ECONOMIE DES RÉGIONS MÉDITERRANÉENNES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE , livre ebook

ÉCONOMIE DES RÉGIONS
, ,
MEDITERRANEENNES
ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
Expériences méditerranéennes
*'.@ L'Harmattan, 1999
ISBN: 2-7384-8535-9Sous la direction de
Gilbert BENHA YOUN Nathalie GAUSSIER
Bernard PLANQUE
ÉCONOMIE DES RÉGIONS
MÉDITERRANÉENNES
ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Expériences méditerranéennes
L'Harmattan L'Harmattan Inc.
5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques
75005 Paris - FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9Collection Emploi, Industrie et Territoire
dirigée par Gilbert BENHAYOUN, Maurice CATIN
et Bernard PLANQUE
Cette collection accueille des ouvrages présentant un intérêt scientifique qui
dans des domaines spécifiques tels que l'économie de l'emploi, l'économie
industrielle et, de manière connexe, internationale et
du développement, intégrent une dimension régionale, spatialisée. Les
territoires peuvent être l'objet ou un éclairage des analyses. Les approches
peuvent être aussi bien théoriques, méthodologiques ou appliquées.
Ouvrages parus dans la collection:
Gilbert BENHAYOUN et Steve BAZEN (sous la direction de), Salaire
minimum et bas salaires, 1995,400 p.
Christel ALVERGNE, Vingt-cinq ans d'évolution de l'industrie et des
territoires français, 1997,208 p.
Antje BURMEISTER et Guy JOIGNAUX (sous la directions de),
Infrastructures de transport et territoires - Approches de quelques
grands projets, 1997,320 p.
Gilbert BENHAYOUN, Maurice CATIN et Henri REGNAULT (sous la
direction de), L'Europe et la Méditerranée: intégration économique et
libre-échange, 1997, 192 p.
Jean BERNARD et Maurice CATIN (sous la direction de), Les conditions
économiques du changement technologique, 1998,302 p.
Gilbert BENHA YOUN, Nathalie GAUSSIER et Bernard PLANQUE (sous
la direction de), L'ancrage territorial du développement durable: de
nouvelles perspectives, 1999,352 p.
Gilbert BENHAYOUN, Nathalie GAUSSIER et Bernard PLANQUE (sous
la direction de), Économies des régions méditerranéennes et
développement durable: expériences méditerranéen es, 1999,208 p.,
PREFACE
On apprécie l'élégance par laquelle nos collègues aixois
demandent à un partisan de l'atlanticité de préfacer un ouvrage issu
du colloque international "Économie des Régions Méditerranéennes
et Développement Durable", prolongeant ainsi notre
communication "Entre arc atlantique et espaces méditerranéens" où
nous soulignions l'intérêt de regards croisés et l'utilité des effets de
mirOIrS.
Nous avons tous à gagner de ces confrontations d'analyses,
d'expériences, de ces échanges élargis aux horizons qui dépassent
heureusement le cadre français. Du reste, la vieille et permanente
amitié initiée par IC. Perrin et J. Lajugie, relayée par B. Planque et
G. Benhayoun qui unit le CER et l'IERSO, concrétisée encore par de
belles thèses et le rôle essentiel que joue maintenant N. Gaussier à
Agen et à Bordeaux, peut justifier cette présence océanique dans un
environnement qui rappelle aussi le Plan Grand Sud-Ouest... Il est
aussi symbolique et important que des centres qui ont fondé leurs
démarches scientifiques sur le développement régional, s'intéressent
maintenant au développement durable et à l'environnement:
nécessité théorique, impératif de société, certainement autant que le
prolongement logique et politique des travaux antérieurs qui
trouvent paradoxalement peut-être, plus que jamais leur légitimité.
Le développement régional et le développement durable aux termes
si proches et si éloignés cependant, ont intérêt à se rapprocher en
étant confronté à des problématiques et à des préoccupations,
certaines renouvelées sur le tourisme, l'urbanisation, le cadre de vie,
la compétitivité, le progrès technique, l'innovation, les systèmes
productifs locaux par exemple, d'autres davantage nouvelles,
comme la gestion durable des déchets ménagers, la fragilité des
littoraux, la prise en considération des ressources naturelles non
renouvelables, les mesures agri-environnementales et les fiscalités
liées à l'environnement... (Lacour et Puissant, 1992 ; De Gaudemar,
1996).
Au demeurant, le large rassemblement des collègues venusExpériences méditerranéennes8
notamment des îles et d'Afrique du Nord, la
variété des interventions, soulignent la faveur qui accueille le
développement durable et aussi toutes les prudences notamment
méthodologiques nécessaires à sa prise en compte: beaucoup
rappellent à juste titre que l'adjectif durable ou soutenable ne doit
pas devenir le remplaçant actuel de l'idéologie de l'efficacité
(Browley, 1990 ; Harribey, 1998). Essentiel quant à une nouvelle
culture théorique, déterminant pour des orientations immédiates
pour construire des futurs souhaitables ou au contraire à éviter
résolument, l'adjectif ne doit pas occulter le développement. D'où
un débat qui s'est bien enrichi en Arles, avec ceux qui affirment
l'urgence de la prise en compte environnementale et du
développement durable, tout spécialement dans les pays en voie de
développement. Ceux-ci gagneraient à éviter des expériences que
les pays dits riches, -par leur puissance, leur prétention
"productiviste", leur assurance démiurgique- découvrent
tardivement. On voit les dangers du fatalisme de la fuite en avant.
Ils espèrent cependant plus ou moins pouvoir gérer ou réparer,
grâce aux futures évolutions techniques qui ne manqueront pas
demain de se produire, grâce à des moyens financiers qui seront
dégagés, grâce encore à des changements profonds de mentalité et
de comportement. La charte de Rio (1992) insiste ainsi sur le rôle
des femmes et des enfants pour préparer une autre culture et
pratique du développement. Cette thèse consiste à dire que les pays
pauvres, par nécessité, doivent immédiatement mettre en œuvre des
politiques, inculquer une éducation du respect de la nature, quelle que
soit son acception fondée par exemple sur des techniques propres,
recherchant l'adéquation avec les milieux, valorisant et respectant
les ressources locales, privilégiant, en bref, la qualité à la quantité,
l'usage à l'ostentatoire, l'adaptable à l'obsolescence du jetable.
De ces orientations et de ces expériences, que l'on peut
apprécier notamment en matière de gestion de l'eau, du traitement
des ordures, d'une éducation du non gaspillage, les pays riches
pourraient tirer partie et surtout leçon: au fond, la pauvreté impose
l'attention et le respect à ce qui est rare, coûteux, fragile, non
reproductible. D'où on doit accorder priorité aux comportements
sociétaux et tout spécialement par l'éducation des plus jeunes:
internet et le puits collectif, les transports et une meilleure
utilisation de la voiture et de la voirie. En caricaturant à peine, onPréface 9
dira que la chance des pays en voie de développement est d'avoir...
à se développer et donc d'anticiper dès maintenant, quand c'est
encore possible, les effets nocifs et souvent irréversibles que l'on
observe tout particulièrement dans les pays riches.
L'autre thèse tout aussi extrémiste évoque immédiatement
par exemple, Mexico, Shanghai, Pékin, où en effet les pollutions
sont phénoménales, leur urbanisation sinon insensée du moins peu
maîtrisée: l'espace est commandé par l'ambition automobile, la
densification et l'extension urbaine qui gagnent sur les terres
agricoles souvent les plus riches et les plus "productives", si le
terme ici est recevable. L'avenir est déjà organisé par le présent
quotidien: produire, assurer la croissance. Alors la concentration
urbaine, les inégalités régionales, les macrocéphalies des
métropoles, les catastrophes climatiques paraissent primordiales et
parler de développement durable peut souvent sembler, à maints
égards, le dernier avatar d'une moderne forme de colonialisme: on a
cru entendre par moment ces arguments lors de débats durant le
colloque et d'une certaine façon, cette franchise matinée parfois de
mauvaise foi largement partagée souligne encore la difficulté
permanente de traiter ces que