642
pages
Français
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2019
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Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
16 mai 2019
Nombre de lectures
71
EAN13
9782374536729
Langue
Français
L'intégrale de Les larmes de Satan regroupe les 3 tomes de la trilogie historique de Gilles Milo-Vacéri.
Abandonné à la naissance, Antoine Boulan fuit l’orphelinat et tente de survivre en restant sur le droit chemin pour tenir une promesse. Rattrapé par l’époque, il sombre dans les cambriolages et se voit condamné au bagne par erreur. Quand la guerre éclate, il revient en France pour prendre les armes et traversera le conflit en courant désespérément après son pardon. Du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni aux plages de Dunkerque, à Paris puis dans le Loiret et enfin à Auschwitz Birkenau en Pologne, vous allez suivre pas-à-pas le destin d’un orphelin à qui la vie n’a fait aucun cadeau et qui deviendra, malgré lui, un héros de guerre.
Publié par
Date de parution
16 mai 2019
Nombre de lectures
71
EAN13
9782374536729
Langue
Français
Présentation
Abandonné à la naissance, Antoine Boulan fuit l’orphelinat et tente de survivre en restant sur le droit chemin pour tenir une promesse. Rattrapé par l’époque, il sombre dans la délinquance et se voit condamné au bagne par erreur. Quand la guerre éclate, il revient en France pour prendre les armes et traversera le conflit en courant désespérément après son pardon. Du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni aux plages de Dunkerque, à Paris puis dans le Loiret et enfin à Auschwitz Birkenau en Pologne, vous allez suivre pas-à-pas le destin d’un orphelin à qui la vie n’a fait aucun cadeau et qui deviendra, malgré lui, un héros de guerre.
Gilles Milo-Vacéri a une vie bien remplie. Après des études de droit, il vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l’armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvrir d’autres cultures. C’est un auteur protéiforme, explorant sans cesse de nouveaux territoires. Le polar ou le thriller, le roman d’aventures inscrit dans l’Histoire ancienne ou plus contemporaine, les récits teintés de fantastique, se sont imposés à lui en libérant complètement sa plume de toutes contraintes et révélant un imaginaire sans limites. Au-delà d’une trame souvent véridique, le suspense et les intrigues s’imposent dans ses romans, apportant une griffe particulière à ses publications. Un pied dans la réalité, l’autre dans un univers étrange où tout peut devenir possible, Gilles Milo-Vacéri surprend ses lecteurs avec des textes au réalisme angoissant. Il aime conserver un lien étroit et permanent avec son lectorat, lors de rencontres dédicaces ou grâce à sa présence sur les réseaux sociaux et son blog officiel qu’il anime très activement.
Blog officiel - Facebook - Twitter
LES LARMES DE SATAN
L'intégrale
Gilles MILO-VACÉRI
LES ÉDITIONS DU 38
Préface de l’auteur
Pourquoi avoir voulu écrire un énième roman sur cette période sombre de notre histoire, pourriez-vous me demander. Si vous êtes l’un de mes lecteurs fidèles, il est évident que cela n’a rien à voir avec mes polars habituels. Pourtant, je me suis déjà penché sur ce thème dans certains de mes textes précédents. J’ai simplement souhaité aller plus loin, afin d’évoquer le courage de ces hommes et de ces femmes qui ont relevé la tête quand d’autres, dans une grande majorité, l’ont baissée, tandis qu’une minorité rampait dans la boue de la collaboration.
Ce roman, qui n’est qu’une fiction, n’est rien en regard de l’histoire réelle vécue par tous ces volontaires dont les visages ont, pour la plupart, disparu de nos souvenirs tandis que leurs actes héroïques ne figurent dans aucun livre d’histoire. Tous ces anonymes ont versé leur sang et, trop souvent, payé de leur vie le combat pour notre liberté. Nous n’avons pas le droit de les oublier.
Ce roman aborde à peine l’horreur des camps en évoquant, sans commune mesure avec la sinistre vérité, la barbarie et l’extermination organisée d’enfants, de femmes et d’hommes dont la seule faute a été de porter une étoile jaune imposée par leurs bourreaux, ceux-là mêmes qui voulaient les anéantir au prétexte d’une race dite supérieure. Je ne pouvais donc pas taire la Shoah, six millions de victimes innocentes et l’appui de Vichy ou la lâcheté de ceux qui détournaient les yeux. La Seconde Guerre mondiale a été le creuset du meilleur comme du pire de l’âme humaine et c’est pourquoi ce roman est intense en émotions de toutes sortes. Je le voulais ainsi.
Je pense que nous avons tous un devoir de mémoire et en tant qu’auteur, je n’apporte qu’une bien modeste pierre au temple de notre mémoire collective. J’ose espérer que les générations futures conserveront ces valeurs fondamentales du respect de l’humain, du droit à la différence, qu’elle soit de couleur de peau, d’opinion ou de religion. Cela démontrerait, de la meilleure manière qui soit, que le sacrifice de nos aînés n’a pas été vain et encore moins oublié.
Ce roman est un hommage pudique, sans doute maladroit, mais sincère, à ces femmes et ces hommes, Résistants et Déportés, à ces combattants de l’ombre que je mets en lumière grâce à mes personnages, même si ces derniers ne souffrent pas la comparaison avec la grandeur d’âme et la réelle bravoure des premiers. Nous le savons tous, la vérité a toujours dépassé de très loin la fiction et c’est encore plus vrai dans Les larmes de Satan .
Avec mon plus profond respect,
Gilles Milo-Vacéri
Tome 1 LE GROUPE OPÉRA
Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…
Chant des partisans – Extrait (1943)
Musique originale d’Anna Marly
Paroles françaises de Joseph Kessel et Maurice Druon
*
[…] Écoute aujourd’hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du Malheur. C’est la marche funèbre des cendres que voici. À côté de celles de Carnot avec les soldats de l’an II, de celles de Victor Hugo avec les Misérables, de celles de Jaurès veillées par la Justice, qu’elles reposent avec leur long cortège d’ombres défigurées. Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé. Ce jour-là, elle était le visage de la France.
Discours du transfert des Cendres de Jean Moulin au Panthéon – Extrait
André Malraux
19 décembre 1964
*
Prologue
13 juin 1917
Paris XIV e - Boulevard Arago
La silhouette avançait courbée, luttant contre la pluie et poussée par un vent trop froid pour cette saison. À cette heure bien matinale, il faisait encore nuit et son pas décidé ne trahissait aucune hésitation. La température était fraîche en ce mois de juin que les orages disputaient à la fin d’un printemps qui n’avait rien annoncé de bon.
Le pays était en guerre, un conflit qui n’en finissait plus et qui avait envoyé au front tous les hommes valides, abandonnant à leur triste sort, les femmes, les veuves, les laissés-pour-compte, les enfants et les vieillards. Dans les tranchées lointaines, comme dans la Capitale ou les provinces, le moral était au plus bas, le peuple souffrait de privations et tous espéraient des jours meilleurs.
L’ombre rasait les murs sans ralentir, heurtant parfois un volet mal fermé ou s’écartant d’une gouttière qui fuyait. Elle tenait quelque chose dans ses bras, serré contre elle, s’accrochant désespérément à ce léger fardeau qui remuait à peine.
— Que Dieu me pardonne…
Presque à chaque pas, elle murmurait ces mêmes quatre mots dans une litanie difficilement audible, le souffle court, la voix brisée par le chagrin qui la terrassait. C’était une femme dont on ne pouvait apercevoir le visage, dissimulé derrière un foulard sombre. Portant un long manteau, ses talons claquaient sur le bitume. Dès qu’elle apercevait un passant, le fantôme traversait la chaussée en courant avant de revenir sur le même trottoir. Elle laissa les jardins de l’Observatoire sur sa droite, rassurée et sachant qu’elle serait bientôt arrivée.
Si l’on avait prêté l’oreille, d’aucuns auraient pu entendre de curieux pleurs se mêler aux sanglots de la femme. Dans ces instants-là, elle s’arrêtait, écartait les linges qui recouvraient son étrange colis qui se révélait tout à coup très remuant. Ayant abaissé son foulard, son visage sombre apparaissait alors, ravagé de larmes, de honte et de remords.
— Je t’en prie, ne pleure pas. Bientôt, tu pourras manger…
Elle embrassait le front du nouveau-né, suffoqué par sa détresse, recouvrait l’enfant et reprenait sa fuite en avant, alternant le trot et la marche rapide, sans doute pressée d’en finir. Tout en cheminant, les souvenirs revenaient s’agripper à sa conscience, alourdissant un peu plus le poids d’une culpabilité qu’elle s’apprêtait à porter pour le restant de ses jours.
Eugénie avait 25 ans. Elle avait été mariée, amoureuse et heureuse avec deux enfants, puis veuve avec toujours deux adorables bambins. Vint la faute, la terrible et irrémédiable erreur qui avait laissé un troisième enfant en souvenir. Trois ans après la mort de René, son mari tombé sous les balles allemandes, elle avait perdu la tête et succombé au charme d’un bel officier en permission. Il avait suffi d’une semaine et, malheureusement pour elle, de quelques nuits, pour que l’impossible devienne une sinistre vérité qui pleurait maintenant nichée dans ses bras.
En ces temps, on ne pardonnait pas aux filles-mères et encore moins aux veuves joyeuses, surtout quand leur mari était mort à la guerre. Eugénie avait pensé se jeter dans la Seine avec son petit dernier, mais elle avait renoncé, car ses deux aînés n’avaient plus qu’elle pour survivre.
Trois semaines après l’accouchement, terrorisée à la simple idée que ses parents apprennent son méfait, à bout de forces, elle avait décidé d’abandonner son bébé. Trois semaines d’enfer au cours desquelles elle avait cru mourir à chaque instant. N’ayant pas de montée de lait à cause du manque de nourriture, elle courait après les nourrices qui lui faisaient payer les tétées à prix d’or. Trois semaines où elle avait cherché toutes les solutions, pensant même fuir à l’étranger sans rien dire à personne. Peu à peu, l’idée avait fait son chemin. Elle devait abandonner son fils, sa chair, ce nourrisson qui se blottissait contre elle, réclamant ce qu’elle ne pouvait pas lui donner.
— Que Dieu me pardonne…
Elle arriva enfin sur la place et n’avait plus qu’à remonter la rue Denfert-Rochereau 1 sur sa droite pendant une centaine de mètres.
Son but était là, la boulangerie Lombard. En ces temps de guerre, elle avait appris que le couple qui tenait ce commerce avait bon cœur, octroyait parfois du crédit aux indigents et ne détournait jamais les yeux quand une main se tendait. Elle aurait pu le porter jusqu’aux Enfants Trouvés, à quelques pas de là, mais c’était une épreuve encore plus dure, un miroir qui lui r