Un historien dans la cité : Gaétan Gervais et l’Ontario français , livre ebook

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À la fois témoin et acteur des grandes transformations socio-identitaires qui ont marqué l’Ontario français depuis la fin des années 1960, Gaétan Gervais est aussi connu à titre de créateur du drapeau franco-ontarien en 1975. Les divers lieux d’enracinement de sa pensée sont étudiés depuis le Sudbury français des années 1940 et 1950, en passant par le contexte de mutations culturelles, politiques et historiographiques des décennies d’après-guerre.

L’étude s’étend au contenu des écrits de l’historien ainsi qu’à ses interventions dans les sphères publique et gouvernementale de l’Ontario et de la francophonie canadienne, notamment au regard de l’éducation postsecondaire. L’analyse fait ressortir les paramètres structurants de sa pensée et montre comment celle-ci opère dans l’espace propre au milieu minoritaire franco-ontarien. Elle fait apparaître l’historien comme l’une des principales figures énonciatrices d’une représentation identitaire axée sur une continuité référentielle avec la mémoire du Canada français historique.

Publié en français


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Date de parution

16 novembre 2016

Nombre de lectures

0

EAN13

9782760324022

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

COLLECTION « AMÉRIQUE FRANÇAISE »
Comité éditorial : Michel Bock (directeur), assisté de Benoit Doyon-Gosselin, Yves Frenette, Anne Gilbert et E.-Martin Meunier
Chad Gaffield,tion, culture, économieAux origines de l’identité franco-ontarienne: éduca , 1993.
Peter W. Halford,Le français des Canadiens à la veille de la Conquêt e : témoignage du père Pierre Philippe Potier, s. j., 1994.
Diane Farmer,Artisans de la modernité : les centres culturels en Ontario français, 1996.
Robert Toupin,Les écrits de Pierre Potier, 1996.
Marcel Martel,Le deuil d’un pays imaginé : rêves, luttes et dérou te du Canada français : les rapports entre le Québec et la francophonie canadienne (1867-1975), 1997.
Suzelle Blais,Néologie canadienne, ou Dictionnaire des mots créés en Canada et maintenant en vogue de Jacques Viger, 1998.
Estelle Huneault,Au fil des ans : l’Union catholique des fermières d e la province d’Ontario, de 1936 à 1945, 2000.
Donald Dennie,ommunauté canadienne-À l’ombre de l’Inco: étude de la transition d’une c française de la région de Sudbury (1890-1972), 2001.
Jean-Pierre Wallot (dir.),Le débat qui n’a pas eu lieu : la Commission Pepin Robarts, quelque vingt ans après, 2002.
Jean-Claude Dubé,ontmagny (1601-1657): First Gover The Chevalier de M nor of New France, traduit par Elizabeth Rapley, 2005.
Jean-Pierre Wallot (dir.),La gouvernance linguistique : le Canada en perspective, 2005.
Michel Bock (dir.),La jeunesse au Canada français : formation, mouvements et identité, 2007.
Marcel Bénéteau et Peter W. Halford,étroit duchoisis : trois cents ans de francophonie du D M ots lac Érié, 2008.
Anne Gilbert, Michel Bock et Joseph Yvon Thériault (dir.),Entre lieux et mémoire : l’inscription de la francophonie canadienne dans la durée, 2009.
Pierrick Labbé,Ottawa/du Canada 1863-« L’Union fait la force ! » L’Union Saint-Joseph d’ 1920, 2012.
Joel Belliveau,Le « moment 68 » et la réinvention de l’Acadie, 2014.
E.-Martin Meunier (dir.),Le Québec et ses mutations culturelles : six enjeux pour le devenir d’une société, 2016.
Les Presses de l’Université d’Ottawa (PUO) sont fières d’être la plus ancienne maison d’édition universitaire francophone au Canada et le seul éditeur universitaire bilingue en Amérique du Nord. Fidèles à leur mandat original, qui vise à « enrichir la vie intellectuelle et culturelle », les PUO s’efforcent de produire des livres de qualité pour le lecteur érudit. Les PUO publient des ouvrages en français et en anglais dans le domaine des arts et lettres et des sciences sociales.
Les PUO reconnaissent avec gratitude l’appui accordé à leur programme d’édition par le ministère du Patrimoine canadien, par l’intermédiaire du Fonds du livre du Canada, et par le Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à reconnaître le soutien de la Fédération canadienne des sciences humaines à l’aide des Prix d’auteurs pour l’édition savante, ainsi que du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et de l’Université d’Ottawa.
Révision linguistique : Josée Therrien et Colette Michaud/CRCCF Correction d’épreuves : Colette Michaud Mise en page : Édiscript enr. Maquette de la couverture : Édiscript enr. Illustration de la couverture : Alan Caswell Collier,Sudbury, huile sur panneau, 1951. Reproduite avec la permission du Musée McCord.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Dorais, François-Olivier, 1987-, auteur Un historien dans la cité : Gaétan Gervais et l’Ontario français/François-Olivier Dorais. (Amérique française, 1480-4735) Comprend des références bibliographiques et un index. Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-7603-2400-8 (couverture souple). ISBN 978-2-7603-2401-5 (PDF). ISBN 978-2-7603-2402-2 (EPUB) ISBN 978-2-7603-2403-9 (MOBI) 1. Gervais, Gaétan, 1944-. 2. Historiens – Ontario--Biographies – Histoire et critique. 3. Ontario – Historiographie. 4. Canadiens français – Ontario – Historiographie. I. Titre. FC151.G47D67 2016 971.30072’02 C2016-906278-3  C2016-906279-1
Dépôt légal : 2016 Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université d’Ottawa, 2016
À Muguette et Lili
Gaétan Gervais, vers 1981 (photographe inconnu). Cette photo a paru dans laGazette de l’Université Laurentienne(31 août et 14 octobre 1981, 20 avril et 13 septembre 1983), entre autres, lorsqu’il a été nommé directeur du Conseil de l’enseignement en français (Archives de l’Université Laurentienne, Fonds Archives institutionnelles, Série Public Relations Photos, sous-série : Groups and Individuals – G, boîte I66,3 ; fichier numérique : IG11).
Ou bien l’individu se réfugie dans l’enclos de la vie privée et, croyant ainsi jouir de sa liberté, il abandonne aux pouvoirs anonymes le soin de déchiffrer l’histoire. Ou bien il décide de contribuer à l’édification d’une référence habitable autrement que dans les coutumes devenues insuffisantes. Alors il devient ce que déjà lui prédisait l’apprentissage de la lecture : le citoyen d’un pays, le responsable d’une histoire, le participant à un imaginaire collectif.
FERNAND DUMONT GEnèsE dE la société québécoisE
Remerciements
U N LIVRE ne s’écrit jamais sans aide ni soutien. Mes remerciements vont d’abord à Michel Bock, professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa et directeur de la collection « Amérique française », pour la grande générosité, la sollicitude et la confiance dont il a toujours fait preuve à mon égard. Il a assuré la direction de la thèse de maîtrise à l’origine de cet ouvrage, dont la version définitive doit beaucoup à ses encouragements et à son regard criti que. J’aimerais remercier E.-Martin Meunier, Yves Frenette ainsi que les deux évaluateurs anonymes des Presses de l’Université d’Ottawa pour leur lecture attentive d’une version antérieure du manuscrit et leurs nombreux conseils avisés. Je suis également reconnaissant envers ceux qui ont pris le temps, à un moment ou à un autre, de discuter avec moi de ma recherche : Gratien Allaire, Guy Gau dreau, Anne Gilbert, Marcel Hamelin, Linda Cardinal, Joseph Yvon Thériault, Jean-Pierre Pichette et Normand Séguin. Mes remerciements vont aussi à Joanne Gervais pour son assistance, de même qu’à Daniel Cayen, Denis Daoust, Angèle Deschamps, Réjean Grenier, Huguette Parent et Gaston Tremblay pour leurs témoignages. J’ai également été très privilégié de pouvoir compt er sur la grande expertise et le professionnalisme de Colette Michaud, éditrice au C entre de recherche en civilisation canadienne-française, et de Josée Therrien. Je tiens aussi à remercier toute l’équipe des Presses de l’Université d’Ottawa pour son travail soigné et son soutien. Je voudrais signifier ma reconnaissance aux services d’archives de l’Université Laurentienne et de l’Uni versité de Sudbury ainsi qu’aux Archives publiques de l’Ontario. La recherche sur laquelle s’appuie cet ouvrage a pu bénéficier de l’indispensable soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et du Fonds de recherche société et culture du Québec. Je suis également redevable à la Fédérat ion des sciences humaines du Canada pour l’octroi d’un Prix d’auteur pour l’édition savante. À mes proches, je tiens à dire à quel point leur soutien m’est toujours précieux et même essentiel. Je remercie particulièrement ma famille et ma belle-famille pour leur appui indéfectible. Ce livre s’est aussi beaucoup nourri des riches et nombreux échanges avec mon grand ami Jean-François Laniel, qui a généreusement relu et commenté certai nes parties de cet ouvrage. Je remercie aussi Stéphanie Chouinard, Serge Miville, Blaise Guillotte et Daniel Poitras, qui ont tous été complices de cette aventure. Un remerciement tout spécial à Serg e Dupuis et Noémie Paquette, pour leur chaleureux accueil durant mes séjours de recherche à Sudbury. Pour sa vive intelligence, sa complicité et ses innombrables attentions, je témoigne à Caroline tout mon amour et ma reconnaissance. J’aimerais enfin remercier Gaétan Gervais pour son importante contribution au développement de l’Ontario français et sa généreuse collaboration à la réalisation du présent ouvrage.
Préface
l’hSistoriographie franco-ontarienne, c’est évidemment celui de Gaétan Gervais. Au lendemain de la ’IL EST UN NOM qui vient immédiatement à l’esprit lorsqu’on consi dère la genèse de Révolution tranquille des années 1960, au moment où l’Ontario français traverse une crise identitaire, voire existentielle aiguë, qu’il est confronté à la disparition du Canada français en tant que projet politique, du moins dans sa forme instit utionnelle historique, Gaétan Gervais entame à l’Université Laurentienne de Sudbury une œuvre d’historien et de militant, le premier se nourrissant du second et vice versa ; une œuvre qui visera à maintenir le fragile équilibre entre les éléments de rupture qui agissent sur le destin de l’Ontario français et son inscription dans la durée. Le champ historiographique dont Gaétan Gervais a ét é le pionnier et le champion n’est pas simplement composé des études portant sur un aspect ou un autre du fait minoritaire francophone en Ontario. Il renvoie bien davantage au champ de la c onnaissance historique qui a pour objet la construction de l’Ontario français en tant que fait de société global, tant du point de vue de l’organisation institutionnelle que du point de vue des représentations collectives. Poser la question franco-ontarienne, comme l’a fait Gaétan Gervais tout au long de sa carrière, c’est se demander si les acteurs ont voulu institutionnaliser l’Ontario fran çais selon une logique nationalitaire. L’historiographie franco-ontarienne ainsi conçue s’écarte donc des questionnements propres aux ethnic studiest à problématiser autrement, car elle est fondée sur une prémisse la conduisan l’intégration de l’Ontario français à la société ca nadienne globale, non pas en tant que groupe ethnique, mais en tant que minorité nationale ou « groupement par référence », pour emprunter à l’édifice conceptuel du sociologue Fernand Dumont. Au cœur, donc, de l’épistémologie « gervaisienne » se trouve une démarche conduisant à envisager avec une empathie certaine les efforts déployés par les Franco-Ontariens pour se donner un espace public, une organisation sociale et une représentation identitaire autonomes, pour se const ituer, collectivement, en un authentique sujet politique, bref, pour sortir de la « clandestinité », comme Gaétan Gervais a pu lui-même l’écrire. À ses yeux, la spécificité de l’Ontario français tient d’une expérience historique commune. Ainsi, l’identité franco-ontarienne se fonde à la fois sur le partage d’une mémoire collective – une mémoire qu’il faut engendrer et qui n’émergera pas naturellement des consciences individuelles – et sur la volonté de la perpétuer en continuant de « faire so ciété » autrement, pour citer cette fois Joseph Yvon Thériault, c’est-à-dire en empruntant une voie autre que celle de la société dominante en Ontario, au Canada et en Amérique. Malgré les transformations souvent profondes qu’a connues, depuis les années 1960, le contexte intellectuel, politique et institutionnel dans lequel il a évolué, ce qui continue de caractériser l’Ontario français, selon ce point de vue, c’est la volonté de prolonger une expérience historique commune dont l’originalité, en fin de compte, fonde la valeur. L’œuvre de Gaétan Gervais est donc empreinte de traditionalisme, posture philosophique qu’il est parfois tentant de réduire de manière expéditive, voire caricaturale à une attitude hostile au progrès, au changement social et à la modernité. L’historien François-Olivier Dorais ne tombe pas dans ce panneau. En dépit de sa jeunesse relative, Dorais nous livre ici une étude d’une pénétration et d’une maturité intellectuelle tout à fait remarquables. Tout en se refusant à décrire l’œuvre de Gervais simplement comme le vestige d’une époque révolue, l’auteur résiste aux interprétations présentistes et tendancieuses et dévoile avec brio le profond hu manisme qui l’habite. Ce faisant, il apporte une contribution essentielle non seulement à l’histoire intellectuelle de l’Ontario français, mais aussi à la problématique des petites sociétés et des minorités nationales, dont l’étude a connu une expansion fulgurante dans les sciences humaines au cours des dernières années. Si Dorais restitue, de main de maître, l’originalitéde la pensée de Gervais, il en dévoile avec autant d’habileté l’universalité. En effet, son étude permet de saisir une partie de la complexité du rapport qu’entretiennent avec le monde les petites sociétés, contraintes par leur fr agilité constitutive à renouveler sans cesse la légitimité de leur existence non seulement face aux collectivités dominantes, mais aussi face à elles-mêmes. L’œuvre de Gervais plonge indéniablement ses racines dans l’humus franco-ontarien et nord-ontarien qui l’a vue naître ; mais elle n’en contient pas moins des enseignements de plus grande portée. Empathique, François-Olivier Dorais n’est pas complaisant pour autant. Certes, son étude vise à dégager le sens d’une parole intellectuelle énoncée à un moment charnière de l’histoire récente de l’Ontario français et à analyser les engagements, à la fois épistémologiques et politiques, qui en ont découlé. Mais, en fondant sa démarche historienne s ur une volonté decomprendre l’œuvre « gervaisienne », c’est-à-dire d’en saisir l’intelligence en fonction du contexte dans lequel elle a pris forme, Dorais relève aussi les apories d’une pensée en constante évolution et en aborde avec lucidité,
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