Adon - Le conscient , livre ebook

Adon
Tome 3– Le conscient
 
De la même trilogie
Adon,Tome 1 – Le vent du renouveau
Adon, Tome 2 – L’homme
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FranckVillard
Adon
Tome 3 – Le conscient
HYMNE À L’AMOUR
Être conscient estle plus beau des cadeaux qu’un être puisse rêver
Être conscientc’est ramer à contre-courant des années, des heures, des jours et des nuits
Être conscientc’est casser avec tout, même les poussières les plus infimes du mensonge
Être conscientc’est partager avec tout et tous sans aucune limite
Être conscientc’est marier le noir et le blanc, le bien et le mal
Être conscientc’est lié le haut et bas, la droite et la gauche
Être conscientc’est être ici et là-bas en même temps
Être conscientc’est toucher le soleil sans se brûler, plonger dans l’eau sans se noyer
Être conscientc’est respirer le vent de lumière en toute chose
Êtreconscient c’est avancer tout droit sans se perdre jamais
Être conscientc’est ne plus avoir peur de rien en absolu
Être conscientc’est découvrir la lumière en chacun, dans chaque recoin
Être conscientc’est assister sans souffrir à la comédie humaine
Êtreconscient c’est créer un monde réel illuminé de toute part
Être conscientc’est ne plus attendre pour respirer et vivre
Être conscientc’est aimer le beau et le laid , le grand et le petit
Êtreconscient c’est être soi tout le temps par tous les temps
Être conscientc’est aimer son corps, sa vie, son être
Être conscientc’est jouir de la solitude silencieuse et lumineuse
Être conscientc’est ne jamais s’attacher à rien, à personne
Être conscientc’est la science de la paix d’où jaillit la force
Être conscientc’est ne croire en rien ni personne
Être conscientc’est ne plus chercher pour trouver
Être conscientc’est ne plus jamais poser de question
Être conscientc’est ne plus jamais accepter les compromis
Être conscientc’est arrêter de souffrir
Être conscientc’est être tout et rien
Êtreconscient c’est être amoureux, sage et intentionné.
 
CHAPITRE 1
Assis sur la plage de sable blanc devantle spectacle magnifique des rayons du soleil sur la mer turquoise, Adon et Ella,comme chaque matin, sont émerveillés.
— On ne sait pas où l’onest, on ne sait pas mais on est si bien ici, dit Adon.
— Oui, je me sens ensécurité, dit Ella.
— On n’a besoin de rienfinalement. Tu vois, juste de l’eau et des fruits, du soleil et de l’air.
— Tu as raison, Adon, jesuis si heureuse de t’avoir pour moi toute seule. Et, en même temps, je sensque cela ne va pas durer. Alors, autant en profiter.
Cela faisait maintenant troisannées qu’Adon et Ella vivaient sur leur île. Ils lui avaient donné le nom de « L’île Uga  ». Ils passaient leur temps à vivresimplement et s’en contentaient très bien après tant d’années de voyagesimprévus et de courses poursuites à travers le monde. Ils avaient pris leurtemps, avaient construit leur maison avec les arbres, et tous les instrumentsdont ils avaient besoin et vivaient pleinement leur maturité. Ils savaientcomment faire du feu et grâce à leur savoir alchimiqueavaient développé le don de créer des métaux. Ensuite, il leur suffisait deforger pour construire n’importe quel objet.
Ainsi, Adon et Ella purentvivre dans un certain confort d’une maison bourgeoise du quinzième siècle. Ilsavaient un système d’irrigation pour les sanitaires, des couverts, desassiettes, des chaises, des lits et toute sorte de couvertures grâce à unmétier à tisser artisanal.
Puis, rapidement, Ella était tombée enceinte et ilsavaient découvert les plaisirs de devenir parents. Tout se déroulait dansl’harmonie et le bonheur. Leur fille, qui avait pour prénom Adèle, ne leuravait causé que des moments de bonheur. À vingt-sept ans pour Ella et vingt-huitpour Adon, le fait d’avoir un enfant n’avait fait que conforter leur relation,leur partage.
Ils avaient dû s’adapter au fait qu’un enfant oblige àun nouveau partage et à une organisation quotidienne différente à tout cequ’ils avaient connu jusqu’à présent. Leur niveau de perception et de conscienceélevé n’avait fait que grandir et tout ce qu’ils faisaient, ils le vivaientdans l’instant et touchaient une perfection délicieuse. Aucun parasite niaucune contrainte ne venaient bousculer leur quotidien. Leur connexion avec lesautres dimensions était de plus en plus claire et directe. La plupart du temps,Adon et Ella n’avaient plus besoin de se parler de vive voix pour communiquertant leur télépathie s’était élevée. À cheval entre le monde matériel et terrienet le monde invisible, ils purent jouir au maximum de cette accalmie dans leurchemin de vie pour remettre de l’ordre dans leurs têtes et stabiliser leursacquis.
La venue d’un bébé était, en fait, leur épreuve surcette période dorée. La gestation ainsi que l’accouchement furent très bien vécus par Ella qui avait tout l’appui de sa mère et deMaïwenn constamment connectées avec elle pour éclairer ses doutes. Adon, lui,découvrait les obligations terrestres d’un homme qui devient papa et découvraitchaque jour l’équilibre différent qui s’installe dans une relation quand unnouvel être s’y ajoute. S’il pouvait à son gré expérimenter ses donsd’hypersensibilité et d’alchimiste, tout contact avec son enfant le faisaitrevenir dans la troisième dimension ; manger, dormir et jouer étant lepropre de toute nouvelle créature sur la terre.
Adon et Ella apprirent beaucoup sur la venue des hommesdans un corps. Ils virent et apprirent énormément de leur expérience. Adèles’était présentée à eux un beau jour en pleine méditation, entourée deplusieurs de leurs amis cosmiques. Elle les prévint de son arrivée, leurcommuniqua son prénom ainsi que la date de sa naissance, juste au moment où lesoleil se lèverait sur l’horizon. Et tout fut tel qu’elle l’avait annoncée.
Dans ce temps dans le temps, Adon et Ella avaient décidéde lire le Livre des Secrets en entier, pensant que la situation se prêtaitidéalement à leur dessein. Mais comme souvent ce que pensait leur mental ne seproduit pas et leur curiosité n’en fut que plus diminuée.
— On ne peut pas danser plus rapidement que lamusique, disait Ella à Adon.
— Oui, je sais, avoir la foi c’est vivre le présentet accepter tout ce qui doit arriver. La curiosité nous pousse à sortir du présent,à profiter pleinement de notre enfant, de nous, de tout.
— Je te connais, Adon, disait Ella, tu as soifd’avancer, mais tu sais, parfois, être immobile ne veut pas dire que tun’avances pas, bien au contraire.
— Oui, tu as raison.
— Soit patient, tu dis toi-même que les chosesarrivent quand elles doivent arriver.
Le Livre des secrets ne voulait pas qu’Adon aille plusen avant dans son instruction tant et si bien qu’il décida avec Ella dereprendre le Livre depuis son commencement. Ella passa ainsi toute sa maternitéen lisant à voix haute les enseignements du Livre des Secrets à Adon et à son enfantpendant que son époux s’occupait de la logistique et du foyer.
Leur communication avec les êtres de la nature, lesanimaux et les éléments était telle que rien ne leur manquait, pas même leurfamille. Adèle arriva au milieu de tous dans une lumière incroyable. Dès lepremier jour, ses lèvres montraient un sourire qu’elle ne quittait jamais àmoins d’avoir très faim. L’attention de ses parents lui permit de grandir entoute sécurité et d’avancer plus rapidement que les autres enfants. À un an,elle marchait droite et savait nager. Tous les jours, Ella et Adon l’emmenaientavec eux et très jeune, elle put côtoyer les dauphins qui venaient jouer tout prèsdu rivage. Elle donnait à manger aux oiseaux et aux papillons et avait unfaible pour une jeune loutre qui avait le même âge qu’elle et qui l’accompagnaitpartout.
Depuis quelque temps, Adon, malgré tout son savoir et sonamour pour sa petite famille, commençait à montrer des signes de nostalgie etde lassitude. Ella le voyait tourner en rond, il n’avait plus le mêmeenthousiasme à chaque instant. Elle essaya alors de le laisser plus libre destâches maternelles et partait volontiers avec Adèle à l’intérieur de l’île unegrande partie de la journée ; mais cela n’y changea rien et puis ellecommença, elle aussi, à sentir cette mélancolie d’Adon qui la pénétrait.
— Cela fait combien de temps que nous sommes ici,demanda Adon alors qu’Adèle dormait profondément allongée entre eux deux, àl’abri dans une cavité dans la roche donnant sur l’océan car il pleuvait depuisplusieurs heures.
— Plus de trois ans, c’est court et long à lafois, dit Ella. Moi aussi je ressens l’envie de voir des amis, de partager desmoments.
— J’ai parfois la sensation de ne plus avancer.
— Profite du présent, mon cœur. Ne pensepas !
— Je sais.
— Que te disent tes intuitions, tes guides delumière ?
— Rien, justement, ils ne me disent plus rien.
— Mais enfin Adon, quand tu es connecté tu n’asqu’à leur demander.
— Eh bien justement. Plus les jours passent etmoins je ressens cette connexion. Je dois me débrouiller tout seul.
— Je suis là, tu sais ! Et Adèleaussi !
— Oui, je sais bien. Ce que je sens c’est quec’est le moment pour passer à autre chose.
— Bon, c’est bien.
— Oui, mais je ne saispas comment faire, avec Adèle, nos pas sont différents.
— Pourquoi dis-tucela ?
— On ne peut pas prendrele risque de partir à l’aventure sur un radeau de fortune avec elle.
— Tu sais que si tucontinues comme cela tu vas nous attirer des ennuis ?
— Oui, ne t’en fais pas.Je reste suffisamment haut en vibration pour gérer mon émotivité. Mais cela medemande énormément d’énergie pour ne pas dériver, tu sais.
— Oui, je te vois Adon,tu tour