Du Soldat Inconnu aux monuments commémoratifs belges de la guerre 14-18 , livre ebook

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L’armistice n’a pas apporté la paix... des esprits. Le Soldat inconnu enterré sous la Colonne du Congrès à Bruxelles, le monument national qui devait être élevé dans la capitale et les monuments aux morts érigés partout en Belgique ont suscité moult débats au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Afin de scruter les mémoires de la Grande Guerre en Belgique, des sources très diverses (centres d’archives, presse, réglementations, cartes postales, listes de souscriptions, etc.) ont été sondées et différentes approches (institutionnelle, culturelle, anthropologique, sociale, économique et politique) ont été combinées.

La première partie de l’ouvrage revient sur la fin de la guerre, vécue de différentes manières et à des moments distincts par la population belge. Entre exaltation, haine et (dés)espoirs, le « retour à la normale » prendra du temps. Les monuments éphémères dressés pour la Joyeuse entrée du 22 novembre 1918 préfigurent ceux, plus durables, qui seront inaugurés par la suite. On fête les vivants, on glorifie les morts. L’histoire du Jass inconnu fait découvrir les aspirations de la population et des associations, ainsi que les tergiversations du gouvernement.

La seconde partie s’attèle à raconter la façon dont des milliers de monuments ont été imaginés, pensés, réalisés (ou non), financés et perçus par tous les niveaux de pouvoir mais aussi par les artistes et la population. L’appel à la sobriété commémorative lancé par l’État sera délibérément ignoré par les acteurs locaux. Pour les associations, les comités et les familles endeuillées, ériger des monuments à « ses » morts constitue un réel besoin, une raison de (sur)vivre. C’est pourquoi, malgré les difficultés – notamment pour trouver un financement ou choisir un emplacement – des monuments ont été dressés partout en Belgique.

Ces monuments commémoratifs – aujourd’hui parfois délaissés – demeurent les témoins fascinants d’une époque pleine d’attentes et de (res)sentiments.

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Nombre de lectures

1

EAN13

9782803103553

Langue

Français

DU SOLDAT INCONNU AUX MONUMENTS COMMÉMORATIF S BELGE S DE LA GUERRE 14-18
S C TÉPHANIE LAISSE
Du soldat inconnu aux monuments commémoratifs belges de la Guerre 14-18
PRÉFACEDELAURENCEVANYPERSELE
C L S LASSE DES ETTRES ET DES CIENCES MORALES ET POLITIQUES A B CADÉMIE ROYALE DE ELGIQUE
Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0355-3 © 2013, Académie royale de Belgique
Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be
Crédits Conception et réalisation : Grégory Van Aelbrouck, Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Bebooks - Editions numériques quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique) info@bebooks.be www.bebooks.be
Informations concernant la version numérique ISBN 978-2-87569-099-9 A propos Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
PRÉFACE
La Première Guerre mondiale a laissé quantité de traces dans les paysages, les villes et les villages belges : forts détruits comme à Loncin, vestiges de tranchées comme le « boyau de la mort » prèsde Dixmude, cimetières militaires sur les lieux de combats et surtout monuments aux morts jusque dans les plus petits villages. Il est vrai que la Belgique fut au cœur de la tourmente. Mais, aujourd’hui, ces témoins d’une guerre désormais lointaine n’évoquent plus grand’ chose aux passants qui les côtoient quotidiennement sans même les regarder. Pourtant, ces innombrables monuments disent la souffrance endurée, la douleur du deuil et l’espoir d’un monde meilleur. L’ampleur et la rapidité du mouvement commémoratif qui s’est emparé de la Belgique, comme du reste de l’Europe, témoigne de l’urgence ressentie par les populations de garder la mémoire de cet événement et de lui donner sens : au nom de la Patrie, des héros étaient tombés au champ d’honneur et des martyrs civils étaient morts, mais ils resteraient vivants dans les mémoires. Il s’agissait, en effet, de faire de cette guerre quelque chose, afin que l’on ne soit pas mort pour rien, pour retrouver une identité et un avenir. Les communes, le plus souvent sans l’aide de l’Etat, réagirent rapidement : l’essentiel des inaugurations de ces monuments se situe entre 1920 et 1924. Si l’historiographie française et anglo-saxonne a montré l’intérêt historique de ce patrimoine mémoriel, il manquait à la Belgique un ouvrage de synthèse sur le sujet. Ce livre, issu d’une thèse de doctorat défendue à l’Université catholique de Louvain sous ma direction, est donc particulièrement bienvenu, au moment où l’on s’apprête à commémorer le centenaire de 14-18. Car les monuments aux morts se révèlent des témoins particulièrement riches pour comprendre, non pas la réalité de la guerre, mais les représentations que s’en sont faites ou ont voulu s’en faire les contemporains après la guerre. Ce livre s’ouvre sur la fin de la guerre, avec ses débordements de joie et ses décors festifs lors du retour triomphal du roi Albert à la tête de l’armée interalliée dans la capitale du royaume. Une joie, toutefois, teintée de tristesse. Car jamais les morts n’ont fait sentir leur absence aussi fort. D’ailleurs, la récupération des corps et leur rapatriement dans les villages sera, jusqu’en 1920 au moins, l’obsession des familles. Corps nécessaire pour opérer un travail de deuil difficile. Corps trop souvent absent que le Soldat Inconnu symbolise à Bruxelles au pied de la colonne du Congrès. Ce n’est qu’en 1922 que la Belgique, sous la pression des populations, se rallie à cette invention mémorielle de la Grande Guerre. Alors que, partout, on assiste à l’érection d’innombrables monuments aux morts dès la fin de la guerre, voire avant. Dans une deuxième partie, le lecteur est entrainé dans la genèse de ces monuments. Les réticences de l’Etat belge seront balayées par la volonté des communes, des associations, des églises et des populations qui se mobilisent, malgré la vie chère et le pays à reconstruire, pour payer ses monuments d’hommage aux Grands Morts. Au total, l’analyse des monuments et de leurs inscriptions, des emplacements où ils sont érigés et des commémorations qui les entourent montre que les contemporains ont construit une représentation cohérente, mais largement fictive de la guerre, qui permettait de donner du sens à la mort de masse, aux sacrifices inouïs tant sur le front qu’en pays occupé, à la douleur sans fin. L’important, il est vrai, n’était pas de rappeler l’horreur et les souffrances avec la plus grande exactitude, mais bien d’honorer les morts et de lutter contre l’oubli. D’ où la nécessité de choisir un emplacement bien visible pour cette mémoire de pierre, des lieux où se vivent le plus fréquemment les activités sociales, des endroits sy mboliques. Ainsi, les places publiques, les abords des églises et des hôtels de ville ont vu se dresser stèles,
monuments et obélisques.
Àl’évidence, ce livre permettra de jeter un regard neuf sur cet immense patrimoine mémoriel et d’y retrouver matière à réflexion.
Laurence van Ypersele Professeur à l’Université catholique de Louvain
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ACS Anciens combattants socialistes AGR Archives générales du Royaume AF B-A Ancien Fonds des Beaux-Arts APA Archives provinciales d’Anvers ARB Académie royale de Belgique BCB Bulletin communal de la Ville de Bruxelles. Compte-rendu des séances du conseil communal, Bull. du CLHAM Bulletin d’information du Centre Liégeois d’Histoire et d’Archéologie Militaires Bull. PP Bulletin Officiel des Prisonniers Politiques Bull. TCB Bulletin du Touring Club de Belgique Bull. CRAA Bulletin des commissions royales d’art et d’archéologie CdR Chambre des Représentants CHTP Cahiers d’Histoire du Temps présent FNC Fédération nationale des Combattants FND Fédération nationale des Déportés FNI Fédération nationale des Invalides de guerre er GM Albert IArchives du Grand Maréchal de la Cour er sous le règne d’Albert I MRA Musée royal de l’Armée NSB Nationale StrijdersBond ORD Office des Régions dévastées POB Parti ouvrier belge UCL Université catholique de Louvain ULB Université libre de Bruxelles ULg Université de Liège VOS Vlaamsche Oud-Strijders ZAB Zivilarbeiterbataillone
REMERCIEMENTS
Que toutes celles et ceux qui m’ont guidée, soutenue et accompagnée – au propre comme au figuré – au cours de mes recherches doctor ales et tournées« commémoratives»soient chaleureusement remerciés. Julien, ma famille, mon parrain et mes ami(e)s voient désormais les monuments autrement… Francine Poncin et Pierre-Alain Tallier ont patiemment et minutieusement relu ma thèse. Ma promotrice Laurence van Ypersele a partagé mon e nthousiasme et mes questionnements durant ces belles années. Qu’elle soit remerciée, ainsi que les autres membres de mon jury de thèseAnnette Becker, Sophie de Schaepdrijver, Luc Courtois et Xavier Rousseaux–, pour les pistes de réflexions et les précieux conseils émis. Sans l’impulsion du Secrétaire perpétuel del’Académie royale de Belgique, Hervé Hasquin, ce livre n’existerait pas. Merci à Béatrice Denuit, Leonor Poncin, Françoise Thomas et Grégory Van Aelbrouck qui ont œuvré avec talent pour la réalisation de cette belle publication.
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