Le management est un sport collectif , livre ebook

Le management est un sport collectif
collection Management



Le management est un sport collectif
Mieux manager pour une performance collective durable
Auteur : Grégory MALHERBE
Édition 2023
© GERESO Édition 2023
Direction de collection : Catherine FOURMOND
Suivi éditorial et conception graphique intérieure : GERESO Édition
Illustration : © Mironov Konstantin/gettyimages.fr
www.gereso.com/edition
e-mail : edition@gereso.fr
Tél. 02 43 23 03 53 - Fax 02 43 28 40 67
Reproduction, traduction, adaptation interdites
Tous droits réservés pour tous pays
Loi du 11 mars 1957
Dépôt légal : Janvier 2023
ISBN : 979-10-397-0335-2
EAN 13 : 9791039703352
ISSN : 2725-0172
ISBN numériques
ISBN eBook : 979-10-397-0416-8
ISBN ePub : 979-10-397-0417-5
GERESO SAS au capital de 465 920 euros - RCS Le MANS B 311 975 577
Siège social : 38 rue de la Teillaie - CS 81826 - 72018 Le Mans Cedex 2 - France





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Remerciements
À ma mère, pour sa compassion et son courage exemplaires.
À mon père, leader charismatique et intègre, qui suscite toujours l’admiration de celles et ceux qui ont la chance de croiser sa route.
À mon épouse, Delphine, coach pugnace et bienveillante, pour son feedback perspicace.
À Bernard et Thoaï Phong, leaders géniaux et iconoclastes dont j’ai tant appris.
À mes équipes chez Schlumberger, Saintronic, FAS et Parker avec qui nous avons vécu des sagas professionnelles et humaines fantastiques.



À propos de ce livre
Depuis plus de 50 ans les sciences sociales ont produit tous les éclairages, tous les outils, toutes les études, toutes les techniques nécessaires à l’émergence de l’excellence collective : certains domaines les ont adoptés avec succès, comme le sport professionnel ou les organisations militaires. D’autres y semblent hermétiques : c’est le cas, semble-t-il, du monde de l’entreprise. Aussi incroyable que cela puisse paraître, après des décennies de formation des manageuses et de souhait de dynamisation des ressources humaines, très peu d’entreprises utilisent les outils à leur disposition à bon escient. Pour celles qui s’y aventurent, les progrès réalisés et les performances obtenues sont spectaculaires !
Ce livre est une aide pratique aux manageuses souhaitant émuler la performance collective au sein de leur entreprise, en présentant des outils et techniques simples et efficaces. En préalable j’inventorie les qualités indispensables pour devenir une vraie leadeuse et créer le climat propice à l’éclosion de la confiance. Dans un second temps je présente en détail le concept d’Équipes Haute Performance (EHP), déployable grâce au modèle TEAM SPORT. Dans des contextes particulièrement turbulents tels que le monde en traverse depuis plus de 3 ans maintenant, ces EHP révèlent leur incroyable puissance d’adaptation via une délégation des prises de décision au plus près du terrain et une responsabilisation de tous les protagonistes.
En toile de fond, je profite de cet ouvrage pour militer sur 4 axes fondamentaux inhérents aux attributs et devoirs des manageuses :
- La diversité : j’ai délibérément écrit ce livre au féminin, afin de contribuer à mon modeste niveau à faire évoluer les mentalités au sein d’un monde professionnel encore beaucoup trop masculin. La leadeuse et la manageuse sont donc au cœur de mon propos. Au-delà du genre, je revendique une pluralité des origines, des opinions et des profils au sein de l’entreprise comme source de richesse et d’amplification du potentiel humain.
- La soutenabilité : je suis convaincu que chaque manageuse a une responsabilité sociétale vis-à-vis de ses collaborateurs, de ses fournisseurs et de la planète, de laquelle découlent des devoirs que je préciserai au fil des chapitres. Les projets humain et environnemental doivent être à l’origine, au cœur et la finalité même des ambitions de l’entreprise : seul un positionnement clair et sincère de la part de la manageuse peut garantir une performance durable et harmonieuse de l’entreprise.
- Le collectif : le management est un sport d’équipe, et cette dernière est le noyau qui transcende la performance individuelle. Les manageuses doivent penser collectif, encourager et reconnaître la performance collective et développer l’esprit d’équipe.
- Le courage : cette vertu est insuffisamment présente au sein des strates managériales que j’ai pu côtoyer, parfois plus focalisées à préserver le statu quo ou leurs prérogatives qu’à défendre les intérêts de celles et ceux qui en ont besoin. Or pour créer le climat de confiance consubstantiel à l’émergence de la performance collective durable il est indispensable que la leadeuse agisse et soit perçue comme un modèle de courage par ses troupes.


Quand j’ai appris à skier sur YouTube
En 2017, nous vivions en Suède avec ma famille, et c’est tout naturellement par le biais de mes collègues de travail que le défi croisa ma trajectoire : quand allais-je participer à la Vasaloppet ? Cette course de ski de fond mythique, la plus longue (90 km) et la plus populaire au monde (15 000 participants), est plus qu’une institution en Suède  : c’est un pèlerinage  ! Il FAUT avoir fait la Vasaloppet au moins une fois dans sa vie…
Mon réflexe naturel, face à un nouveau défi de ce type, est d’accepter, par jeu : je m’inscris donc pour participer douze mois plus tard au relais avec une des équipes en lice au sein de mon entreprise. Le problème est que je n’avais jamais skié ni même touché ou vu un ski de fond de toute ma vie, et la pression était palpable au quotidien et allant crescendo : on me demandait systématiquement où j’en étais de mon ski, comment je progressais… La Vasaloppet n’était pas un jeu, c’était manifestement une affaire à prendre très au sérieux !
J’avais un an pour me préparer et être au point pour le jour J : désireux d’être à la hauteur des attentes de mon équipe j’établis un plan d’entra î nement ambitieux visant à acquérir un foncier irréprochable, à perdre du poids, et à apprendre à skier une fois l’hiver venu. Les deux premiers points furent presque une formalité. Pour ce qui est du dernier, ce fut une tout autre affaire car… la neige ne vint pas ! J’avais prévu de débuter le ski en novembre, soit 4 mois avant la course. J’avais acheté tout le matériel, malheureusement, la nature devait contrarier mes plans : pas un seul flocon à l’horizon. En d écembre non plus.
J’eus alors une idée géniale : apprendre à skier sans neige. Merci YouTube ! Je visionnais tous les tutoriels disponibles, et il y en a des centaines, analysais toutes les vidéos de la V asaloppet pour mémoriser le parcours, identifier les difficultés et apprendre des expériences des amateurs et des professionnels  : privilège de l’insomnie, en 6 semaines, j’avais regardé près de cent heures de vidéos, et m’étais essayé à reproduire les gestes de base du skieur, à blanc, dans mon appartement, et à la salle de gym sur une machine d’entra î nement. J’avais visualisé mon parcours, m’imaginant littéralement sur les skis, essayant de ressentir les sensations, les virages, les descentes, les montées… bref, je savais skier. Mentalement. J’avais même accumulé une sacrée connaissance sur le ski de fond et la Vasaloppet. Et toujours pas de neige à deux mois de l’épreuve : chaque jour on me demandait où j’en étais de ma préparation à ski, et je sentais la pression monter, monter. Allais-je skier pour la première fois le jour de la course ? Je ne pouvais pas prendre ce risque, je devais tenter quelque chose !
Je pris la décision d’essayer de skier dans un dôme, sur une neige artificielle, au nord de Göteborg. Un sacrilège pour les puristes, une aubaine pour le profane. Quelques semaines avant la course, un samedi matin, je partis donc skier, pour la première fois. Fébrile et excité, je mettais en œuvre méthodiquement un rituel tant de fois imaginé et répété mentalement : l’alimentation précise (selon les recommandations de nutritionnistes sportifs), la préparation du matériel (j’avais établi une check-list sous Excel) et le chargement de la voiture (j’avais regardé des tutos YouTube pour ça aussi !). Mon épouse m’accompagna, par curiosité (je ne parlais que de Vasaloppet depuis plusieurs mois à la maison), et surtout pour vérifier mon niveau réel (j’en étais arrivé à parler de ski comme un expert). Et me voici, enfin, sur une piste de ski de fond : dans un parking en sous-sol, certes, mais sur des skis et de la neige.
Et là, catastrophe ! Premier choc, il fait froid (- 4 °C) or je suis très frileux des mains qui gèlent immédiatement : je n’avais pas bien anticipé le froid ! Je me lance, et là deuxième choc : malgré ma technique, virtuelle j’en