Favoris, Ministres et personnages principaux de la Cour de Louis XIV (Premium Ebook) , livre ebook

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Saint-Simon, qui fut l’un des proches de Louis XIV, est célèbre pour ses Mémoires, une oeuvre monumentale en vingt volumes dans laquelle il décrit méticuleusement, tel un journaliste, le quotidien de la Cour et les moeurs de l’époque.



Les pages qui suivent évoquent les relations du Roi Soleil avec ses favoris et ses ministres, figures importantes de la cour parmi lesquelles nous retrouvons des personnages qui ont compté dans l’Histoire de France, comme Vauban, Fénelon ou le duc de La Rochefoucauld.

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Publié par

Date de parution

24 octobre 2018

Nombre de lectures

17

EAN13

9782357281172

Langue

Français

FAVORIS, MINISTRES ET PERSONNAGES PRINCIPAUX DE LA COUR DE LOUIS XIV
LOUIS DE ROUVROY DE SAINT-SIMON
TAB L E D ES M ATI ÈR ES
Louis de Rouvroy FAVORIS, MINISTRES ET PERSONNAGES PRINCIPAUX DE LA COUR DE LOUIS XIV Le duc de La Rochefoucauld Le maréchal de Villeroy Le maréchal de Luxembourg Catinat Vauban M. de Vendôme Villars Louvois Le père de La Chaise et le père Tellier Fénelon
L O UI S D E R O UV R O Y
DUC DE SAINT-SIMON
1675-1755
Saint-Simon, qui fut l’un des proches de Louis XIV, est célèbre pour ses Mémoires, une oeuvre monumentale en vingt volumes dans laquelle il décrit méticuleusement, tel un journaliste, le quotidien de la Cour et les moeurs de l’époque.
Les pages qui suivent évoquent les relations du Roi Soleil avec ses favoris et ses ministres, figures importantes de la cour parmi lesquelles nous retrouvons des personnages qui ont compté dans l’Histoire de France, comme Vauban, Fénelon ou le duc de La Rochefoucauld.
FAVORIS, MINISTRES ET PERSONNAGES PRINCIPAUX DE LA COUR DE LOUIS XIV
LE D A R O CH EF O UCAUL DUC D E L
Msurprendre, glorieux, dur, rude, farouche et ayant passé toute sa vie à la . de La Rochefoucauld était borné d'une part, ignor ant de l'autre à cour, embarrassé avec tout ce qui n'était pas subal terne ou de son habitude de tous les jours. Il était rogue, en aîné des La Rochefouc auld qui le sont tous par nature et par conséquent très repoussants. J'en ai vu peu de ce n om qui aient échappé à un défaut si choquant, que M. de La Rochefoucauld avait fort au-dessus d'eux tous; avec cela, bien plus ami qu'ennemi, quoique ennemi dangereux, et même à incartades; mais excepté un bien petit nombre, ami par fantaisie, sa ns goût et sans choix. Il aimait moins que médiocrement ses enfants, et quoiqu'ils l ui rendissent de grands devoirs, il leur rendait la vie fort dure; gouverné jusqu'au pl us aveugle abandon par ses valets, à qui presque tous il fit de grosses fortunes, partie par crédit., partie en se ruinant pour eux, jusque-là qu'il fallut que sur la fin, son fil s, le bâton haut, y entrât pour tout ce qu'il voulut. Si M. de La Rochefoucauld passa sa vie dans la fave ur la plus déclarée, il faut dire aussi qu'elle lui coûta cher, s'il avait quelques s entiments de liberté. Jamais valet ne le fut de personne avec tant d'assiduité et de bassess e, il faut lâcher le mot, avec tant d'esclavage, et il n'est pas aisé de comprendre qu' il s'en put trouver un second à soutenir plus de quarante ans d'une semblable vie. Le lever et le coucher, les deux autres changements d'habits tous les jours, les cha sses et les promenades du roi de tous les jours, il n'en manquait jamais, quelquefoi s dix ans de suite sans découcher, d'où était le roi, et sur le pied de demander congé , non pas pour découcher, car en plus de quarante ans il n'a jamais couché vingt fois à P aris, mais pour aller dîner hors de la cour et ne pas être à la promenade, jamais malade, et sur la fin rarement et courtement [de] la goutte. Les douze ou quinze dernières année s il prenait du lait à Liancourt, et un congé de cinq ou six semaines. Quatre ou cinq fois en sa vie il en a pris autant pour aller chez lui à Verteuil en Poitou où il se plaisa it fort, et où la dernière il ne fut pas huit jours qu'il fallut revenir, sur un courrier et un b illet du roi qui lui mandait qu'il avait une anthrax, et qui par amitié et confiance le voulut a uprès de lui. Il allait dîner à Paris trois ou quatre fois l'année, un peu plus souvent à une p etite maison près de Versailles où le roi fut quelquefois, mais il n'y coucha jamais. On aurait cru qu'il devait être heureux, et jamais homme ne le fut moins. Tout le choquait; il se fâchait des choses les plus fortuit es et les plus indifférentes, et il était si accoutumé à réussir, que tout ce qu'il obtenait pou r soi ou pour autrui lui semblait toujours peu de chose. En même temps jamais homme s i envieux. Les grâces les moins à la portée de gens en qui il s'intéressât, e t les moins proportionnées à lui, le chagrinaient essentiellement. Il était né piqué de tout, d'un évêché, d'une abbaye.
Sur les derniers temps, ses bas amis et ses valets abusèrent de lui pour eux et pour les leurs, et lui firent faire au roi si souvent de s demandes âpres, importunes et si peu convenables, qu'il l'en fatigua et l'accoutuma à le refuser, et lui à le gourmander de plaintes et de reproches, [ce] qui mit un malaise e ntre eux, et lui donna des pensées de retraite qui l'amusèrent et le trompèrent longte mps. Sa vue était déjà fort affaiblie, elle ne lui perme ttait plus de monter à cheval; il courait en calèche, et si on manquait, c'était à l' ordinaire une furie jusqu'à la chasse suivante qu'on prenait. À la mort du cerf, il se fa isait descendre et mener au roi, pour lui présenter le pied, qu'il lui fourrait souvent dans les yeux ou dans l'oreille. Cela le peinait fort, et même le monde, et de le voir presq ue couché dans sa calèche comme un corps mort. Quelquefois le roi hasardait douceme nt de lui proposer de prendre du repos, et cela perçait le coeur au favori, qui, ne pouvant plus suivre le roi ni le servir, faute de vue, sentait qu'il lui devenait pesant de plus en plus. Peu écouté, presque toujours éconduit, quelquefois, à force d'importuner, refusé sèchement, le dépit vint au secours du courage. Il se retira, mais pitoyablement. Il flottait entre sa maison de Paris et Sainte-Geneviè ve, où la mémoire du cardinal de La Rochefoucauld l'eût rendu maître de tout ce qu'il a urait voulu. En l'un et l'autre lieu il n'eût pas manqué de toute espèce de compagnie et de secours; mais ses valets, qui étaient ses maîtres, ne lui permirent ni l'un ni l'autre. Ils le voulurent à portée de le faire marcher à leur gré chez le roi, pour en arracher de s grâces pour eux, et tirer ce qu'il pourrait d'un reste de crédit et de bonté du roi po ur lui. Ils le confinèrent au Chenil, à Versailles, lieu très éloigné de tout, et où bientô t il demeura dans un entier abandon, à l'ennui et à la douleur d'un aveugle déchu de toute occupation, de toute faveur et de tout commerce. Il en fit encore quelques parties de main pour importuner le roi, dans le cabinet duquel il allait par les derrières, la plup art peu fructueuses, qui achevèrent de l'accabler. Il finit ainsi fort amèrement sa vie, e ntièrement en proie à ses valets, et avec peu de provisions pour se suffire.
L ED E V I L L ER O YM AR ÉCH AL
e maréchal de Villeroy a tant figuré, devant et dep uis, qu'il est nécessaire de le L faire connaître. C'était un grand homme bien fait, avec un visage fort agréable, fort vigoureux, sain, qui sans s'incommoder faisait tout ce qu'il voulait de son corps. Quinze et seize heures à cheval ne lui étaie nt rien, les veilles pas davantage. Toute sa vie nourri et vivant dans le plus grand mo nde; fils du gouverneur du roi, élevé avec lui dans sa familiarité dès leur première jeun esse, galant de profession, parfaitement au fait des intrigues galantes de la c our et de la ville, dont il savait amuser le roi qu'il connaissait à fond, et des faiblesses duquel il sut profiter, et se maintenir en osier de cour dans les contre-temps qu'il essuya av ant que je fusse dans le monde. Il était magnifique en tout, fort noble dans toutes se s manières, grand et beau joueur sans se soucier du jeu, point méchant gratuitement, tout le langage et les façons d'un grand seigneur et d'un homme pétri de la cour; glor ieux à l'excès par nature, bas aussi à l'excès pour peu qu'il en eût besoin, et à l'égard du roi et de Mme de Maintenon valet à tout faire. Il avait cet esprit de cour et du monde que le gran d usage donne, et que les intrigues et les vues aiguisent, avec ce jargon qu'on y apprend, qui n'a que le tuf, mais qui éblouit les sots, et que l'habitude de la famil iarité du roi, de la faveur, des distinctions, du commandement rendait plus brillant , et dont la fatuité suprême faisait tout le fond. C'était un homme fait exprès pour pré sider à un bal, pour être le juge d'un carrousel, et, s'il avait eu de la voix, pour chant er à l'Opéra les rôles de rois et de héros; fort propre encore à donner les modes et à r ien du tout au delà. Il ne se connaissait ni en gens ni en choses, pas même en ce lles de plaisir, et parlait et agissait sur parole; grand admirateur de qui lui im posait, et conséquemment dupe parfaite, comme il le fut toute sa vie de Vaudemont, de Mme des Ursins et des...
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