L'envol manqué de l'aviation militaire suisse à la fin de la Belle Époque (1910-1914) , livre ebook

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En août 1914, alors que la Première Guerre mondiale éclate, la Suisse ne dispose toujours pas, au contraire du reste de l'Europe occidentale, d'une aviation militaire. Des pilotes civils sont convoqués pour garnir les rangs de l'armée et leurs appareils réquisitionnés. Cet ouvrage retrace les balbutiements de l'aviation militaire suisse, entre initiatives privées, soutien populaire et réticences fédérales. Au début de la Première Guerre mondiale, la Suisse ne possède pas encore de flotte aérienne utilisable à des fins militaires, contrairement au reste de l'Europe occidentale. Entourée de belligérants, comment se fait-il que la Confédération n'ait pas suivi l'avancée technique de ses voisins ? Ce livre analyse les différents aspects liés au développement de l'aviation en Suisse et la stratégie adoptée par les autorités militaires pour y parvenir. Après avoir restitué l'état de l'aviation au début du XXe siècle, l'auteur s'attache à décrire l'ambiance qui régnait au sein de l'Aéro-club, avant de passer au noyau du problème. La répartition des crédits alloués à l'armée, ainsi que l'évolution du concept d'aviation militaire sont l'épine dorsale de cet ouvrage, qui retrace les débuts quelque peu chaotiques de l'arrivée de l'avion dans le ciel helvétique.

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Date de parution

01 mars 2008

Nombre de lectures

3

EAN13

9782940489824

Langue

Français

Couverture
4e de couverture
Titre
C HRISTOPHE S IMEON








L’ ENVOL MANQUÉ DE L’AVIATION MILITAIRE SUISSE À LA FIN DE LA B ELLE É POQUE (1910-1914)




C OLLECTION H ISTOIRE MILITAIRE








E DITIONS A LPHIL
Copyright
© Éditions Alphil, 2008 Case postale 5 2002 Neuchâtel 2 Suisse
www.delibreo.ch
Photo de couverture : Affiche de la Journée d’aviation à Herisau de 1913, faite en faveur de la souscription populaire pour l’aviation militaire suisse. Photo : Archiv Verkehrshaus der Schweiz, Luzern.
EAN Epub : 978-2-940489-82-4
La publication de ce livre a reçu le soutien :
– de l’armée suisse ;
– de la Fondation du 450 e anniversaire de l’Université de Lausanne ;
– du Fonds des publications de l’Université de Lausanne ;
– de la Société Académique Vaudoise.
L’auteur et l’éditeur remercient ces institutions.
Conception graphique et mise en page : Nusbaumer-graphistes sàrl, Delémont
Responsable d’édition : Alain Cortat
Citation


« Cette œuvre contient l’histoire de notre aviation, laquelle, comme vous le savez vous-même, ne se compose pas uniquement de choses glorieuses, et c’est le devoir d’un historien d’en retenir le positif comme le négatif » 1 .
Erich Tilgenkamp
R EMERCIEMENTS
Cet ouvrage est une version quelque peu remaniée de mon mémoire de licence, dont la défense a été faite en automne 2005 à l’Université de Lausanne. Je tiens à remercier vivement Monsieur le Professeur Hans-Ulrich Jost, directeur de mémoire, pour l’attention portée à ce travail et pour le soutien qu’il m’a apporté par la suite.
Mes remerciements s’adressent également au personnel des Archives fédérales et des Archives de la Ville de Lausanne, dont la disponibilité et l’amabilité lors de mes recherches m’ont permis de travailler dans un cadre agréable. Je remercie encore Alain Cortat pour la confiance qu’il m’a témoignée en acceptant d’éditer cette étude.
Ma profonde gratitude va à celles et ceux qui m’ont accordé leur soutien financier pour publier ce livre, soit les membres du comité de la Fondation du 450 e anniversaire de l’Université de Lausanne, du Fonds de publication de l’Université de Lausanne et de la Société Académique Vaudoise, ainsi que le commandant de corps Christophe Keckeis, qui m’a permis de pouvoir bénéficier du soutien des Forces armées.
Finalement, je souhaite encore témoigner ma plus vive reconnaissance à ma famille, qui m’a épaulé et encouragé durant toutes ces années d’études.
A BRÉVIATIONS
ACS : Automobile Club de Suisse
AéCS : Aéro-Club de Suisse
AF : Archives fédérales
ATS : Agence télégraphique suisse
AVL : Archives de la Ville de Lausanne
CSA : Club suisse d’aviation
DMF : Département militaire fédéral
EMG : État-Major général
OVL : Ostschweizerischen Verein für Luftschiffahrt
SSO : Société suisse des officiers
(Trad.) : Traduit par l’auteur
P ROLOGUE L’ AFFAIRE T ILGENKAMP : UNE CRITIQUE DU MANQUE DE TRANSPARENCE ÉTATIQUE
Lorsqu’à fin 1942 le second volume de Schweizer Luftfahrt sort de presse, Erich Tilgenkamp, l’auteur de cette œuvre retraçant l’histoire de l’aviation en Suisse, doit probablement se réjouir de la situation présente. Ses deux ouvrages, mis à part quelques rectifications de faible importance, ont facilement passé la rampe de la censure 2 et l’Office aérien fédéral a reconnu ses travaux comme étant d’utilité publique, favorisant par là même une certaine forme de propagande pour l’aviation en Suisse 3 . En outre, la Confédération a commandé 87 exemplaires de chaque volume pour garnir les bibliothèques du pays 4 , ceci à titre d’aide à la maison d’édition Aero-Verlag, en proie à des problèmes de trésorerie 5 . Cela dit, pour avoir critiqué les autorités pour leur manque de transparence sur deux paragraphes d’un deuxième volume faisant plus de 400 pages, Tilgenkamp va déclencher une petite « affaire d’État » en cette période trouble où le programme de la Défense spirituelle régnait sans partage pour assurer une cohésion nationale sans failles.
Le passage incriminé fait brièvement référence à l’appel au don populaire en faveur de l’aviation militaire, lancé par la Société suisse des officiers le 1 er janvier 1913. Son but était de financer l’acquisition d’un nombre limité d’appareils militaires pour l’armée, qui, faute de budget y relatif, n’en possédait alors aucun. Cette initiative privée connut un succès populaire sans précédent par le biais de manifestations dans tout le pays et dépassa de loin les espérances des initiateurs, totalisant plus de 1,7 million de francs de dons, alors que 500 000 à 700 000 francs étaient espérés. Près de 30 ans plus tard, Tilgenkamp revient sur ces événements et reproche assez vertement aux autorités de ne pas avoir tenu la population au courant de l’utilisation des fonds récoltés. Il condamne aussi le fait que les pilotes civils qui avaient activement participé à la promotion de cette souscription n’aient eu droit à aucune compensation ultérieure, alors que beaucoup leur était promis :
« La promotion de la souscription nationale pour l’aviation militaire avait pourtant brisé les forces des quelques pilotes qui exerçaient encore dans notre pays. Inlassablement, en cette année 1913, ils s’étaient déplacés de ville à ville, de journée d’aviation en journée d’aviation. La collecte s’éleva à 1 700 000 millions de francs [sic] …, pourtant il ne resta pas un centime pour nos pilotes, qui par leur activité s’en étaient portés garants et qui par là même s’étaient presque ruinés. Les autorités les avaient appelés pour se mettre au service de la collecte en laissant sous-entendre que c’était dans “ l’intérêt même des pilotes ” qu’elle se faisait. Ils y avaient répondu avec enthousiasme, avaient éreinté et usé tant leurs machines que leurs moteurs sans compter. Quand ils se renseignèrent ensuite prudemment sur ce qui leur était dû, on fit montre d’étonnement. “ Le sous-fifre a fait son travail, il peut s’en aller ”.
La façon dont on a traité ici ces vieux et valeureux pionniers est un des points les plus sombres de l’histoire de notre aviation. “ J’accuse ! [en français dans le texte, ndlr]”. Encore une autre remarque qui se rapporte au même et plus qu’étrange état d’esprit des autorités militaires : le peuple suisse attend encore aujourd’hui, après trente ans, sur un décompte et un rapport de gestion de l’utilisation des fonds qu’il a récoltés avec enthousiasme et abnégation pour l’aviation. Si une petite association se rendait coupable des mêmes torts, elle serait mise sous pression, accablée et poursuivie par tous les moyens qui existent auprès de la morale et de la loi… » 6 .
Force est d’admettre que la forme de ces accusations est pour le moins sévère, l’auteur reconnaissant lui-même a posteriori la dureté de ses propos. En revanche, elles posent une question de fond qui a le mérite d’être pertinente et à laquelle l’État ne manquera pas de réagir.
M ENACES DE L’ É TAT SUR LA PUBLICATION DE S CHWEIZER L UFTFAHRT ET SUR SA MAISON D’ÉDITION
La première réaction aux attaques de Tilgenkamp vient du divisionnaire Hans Bandi, commandant des troupes d’aviation et DCA, qui demande le 15 février 1943 au Département des finances et des douanes des renseignements quant à l’utilisation du Fonds pour l’aviation militaire, afin de pouvoir réclamer à l’auteur les corrections qu’il juge nécessaires 7 . Pour bien comprendre cette réaction, l’attitude de Bandi mérite à ce sujet d’être développée. À cette époque, les troupes d’aviation sont celles qui sont le plus en vue, jouissant de ce fait d’une bonne image dans la population. Pourtant, elles doivent faire face au même moment à l’aura grandissante du général Guisan et de son haut commandement, qui valorisent le concept du Réduit national. L’initiative du divisionnaire Bandi n’est donc pas uniquement basée sur la forme des critiques de Tilgenkamp, qui portent ombrage à l’image des forces aériennes, mais elle s’intègre aussi dans une lutte de prestige qui oppose ses troupes au haut commandement.
La demande de Bandi parvient peu après à l’administration des finances et son service de contrôle, lequel ne manque pas de marquer sa surprise face à cette situation, qu’il juge « grotesque » 8 . En effet, le directeur de ce service estime que la parution des deux volumes de Schweizer Luftfahrt n’a été rendue possible que par le crédit accepté par la Confédération en faveur d’Aero-Verlag. De plus, l’organe de contrôle des finances affirme avoir levé son opposition à ce crédit en tenant compte, entre autres, de l’appréciation de l’Office aérien fédéral sur le caractère d’utilité publique des ouvrages de Tilgenkamp, si bien qu’il soupçonne cet office d’avoir négligé sa tâche. Aussi, et sans tenir compte de l’éventuelle valeur du troisième et dernier volume à paraître de Schweizer Luftfahrt , le directeur du Contrôle des finances s’oppose strictement à la nouvelle demande de subvention qu’il a reçue de l’Office aérien fédéral en date du 19 février 1943 9 .
Le 16 mars 1943, le Département des finances et des douanes informe le divisionnaire Bandi de la destinée des fonds recueillis par la souscription populaire, inscrits dans les comptes de la Confédération et soumis au contrôle de la Commission des finances depuis 1915 10 . Bandi reçoit également un relevé des comptes de ce fonds de 1914 à 1942, de même qu’un tableau détaillé des dépenses faites entre 1914 et 1943 11 . Ce tableau nous informe que l’Aéro-Club de Suisse (AéCS), dont la maison d’édition Aero-Verlag est tributaire, a régulièrement profité de subventions à partir de ce fonds tant pour l’achat d’appareils que pour sa revue. Tilgenkamp, écrivant ses ouvrages pour le compte d’Aero-Verlag, est donc indirectement bénéficiaire du fonds dont il critique si sévèrement la gestion ! Fort de ces informations, Bandi se tourne alors vers le Département militaire, qu’il met au courant de la situation. À sa demande d’obliger Tilgenkamp de corriger ses fausses affirmations, le Fonds pour l’aviation militaire faisant l’objet d’une co

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