123
pages
Français
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2020
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2020
Nombre de lectures
1
EAN13
9782304005875
Langue
Français
Publié par
Date de parution
01 janvier 2020
Nombre de lectures
1
EAN13
9782304005875
Langue
Français
Erich Altmann
Face à la mort
Auschwitz-Buchenwald-Oranienburg
Traduit de l’allemand par Guy Altmann
Collection
T É moignages de la Shoah
Éditions Le Manuscrit
ISBN : 9782304005875
© 2019 Le Manuscrit
Erich Altmann
Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, et l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org
Comité de lecture de la collection (2011)
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Olivier Coquard, historien
Katy Hazan(OSE), historienne
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume .
Biographie d’Erich Altmann
1904 21 mars : naissance d’Erich Altmann à Stettin, alors port allemand de Poméranie (depuis 1945, Szczecin, Pologne), au sein d’une famille juive de commerçants. Il aura un frère et une sœur, Kurt et Ilse.
1910-1920 Il prend une part active aux mouvements de jeunesses juives allemandes, et fait un court apprentissage du métier de serrurier (profession qu’il ne pratiquera pas).
Erich trouve un emploi. Il prouve ses capacités, devenant rapidement directeur d’une filiale de magasins de type grande surface à Duisburg (de nos jours dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne).
1932 Erich Altman épouse Édith Wolf à Hambom (banlieue de Duisbourg, Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Elle a grandi au sein d’une famille juive de commerçants.
1933 Le couple émigre en Palestine, à Jérusalem, et ouvre un restaurant, puis un second.
1934 8 septembre : naissance de leur fils, Guy, à Jérusalem.
1938 Édith – avec son fils – retourne vivre chez ses parents au Luxembourg.
Erich liquide ses affaires en Palestine en raison d’une mauvaise gestion et de la crainte de ne pas revoir sa femme et son fils. Il les rejoint.
1939 Février : la famille Altmann s’installe à Paris, dans un hôtel du II e arrondissement.
3 septembre : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne nazie à la suite de son invasion de la Pologne deux jours plus tôt : début de la Seconde Guerre mondiale.
Erich se porte volontaire pour défendre son pays d’accueil. Il intègre la Légion étrangère française et est envoyé à Saïda, en Algérie.
1940 10 mai : fin de la « drôle de guerre » et passage à la phase armée du conflit.
22 juin : après la défaite française, l’armistice est signé à Rethondes par Pétain et Hitler. Trois cinquièmes de la France sont occupés.
Le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs à Vichy en zone dite « libre », met en œuvre la « Révolution nationale » puis engage la France dans la politique de collaboration avec l’Allemagne nazie.
Les Altmann subissent la législation anti-juive adoptée par l’État français.
1941 Septembre : Erich est démobilisé. Il rejoint sa femme à Saint-Denis-de-Cabanne (près de Charlieu, département de la Loire). La famille de celle-ci est également venue se réfugier dans la région, à Ligny-en-Brionnais (Saône-et-Loire actuelle).
Son fils Guy, pensionnaire d’une maison d’enfants de l’OSE à Montmorency (aujourd’hui dans le Val-d’Oise) délocalisée dans la Creuse (château du Masgelier) depuis la fin 1939, les rejoint. Il est scolarisé une année à Saint-Denis-de-Cabanne.
Erich trouve du travail chez un photographe à Saint-Étienne (Loire).
1942 26 août : Erich est arrêté avec d’autres Juifs apatrides, à Saint-Étienne, alors qu’il ne figure pas sur la liste des Juifs à rafler transmise par les Allemands. Il est transféré le jour même avec d’autres au camp de Vénissieux, près de Lyon.
29 août (?) : Erich est transféré au camp de transit de Drancy (aujourd’hui en Seine-Saint-Denis).
2 septembre : il fait partie du convoi n °27 à destination d’Auschwitz.
À Saint-Denis-de-Cabanne, son fils Guy, grâce à son instituteur également secrétaire de mairie, obtient de faux papiers au nom de celui-ci, Guy Meunier. Il fera son année scolaire au pensionnat religieux Saint-Louis-de-Gonzague à Roanne (Loire).
9 septembre (?) : Erich, avec les hommes de moins de 50 ans, descend du convoi à la gare de Cosel en Haute-Silésie (actuellement, Kedzierzyn-Kozle, en Pologne), puis amené au camp d’Ottmuth (construction de l’autoroute du Reich) dépendant d’Auschwitz.
Septembre ou octobre : il est transféré au camp (non achevé) de Trzebinia également dépendant d’Auschwitz. Il travaille aux constructions ferroviaires.
1943 Son fils Guy passe les vacances d’été dans la famille d’un surveillant de son école, Albert Cuisson, à Juré (Loire). Il y fera sa rentrée scolaire, vivant à la ferme des Cuisson. Il sera baptisé, et même enfant de chœur.
3 novembre : Erich et ses camarades sont transférés à pied au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz II-Birkenau. Ils intègrent la quarantaine.
Décembre : Erich est pris comme ouvrier spécialisé dans le Kommando Siemens et « attend » au Block de la compagnie disciplinaire (SK).
Durant plusieurs mois, il travaille à la transformation d’une ancienne briqueterie en usine métallurgique Siemens.
Il est affecté aux besoins de l’armée de l’air dans un autre Kommando extérieur dans une usine de ballons dirigeables de défense. Il passe souvent une semaine par mois au petit camp de Bobrek (pièces d’avion).
1944 Printemps : Erich est témoin de l’arrivée à Birkenau de centaines de milliers de Juifs hongrois voués à l’extermination.
26 mai : il est transféré au camp de Bobrek où les conditions de travail en atelier et de survie sont meilleures.
Il est ensuite affecté aux cuisines des SS.
Juin : les Cuisson ne veulent plus cacher Guy (« Sale Juif » a été peint sur le mur de la ferme). Il rejoint sa mère (également munie de faux papiers et un temps réfugiée à Nice) à Lyon où elle travaille comme manucure-pédicure.
Été : Guy est placé dans la banlieue lyonnaise, à Chaponost, où il verra la Libération.
1945 18 janvier : évacuation d’Auschwitz devant l’avancée de l’Armée rouge. Erich et son Kommando vont à pied à Auschwitz III-Monowitz – dont dépend Bobrek – et se joignent à la colonne d’évacuation : début de la « marche de la mort ».
19 janvier : ils se reposent six heures dans une grange et parviennent le soir à Gleiwitz.
21 janvier : ils prennent un train de wagons découverts conçus pour le transport du charbon à destination du camp de Buchenwald.
26 janvier : les survivants du convoi intègrent le camp de Buchenwald déjà surchargé.
28 février : Erich et son Kommando Siemens (réduit de 220 à 88 hommes) sont transportés en train à destination de Berlin.
2 mars : après trente-six heures de voyage, Erich arrive près de Berlin au camp de Ha selhorst (Siemens), dépendant du camp d’Oranienburg-Sachsenhausen. Les bom bardements alliés sont quotidiens.
Mars : après deux jours de camp dans un faubourg de Berlin, Erich est transféré au camp de Sachsenhausen près d’Oranienburg et connaît différents Kommandos .
8 avril : Erich et son Kommando Siemens (80 hommes) doivent être évacués en train à Hof, en Bavière. Après plusieurs jours d’errance, le convoi revient à son point de départ.
Au camp où affluent les détenus d’autres camps, c’est la désorganisation.
22 avril : évacuation de Sachsenhausen : seconde « marche de la mort » jusqu’à Rheinberg où les détenus passent la nuit dans une grange.
28 avril : Erich et le reste de la colonne arrivent à dix kilomètres de Wittstock, sur la Dosse (au nord-ouest de Berlin), dans une forêt.
30 avril : la marche reprend en direction de Schwerin (capitale du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, Allemagne actuelle).
2 mai : à six kilomètres de la ville, ordre est donné de faire demi-tour car les Américains l’occupent. Erich et quelques camarades se cachent : ils sont libres. Les Américains viennent à leur rencontre et ils passent leur première nuit de liberté devant un camp de prisonniers français.
Mai : Erich retrouve sa famille à Lyon.
Après s’être un tant soit peu rétabli,