après l’accident
du trapéziste…
Enfin, à la grande joie des spécialistes et amateurs de
spectacle aérien, le duo avait accepté de se produire en
France, pour la première fois en Europe, lors du meeting
organisé par l’aéro-club d’Aubigny sur Nère. Montaine est
native de cette p