La révolution tunisienne : S´emparer de l’histoire… , livre ebook

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Comme toutes les révolutions populaires, la révolution tunisienne fut un événement. C’est un fait inattendu et qui a surpris tout le monde, « observateurs », militants et même ceux qui en étaient les acteurs. Il est vrai que plusieurs couches de la population, plusieurs groupes politisés ou non, sont entrés en confrontation avec le pouvoir despotique depuis longtemps, entraînant procès politiques, incarcérations et répressions. Une série de faits a donc eu lieu, qui exprimaient le mécontentement du peuple et de ses couches les plus lésées ou les plus « conscientes ». Mais au moment où les événements de Sidi Bouzid se sont déclenchés, personne, absolument personne, ne croyait qu’ils allaient engendrer une révolution aboutissant à la chute du système despotique et la fuite de son chef.
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Publié par

Date de parution

24 juin 2015

Nombre de lectures

91

EAN13

9782841619276

Langue

Français

Les Éditions Albouraq
– Études –
Du même auteur chez le même éditeur
Ensemble Abû Nasr al-Fârâbî :
Vol. I, al-Arâ’ : Opinions des habitants de la cité vertueuse : texte traduction et commentaire , 2011
Vol. II, al-Mbâdi’ : La politique civile ou principes des existants , texte, traduction et commentaire, 2011.
Vol. III, al-Milla : La religion : texte, traduction et commentaire, 2011.
Vol. IV, La cité et ses opinions : politique et métaphysique chez Abû Nasr al-Fârâbî , 2012.
Chez d’autres éditeurs
Le quadrilatère de la transparence:
- Épistémologie de la Transparence ; sur l’embryologie de A. von Haller , Préface de François Dagognet, ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S., Paris, Vrin, Mathesis, 1998.
- Buffon, la Nature et son histoire , Paris, P.V.F., Philosophies, 1998.
- Diderot, l’ordre et le devenir , ouvrage publié avec le concours du C.R.R.R., Genève, Droz, 2002.
- Penser le sensible (à paraître chez Honoré Champion).
Philosophie politique :
La tyrannie, autour de Xénophon (en lecture).
Littérature :
Le Moi assiégé, Figures de l’émigration dans la littérature arabe contemporaine , Paris, L’Harmattan, 2004.
En langue arabe :
- Le Discours de la Méthode de R. Descartes : Traduction critique et commentée. ( Hadithou attarikati ) : 1° éd. Dar el-Maarifa, Librairie le Gai Savoir, Tunis, 1987, 2° édition revue, corrigée et augmentée, Organisation arabe de la Traduction, Beyrouth, 2008.
- Le concept en son lieu ( Al-Majhoumoufi maoudhiihi ), éd. Publi-Sud, Tunis, 1992.
- Aristote, la philosophie théorique ( Aristotalis, el-falsafa el-nadharya ), Tunis, Librairie le Gai Savoir, (à paraître).
- Méditations du soir (Taammoulat el-Massa, 1), (en lecture).
Traductions du français à l’arabe :
- Georges Politzer, Principes élémentaires de la philosophie (avec introduction et notes), ( al-Mabâdi’u al-assassia fî al-falsafa ) Dar-el-Ma’rifa, Librairie Le Gai Savoir, Tunis, 1980.
- Claude Bernard, Introduction à l’Étude de la médecine expérimentale (avec introduction et notes), ( Madkhalun li-dirasati at-tibbi at-tajribi ), Bouslama, Tunis, 1981.
Traduit à l’anglais :
- Brute Matter and Organic Matter in Buffon, Graduate Faculty Philosophy Journal , Vol. 22, N° 2000,87-105.
2/ The Self Besieged : Figures of the Emigré in Contemporary Arab Literature , translated from the french by Jacqueline Kaminski, Xlibris, Philadelphia, V.SA., 2006.
© Dar Albouraq
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7, rue Henri François
77330 Ozoir-la-Ferrière
Tél. : 01 60 34 37 50
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Face à l’Institut du Monde Arabe
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Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction par quelque procédé que ce soit, sont réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1432-2011
ISBN 978-2-84161-523-0 // EAN 9782841615230
La révolution tunisienne
…s’emparer de l’histoire…
Amor Cherni
A la mémoire de Noureddine Ben Khidhr Intellectuel et militant
Les grands ne nous paraissent grands que parce que nous sommes à genoux, levons-nous et nous serons aussi grands qu’eux.
K. Marx
Préambule
Nous mettons ici, en guise de préambule , un ensemble de lettres envoyées à « une amie » par un Tunisien résidant en France et qui comportent quelques remarques brèves mais significatives concernant les événements auxquels il a assisté pendant les vacances de Noël, et qui n’étaient que le début de ce qui est devenu la Révolution tunisienne. L’auteur a bien voulu consentir à cette publication et nous tenons à lui en exprimer notre vif remerciement. Nous considérons ces documents comme un témoignage historique de l’état d’esprit des Tunisiens avant et juste après le 14 janvier 2011, et nous les mettons en exergue afin de les prendre pour guide dans les analyses qui occuperont les chapitres qui suivront.
D’autres lettres, que l’auteur a reçues ou envoyées, figureront à la fin de ce travail, comme conclusion ou comme annexes, qui s’efforcent d’esquisser une vision de l’avenir ou simplement de jeter plus de lumière sur les événements qui se sont déroulés au cours de la période révolutionnaire ou qui continuaient encore à se dérouler pendant la composition de cet écrit. Il nous a semblé à la fois utile et agréable de leur accorder ici droit de cité, non seulement pour l’intérêt que présente leur contenu, mais aussi pour la satisfaction qu’on peut tirer de leur style et de leur facture. Il est, en effet, toujours plus aisé et plus plaisant de lire une lettre qu’un traité et, puisqu’il s’agit de fêter un événement exceptionnel dans la vie d’un peuple et d’une région, il était attendu que ce travail eût le ton d’une célébration.
Lettre 1
Paris, le 8/1/11
Ma chère amie, ma chère camarade
Me voici revenu « à mes bases ». J’essaie de reprendre le travail, mais en vain. J’ai perdu toute concentration, tout goût à l’ouvrage. Je me sens comme vidé de ma substance, comme si j’avais laissé mon âme chez vous. Assurément, j’ai laissé et mon cœur et ma raison, à la Manouba, dans mon petit village, à Bouzid, à Menzel Bouzayane, à Régueb, à Sousse, chez nos amis, anciens et nouveaux militants, dont je n’ai pas revu certains depuis notre arrestation en 74, d’autres depuis celle de 78 ! Tu sais qu’ils m’ont amené « toucher » à ce que nous avons appelé, en riant, la « révolution populaire ». Oui, nous sommes allés en voiture, le soir, constater de nos yeux, les preuves d’une bataille qui a eu lieu l’après-midi, entre les flics du despote et les étudiants de la Cité universitaire de Cité Ryadh, dans la banlieue de Sousse. Cela sentait l’héroïsme ; le combat a dû être épique !
Je leur disais, comme dans un rêve, si « les événements » s’étendent plus au Nord, et gagnent le pays des Frachiche, on pourra dire qu’on aura atteint le point de non-retour ! Or voilà que revenu ici, j’apprends qu’il y a eu des morts à Thala et à Kasserine.
Rappelle-toi les citations sur lesquelles tu aimais à ironiser un peu lorsque nous étions étudiants à Paris : « la paysannerie est propre » ; « l’œil du paysan voit juste » ! Eh bien ! Vois-tu, c’est lui, c’est Mao qui a « vu juste » ! C’est la paysannerie pauvre, les masses déshéritées, la jeunesse lettrée, opprimée et marginalisée, qui sont, aujourd’hui, en train de faire notre histoire. Leur combat contre les « forces du désordre » dépasse le pur combat de rues pour l’emploi, ou pour les salaires, ou pour une « vie meilleure ». Il représente, en réalité, beaucoup plus : le combat de cette jeunesse, de ce peuple de la Tunisie profonde, pour libérer notre histoire. Le peuple est en train de s’emparer de cette histoire, la nôtre, qui n’a cessé de s’écrire, depuis l’Indépendance, au Ministère de l’Intérieur, alors que lui, le peuple tunisien, se contentait, en spectateur, de la voir ainsi s’écrire. C’est à qui l’emportera, des forces répressives, ou du peuple révolté, qui sera l’auteur de notre histoire à venir. Mais je crois, que cette fois-ci, elle a fait son choix : elle en a assez de se laisser prendre en otage par des flics qui n’ont rien d’autre à présenter à notre peuple que les prisons et la mort ! Ce choix, nous l’avons espéré pendant les années de braise ; nous l’avons sollicité ; nous nous sommes adressés à cette histoire, par les mots les plus doux et les plus tendres ; nous l’avons suppliée ; nous l’avons implorée, au nom de tous nos grands hommes, de Ben Ghédhahim et Daghbaji à Hached, en passant par Mhammed Ali et Haddad, au nom de notre vaillant prolétariat, au nom de notre « paysannerie propre », au nom de nos mères et de nos pères morts au travail pénible des champs, ou sous les balles des armées coloniales, mais elle est restée sourde à notre appel. Halouani m’a dit, un jour, en riant : « Mais tu ne sais pas que c’est une p. ( !) ; ne vois-tu pas qu’elle est allée se donner à un sergent, alors que nous lui présentions nos meilleures têtes, nos meilleures intelligences, garçons et filles, hommes et femmes… »
N’est-ce donc pas un grand espoir, aujourd’hui, que ces jeunes, qui sont pour une bon

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