146
pages
Français
Ebooks
2012
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
146
pages
Français
Ebooks
2012
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
14 juin 2012
Nombre de lectures
86
EAN13
9782815302937
Langue
Français
Vous habitez en ville, votre terrain est tout petit et vous ne savez pas comment l'aménager ?
Vous trouverez ici tous les conseils pour transformer votre mouchoir de poche en un agréable jardin. De la conception à la mise en œuvre, l'auteur vous livre ses secrets pour créer l'illusion destinée à faire paraître votre jardinet plus grand qu'il n'est en réalité.
Cet ouvrage vous propose également plus de 15 modèles de mini-jardins : du petit jardin tout en murs à la roseraie de poche en passant par le petit jardin de légumes, le petit coin de soleil, le petit jardin de couleurs, le mini-jardin sculpté et le coin cottage.
Publié par
Date de parution
14 juin 2012
Nombre de lectures
86
EAN13
9782815302937
Langue
Français
Robert Elger
Illustrations : Audrey Caron
Même un terrain pas plus grand qu’un mouchoir de poche peut s’aménager en jardin. Bien sûr, un grand jardin et un petit jardin, ce n’est pas la même chose. Mais, dans un cas comme dans l’autre, les possibilités et la liberté qui vous sont offertes restent grandes.
La différence, c’est que sur un terrain imposant, la maison a tendance à se faire toute petite et cède alors la meilleure place au jardin. Sur une petite surface, les structures bâties affichent une fâcheuse propension à tirer la couverture à elles. Dans un grand jardin, le jardinier peut (un peu) oublier les constructions. Dans un petit jardin, c’est tout simplement impossible !
Deux options se présentent alors, non exclusives l’une de l’autre d’ailleurs. La première consiste à dimensionner les divers éléments du jardin à l’échelle de la maison, la seconde à « créer » artificiellement de l’espace. Dans le second cas, qui est le plus difficile à mettre en œuvre, toutes vos décisions devront s’incliner sous les fourches caudines d’une illusion destinée à faire paraître votre jardin plus grand qu’il n’est en réalité.
Que les différentes étapes soient clairement formalisées ou non, la mise en œuvre d’un jardin, quel qu’il soit, se déroule toujours en deux temps. La conception d’abord, la réalisation proprement dite ensuite.
La conception est un travail de structuration et d’organisation : définition des accès et des diverses allées, des espaces consacrés aux différents agencements inertes projetés (terrasse, pergola, barbecue, fontaine, jeux des enfants…) et aux massifs plantés (arbres, arbustes, végétaux divers, pérennes ou non).
La réalisation relève de la mise en forme et en couleurs à partir des options initiales. Comme en peinture – mais il s’agit ici de travailler en trois dimensions, et même en quatre, le temps conditionnant lui aussi le devenir du jardin –, la première étape s’ébauche au crayon alors que, pour la seconde, il vous faudra sortir les boîtes de couleurs.
Pour la mise en œuvre du troisième mouvement, il vous reste à relever vos manches. La concrétisation de votre projet requiert en effet un travail sur le terrain. Vous avez alors à vous faire tour à tour arpenteur, terrassier et jardinier.
La matérialisation des divers accès constitue les premiers linéaments de votre projet. Ceux-ci s’imposent d’ailleurs le plus souvent à vous, plus que vous n’avez à les choisir à proprement parler. Prévoyez des allées suffisamment larges : 1,20 m au minimum pour l’accès principal, deux personnes devant pouvoir se croiser sans jouer des coudes. Pour leur tracé, contentez-vous de privilégier les options les plus rationnelles. En effet, il serait regrettable que vos amis soient obligés de recourir à un GPS dans votre jardin pour trouver la porte d’entrée de la maison !
Les diverses allées sont là pour guider les pas, ainsi que pour diriger et orienter le regard. Elles doivent toutes commencer quelque part et finir ailleurs. Ce but va souvent de soi, comme dans le cas de l’entrée même de la maison. Parfois, il s’agit d’un simple « prétexte », comme le banc de jardin ou le bain d’oiseau. Le centre d’intérêt peut se contenter d’être visuel : c'est le cas d’une petite statue ou d’une fontaine.
Quant au matériau utilisé pour les diverses allées, vous avez le choix : de la simple terre battue ou gravillonnées aux dallages réguliers ou non, aux pavés naturels et aux autobloquants. C’est une affaire de style. Mais pensez également à l’entretien plus tard. Vous pouvez réserver votre décision, mais que cette préoccupation vous vienne dès le départ.
Si la topographie de votre jardinet l’autorise, les différences de niveaux vous permettent de jouer élégamment avec les perspectives. Ces ruptures sont particulièrement intéressantes dans un petit jardin pour en agrandir l’aspect. Cependant, les différents décrochements doivent s’ajuster à la configuration initiale du terrain, sans créer de ruptures artificielles. Murets et escaliers sont donc des réponses aux conditions particulières de votre terrain.
Ce qu’il vous faut, dans un premier temps, c’est une feuille de papier et un crayon. Vous n’y couperez pas : même le jardin le plus fantasque demande la mise en place d’options claires au départ.
Votre première esquisse en noir et blanc doit intégrer essentiellement des impératifs fonctionnels. Mais comme les allées, les murets et les escaliers relèvent de matériaux inertes – bois ou minéral –, ces aménagements paraîtraient vite bien austères s’ils n’étaient adoucis par diverses plantations. Parvenu à ce stade, vous pouvez passer à la couleur.
Robert Elger
En définitive, ce sont les végétaux qui octroieront à votre petit jardin sa physionomie particulière. Ainsi, les surfaces dallées paraissent moins pesantes, si vous y aménagez quelques niches plantées. De même pour les murets, qui prendront un aspect plus léger à proximité d’un massif fleuri.
Les plantes sont souvent méconnaissables d’une saison à l’autre et grandissent chaque année un peu plus. Imprévisibles, les voilà luxuriantes et épanouies dans leur parure printanière, plus pesantes dans leur foliation estivale, rutilantes sous les feux de l’automne, austères et méditatives sous les neiges de l’hiver. Par ailleurs, certaines vivent quelques mois, d’autres des dizaines d’années.
20 ans après…
Pour ce qui est de l’encombrement des végétaux à terme, ne vous fiez pas à leur taille au moment de la plantation. Et même, ne prenez pas pour argent comptant les indications données par les revendeurs et certains catalogues, qui prennent beaucoup de liberté avec la réalité. Pour vendre, ils se contentent de vous dire… ce que vous avez envie d’entendre ! Dans les catalogues des pépiniéristes, les tailles à terme indiquées sont en général celles des plantes après une dizaine d’années de croissance. Il en est de même pour les plans de plantation des paysagistes. Mais les plantes grandissent jusqu’au dernier jour de leur vie. Seuls les jardins très anciens, comme les arboretums, et parfois les parcs publics ou botaniques, vous permettront de visualiser des plantes à leur optimum de croissance.
Les grands arbres rapetissent encore l’aspect des petits jardins. Ne plantez donc pas d’arbre tutélaire dans un jardin rikiki : il tirerait toute la couverture à lui. Portez plutôt votre choix sur des végétaux de taille raisonnable. D'ailleurs, la gamme des végétaux de petite taille s’est étoffée ces dernières années.
Changer ou améliorer ?
Il est illusoire d’envisager une modification de la texture, de la structure, voire de la chimie (pH) du sol dans un grand jardin. Mais celle-ci reste cependant possible – quoique coûteuse – lors de la création d’un jardin de très petite taille.
Des apports conséquents de composts peuvent modifier un sol ingrat dans un sens favorable. Ces amendements présentent tous les avantages. Ils permettent des apports d’éléments nutritifs nécessaires à la plante comme aux micro-organismes du sol et une amélioration de la capacité de rétention en eau. Pour vous, le travail du sol est facilité.
Le cas échéant, des décaissements « lourds » permettent même de remplacer totalement la terre en place, en particulier si vous envisagez de cultiver des plantes à besoins spécifiques, comme celles de terre de bruyère – rhododendrons, azalées ou skimmias.
La palette du peintre est large en jardin et, dans ce domaine aussi, une petite surface requiert une attention particulière. Soyez léger et n’abusez pas ! Deux ou trois teintes – voire une seule – sont préférables à une débauche de couleurs. Les teintes trop vives sont par ailleurs difficiles à manier dans les petits jardins, alors que les teintes douces et discrètes caressent le regard et donnent une impression d’espace.
Les fleurs présentent une gamme infinie de textures. Certaines sont pesantes, d’autres plus évanescentes. Choisissez en priorité des inflorescences légères et aériennes, qui conviennent mieux aux petits jardins. De même, préférez les feuilles composées ou fortement laciniées.
La plupart des plantes annuelles ne dépassent pas quelques dizaines de centimètres de haut. Des classiques impatiens ou œillets d’Inde aux insolites célosies à panache, toutes se déclinent aujourd’hui en cultivars plus trapus encore que leurs aïeux. Elles naissent et meurent dans l’année et doivent donc être replantées tous les ans. Ce n’est pas elles qui vous encombreront. Attention cependant à la vitalité de certaines plantes annuelles grimpantes, comme les capucines, les pois de senteur ou les ipomées, qui peuvent atteindre des hauteurs impressionnantes en une saison. Éphémères, ces annuelles permettront à votre petit jardin de changer souvent de couleur.
Les vivaces conservent en général des tailles identiques d’une année à l’autre, en particulier celles dont la partie aérienne disparaît en hiver. Elles s’étoffent, gagnent en envergure, mais se maintiennent à la même hauteur. Ainsi, les phlox paniculés, les divers rudbeckias ou les Lychnis ne dépassent jamais 80 cm à 1 m de haut. Cependant, veillez aux spécificités variétales.
La plupart des arbustes à fleurs peuvent être maintenus artificiellement à une hauteur raisonnable par une taille appropriée. Un buddléia régulièrement taillé ne dépasse pas 2,50 m. Non taillé, il pourra monter jusqu’à 5 ou 6 m, et il sera d’ailleurs moins florifère. Sauf exception – dans le cas du cognassier à fleurs du Japon –, la plupart des arbustes gagnent à être taillés court tous les ans.
Mais la beauté sculpturale des petits arbres comme Malus ‘John Downie’, des cerisiers à fleurs (diverses variétés de Prunus subhirtella), des Cornus mas et C. kousa – le second se décline en de superbes variétés diversement colorées –, des Laburnum x watereri, des arbres de Judée ou des érables japonais est fortement altérée par des interventions de taille trop drastiques. L’élégance de leur silhouette en pâtit, et tous ne donnent leur pleine mesure qu’avec quelques rares, mais judicieux, coups de sécateur. En les plantant, n’oubliez pas qu’ils s’accroissent de quelques dizaines de centimètres tous les ans. Et même si leur croissance est parfois lente, elle est inexorable.
Le cerisier japonais est un arbre de taille raisonnable et à floraison éblouissante.
En outre, les divas horticoles de nos jardins ont leurs exigences. Quelques-unes s’adaptent à l’ombre, d’autres requièrent de la lumière. Certaines résistent aux plus meurtrières gelées noires de l’hiver, alors que les plus fragiles meurent pour peu que le thermomètre descende en dessous de 0 °C. D’autres encore ont des besoins spécifiques quant au sol : acide ou calcaire, sec ou frais, parfois même franchement humide. Si vous ne pouvez pas leur apporter ce dont elles ont besoin, il vaut souvent mieux renoncer à les adopter.
Une plante « coup de cœur » se retrouve au fond de votre panier, simplement parce que vous l’avez vue sous son meilleur jour chez votre pépiniériste ou votre horticulteur. Pourquoi pas ? Cependant, avant de l’adopter, vérifiez qu’elle réponde aux critères « techniques » que réclame votre jardin : exposition, sol et eau.
N’oubliez pas que même la plus belle plante ne peut donner que ce qu’elle a ! Son optimum esthétique est souvent de courte durée. Et c’est tant mieux ! Une beauté d’un jour est plus émouvante qu’une élégance un peu artificielle, qui s’acharne à se perpétuer contre vents et marées.
Par ailleurs, pour que votre jardin conserve son élégance tout au long de l’année, il est nécessaire de soigner les associations. Une fleur « pesante », comme celle de l’hortensia, gagne à cohabiter avec le feuillage plus vaporeux de l’érable japonais, surtout dans ses cultivars à feuilles laciniées. Les teintes claires ou panachées des feuilles d’hosta animent les arbustes à feuillage sombre comme celui, presque noir, de Physocarpus ‘Diabolo’. Au pied de vos arbustes, l’austérité de la terre nue peut être masquée par des plantes tapissantes à floraison lumineuse, comme les campanules des Carpates. Selon vos goûts, faites cohabiter harmonieusement le ton sur ton, ou jouez les contrastes.
Pour acquérir une plante, le meilleur endroit est celui qui l’a vu sinon naître, du moins grandir. Les établissements horticoles ouvrent régulièrement leur serre à la vente en saison et proposent leur production sur les marchés. Privilégiez-les ! Les prix sont raisonnables et, en même temps que la fraîcheur des végétaux proposés, le revendeur vous apportera des conseils de première main. En effet, qui connaît mieux les plantes que celui qui les a produites ?
Les pépinières de votre région vous procureront des arbres et des arbustes bien adaptés à votre jardin. Les foires aux plantes printanières et automnales s’adressent à des jardiniers pointus et requièrent un œil plus exercé. La prudence doit aussi être de règle pour les achats en jardineries, qui proposent une gamme très hétéroclite. Il serait injuste de jeter l’anathème sur la grande distribution : celle-ci propose occasionnellement des plantes présentant un rapport qualité-prix très intéressant.
Quel que soit le lieu de vente que vous privilégiez, le pire côtoie souvent le meilleur. Ouvrez l’œil pour choisir les plantes qu’il vous faut à vous et à votre jardin.
Ni trop jeunes, ni trop vieilles, saines, fraîches d’aspect et vigoureuses, ces plantes ne doivent pas comporter de feuilles tachées, ni de branches abîmées. Préférez toujours un arbuste trapu et bien ramifié de 60 cm de haut à une plante étique de 1,20 m. À conteneur identique, et indépendamment de toute politique commerciale, le premier sera d’ailleurs meilleur marché que la seconde.
Le marché du végétal approvisionne essentiellement des plantes en contenant (godet, pot ou conteneur), qui présentent de grandes facilités de manutention et de stockage pour les revendeurs. Les pépinières traditionnelles proposent certains arbres et arbustes en racines nues, parfois « en motte » pour les conifères et les plantes à reprise plus délicate. Si ces arbustes sont plantés à la bonne époque, leur conditionnement n’influe pas sur leur croissance ultérieure.
Pour les plantes vendues dans leur conteneur de culture, veillez à ce qu’elles n’aient ni mauvaises herbes, ni mousses à la surface du pot. L’état du système racinaire est au moins aussi important que celui de la partie aérienne. Dépotez les plantes que vous souhaitez acquérir pour voir l’état de la motte. Les revendeurs vous regarderont d’un drôle d’œil, mais tant pis. La terre ne doit être ni sèche, ni détrempée. Les racines doivent en occuper tout le volume. Pas trop tout de même : attention aux « chignons » racinaires, qui signent un végétal qui s’est trop attardé dans son contenant.
Pour les arbres et arbustes vendus en racines nues, la qualité du chevelu racinaire est essentielle. Celui-ci doit être très garni et dense. Mais son aspect est très variable selon l’espèce végétale. Ainsi, un érable présentera toujours un chevelu racinaire plus fourni qu’un poirier. Les radicelles peuvent être abîmées au moment de l’arrachage, mais les grosses racines doivent rester intactes. Dans le cas d’une plante levée en motte, vérifiez que celle-ci, prise dans sa tontine, ait conservé sa fermeté et sa compacité.
L’étiquetage doit être clair et lisible. Les étiquettes illisibles révèlent souvent des arbustes qui traînent depuis trop longtemps sur le lieu de vente. Pour les plantes de pépinières (arbres, arbustes et conifères) doivent y figurer l’appellation botanique complète – genre, espèce et variété –, son appellation vernaculaire éventuellement, de même que la hauteur de la plante et la dimension du contenant. Pour les plants de légumes, la dénomination variétale est obligatoire. Il serait souhaitable qu’elle le soit également pour les potées de plantes fleuries.
Le prix affiché ne laisse en rien présager la qualité intrinsèque de la plante. Il existe même parfois de curieuses distorsions dans ce domaine. Chez les spécialistes, le prix est en général – mais pas toujours – indexé sur la rareté de l’espèce ou de la variété, parfois sur la plus ou moins grande difficulté de sa culture et sur son âge – c’est-à-dire sur le temps qu’il a fallu pour la produire.
Enfin, « collez » toujours autant que possible à la saison et achetez au bon moment, habituellement en automne et au printemps. Attention aux promotions désaisonnalisées ! Enfin, une fois que vous vous êtes fait acquéreur, plantez tout de suite.
Ultime cerise sur le gâteau, l’éclairage de votre petit jardin le prolonge au crépuscule comme une pièce à vivre. Veillez à apporter juste ce qu’il faut de lumière, ni trop ni pas assez. Le but, c’est de mettre en place un clair-obscur à la Caravage, discret et élégant.
Dans un premier temps, l’impératif consiste à illuminer les allées aux endroits où elles bifurquent et de sécuriser les escaliers. Accordez ensuite une attention particulière à l’entrée de la maison proprement dite. Privilégiez les lampes basses, munies d’un éclairage de faible intensité qui n’éblouit pas. Sur la plupart des modèles, le faisceau est réglable : dirigez-le alors vers le bas.
Mais la lumière permet aussi de mettre en valeur un végétal, une association de plantes ou une construction. Elle n’est alors qu’un faire-valoir : c’est le sujet éclairé qui doit être vu et non la source lumineuse. Un éclairage rasant est en général préférable. Illuminez par le bas les arbres à feuillage léger ou les arbres caducs, au moins jusqu’à leur bourgeonnement printanier. Les plantes plus touffues ou lourdes d’aspect sont allégées par un éclairage latéral. Les petites plantes et les murets appareillés donnent également le meilleur d’eux-mêmes sous une lumière rasante.
Une lumière tamisée apporte une certaine intimité aux terrasses et aux pergolas. Les teintes douces sont appréciées au crépuscule, en particulier au printemps et à l’automne.
De fortes personnalités…
Les végétaux de caractère sont souvent perdus dans les grands jardins, mais donnent leur pleine mesure dans un jardin de petites dimensions. Ainsi, les fruits étonnants du fusain de Sakhaline (Euonymus sachalinensis), du Clerodendron trichotomum, du Callicarpa bodinieri ‘Profusion’ ou de l’arbre aux faisans (Leycesteria formosa) deviennent des centres d’intérêt dans un jardin rikiki, alors qu’on les voit à peine dans un grand jardin. Par ailleurs, ces jardinets, souvent bien protégés du vent et du froid, permettent d’implanter des arbustes et des arbres plus « exotiques », comme l’aralia du Japon, que la sensibilité aux basses températures interdirait ailleurs.
L’exubérance d’un jardin est pour beaucoup conditionnée par la qualité de la plantation. C’est celle-ci qui permettra aux végétaux choisis de trouver leur place. Ne la bâclez pas !
Il est temps maintenant de relever les manches. Fini le travail de bureau, exit le crayon de papier et la boîte de couleurs : il s’agit de saisir la bêche, la griffe et le plantoir. Dans un premier temps, prenez les problèmes à leur base, c’est-à-dire à ras de terre.
Sous-sol et terre végétale
Dans le cas de travaux de terrassement importants, veillez à ce que la terre végétale et le sous-sol soient bien séparés. La première est en général plus sombre, du fait de la présence de matières organiques. C’est elle qui constitue la partie biologiquement active, susceptible d’accueillir vos plantes et de les nourrir. Lors des ultimes travaux destinés à la mise en forme définitive de votre jardin, chaque type de terre doit retrouver sa place, celle du sous-sol au fond, la terre végétale en surface.
C’est la qualité du sol (sa texture et sa structure) ainsi que sa richesse organique qui conditionneront la croissance ultérieure de vos plantes. Les jardiniers d’antan usaient du terme d’« humeur » pour qualifier la capacité d’un sol à porter une végétation luxuriante. « Une terre n’a plus d’humeur quand elle ne produit plus ou très peu », dit l’encyclopédie du Bon Jardinier de 1920. À vous de tout faire pour qu’elle en ait.
Deux options s’offrent à vous : soit vous vous débrouillez avec la terre que vous avez, soit, dans le cas d’une terre particulièrement exécrable ou maltraitée, vous la remplacez.
• Faire avec ce que l’on a
La première solution est la plus écologique et la plus économique. Mais elle vous oblige à prendre des options cornéliennes et à faire des sélections drastiques au moment du choix des plantes. Cependant, elle n’exclut pas une amélioration progressive du sol par des apports successifs de diverses matières organiques. C’est l’option « raisonnable » qui s’impose en général lors de la création d’un grand jardin, et elle est tout à fait envisageable pour un jardin plus restreint.
• Changez tout !
Mais ce qui est interdit pour les grands est parfois possible pour les petits ! Des décaissements lourds (mécanisés ou manuels) avec évacuation et remplacement de la terre sont matériellement envisageables dans un microjardin. Notez que ce choix doit rester une option de dernier recours : rares sont les sols dégradés au point de ne plus pouvoir envisager leur remise en culture.
Le levain de cette amélioration est la matière organique, en particulier celle qui a atteint un stade de décomposition suffisamment avancé et qui est proposée sous forme de compost. Avec sa richesse en matière organique (généralement près de 70 %) et sa bonne teneur en éléments fertilisants (azote : 1,4 %, anhydride phosphorique : 1,2 %, oxyde de potassium : 0,3 %), c’est le matériau nécessaire et souvent suffisant pour amender un sol, même dégradé.
Pour calculer vos besoins en compost, le plus simple consiste à raisonner en épaisseur de couche à épandre : un tapis de 1 cm correspond à 1 m3 par are, soit 10 litres au m2.
• La quantité à prévoir lors de l’implantation du jardin
N’y allez pas avec le dos de la cuillère ! Et même, mettez-y le paquet ! Avant le bêchage et le retournement du sol ou la simple aération, prévoyez de 5 à 10 cm de compost, soit de 50 à 100 litres par m2, selon les plantations projetées. Mieux vaut le faire tout de suite. Une fois le jardin établi, il vous sera plus délicat d’intégrer le compost au sol.
En sac ou en vrac ?…
Même s’il est tout à fait possible de fabriquer soi-même son compost, un recours extérieur est souvent indispensable dans le cas d’une création de jardin. La qualité des divers composts commercialisés est en général bonne (hétérogène parfois), mais leur coût est très variable. Un jardin rikiki permet de recourir à du compost conditionné en sac. Cependant, il est financièrement plus intéressant d’acquérir votre compost en vrac, en cas de besoins importants. Tablez sur une somme d’environ 30 euros par m3, à laquelle s’ajoutent environ 10 euros pour la livraison. En comparaison, le sac de compost de 70 litres, acheté en jardinerie, oscille entre 10 et 15 euros – et c’est vous qui allez le chercher !