Les États de Kong (Côte d’Ivoire) , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2003

Nombre de lectures

1

EAN13

9782845863699

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

Louis Tauxier
Les États de Kong (Côte d’Ivoire)
Introduction et postface d’Edmond Bernus KARTHALA
LES ÉTATS DE KONG
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :
Sékou Watara, roi de Kong (1710-1745), représenté avec sa cour sur ce timbre ivoirien. Les illustrations des pages 16, 90, 98 et 168 sont tirées de l¨ouvrageDu Niger au golfe de Guinée par le pays de Kong et le Mossi, Binger, 1898, dessins de Riou.
Éditions KARTHALA, 2003 ISBN : 2-84586-369-1
Louis Tauxier
Les États de Kong (Côte dIvoire)
Introduction et postface d£Edmond Bernus
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
A Jean Rouch, qui mãa fait découvrir Kong en mai 1957
AVERTISSEMENT
Nous avons essayédüharmoniser lüorthographe des noms propres et des mots tiréde lüAfrique de lüOuests des langues en respectant une prénotammentsentation contemporaine, pour les majuscules et les minuscules. Toutefois, Tauxier utilise une graphie parfois fluctuante dueàune transcription de lüoral. Ainsi, il peut utiliser dans la même page les noms propres Sarhanorho ou Sakhanokho, Soumakhana o u Sômarana, etc. Nous avons parfois gardéces variations. De même, pour les noms des rois, la plupart sont fixés. Restent, dans certains cas, des variations. Ainsi, Pinntiéba écritégalement PinntiéBa. En effet,basignifie « le grand»a parfois: il ététraitéen suffixe, parfois non. Il en est de même pour quelques autres noms.
INTRODUCTION
En février 1997, je retournaiànüavais pasKong que je revu depuis 1959 ; jüavaisétéconquis par la beautéde cette ville pétrie dühistoire et dont lüarchitecture soudanienne en bancoétait pour moi une révélation ; pendant plusieurs années, jüaiétudiéKong et sa région et je me suis profondé-ment attaché àce pays etàses habitants. Les mosquées dominaient les maisons : la grande, dressédüunee au nord vaste place ombragéconstituant le cur de la villee düarbres avec des fromagers immenses, aux troncs sculptés de contreforts et un arbre au tronc torsadédont une branche éun appui. Unetendait au ras du sol comme pour chercher petite mosquée, la mosquée Baro, se trouvait dans un des plus anciens quartiers. Faceàla grande mosquée, devant lühabitation du successeur des rois de Kong, une porte sous laquelleétait enterrée la tête du tyran que Sékou Watara, premier roi de Kong, avait décapitéd uen süemparant pouvoir. Des ruelles rayonnaient autour de cette place qui abritait tous les cinq jours un petit marché. Les maisons possédaient un style architectural original : des murs souvent ornés de contreforts, des entrées majestueuses du vestibule düaccèsàla cour, des constructionsà étoutes lestage, rares il est vrai. Sur places des tisserandsétaient au travail, tissant les bandes de coton avec lesquelles on fabriquait les pagnes bleus décorés que portaient toutes les femmes. Cüétait une très petite ville, par rapportàcelle démais elle avaitcrite par Binger en 1888, conservé, en dépit de sa destruction par Samory en 1897, ce style urbain soudanien. Plus de quarante ans après, je retrouvai Kong avecémo-tion. Les mosquéesétaient toujours làet un des minarets de
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LES ÉTATS DEKONG
la grande mosquée avaitétéréparé, mais la ville avaitétédéfi-guréde. Dans le ésir düun urbanisme moderne, de nouvelles rues quadrillaient Kong, se recoupantàangle droit ; les maisons en banco,àquelques exceptions près, telle celle occupée par Binger, avaientétéremplacées par des maisons construites en parpaings de ciment et couvertes düun toit de tôle. La grande mosquée, entourée düun mur, semblait isolée, parquéimmenses avaiente ; la grande place et ses arbres disparu. La porte historique düaccès au quartier royal avait étéconservée entre deux boutiquesà: on avaittoit de tôle respectéLeshistorique mais pas ses abords. ce monument navettes des tisserands étaient tues et les cadres des métiers àtisser avaient disparu : des cotonnades de toute beauté nüavaient plus cours, remplacées par les tissus de lüindustrie. Le chef de Kong que jüavais connu, Bassidi Ouattara,était décédéson frère cadet Karamoko qui lui avait, ainsi que succédé. La seule personnalitéauprès de laquelle je pus me faire reconnaîdes trois filstre fut El Hadj Moriba Sanogo, un du très vénéréEl Hadj Abou Sanogo : jüavais pris naguère une photo düEl Hadj Abou entouréde ses trois fils dans la cour de leur belle maisonà étage dont jüavais alors dresséle plan. Après müavoir reconnu, El Hadj Moriba manifesta une joie intense et se précipita plusieurs fois dans son grenier pour chercher des ignames pour chacun de mes enfants. Ce retour le touchait beaucoup et il me déclara : père« Mon müavait dit que tu reviendrais».
Dans leJournal des Africanistesde 1988 (t. 58 (1) : 119-128), Marie-Paule Ferry publiait un article de Louis Tauxier, intitulé« Réflexions sur les conséquences de lüaction française en Guinée», tiré, disait-elle, des archives de la Sociétédes africanistes. Dans une cartouche, elle nous apprenait que R. Sillans et O. Gollnhofer avaient entrepris u n inventaire de ces archives dans les tomesXLIII(2),XLIV(2) et XLV(1-2) des années 1973, 1974 et 1975 et dans lesquelles figuraient de nombreux textes de Louis Tauxier. En ouvrant le tomeXLIII(2 : 259), jüeus la surprise de découvrir u n document de Louis Tauxier intituléLesÉtats de Kong, accompagnéde très nombreux appendices. Ayant naguère entrepris des recherches sur lühistoire de Kong, je découvrai que Louis Tauxier, cet infatigable
INTRODUCTION
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travailleur, auteur de très nombreux ouvrages sur les populations düAfrique de lüOuest, avaitécrit de 1922à1924 un travail récoltéjüavais parcouruen 1921 sur un terrain que vers les années 1958-1960 et qui avait donnélieuàune petite 1 publication en 1960 (Études Éburnéennes, VIII) . Nos rédactionsétaient séparées par 65 années et, plus de trente ans après avoir tournéla page et müêtre dirigévers düautres horizons, Kong surgissaitànouveau dans ma vie. Dans leJournal des Africanistesde 1984 (t. 54 (2) : 107-114), Doris Bonnet publiait un article intitulé« Bibliographie et travaux de Louis Tauxier»qui donnait des informations düune grande précision sur son uvre. Cet article est düautant plus intéressant quüil retrace la carrière adminis-trative de Tauxier et montre quüil occupe successivement des postes en Guinée, en Haute-Volta, au Mali, en Côte düIvoire ; il séde lüOuest entre journe en Afrique 1927 et1906 et süintéresse aux populations de la forêt commeàcelles de la savane. Il recueille des traditions historiques, des vocabulaires et se montre curieux de tout : il se fait ethnographe, historien, géographe, linguiste. Toutefois Doris Bonnet ne se borne pas àdonner les textes publiés, mais parle des travaux restésà état de manuscrits. Après avoir publiéleNoir de Bondoukouen 1921, « Louis Tauxier infatigable, continueà parcourir de nombreux villages sur son cheval, le crayon et le carnet de notesàportéfois-ci, il effectuee de la main. Cette deux missions ethnographiquesàdu gouverneurla demande de la Côte düIvoire, M. Antonetti. Cette charge concerne, düune part, étude des anciensÉ(1921-1922),tats de Kong düautre part celle des populations gouro et gagou de Côte düIvoire (1922-1923). Ces travaux lui vaudront lüattribution de la méqui souligne lesen 1931, « daille Duchesne-Fournet qualités düobservation et de rigueur de la recherche» 2 (Cornevin, 1975 : 582) . Dans sa première enquête, il recueille 2 800 pages de notes dont il tire deux volumes quüil ne parvient pasàpublier»(D. Bonnet, 1984 : 108).
1.
2.
Edmond Bernus, « Kong et sa région», inÉtudes Éburnéennes,VIII, 1960, Abidjan,pp. 239-324. Robert Cornevin,Hommes et destinsLouis Tauxier),(biographie de 1975, Paris, Acadép . 5 8 2 -I, p mie des Sciences düoutre-mer, tome 5 8 4 .
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