147
pages
Français
Ebooks
1998
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Publié par
Date de parution
01 janvier 1998
Nombre de lectures
0
EAN13
9782738165640
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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01 janvier 1998
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EAN13
9782738165640
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Français
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© ODILE JACOB, JANVIER 1998 15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6564-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
www.centrenationaldulivre.fr
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Remerciements
Les régimes et l’exercice étant, pour l’essentiel, des produits de consommation dans lesquels les intérêts économiques priment sur une recherche véritable du bien-être, je suis particulièrement reconnaissante envers les entraîneurs qui ont montré de l’intérêt pour les sujets présentés dans ce livre. M. et Mme Boréanaz et M. David à Bordeaux, Mado Mondéteguy et Cécile Cordilin à Libourne, ainsi que M. Benzaquen à Paris m’ont permis de croire qu’il y avait une place pour l’interrogation.
La physiologie et, plus particulièrement, la neurophysiologie sont des sujets en évolution rapide, de plus en plus spécialisés. Je remercie mes amis Alain Prochiantz et Chantal Henry pour leur lecture bienveillante, ce qui en aucun cas ne les rend responsables des propos tenus !
Les recherches bibliographiques, si intéressantes soient-elles, représentent un travail considérable, rendu aisé par le personnel du Centre d’information scientifique de l’Institut Pasteur, et particulièrement par Geneviève Clénet à l’Institut Alfred Fessard du CNRS.
Les illustrations ont été effectuées avec l’aide d’Anna et Darry Périer. Hélène Hryn, avec sa gentillesse et sa patience légendaires, a résolu tous les problèmes matériels liés à la production d’un manuscrit.
Je remercie Christophe Guias et Catherine Meyer pour leurs encouragements et leur travail éditorial immense.
Finalement, à mon mari je dis de façon très sincère, réfléchie et reconnaissante un immense merci, toujours disponible, « il miglior fabbro ».
Introduction
Oh that this too too solid flesh would melt, thaw, resolve itself into a dew.
[Oh que cette chair si solide puisse fondre, se liquéfier, se résoudre en une buée].
S HAKESPEARE , Hamlet .
Régime et exercice : deux mots fortement chargés en souffrance, mais qui constitueraient, dit-on, les deux piliers de la forme physique. Ou ne seraient-ils pas plutôt les alibis que s’est inventés la conscience occidentale pour tenter de domestiquer une fois pour toutes ce corps qui l’embarrasse ? Quoi qu’il en soit, ces deux maîtres mots sont aujourd’hui au service d’un marché fort lucratif, et pour lequel les médias et les multiples industries de la forme et de la minceur déploient des trésors d’imagination.
Mais pourquoi nous priver ? À quoi bon souffrir ? Sommes-nous vraiment faits pour vivre en nous serrant la ceinture et en nous astreignant à des exercices pénibles ? Le corps est-il donc un si mauvais élève qu’il faille le soumettre aux volontés implacables de son maître-cerveau ?
Un regard sur notre passé soulève des doutes quant à l’utilité de cette idéologie de souffrance et de la contrainte. Notre lointain ancêtre l’homme de Cro-Magnon n’avait sans doute pas besoin, pour être svelte et en forme, de consacrer tant de temps et d’efforts à ces pratiques qui sont les nôtres. Mais, par-delà l’image d’Épinal du « bon sauvage » à laquelle il est facile de succomber, il faut tout de même préciser que nous sommes aujourd’hui en mesure d’en savoir beaucoup plus sur le mode de vie et l’alimentation de l’homme de la préhistoire. Des recherches récentes nous permettent de nous faire une idée de l’harmonie qui existait alors entre les besoins physiologiques et le cerveau.
En fait, notre problème actuel consiste à réconcilier notre corps de chasseur-cueilleur (qui n’a pas changé depuis 35 000 ans) avec notre cerveau d’homme moderne. C’est là que se trouve le chemin vers la forme, dans une complicité étroite qui unirait le corps et le cerveau, mais aussi le corps et son environnement, ainsi que nous le verrons dans un premier temps.
Cette complicité – nous en reparlerons dans un deuxième temps – est difficile à rétablir, car les progrès techniques, mais aussi le stress que nous subissons et les régimes divers et variés que nous imposons à notre corps brouillent la communication qui se faisait autrefois naturellement.
C’est pourquoi il faut réapprendre à écouter notre corps et à éliminer les interférences qui perturbent les messages qu’il nous adresse. Pour cela, l’exercice est sans doute un moyen privilégié. En effet, on considère souvent la dépense physique comme un simple moyen de brûler des calories, alors que les recherches actuelles dans le domaine de la neurobiologie et du développement du corps portent à croire que l’exercice a une action directe sur les fonctions cérébrales. Ce qui signifie et présuppose que le cerveau est une partie du corps, qu’il est même en quelque sorte créé par le corps. Mais ceci est une autre histoire, sur laquelle nous reviendrons en détail dans la troisième partie de cet ouvrage.
En tout cas, voici de quoi faire vaciller toutes nos certitudes sur cette prétendue maîtrise que l’homme omniscient entend imposer à son corps récalcitrant. De fait, l’histoire et la science nous montrent que tout ce qui est de l’ordre de la contrainte, toute intervention artificielle, tout ce qui s’avère antiphysiologique est voué à l’échec. Les régimes et les exercices du type « no pain, no gain » (qu’on pourrait traduire par « impossible de réussir sans souffrir ») sont des artifices sans fondement qui appartiennent au monde de la frime.
PREMIÈRE PARTIE
LES ALIMENTS
1
L’intelligence et la nourriture : 2 millions d’années pour faire un menu
Il y a plus de 2 millions d’années, un certain bipède, physiquement proche des grands singes, fait son apparition sur terre. Homo habilis , premier représentant d’une espèce au potentiel évolutif particulièrement important, est né. La lutte pour la survie joue sa première scène avec, dans le rôle principal, le cerveau. C’est le cerveau qui permet à ces premiers hommes de choisir les aliments qui leur sont bénéfiques et de repérer leurs emplacements ; c’est lui qui leur permet de connaître les habitudes des bêtes et de les traquer. Nous reviendrons longuement sur tout cela au cours des pages qui suivent.
Tant et si bien qu’au fil des milliers de millénaires le cerveau prend un volume de plus en plus important. Ainsi, depuis cette aube de l’humanité (où apparaît Homo habilis ) jusqu’à il y a environ 250 000 ans (l’âge d’ Homo erectus ), la taille du cerveau humain s’est accrue de l’ordre d’une grosse cuillerée à soupe tous les 100 000 ans.
Bien sûr, c’est aussi grâce au cerveau que se sont développées les sociétés humaines ; c’est lui qui a donné naissance au langage, à l’art, à l’écriture, puis, bien plus tard, à la tech nologie et à tous les accessoires qui font aujourd’hui notre confort quotidien. Mais il faut bien comprendre qu’au départ le cerveau s’est développé comme un organe alimentaire, au service de la survie de l’homme, et destiné à tisser des liens harmonieux entre le corps et son environnement. La sélection naturelle, moteur de l’évolution, ne fait ses choix qu’en fonction des intérêts immédiats de l’individu ; peu lui importent les plus-values culturelles, sociales ou économiques. Autrement dit, l’augmentation progressive du cerveau ne dépendait pas d’un plan universel destiné à fournir à l’homme l’intelligence dont il jouit aujourd’hui, mais elle avait pour but de lui donner quelques petits avantages dans sa lutte pour la survie.
Quel fut le prix de ce faramineux investissement ? Sans mauvais jeu de mots, on peut dire que le cerveau a été payé en « nature », c’est-à-dire en énergie. Car le cerveau humain consomme 20 % du budget énergétique du corps pour seulement 2 % du poids. Ainsi, un enfant humain consomme 10 % d’énergie de plus qu’un singe de la même taille en raison de son cerveau plus volumineux ; les neurones sont de grands dévoreurs d’énergie !
L’alimentation, un combat dont l’arme est le cerveau
Deux espèces de singes, l’une astucieuse (Ateles geoffroyi) et l’autre plus « bête » (Allonata palliata) vivent côte à côte dans la forêt tropicale. Que trouve-t-on dans cette forêt ? D’abord des feuilles, qui sont abondantes en toute saison, et constituent la source principale de protéines. Cependant, les feuilles sont souvent toxiques et contiennent beaucoup de fibres telles que la cellulose, l’hémicellulose et la lignine, indigestes pour les mammifères. Ces fibres volumineuses et inutiles occupent beaucoup de place dans le tube digestif, obligeant l’animal qui les consomme à ingérer des quantités énormes de verdure pour en soutirer des bénéfices modestes. Celui-ci passe donc son temps à manger – imaginez que l’on soit obligé de se nourrir exclusivement de feuilles de salade, sans vinaigrette, ni pain bien sûr…
Les fruits, pour leur part, constituent le mets de luxe de la jungle. Ils sont riches en calories, rarement toxiques, et comportent relativement peu de fibres. Mais, en contrepartie, on ne peut les consommer que de façon limitée car on ne les trouve que quelques semaines dans l’année. C’est pourquoi l’animal qui pourra se nourrir principalement de fruits et éviter ainsi les désagréments des fibres et des toxines contenues dans les feuilles sera celui qui aura les moyens cérébraux nécessaires pour se rappeler la localisation des arbres fruitiers, pour reconnaître les signes saisonniers qui accompagnent le mûrissement et pour communiquer ces informations à ses congénères.
L’observation des