113
pages
Français
Ebooks
2012
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Publié par
Date de parution
16 février 2012
Nombre de lectures
16
EAN13
9782738180681
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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16 février 2012
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EAN13
9782738180681
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This translation published by arrangement with Alfred A. Knopf, an imprint of The Knopf Doubleday Group, a division of Random House, Inc., New York . Titre original : Back to Work. Why We Need Smart Government for a Strong Economy . © William Jefferson Clinton, 2011
Pour la traduction française : © O DILE J ACOB, FÉVRIER 2012
15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN 978-2-7381-8068-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Aux millions de gens bien qui espèrent le renouvellement de l’Amérique et le leur.
Introduction
J’ai décidé d’écrire ce livre parce que j’aime mon pays et que je suis préoccupé par son avenir.
Comme je l’ai souvent expliqué lors de ma première campagne présidentielle en 1992, l’Amérique, c’est avant tout une idée ; c’est l’idée selon laquelle peu importe qui vous êtes ou d’où vous venez si vous travaillez dur et que vous respectez les règles, vous aurez la liberté et la possibilité de tenter de réaliser vos rêves et de laisser à vos enfants un pays où il leur sera possible de poursuivre leurs rêves.
Cet espoir n’est guère présent chez les plus de 15 millions de citoyens sans emploi ou qui travaillent à temps partiel alors qu’ils auraient besoin d’un emploi à plein temps pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Et cela doit vous paraître encore plus illusoire pour le nombre de plus en plus grand d’hommes et de femmes qui sont au chômage depuis plus de six mois et qui ne parviennent même pas à décrocher un entretien d’embauche, comme s’ils étaient eux-mêmes responsables de leur situation précaire, conséquence de la pire crise économique que les États-Unis aient connue depuis la Grande Dépression.
Travailler, c’est plus que simplement gagner sa vie, aussi vital que cela puisse être. C’est fondamental pour la dignité humaine ; c’est ce qui nous donne le sentiment d’être utile, indépendant, d’être des êtres libres. J’ai gagné mes premiers sous en tondant des pelouses quand j’avais 12 ans. À 13 ans, j’ai travaillé dans une petite épicerie, et j’ai créé un petit rayon de bandes dessinées d’occasion. Puis, après que j’eus terminé le collège, j’ai gagné un peu d’argent en me consacrant à sept autres activités. Vers la fin de mes études de droit, j’en ai encore pratiqué sept autres. Au cours des quarante dernières années, je me suis engagé dans neuf autres, sans compter ma fondation et d’autres activités philanthropiques. La plupart de mes premiers jobs n’ont pas duré longtemps. Je ne les ai pas tous appréciés. Pour autant, chacun d’entre eux m’a appris quelque chose, que ce soit sur le travail, sur la manière de traiter avec les gens ou de faire en sorte que les employeurs et les clients en aient pour leur argent.
À ma majorité, j’ai appris que, quoi qu’il arrive, je serais toujours capable de subvenir à mes besoins. C’est devenu l’aspect crucial de mon identité et cela m’a conduit durant une bonne part de ma vie d’adulte à tenter de donner à d’autres la possibilité d’en faire autant. Il est terrible de voir tant de personnes contraintes à une oisiveté forcée, croulant sous les dettes et rongées par le doute. Nous devons changer tout cela. Et nous pouvons le faire.
Dans les pages qui suivent, j’essaierai d’expliquer ce qui est arrivé à notre pays au cours des trente dernières années et pourquoi notre système politique n’a pas mieux réussi à combler nos attentes et pourquoi le gouvernement nous concerne et ce qu’il devrait faire. Je m’efforcerai de préciser les choix qui devraient être les nôtres. J’essaierai d’expliciter au mieux quelles sont nos possibilités pour revigorer l’économie et sortir notre pays de la dette à long terme, problème majeur qui ne peut être résolu que par le retour de la croissance économique. Et là, je ne parle pas de la croissance sans emplois et purement statistique de la première décennie du XXI e siècle, avec stagnation des salaires, augmentation de la pauvreté, endettement des ménages et 90 % de l’augmentation des revenus allant aux 10 % les plus riches. Je veux que le rêve américain aide à faire grandir de nouvelles entreprises et aide à créer des emplois rémunérateurs, et permette aux États-Unis de prendre le leadership des industries nouvelles comme les énergies renouvelables et les biotechnologies.
Si nous ne sommes pas capables de retrouver une croissance économique forte, nous resterons prisonniers de la situation économique actuelle pendant des années et rien de ce que nous ferons ne parviendra à résoudre le problème de l’accroissement de la dette, quels que soient les moyens que nous utiliserons. Pour faire court, nous devons ramener l’Amérique au centre de l’économie du futur.
Première partie
Où en sommes-nous ?
Chapitre 1
Trente ans d’ obsession anti-étatiste
J’ai décidé d’écrire ce livre en 2010, après les élections de mi-mandat, non pas parce que mon parti avait subi un revers, mais en raison des enjeux de la campagne. La mauvaise situation de l’économie, les efforts considérables déployés pour empêcher que la récession se transforme en véritable dépression, les effets encore limités de la reprise, voilà qui place l’élection présidentielle sous la menace de la colère et de l’inquiétude, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle pour le parti au pouvoir.
Ce qui me troublait, c’était de constater que, alors que tant de gens souffraient et que tant de défis devaient être relevés, la campagne électorale n’offrait que bien peu d’occasions de débattre au fond de ce qui n’allait pas, de ce que le Président et le Congrès avaient en réalité accompli ou manqué de faire au cours des deux années précédentes, de ce que les deux partis proposaient pour 2011 et 2012, et des conséquences que cela pouvait avoir à court et à long terme. Il ne se disait pas grand-chose d’important non plus sur les problèmes plus généraux sur lesquels ces questions auraient un impact : qu’est-ce que nous proposons pour rallumer et raviver le rêve américain dans notre pays ? Comment garantir la place de leader économique, politique et dans le domaine de la sécurité qu’occupent les États-Unis dans le monde plus compétitif, plus complexe, plus fragmenté du XXI e siècle, à l’évolution de plus en plus rapide ?
Au lieu de cela, l’élection a semblé se dérouler dans un univers parallèle traversé de discours ronflants et d’attaques féroces mais souvent injustifiées, qui ont envenimé les choses sans jamais vraiment les expliquer. Pour les Républicains, le krach financier et la crise qui l’a suivi, tout comme l’incapacité des États-Unis à en sortir complètement moins de dix-huit mois après l’effondrement de l’économie ont été la conséquence de trop d’impôts, de dépenses et de réglementations publiques ; tout serait rentré dans l’ordre une fois que l’on aurait définitivement éliminé ce cancer étatiste de nos vies et de nos portefeuilles. Ils ont dépeint les membres du Congrès en exercice et le Président comme des interventionnistes ayant conduit les États-Unis au bord du gouffre et qui, si on leur laissait encore deux ans de plus, allaient les précipiter dans le vide.
Ces attaques se sont avérées électoralement très efficaces, mais elles ne sont absolument pas justifiées. Pour commencer, la crise est arrivée parce que les banques étaient bien trop engagées dans des investissements à risque, notamment dans les prêts hypothécaires à haut risque et les titres et produits dérivés issus de ces derniers, alors qu’elles disposaient de trop peu de liquidités pour couvrir leurs risques. Bear Stearns, par exemple, était engagée à hauteur de trente-cinq fois ses fonds propres lorsqu’elle a fait faillite ; traditionnellement, les banques commerciales sont engagées à hauteur de dix à douze fois leurs fonds propres, et les banques d’investissement un peu plus. En d’autres termes, la surveillance ou les limitations publiques sur cet effet de levier excessif n’étaient pas suffisantes.
Deuxièmement, la crise ne s’est pas transformée en véritable dépression parce que le gouvernement est intervenu pour sauver le système financier de l’effondrement. La Réserve fédérale a effectué des investissements massifs d’environ 1 200 milliards de dollars pour empêcher l’effondrement financier, y compris en achetant des titres et en garantissant des prêts. Le Troubled Asset Relief Program (TARP), souvent tourné en dérision, était au départ autorisé à dépenser jusqu’à 700 milliards de dollars et n’en a dépensé en fin de compte qu’un peu plus de 400 milliards. La majeure partie du financement du TARP a été remboursée ; seuls 104 milliards de dollars doivent encore être acquittés. Dans un article paru dans le Washington Post en date du 8 juillet 2011, Allan Sloan et Doris Burke estimaient que le coût final du programme TARP ne sera que de 19 milliards de dollars. Ils citaient une analyse du magazine Fortune concluant que le bénéfice de la Réserve fédérale sur ses investissements allait produire un profit net pour les contribuables de 40 à 100 milliards de dollars.
Troisièmement, selon la plupart des études économiques, ce plan de soutien ainsi que le sauvetage et la restructuration de l’industrie automobile sont parvenus à maintenir le taux de chômage de 1,5 à 2 % en dessous du niveau qu’il aurait atteint sans ces mesures. Bien entendu, ce plan d’aide n’a pas ramené l’économie à son niveau normal. Ce n’était pas son but. On ne peut