123
pages
Français
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2010
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Ebook
2010
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Publié par
Date de parution
19 août 2010
Nombre de lectures
4
EAN13
9782923447216
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
19 août 2010
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4
EAN13
9782923447216
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Français
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GENS DU VOYAGE
UNE EXPÉRIENCE DE CARAVANING
DE LA MÊME AUTEURE
G ENS DU VOYAGE, UNE EXPÉRIENCE DE CARAVANING, RÉCIT, 2004
É VA, EUGÉNIE ET MARGUERITE, ROMAN, 2006
L ILI, ROMAN 2007
C HARLES, ROMAN 2008
À P ARAÎTRE
L A MAISON SUR LA GRÈVE, ROMAN A oÛT 2010 G ENS DU VOYAGE, UNE EXPÉRIENCE DE CARAVANING Première impression Deuxième édition février 2004 juillet 2010 É VA, EUGÉNIE ET MARGUERITE, ROMAN Première impression Deuxième impression juillet 2006 février 2009 L ILI Première impression Deuxième impression juillet 2007 juillet 2010
Photographie Raymond Gallant
Page couverture Pyxis
Mise en pages saga
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Savignac, Lina, 1949-
Gens du voyage: une expérience de caravaning
ISBN 978-2-923447-19-3
1. Amérique du Nord - Descriptions et voyages. 2. Caravanage - Amérique du Nord. 3. Savignac, Lina, 1949- - Voyages - Amérique du Nord. I. Titre.
E41.S28 2010 917.04’54 C2010-941479-9
Éditions la Caboche Téléphone: 450 714-4037 Courriel: info@editionslacaboche.qc.ca www.editionslacaboche.qc.ca
Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Table des matières
UN GRAND PROJET.
PREMIER ESSAI
L’ACADIE
LA MAISON MÈRE DE COMPTON
LE DÉPART.
LE TEXAS
LE RETOUR
ÉPILOGUE
ANNEXES
A NNEXE 1 Les véhicules récréatifs
A NNEXE 2: Planification budgétaire
A NNEXE 3: Adresses utiles
A NNEXE 4: Liste des terrains de camping visités durant une année
À Raymond, sans qui ce magnifique projet habiterait encore le domaine du rêve. Notre grande complicité traduit notre profond amour.
À Mathieu et Nicolas pour leur support dès les premières heures.
À Pierre pour le regard attentif porté à chacun de mes mots.
Citoyen de l’univers Jamais seul sur cette terre Le monde allant découvrant À la cadence du temps
À savourer calmement Se vit chacun des instants Au soleil ou sous la pluie La joie fait fi des ennuis
Voyager et admirer Ces merveilleuses beautés Grandes réalisations Ou superbes érosions
Entre amis et étrangers À qui mieux-mieux échanger Prendre les gens où ils sont Les accepter comme ils sont
Extrait tiré du poème Globe-trotteur d’Armillaire
UN GRAND PROJET
D e tout temps, nous avons aimé voyager et caressions le rêve d’en faire un mode de vie. Après avoir arpenté de fond en comble tous les coins du Québec et fouillé avec soin, au fil des années, la plupart des régions pittoresques de la côte atlantique, nous constatons que le monde est bien étrange. À quelques occasions, nous nous retrouvions plus près des côtes européennes que de l’extrémité ouest de notre pays. Rien n’a résisté à notre curiosité, poussant même l’audace du camping jusqu’à Terre-Neuve et découvrant la France, pour la première fois, par le biais des îles Saint-Pierre-et-Miquelon.
Comme de nombreux Québécois qui brûlent de retrouver la terre de leurs ancêtres, nous franchissons d’un coup d’aile ce qui restait d’océan. Pendant près de treize ans, une série d’allers et retours nous a menés en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en République tchèque, en Autriche, en Italie, en Espagne, en Andorre, en Angleterre et en Écosse, au Portugal ainsi qu’au Luxembourg. Bien sûr, il reste tant à voir.
Après un quart de siècle d’administration publique, mon mari Raymond bénéficie de certains avantages dont celui de prendre sa retraite jeune et à des conditions avantageuses. La cessation d’activités professionnelles est souvent associée au bénévolat. Donc, après deux ans de travail communautaire auprès d’associations toujours plus gourmandes les unes que les autres, le nouveau retraité se retrouve avec un agenda aussi garni que celui d’un premier ministre. Nous vivions pour et en fonction des autres. Est-ce que cela correspondait à notre projet de vie? De mon côté, j’avais progressivement abandonné mon travail de couturière à domicile. Donc, finis pour moi les bords de pantalons et terminée l’écoute des récits de toutes ces clientes en mal de confidences. Désormais, les papiers-mouchoirs serviront à autre chose qu’à éponger des larmes.
Depuis presque huit ans, nous élaborions divers projets afin de conserver, au moment de la retraite, un style de vie intéressant. Voir vieillir tant de personnes inactives, seules, malades, et le pire de tout, sans aucun projet, chagrine toujours. Nous voulions éviter ces pièges. Il y a sept ans, nous avions fondé une troupe de théâtre amateur qui, en plus d’avoir joué dans plusieurs villes du Québec, comptait à son actif quatre tournées en France. Particularité de cette troupe, certains membres écrivaient les textes et tous, à la mesure de leur talent ou de leurs ressources, participaient au montage des productions. Quelle place sera réservée au théâtre dans le futur? Un projet semble toutefois occuper la plupart de nos pensées: le voyage.
Depuis longtemps, nous avions été contaminés par le virus du tourisme et avions transmis à nos fils ce goût de l’aventure en les plongeant, dès leur tendre enfance, dans le tourbillon magique du camping. Avec notre petite tente, nous en avons vu de toutes les couleurs. Rien ne nous arrêtait, même pas la pluie diluvienne qui nous faisait tordre notre tente, le vent qui en a déchiré une seconde, les ours ou la chaleur étouffante. Comparée à notre vie d’aujourd’hui, cette période évoquait la simplicité volontaire, le grand air, la constante communion avec la nature et ce qu’elle nous donnait dans sa générosité.
Nous voici donc à Beloeil au mois d’août 2000. Confortablement installés sur notre patio, nous rêvons tout en sirotant un délicieux cappuccino comme seul Raymond sait les faire.
Rien de nouveau en soi, cela fait des années que mon mari réfléchit à la façon d’organiser notre vie de manière à voyager douze mois par année. Mais cette fois, j’ai plaisir à partager ses pensées. D’impossible ou presque, le projet commence à prendre forme. Rapidement, je constate que j’ai devant moi un immense casse-tête, une grande quantité de pièces, peu d’espace pour les étaler et aucune image qui servirait de guide.
Maintenant, rien de plus sérieux. Je veux vivre quelque chose d’intéressant, d’exceptionnel même. Comment faire? Une évidence revient régulièrement dans nos réflexions, la maison semble de trop. Elle occasionne des problèmes de logistique et chaque fois que voudrons partir, il serait impensable de constamment avoir recours aux voisins pour s’en occuper. Il faut donc la vendre. J’ai l’impression de détruire le nid familial, de le solder au rabais afin de pouvoir poursuivre des chimères. En cas de coup dur, mes enfants n’auront plus d’endroit pour se réfugier, et pire encore, leurs parents, qui normalement devraient les aider, ne seront plus à la maison ni même au pays durant plusieurs mois. Ne serions-nous pas mieux de louer notre propriété afin de garder une sortie de secours? Les locataires seront-ils aussi attentionnés que nous, car la maison représente notre seul bien, le reste ayant été sacrifié à la conquête du monde? À ce sujet, où voulons-nous aller? La réponse est pour ainsi dire un vrai méli-mélo. Il ressort de chaque discussion que les États-Unis, ce grand pays voisin non encore visité, nous attirent beaucoup. Qui n’a pas vu dans les reportages ces majestueux parcs nationaux, ces espaces infinis habités par