ÉTHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2006

Nombre de lectures

2

EAN13

9782845867598

Langue

Français

D é v e l o p p e m e n t S
DÉVELOPPEMENT
IUED
ÉTHIQUE ET DURABLE
Yvan Droz Jean-Claude Lavigne
avec la participation de Liliana Diaz Raymond Massé Isabelle Milbert
KARTHALA
ÉTHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
Institut universitaire d’études du développement (IUED) 20, rue Rothschild 1202 Genève, Suisse tél. : +4122 906 59 40 fax : +4122 906 59 47 iued@unige.ch – www.iued.unige.ch
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
!Éditions KARTHALAet IUED, 2006 ISBN : 2-84586-759-X
Yvan Droz et Jean-Claude Lavigne avec la participation de Liliana Dias, Raymond Massé, Isabelle Milbert
Éthique et développement durable
IUED 20, rue Rothschild 1202 Genève
KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
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ETHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
INTRODUCTION
Table des matières
1. 2.
Introduction Enjeux d’une réflexion éthique en matière de développement durable Les métamorphoses du développement La lutte contre la pauvreté Retour sur la mondialisation
Première partie. Questions de méthodes 3. La démarche d’analyse éthique La nomination Partenaires en débat Déconstruire des évidences Définir pour reconstruire Esquisse d’une éthique globale 4. Ethique et décisions Motivations et actions Des rapports au réel L’âge des matrices 5. Parties prenantes et démarche éthique La recherche participative L’étude des conflits et des collaborations L’analyse des parties prenantes Parties prenantes et développement durable 6. Un autre regard sur l’éthique : Principes et environnement La gouvernance de l’environnement comme entreprise normative Ethique et morale Principisme et approches normatives Un modèle d’analyse fondé sur des valeurs phares Ethique de la discussion et construction de normes
Seconde partie. De l’éthos à l’éthique 7. Dégradations Les définitions, au fil des disciplines
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ETHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
La dégradation, une perception particularisée Éthique et dégradation Durabilité Les temporalités La solidarité Vulnérabilité Le principe de précaution La peur comme facteur éthique Conclusion Bibliographie
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INTRODUCTION
1. Introduction
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Ce livre est le résultat de débats entre chercheurs. Nous présen-tons ici une synthèse de ces travaux, qui comprend également certains textes d’auteurs que nous avons quelque peu reformulés, afin de pouvoir les intégrer dans ce livre. Dès les premières ren-contres de ce groupe de recherche, s’agissant d’interroger les rap-ports entre l’éthique et le développement durable, certains mem-bres de l’équipe relevèrent la difficulté de dépasser la position sociologique du chercheur en développement. Pouvait-il être un expert totalement extérieur à son sujet d’observation ? Comment pouvait-il – et surtout au nom de quoi – porter un regard évalua-teur sur les manières de faire des populations du Sud, comme du Nord, et critiquer leurs valeurs ? De plus, en acceptant de s’ins-crire dans un travail qui répondait à un appel d’offres d’une puis-sance publique d’un pays du Nord, qu’est-ce qui était attendu : une apologie des valeurs européennes ? Au profit de qui ? Ces questions, malgré leur pertinence intrinsèque, révélaient la confu-sion entre éthique, morale et déontologie professionnelle. Il fal-lait donc chercher à préciser des termes, des attitudes pour débat-tre et fournir des concepts opérationnels pour développer des recherches. C’est l’un des objectifs de cet ouvrage. Les séances réunissant notre groupe ne furent pas faciles, car derrière ces questions existentielles, ces soucis de soi et ces stratégies académiques, il y avait l’éducation de chacun, des comportements contraints, des options de vie différentes. Certains cherchaient des rocs durs, des universels incontourna-bles et non discutables… d’autres, au contraire, parlaient d’éthi-que de la discussion, du lien entre culture et éthique. Certains voulaient une morale « objective » et condamnaient la polyva-lence des points de vue éthiques, alors que d’autres refusaient l’hégémonie d’une approche sur toutes les autres, même si celle-ci se revêtait de la légitimité de la « science ». La question de la vérité était alors confondue avec celle du sens. L’intégration de l’approche éthique dans le champ des com-pétences scientifiques de chacun apparaissait donc difficile. L’éthique était repoussée dans le champ de la sociologie de la connaissance ou des idées. Sa posture critique apparaissait intena-ble ou dangereuse pour certains qui n’étaient pas loin de rejeter
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ETHIQUE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
l’éthique au rang des gadgets d’une modernité en crise qui s’inter-roge superficiellement sur la manière de devenir plus consen-suelle tout en imposant une vision du monde hégémonique. Là encore les confusions régnaient et venaient occulter le débat : le bien commun devenait synonyme d’intérêt général ou était nié. En écho à ces discussions, la place du langage et des langa-ges dans la connaissance et dans la construction de la « réalité » (F. Muttenzer, 2003) a également été interrogée. Ce débat ren-voyait à la position des experts dans la description d’un phéno-mène et à celle de la « science » par rapport à l’éthique. Les débats approchaient ainsi la question des normes, de leur univer-salité et de leur supériorité intrinsèque mais se poursuivirent sur la confusion possible entre épistémologie et éthique. Il devenait donc nécessaire d’arrêter la démarche collective de production des connaissances pour cristalliser les points de conviction de certains d’entre nous – et donc de nommer les différences des uns par rapport aux autres. C’est ce qui constitue la trame de cet ouvrage : une prise de position des auteurs suite à ces débats. Cette prise de position est un moment de l’éthique de dis-cussion (Habermas, 1992) dont nous nous inspirons. Elle n’est pas la recherche de points durs, de dogmes. Elle fige moins qu’elle ne désigne des balises ou des postures du regard des situations et des mécanismes. Elle s’inscrit dans l’éthique appli-quée qui invite à une constante réévaluation des positions. Au-delà de cette finalité conjoncturelle, il y a la conviction des auteurs que la réflexion éthique sur la gestion de l’environ-nement ou la recherche d’un développement durable a pour enjeu le déplacement de certains points de vue, de certaines manières d’aborder les choses, actuellement dominants dans l’analyse du développement ou de l’environnement. En s’ap-puyant sur la question du sens, sur le « pour quoi » des actions et des opinions, nous affirmons que l’intelligence critique peut pro-duire de nouvelles manières d’être et d’agir pour que l’être humain ne soit pas oublié ou sacrifié. L’approche qui fut la nôtre invite à l’engagement intellec-tuel, à un travail conceptuel sur les discours qui organisent l’éco-nomie du développement et la lutte contre la pauvreté mais aussi à interroger telle politique ou tel projet qui nous semblent cor-respondre à une analyse éthique qui privilégie les relations entre
INTRODUCTION
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les humains et les potentialités des personnes impliquées dans un processus de changement. Avec ce parti pris, et dans le contexte de controverses qui fut le nôtre, ce livre se déploiera de manière progressive. Une première partie donnera forme à la démarche éthique à partir du sens ; il s’agira de donner quelques points de repères sur ce qu’est l’éthique que nous proposons et en quoi elle nous aide à poser des questions nouvelles. Dans la seconde partie, nous réfléchirons à partir de quelques dimensions de l’expérience humaine du développement durable pour rendre visibles quel-ques-unes des valeurs en jeu. Dans le premier chapitre, nous préciserons les enjeux d’une réflexion éthique dans le champ du développement. Il s’agira de s’interroger sur deux thématiques actuelles : la lutte contre la pauvreté et le développement durable. Ce passage par l’éthique permet de questionner une mondialisation qui impose sa logique au monde contemporain. Le second chapitre présente la démarche éthique que nous utilisons pour définir ce qu’elle est et ses présupposés. Nous mettrons en évidence le processus de nomination qui rend visi-ble le changement et la place du débat. Nous chercherons ainsi à présenter une éthique déconstructiviste, qui révèle les points de vue en discussion. Puis, nous proposerons une réflexion sur trois termes : éthique, éthos et habitus ainsi que sur la déontolo-gie et l’idéal de soi. Ces différentes notions mises en relation permettent de comprendre comment s’élaborent les jugements, les prises de position, les actes moraux et comment les appré-hender dans le cadre d’une recherche. Le chapitre suivant étudie la manière dont sont prises les décisions dans un univers marqué par la diversité des points de vue, par la multiplicité des parties prenantes ayant leurs logiques et leurs intérêts. Comment se dénouent les débats et comment s’impose une décision ou la décision d’un acteur ? Dans ce cadre, quelle est la place de l’Etat ? En nous inspirant d’un texte de Liliana Diaz, nous explorons la notion de « partie prenante » – ce que les anglophones nomment les « stake holders » – pour comprendre la diversité des points de vue et la nécessité d’un débat, d’une éthique de la discussion. Le développement dura-ble, en proposant la prise en compte des générations futures,
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