139
pages
Français
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2012
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Ebook
2012
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Publié par
Date de parution
07 juin 2012
Nombre de lectures
50
EAN13
9782815302913
Langue
Français
Jardiner, ce n’est pas sorcier. Au lieu d’une hypothétique main « verte », il vous suffit de choisir des plantes qui s’adaptent facilement aux conditions particulières de votre jardin.
Dans cette optique, l’auteur vous propose toutes sortes d’espèces et de variétés. Certaines se débrouillent toutes seules ou ne sont jamais malades. D’autres supportent les expositions extrêmes comme le froid, l’ombre ou, au contraire, le plein soleil. Il en existe même qui aiment les terrains réputés difficiles, tels les sols calcaires ou acides.
À la fois pratique et plein d’humour, cet ouvrage présente plus de 65 plantes, accompagnées d’astuces et de conseils pour jardiner sans souci.
Publié par
Date de parution
07 juin 2012
Nombre de lectures
50
EAN13
9782815302913
Langue
Français
Robert Elger
Illustrations : Audrey Caron
Le jardinage aurait ses mystères, et un beau jardin devrait autant à d’ésotériques influences astrales – pour ceux qui y croient ! – qu’à cette insolite disposition que serait la main « verte » – colorée certes, mais difficile à définir. Tout cela demande à être démythifié ! Jardiner, ce n’est pas sorcier : c’est une affaire de bon sens et de quelques petits trucs à connaître. Le reste relève de l’apprentissage et de l’expérience.
Les racines s’ancrent dans le sol et c’est là qu’elles tirent de quoi se nourrir. Au jardin, l’essentiel de la nourriture provient de la décomposition de la matière organique, et une bonne terre en est avant tout bien pourvue. Dans ce domaine, faites feu de tout bois et apportez au sol tout ce que vous parviendrez à vous procurer : les broyats de végétaux, les tontes de gazon, les feuilles mortes… De fait, il existe peu de « mauvais » ingrédients organiques. Attention aux indigestions cependant ! Il est préférable de fournir à votre terre une nourriture prédigérée sous forme de compost. Celui-ci, qu'il soit produit à demeure ou importé de l’extérieur, est alors, selon son état d’avancement, étalé en surface ou directement incorporé au sol.
Prévoyez une couverture pour l’été et une autre pour l’hiver. Chacune a ses avantages. La première évite la levée des adventices et fournit une avance alimentaire aux plantes pour les années à venir : rien n’est jamais perdu au jardin. Par ailleurs, en faisant office d’obstacle physique entre la terre et l’air, ce mulch vous permettra d’éviter des pertes d’eau importantes par évaporation. La couverture d’hiver, qui peut être « vivante » sous forme d’engrais verts, protège le sol des agressions de la mauvaise saison et prévient la perte par lessivage des divers nutriments, de l’azote essentiellement.
Les plantes ont en général de l’appétit : prévoyez des assiettes bien garnies !
L’idéal est que les besoins alimentaires de la plante soient satisfaits par le sol lui-même. L’épandage des engrais minéraux dans le jardin d’amateur est aujourd’hui obsolète : exit des rayonnages des jardineries les sulfates d’ammoniacs et autres nitrates de potassium. Même l’usage des engrais organiques – donc bio – n’est pas indispensable. L’épandage régulier de matière compostée apporte aux plantes tout ce dont elles ont besoin. Gare aux surcharges pondérales cependant : aux plantes cultivées, il faut des assiettes bien remplies, mais pas débordantes.
La multiplication des végétaux, c’est la grande affaire des jardiniers. L’obtention d’une belle laitue à partir de ce qui n’était jadis qu’un « objet » minuscule de la taille d’une grosse tête d’épingle – la graine – relève de la magie horticole.
Si le semis est l’ABC de la multiplication au jardin, beaucoup de plantes se divisent ou se bouturent aisément. Les plus téméraires d’entre vous peuvent même se lancer dans la greffe : l’arboriculture fruitière – avec la culture des rosiers – reste le bastion de la multiplication par greffage. L’intervention en elle-même, pour qui a vu faire, n’est pas bien compliquée. De fait, ce travail demande surtout une bonne organisation en amont, à savoir la mise en réserve du rameau greffon et la culture du porte-greffe.
En définitive, l’entretien au jardin se solde par un travail de manucure et de coiffure. La très grande majorité des plantes – mais pas toutes ! – gagne à être taillée, et l’appréhension des novices du jardinage à l’égard de la taille n’a pas lieu d’être. Les jeunes branches portent toujours les plus belles fleurs et les fruits les plus succulents. Même le gazon vous remerciera après la tonte – pas trop rase, tout de même ! – en croissant plus vert et plus dru.
Les vraies stars du jardin, ce sont les végétaux. Dans ce domaine, il n’y a qu’à tendre la main. Le vivier est bien garni, puisque sont recensées à travers la planète près de 280 000 plantes à fleurs, l’intégralité du monde végétal regroupant près d’un demi-million d’espèces.
Des grandes et des petites, des belles et des moches – vraiment ? –, des fragiles et des costaudes. Certains jardiniers manifestent une tendresse particulière pour les végétaux difficiles et un peu souffreteux. C’est tout à leur honneur. Mais s’occuper des plantes solides et résistantes est aussi très gratifiant, surtout pour le jardinier novice.
Au jardin, à chaque jour suffit sa peine. Le grand bouillonnement a lieu au printemps, époque des semis et des plantations. Mais certaines implantations, celles des arbustes en particulier, se remettent avec profit à l’automne. L’été est la saison du suivi : de l’arrosage et de l’entretien surtout. Mais aussi celle de l’épanouissement des floraisons et des premières récoltes.
Robert Elger
Certains végétaux vous demanderont un si faible entretien, que l’on peut en conclure qu’ils n’en nécessitent aucun. L’effort de les planter peut-être, et encore ! Une fois en place, il faudra qu’ils se débrouillent tous seuls… ou qu’ils disparaissent. Struggel for life ! L’espèce s’installe alors à demeure, même si l’existence individuelle de chaque plante est éphémère.
Beaucoup de plantes, dites « annuelles », s’épanouissent, grainent et meurent dans l’année. Souvent, les parents ont à peine disparu que leurs rejetons apparaissent déjà. D’autres, les « bisannuelles », vivent à cheval sur deux années. La pousse végétative se fait en automne de la première année, alors que la floraison puis l’apparition des graines ont lieu au printemps ou en été de l’année qui suit. Certaines enfin, une fois implantées, se perpétuent à la même place pendant des années. Ce sont les « vivaces », dont les parties aériennes disparaissent la plupart du temps en hiver pour réapparaître, plus vigoureuses encore, aux premiers beaux jours du printemps suivant.
Le bouillon blanc est une molène sauvage qui apparaît comme par enchantement, s’installe dans votre jardin, puis disparaît pendant 1, 2 ou 3 ans, avant de réapparaître on ne sait comment. En réalité, il n’en fait qu’à sa tête. En automne, personne n’a le cœur à supprimer les grandes rosettes des feuilles cotonneuses de cette bisannuelle, dont les fleurs s’épanouiront magnifiquement dès l’année suivante.
Un seul pied de molène produit des milliers de graines.
• Mystère, mystère…
Avec sa tige raide qui s’élève souvent jusqu’à 2 m de haut, droite et épaisse, garnie tout du long de fleurs jaune soufre de 25 à 30 mm de diamètre, la molène thapsus (Verbascum thapsus) ne passe pas inaperçue. Les pétales s’épanouissent de juin à novembre, du haut en bas de la tige, sans logique apparente. Pollinisées le matin, les fleurs se ferment le soir et tombent pendant la nuit. Il n’est pas rare d’y surprendre la belle chenille rayée du cuculla, un superbe lépidoptère magnifiquement coloré. Laissez-la brouter ! Sa présence ne cause pas de grands dommages à la plante. Elle lui apporte même un petit air mystérieux qui lui sied à ravir. Et pour cause, cette plante très commune aurait servi à Ulysse à se défaire des envoûtements de la magicienne Circé.
De la graine à la plante et de la plante à la graine
Vous pouvez introduire la molène dans votre jardin en récupérant les graines vous-même. L’opération est simple : coupez les hampes défleuries en été et posez-les sur une grande feuille de papier. Patientez quelques jours, les petites graines tomberont toutes seules. Il vous suffira alors de les ramasser pour les semer au jardin dès juin ou juillet.
Semez-les directement en place dans un sol assez finement apprêté. Griffez la surface du sol avant de disperser les graines à la volée sans trop les serrer. Incorporez-les légèrement au râteau. Tassez. Un coup d’arrosoir ou deux… sitôt semées, les graines vont lever. Vos interventions s’arrêtent là. En sol bien drainé et en situation chaude, elles se resèmeront en abondance sans que vous ayez à agir.
La grande berce du Caucase est la plus grande ombellifère jamais vue. Sa hampe florale peut monter jusqu’à près de 3 m. C’est d’ailleurs en songeant à son étonnante vigueur que les botanistes du xvie siècle l’ont consacrée à Hercule.
Jardins naturel
Si vous aimez les jardins un peu bruts de décoffrage, alors la plante à Hercule est faite pour vous. Surtout si votre sol reste volontiers un peu humide en été. Là, elle sera comme chez elle. L’installation au jardin est des plus faciles. Le mieux est de la semer directement en place.
En avril, griffez le sol avant d’épandre les graines. La préparation du sol peut être très grossière. La levée a lieu 15 jours à 3 semaines plus tard.
La berce du Caucase développe une large ombelle de fleurs blanches à jaunâtres, un peu rosées parfois, d’environ 60 cm de diamètre. C’est un bonheur pour les yeux, mais aussi pour le nez, puisqu’elle libère une odeur un peu mielleuse.
Ensuite, les graines mûrissantes se détachent de la plante mère et se déposent ça et là pour développer spontanément de nouvelles hampes florales dès l’année suivante.
• Peste végétale ?
Cette vigoureuse berce, qui a eu son heure de gloire, est aujourd’hui injustement diabolisée. Si elle effraye un peu, c’est que ses feuilles synthétisent une huile essentielle riche en une substance photosensibilisante, la furocoumarine. Mais cette renommée n'est que la somme des malentendus que l'on a accumulés sur son nom. De fait, elle est loin d’être aussi agressive qu’on a bien voulu le dire. Déjà, Alexandre Dumas, dans son Dictionnaire de gastronomie, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille : « Cette plante n’a d’autres qualités que de servir à faire une espèce de bière très forte et très enivrante, nommée Raffle, que l’on obtient par fermentation. »
Belle et pour longtemps…
Les pâquerettes, celles dont le nom évoque la beauté (bellis) et la longévité (perennis), s’implantent aisément. Vivaces par leur souche, elles mûrissent également des graines qui germent facilement. Au choix : semez-les en place ou repiquez-les. Le semis se fait à partir de juin et jusqu’en août, celui de fin d’été donnant les plantes les plus belles. La mise en place définitive se fait dès l’automne ou en février-mars de l’année suivante.
Dans le langage des fleurs, les exquises pâquerettes signifient joliment : « Mes pensées sont pour toi. » Ainsi, « quand pointe la pâquerette, quand fleurit la primevère, c’est l’heure de conter fleurette à sa bergère »….
La pâquerette pousse à l’état naturel dans les bois et les prairies. Au jardin, elle colonise rapidement les talus et les terrains engazonnés. Ses fleurs s’épanouissent toute l’année quand le temps leur est favorable, c’est-à-dire pas trop sec. Dans votre gazon, ses petites feuilles crénelées s’étalent en rosettes au ras du sol, et aucune lame de tondeuse ne les indispose : certains mélanges de gazon la proposent même, mêlée aux diverses graminées. Une fois installée, elle s’accommode d’à peu près tout !
• La fleur de Pâques
Les fleuristes et les jardineries proposent en mars et en avril diverses espèces de pâquerettes. Les ‘Pomponnette’, aux capitules très doubles de 2,50 à 3 cm de diamètre, sont les plus appréciées. Divers cultivars blanc, rose ou rouge se bousculent dans leurs étals. Elles côtoient d’autres bisannuelles, comme les pensées, les myosotis et les giroflées. Est-ce que les pâquerettes sont des bisannuelles ? Ce n'est pas vraiment le cas : une fois qu’elles ont trouvé leur place dans votre jardin, elles s'installent pour toujours.
Les fleurons immenses et informes des variétés modernes vous laissent de marbre ? Vous estimez que les aristocratiques tulipes à fleurs de lys ou les exotiques tulipes perroquets ont plus leur place au zoo que dans votre jardin ? D’ailleurs, leur ingratitude est de notoriété publique : elles ne vivent que ce vivent les roses – et souvent moins longtemps : une saison de floraison, et c’est fini ! Imaginez maintenant des tulipes aussi constantes que des perce-neige. Vivaces, elles reparaîtraient tous les ans sans que vous n’ayez rien à faire. Mission impossible ? Pas vraiment.
• Les tulipes botaniques
Les nouveautés étonnantes de tulipes qui viennent alimenter chaque année les catalogues horticoles ne doivent pas faire oublier les espèces originelles d’où procèdent ces variétés nouvelles. Certaines de ces aïeules, comme Tulipa eichleri, T. saxatilis ou la populaire T. tarda y figurent toujours en bonne place. Ces espèces types font éclore au jardin la parure qui est la leur en situation naturelle. D’autres, comme T. praestans ‘Fusilier’ ou T. humilis ‘Liliput’, ont à peine été « aidées » par la sélection. Toutes sont vigoureuses, et leurs inflorescences en coupe diversement colorées réapparaissent tous les ans avec une régularité de métronome.
La plantation de bulbes
L’implantation des tulipes ne présente pas de grandes difficultés. Préparez sommairement le terrain en automne : ce n’est pas le moindre des avantages pour les bulbes de tulipes botaniques que de trouver leur place dans des sols même grossièrement apprêtés.
Posez les bulbes par touffes en les distançant les unes des autres de 10 cm environ. Puis enterrez-les dans deux fois leur profondeur, soit dans 4 à 5 cm, la taille des bulbes botaniques étant en général inférieure à celle des cultivars modernes. En terrain lourd, incorporez quelques pelletées de sable grossier lors de la préparation du sol.
Les tulipes botaniques ne demandent aucune protection hivernale. Cependant, elles n’aiment pas l’excès d’humidité, ni les terres trop humifères qui retiennent trop l’eau en hiver. Quelques minutes de travail pour des années de floraison ! Qui dit mieux ?
Quand fleurit la tulipe, c’est que le printemps n’est pas loin !
Comme la salsepareille, la pimprenelle semble tout droit sortie d’un jardin de Schtroumpfs. Pourtant, cette « fourniture à salade » est cueillie le long des chemins ou cultivée au jardin depuis des siècles. Jusqu’au début du xxe siècle, elle était présente dans tous les potagers au même titre que le persil.
J’y suis, j’y reste !
Pour installer la pimprenelle au jardin, semez-la en avril-mai ou en septembre. La levée se fait en 8-10 jours. Une fois qu’elle a trouvé sa place au jardin, elle s’y épanouit de nombreuses années sans que vous ayez à intervenir. Indestructible, sa devise semble être : « J’y suis, j’y reste ! »
Après l’implantation, vous pourrez même facilement diviser les anciennes touffes au printemps et en replanter les éclats. Cette vivace résiste à tout, au froid comme à la sécheresse. Elle pousse partout, dans les sols argileux, sablonneux ou caillouteux. Même le calcaire ne l’effraie pas.
• Polygame…
Cette petite plante herbacée de 30 à 50 cm pousse en touffe étalée, d’où naissent des tiges rougeâtres d’avril à juin. Ses belles et nombreuses petites feuilles vert clair, un peu bleutées en dessous, s’ornent d’avril à juin de fleurs sans corolle, rassemblées en pompons globuleux. Sur la même tête apparaissent, à la partie supérieure, des fleurs femelles et, sur l’inférieure, des mâles ou des hermaphrodites. Ce qui en fait, pour les botanistes, une plante dite « polygame ».
Les côtes de bourrache jouissent encore du respectable statut de légumes dans les pays méditerranéens. De fait, leur saveur de concombre se nuance d’un délicat parfum iodé d’huître. Mais c’est aussi une superbe plante ornementale.
• La langue de vache !
Les fortes tiges ramifiées de la bourrache se dressent jusqu’à 80 cm de haut. Mais ce sont ses nombreuses fleurs à cinq pétales en étoile, d’abord purpurines, puis bleu azur – quelquefois roses ou blanches –, qui font son charme. Ses grandes feuilles de 10 à 20 cm de long, rêches à maturité, lui ont valu le nom populaire de « langue de vache ». Borrago désignerait en latin médiéval la langue de la vache ou du bœuf. Pour d’autres, c’est du côté du latin burra, « étoffe de laine rugueuse », qu’il faut chercher.
• Pour jardiniers négligents !
Une fois installée dans un jardin, la bourrache ne le quittera plus. Pourtant, c’est une plante strictement annuelle qui ne vit que quelques semaines par an.
Pour installer la bourrache, semez-la de mars à juin, directement en place, en recouvrant les graines de 5 à 10 mm de terre. Très vite – en environ une semaine – apparaissent deux gros cotylédons.
La bourrache va croître, fleurir et grainer en quelques semaines, avant de se ressemer d’elle-même. Quid des maladies et des prédateurs ? Elle ne craint rien, ni personne, pas même les limaces qui se cassent les dents sur ses feuilles velues.
De l’arrosage pour la bourrache ? Que nenni ! Elle développe une forte racine qui cherche l’eau assez profondément, ce qui lui permet de se débrouiller toute seule.
De nombreux ravageurs et maladies affectent les végétaux. Certains sont plutôt insignifiants, d’autres peuvent leur être fatals. Une petite tache de tavelure – une affection cryptogamique très courante sur les pommiers et les poiriers – n’empêchera pas une pomme d’être croquée par le jardinier qui l’a produite. Et avec délectation ! Mais un mildiou – une autre maladie cryptogamique – qui s’installe sur une variété de tomate sensible provoque souvent une mort rapide et sans appel de la totalité du pied.
Face aux agressions, les plantes ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Certains genres botaniques ignorent tel ou tel parasite. Ainsi, les pommiers ne sont jamais affectés par la rouille grillagée du poirier, et les cerisiers n’ont jamais entendu parler de la tavelure du pommier.
Quelquefois, à l’intérieur même d’une famille botanique, une espèce – une variété parfois – présente des caractères spécifiques de résistance. Ainsi, pour les pommiers, Malus floribunba est totalement indemne de tavelure, alors que les autres espèces ne le sont pas. D’ailleurs, ce caractère de résistance, initialement mis à profit pour l’obtention de nouveaux cultivars de pommiers d’ornement, est aujourd’hui introduit dans certaines variétés fruitières récentes.
Les catalogues horticoles distinguent de plus en plus souvent les végétaux selon des critères d’immunité, de résistance, de tolérance ou de sensibilité à telle ou telle affection. L’enjeu est de taille, car ces critères conditionnent en large partie le type de suivi phytosanitaire, donc les traitements à appliquer… ou pas !
Immunes, résistantes, tolérantes ou sensibles
Une variété immune n’est jamais sujette à telle ou telle attaque de ravageurs. C’est évidement la situation idéale pour le jardinier. Mais l’immunité à un agent pathogène spécifique n’empêche pas la sensibilité à un autre.
Une variété résistante sait, quant à elle, circonscrire l’installation et le développement d’un parasite déterminé mieux que les autres variétés de la même espèce, mais elle peut parfois exprimer quelques symptômes de la maladie en cas de conditions particulièrement favorables à celle-ci.
Les plantes tolérantes acceptent la présence d’une maladie sans trop handicaper leur production ou leur floraison.
Enfin, les végétaux sensibles n’ont pas la capacité naturelle à limiter le développement d’un agent pathogène ou d’un ravageur déterminé.
Ce sont surtout pour les espèces consommables – légumes, fruits et condimentaires – que les variétés peu touchées par les divers ravageurs sont particulièrement appréciées.