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Les auteurs adoptent une démarche d'audit car les responsables sont habitués à la rigueur et au vocabulaire de cette démarche mais l'ouvrage n'est pas un manuel d'audit, il aborde de façon plus large la problématique de la lutte contre les comportements contraires à l'éthique, notamment la dimension relative à la culture et à l'ambiance de travail dont on connaît l'importance pour que règne un climat éthique dans l'entreprise.
La préface de Daniel Lebègue, Président de l'ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale de l'entreprise), de Transparence International France ; de même que la conclusion de Hervé Laine, Président du Cercle d'Ethique des Affaires, témoignent de la bonne réception de cet ouvrage par les milieux économiques et financiers. Cet ouvrage s'adresse : Aux déontologues, aux auditeurs (internes et externes), aux membres des comités d'éthique, aux responsables des risques, aux spécialistes de la lutte anti-fraudes, bref à tous ceux qui ont à connaître, du fait de leur profession, des difficultés que posent les problèmes d'application de principes éthiques dans les organisations.
Il s'adresse également aux dirigeants et aux cadres qui connaissent des dilemmes éthiques dans leur prise de décision. Aux étudiants de niveau master qui sont engagés dans des filières telles que la gestion, la GRH, l'audit et qui trouveront dans cet ouvrage une base de connaissance structurée qui n'existe pas ailleurs.
La sûreté éthique
Jacques Igalens
Michel Joras
Le Code de la propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992 interdit expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
© Éditions EMS, 2010
Nous rappelons donc qu’il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit le présent ouvrage sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) 3, rue Hautefeuille, 75006 Paris (Code de la propriété intellectuelle, articles L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2).
ISSN : 1777-439X
9782847691269
Sommaire
Page de titre Page de Copyright PRÉFACE INTRODUCTION CHAPITRE I - LA SÛRETÉ ÉTHIQUE, UN CONCEPT ÉMERGENT CHAPITRE II - LA PRÉPARATION DE MISSIONS D’AUDIT DE LA SÛRETÉ ÉTHIQUE CHAPITRE III - LE DÉROULEMENT DE LA MISSION D’AUDIT DE LA SÛRETÉ ÉTHIQUE CONCLUSION GÉNÉRALE - Hervé LAINÉ Président du CEA ORGANISMES CITÉS BIBLIOGRAPHIE
PRÉFACE
RESTAURER L’ÉTHIQUE POUR RÉTABLIR LA CONFIANCE
Daniel LEBÈGUE
Président de l’ORSE et de Transparence-International-France
La crise économique et financière que nous vivons depuis l’été 2007, la plus profonde et la plus durable que le monde ait connu depuis 60 ans, revêt plusieurs dimensions qui s’entrecroisent et se nourrissent l’une l’autre : crise du système de régulation et de supervision des acteurs et des marchés de la finance, défaillances de certains process de gouvernance et de gestion des risques, modèle économique des grandes banques non soutenable.
Mais la crise révèle aussi la perte de repères éthiques de la part de certains acteurs, notamment dans le secteur financier où des principes d’action essentiels ont été perdus de vue : intégrité, sagesse, connaissance et respect du client, devoir de rendre des comptes, primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Le rétablissement de la confiance des parties prenantes – clients, salariés, actionnaires, acteurs de la société civile – ne se fera dans la durée que si les entreprises et les organisations sont capables de redonner toute leur place aux valeurs et aux principes d’action éthiques qui cimentent la vie collective et donnent son sens à la vie individuelle.
Ce qui fait l’intérêt et la valeur de l’ouvrage de Jacques Igalens et de Michel Joras, ce n’est pas seulement de rappeler l’exigence incontournable de l’éthique et de la responsabilité sociale, c’est aussi et surtout, de proposer des outils et des méthodes pour assurer ce qu’ils appellent justement la « sûreté éthique » des organisations. Les travaux du Grenelle de l’Environnement, et en particulier du groupe « Entreprises et RSE » que j’ai animé, ont en effet souligné la nécessité de disposer en la matière de dispositifs sérieux de mesure et d’évaluation : indicateurs, certification, notation extra-financière, audit RSE.
Les dirigeants d’entreprise, les administrateurs, les professionnels de l’audit et du contrôle interne trouveront sans aucun doute avantage à découvrir et à mettre en œuvre la démarche d’audit de sûreté éthique proposée par les auteurs.
INTRODUCTION
Dans un ouvrage récent, A. Couret et L. Rapp ont retenu le mot « éthique » parmi les cent mots les plus importants du droit des affaires 1 . Ils remarquent que ce mot « ne figure pas dans les codes régissant la vie des affaires, mais le droit des affaires en traduit généralement l’exigence à travers l’ obligation de loyauté ». Le même mot se trouve également dans un autre volume de la même collection, les cent mots les plus importants des ressources humaines 2 . Mais dans cet ouvrage la tonalité semble bien différente : « Quelle que soit l’option éthique de l’entreprise et de ses dirigeants, un consensus semble établi sur l’importance de la formalisation des principes éthiques et sur la “reddition de compte” en la matière ».
En réalité les deux positions, celle du juriste et celle du responsable des ressources humaines, ne sont nullement incompatibles. L’éthique ou plus exactement la préoccupation éthique , est devenue depuis vingt ans un sujet de préoccupation essentiel dans les grandes entreprises et notamment dans les multinationales cotées sur les marchés financiers. En France, les obligations juridiques sont assez réduites. C’est d’ailleurs l’une des raisons du succès des déclarations publiques des dirigeants, des engagements volontaires des entreprises dans un certain nombre d’initiatives sur le sujet ou encore des certifications selon des référentiels normatifs définissant des exigences relatives à la dimension éthique. La responsabilité sociale (ou sociétale) de l’entreprise a souvent été à l’origine de ces engagements ou de ces certifications.
On pourrait trouver des origines fort lointaines à la préoccupation éthique dans la vie des affaires car on sait depuis Max Weber que les religions, notamment la religion protestante, ont joué un rôle important dans le développement du capitalisme. On pourrait rappeler également que le premier auteur à avoir émis l’idée d’une responsabilité sociale de l’entreprise, un universitaire américain Howard Bowen, l’a fait dans un ouvrage qui lui avait été commandé par les églises protestantes américaines 3 . Mais ces origines lointaines n’expliquent pas tout et, en particulier, elles n’expliquent pas le passage d’une vision de l’éthique du dirigeant (ou des hommes d’affaires) à une éthique de l’entreprise . L’entreprise, acteur éthique et, à ce titre devant rendre des comptes, est contemporaine de l’entreprise mondialisée. Les problémes, voire les scandales qui ont frappé certaines d’entre elles ont attiré l’attention du public sur la dimension éthique de leurs comportements. Cette tentation anthropomorphique a été facilitée par une volonté des services marketing et communication de vouloir créer des « identités », des « personnalités » pour des marques commerciales et pour des entreprises. A trop vouloir faire aimer l’entreprise comme on aime une personne on court le danger de lui faire porter des responsabilités qui, auparavant, incombaient essentiellement à ses dirigeants et notamment, la responsabilité éthique. L’exigence éthique vis-à-vis de l’entreprise n’a cessé de croître depuis vingt ans, elle devient aujourd’hui une contrepartie naturelle de l’entreprise mondialisée disposant d’un grand pouvoir. Il n’est pas exagéré de penser que la réputation d’une entreprise dépend en grande partie de sa capacité à gérer son capital éthique , c’est-à-dire : – à se présenter en conformité avec les valeurs qu’elle revendique, – à respecter l’ensemble des règles et des normes pertinentes, – à gérer correctement ses dilemmes éthiques, – à contrôler et à piloter « éthiquement » ses parties prenantes.
Bref une entreprise capable de connaître, de mesurer, d’anticiper, d’éliminer ou de gérer correctement tous les risques liés à l’éthique.
C’est à cette fin que le concept de « sûreté éthique » a vu le jour. Il permet d’adapter la préoccupation éthique à l’entreprise car, en dépit d’opinions répandues, l’entreprise n’est pas un individu. Si elle doit rendre des comptes concernant son comportement et ses résultats, elle ne peut le faire qu’à travers des process, des outils, des indicateurs adaptés à ce qu’elle est, c’est-à-dire une communauté humaine d’intérêts organisée et finalisée.
« La sûreté éthique, du concept à l’audit opérationnel » a pour objectif de définir un cadre adapté à la prise en compte de la dimension éthique de l’entreprise. La grande entreprise ne peut plus se contenter d’une apparence éthique. Eviter les scandales demeure plus que jamais nécessaire à l’heure du « buzz » et de la contamination virale sur