Sapere aude , livre ebook

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Sapere aude regroupe l’intégralité des chroniques de la saison 2021-2022. Les thématiques développées traitent de sujets d’actualité et plus particulièrement de géopolitique. Les anniversaires d’événements passés sont aussi l’occasion de se pencher sur notre culture en y apportant un éclairage neuf. Le feu de l’actualité conduit certaines fois l’auteur à de vives critiques du pouvoir, à pousser l’analyse jusqu’à quelques prédictions. L’attaque de l’Ukraine par la Russie, la déconfiture en France du PS et de LR aux présidentielles, la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale par le président, ou encore le changement de stratégie du RN au parlement, font partie des quelques prédictions que les événements ont bien voulu confirmer par la suite.
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Date de parution

15 novembre 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782379799334

Langue

Français

Sapere aude
Chroniques * 2021 - 2022

Daniel MONFORTE

Iggybook 2022
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

TOC.Chapter
Avant Propos
I. Terres lointaines
I.1 : Kaboul, résumé des épisodes précédents
I.2 : Référendum en Nouvelle-Calédonie
I.3 : Élections à Hong Kong
I.4 : Le coup d’État de 1954 au Guatemala
II. Afrique
II.1 : Nouveau coup d'État au Soudan
II.2 : Mali : fin de l’opération Barkhane
II.3 : Ahmed Sékou Touré aurait eu cent ans
II.4 : Révolution au Burkina Faso
II.5 : Attentats au Nigéria
III. GÉRER L’HÉRITAGE COLONIAL
III.1 : Procès des attentats du 13 novembre
III.2 : La relation franco-algérienne au plus mal
III.3 : Soixantième anniversaire du décès de Frantz Fanon
III.4 : Retour des indépendantistes corses
III.5 : Anniversaire de la prise de la smala d’Abd el-Kader
III.6 : Cayenne et la Guyane française
IV. EUROPE
IV.1 : Guerre de la pêche
IV.2 : Cent ans de réconciliation avec le Vatican
IV.3 : Bilan de règne d’Angela Merkel
IV.4 : Élections et propagandes
IV.5 : La Turquie poursuit sa logique de non alignement
IV.6 : Les commémorations idéologiques des 8 et 9 mai
V. Démocratie et Occident
V.1 : Obligation vaccinale
V.2 : Présidence française de l’Union
V.3 : Panorama mondial de la Covid-19
V.4 : Les convois de la liberté
VI. Conflit Est-Ouest
VI.1 : Épisode de guerre froide en Biélorussie
VI.2 : Des bruits de bottes à la frontière ukrainienne
VI.3 : Guerre en Ukraine
VI.4 : Une guerre chamboule-tout
VI.5 : Sur le front économique
VI.6 : Guerre des propagandes
VI.7 : Nouveaux élargissements de l’OTAN ?
VII. Art et culture
VII.1 : L’Arc de triomphe empaqueté par Christo
VII.2 : Mourir peut attendre
VII.3 : Quatre-vingtième anniversaire d’une icône discrète
VII.4 : Histoire et sociologie de la Saint-Valentin
VII.5 : La Pentecôte
VII.6 : François-René de Chateaubriand
VIII. élections françaises
VIII.1 : Des espoirs toujours déçus
VIII.2 : Du choix de ce deuxième tour
VIII.3 : Deux Frances face à face
VIII.4 : Résultats des législatives
Chronologie
Biographie
 

 
Nam cur quae oculum festinas demere, 
si quid est animum differs curandi tempus in annum ? 
Dimidium facti qui coepit habet : 
sapere aude ; Incipe.  
 
 
Horace, Épîtres (livre 1, épître 2, vers 37 à 41)
 
 
 
Pourquoi retirer de ton œil ce qui le blesse, 
et différer d’une année de guérir ton esprit malade ? 
ne reste que la moitié de la tâche à qui a commencé. 
Ose savoir : commence.
 
Avant Propos
 

 
Sapere aude regroupe l’intégralité des chroniques d’actualité données sur Radio Ici et Maintenant! chaque lundi soir de la saison 2021–22. Les thématiques développées traitent de sujets d’actualité et plus particulièrement de géopolitique. Les anniversaires d’événements passés furent aussi l’occasion d’en proposer un éclairage nouveau. Le feu de l’actualité m’a conduit certaines fois à de vives critiques du pouvoir, à pousser l’analyse jusqu’à quelques prédictions. L’attaque de l’Ukraine par la Russie, la déconfiture en France du PS et de LR aux présidentielles, la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale par le président, ou encore le changement de stratégie du RN au parlement, font partie des quelques prédictions que les événements ont bien voulu confirmer par la suite.
    Recruté à la lecture de l’article qui ouvre ce livre, la crise afghane, le projet initial était de traiter exclusivement de politique internationale. Puisque la lecture de ces textes offrait la possibilité aux auditeurs de débattre ensuite avec moi, les fulgurances de l’actualité nous conduisirent à déborder parfois de cette thématique pour des sujets plus nationaux. Ou traiter de sujets culturels, de polémiques politiciennes, ou encore de questions institutionnelles et  problématiques démocratiques.
    C’est pourquoi, plutôt que de présenter ici ces chroniques dans l’ordre chronologique, nous avons tenté de les rassembler par thématiques. Les lecteurs auront toutefois liberté de les découvrir en reprenant la chronologie donnée en fin d’ouvrage. 
 
    Je tiens à remercier tout particulièrement Didier de Plaige pour la formidable tribune qui m’a été offerte avec ce rendez-vous radiophonique hebdomadaire. Ainsi que Morgane, Philippe et toute l’équipe de la radio.
 
D.M.
I. Terres lointaines
 

 
 
I.1
 
Kaboul, résumé des épisodes précédents
 
Dès le début de l’URSS, la guerre menée par les pays limitrophes d’Asie centrale contre les fondamentalistes musulmans est soutenue par les soviétiques. Quand elle n’est pas directement menée par l’armée rouge elle-même. L’Afghanistan est dans ce cas. Les bolcheviks attachent une grande importance à la monarchie de Kaboul, considérée par Lénine comme une zone tampon alliée pour mieux asseoir un État laïque et anticlérical en Russie. Durant l’après guerre, Staline poursuit cette politique de partenariat avec Kaboul. Les échanges sont intenses au début des années cinquante. Les jeunes viennent se former en URSS, une aide économique permet au pays de se développer. Kaboul est alors un des plus gros bénéficiaires de la puissance soviétique, bien qu’il soit régit par un roi qui n’est en rien socialiste. Lorsque les États-Unis commencent à courtiser la monarchie afghane à leur tour, celle-ci parvient à conserver de bons rapports avec ses deux prétendants, conservant les aides et partenariats avec les deux sans jamais se lier par un quelconque contrat exclusif. Les jeunes Afghans peuvent désormais venir également aux États-Unis pour leurs études supérieures (ce qui est le cas par exemple d’Hafizullah Amin, futur premier ministre du pays qui se révèlera plus stalinien que Staline). 
 
    À partir de 1969, plusieurs saisons consécutives de sécheresse vont frapper la région. La monarchie est déstabilisée par sa propre imprévoyance, une famine touchant très durement les populations du centre du pays. Tout simplement se nourrir est devenu si compliqué en 1973 que la légitimité du roi Mohammed Zahir vacille. Son cousin le destitue par coup d’État militaire — événement qui n’ouvre pas une période de dictature militaire, comme on aurait pu le craindre. Bien au contraire, le putschiste instaure une république. Le général Mohamed Daoud, l’impétueux cousin du roi, en devient le premier président. Il mène une politique qui recourt à l’argent public pour stimuler un tissu économique en développement. L’offre économique, comme la demande, s’accroissent rapidement. Sa politique à la fois libérale et laïque lui génère deux types d’opposants, les communistes et les islamistes, autorisés, mais avec lesquels il ne tolère aucun écart. Si bien que certains d’entre eux se réfugient au Pakistan, plus tolérant à l’égard des adeptes de la charia. On compte au rang de ceux-ci le Pachtoune Gulbuddin Hekmatyar et le Tadjik Ahmed Chah Massoud, fils d’un colonel de l’armée royale et médiatisé plus tard sous son titre de commandant. 
    La république d’Afghanistan se tend avec les années. La répression s’accroît sur les opposants. Le 17 avril 1978 un cadre du Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan, le PDPA, est assassiné. Il s’agissait d’Akbar Khyber, suffisamment populaire pour que la manifestation de protestation organisée en réaction rassemblât entre dix et quinze mille personnes. On soupçonne le gouvernement d’être auteur de l’acte, on craint une vague de répression et une dérive du régime qui se vérifie lorsque la manifestation se solde par l’arrestation de nombreux manifestants. Un nouveau coup d’État militaire renverse alors Daoud, mené cette fois par des officiers communistes. Malgré les apparences, le KGB n’est cette fois pour rien dans l’affaire. Les relations entre Kaboul et Moscou demeuraient bonnes, le partenariat et la zone tampon afghane fonctionnaient toujours et il n’y avait aucune urgence pour Moscou à ce que Kaboul basculât ostensiblement dans son giron, puisque Washington n’opposait alors aucune menace précise. Les soviétiques étaient passés maîtres dans l’art de la guerre révolutionnaire, dont les exemples victorieux de par le monde post colonial étaient nombreux. En absence totale de réseau humain formé à la direction d’un pays, Moscou est pris de court. Le PDPA est loin d’être prêt à gouverner. Il gouverne toutefois, commençant par l’exécution de Daoud et de quatre de ses généraux, quelques islamistes et quelques opposants internes de la frange Parcham. 
    Pour augmenter les difficultés, le PDPA est désuni. Deux tendances s’y affrontent. D’une part le Khalq, qui s’appuie sur les classes populaires urbaines, prône une application stricte et rapide de la doctrine économique et du changement sociétal marxiste-léniniste, ce que François Fejtö eût appelé un communisme de gauche. D’autre part le Parcham, minoritaire et reposant davantage sur les classes moyennes urbaines, penche au contraire pour une transformation dans la durée et pour une économie mixte, que le même eût appelé un communisme de droite. Après cinq ans de révolution marxiste dont le soutien ne repose toujours que sur la population urbaine, la ligne politique du Khalq l’emporte au sein du PDPA. Hafizullah Amin est le meneur et impose avec autoritarisme, malgré les appels à la modération des soviétiques, des réformes agraires sans compromis et une alphabétisation à marche forcée. La population rurale est hostile à cette politique contraignante. Parce qu’elle voit bien que ces gens de la ville ne maîtrisent pas l’art de la terre qu’ils prétendent régenter. Parce qu’elle ne se reconnaît pas dans une laïcisation qui bouleverse les traditions. La baisse de la dot des femmes n’est pas par exemple perçue comme un affranchissement de celles-ci mais comme la promotion de l’amour libre. L’alphabétisation non pas comme une émancipation intellectuelle mais un écart au Livre. Dans ce contexte, les islamistes radicaux sont éc

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