faire de la recherche médicale en Afrique , livre ebook

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De la recherche médicale en Afrique, on ne connaît généralement que les affaires les plus scandaleuses. Les controverses qui en résultent réduisent souvent les débats scientifiques et éthiques à un combat entre David et Goliath, à l’image du procès du géant américain Pfizer au Nigeria.Une recherche anthropologique de deux ans dans le « village- laboratoire » de Niakhar, situé à 150 km de Dakar au Sénégal, nous montre que les enjeux de la recherche médicale en Afrique sont loin d’être aussi tranchés. Les leviers du pouvoir se situent souvent à la frontière ténue entre recherche et développement, et les intermédiaires locaux sont généralement plus puissants qu’il n’y paraît.Dans cet espace de 200 km2, où sont coordonnés, depuis les années 1960 des essais cliniques sur des pathologies endémiques, chercheurs, enquêteurs et sujets d’études (Français et Sénégalais) ont développé une éthique de terrain qui va au-delà de la signature du consentement des participants. Le « pouvoir de guérir » engendré par la présence d’équipes médicales est progressivement devenu dans la région un « devoir de soigner », parallèlement aux études cliniques. Cet accord tacite, soutenu par les instances de recherche et les collectifs villageois, n’est cependant pas exempt de dérives et de critiques. En abordant la recherche médicale à Niakhar par le biais d’études de cas et d’observations concrètes, cet ouvrage intéressera aussi bien les anthropologues de la santé et de l’Afrique que les professionnels médicaux et les membres des comités d’éthiques.Ashley Ouvrier est anthropologue à l’Université Paris 7. Elle travaille sur la recherche médicale en Afrique depuis 2006. Ses derniers travaux se focalisent sur les traces et la mémoire de la science en Afrique de l’Ouest.
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Publié par

Date de parution

01 décembre 2014

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811111199

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

FAIRE DE LA RECHERCHE MÉDICALE EN AFRIQUE
IRD sur internet : www.ird.fr Karthala sur internet : www.karthala.com (paiement sécurisé)
Couverture: « Wax-gélule » : tissu chatoyant typique d’Afrique de l’Ouest sur lequel sont représentées ici des gélules bleues et rouges. © ashley ouvrier 2007
© IRD et KARTHALA, 2014 ISBN (IRD) : 978-2-7099-1829-9 ISBN (KARTHALA) : 978-2-8111-1119-9
Ashley Ouvrier
Faire de la recherche médicale en Afrique Ethnographie d’un village-laboratoire sénégalais
Préface de Wenzel Geissler Postface d’Anne-Marie Moulin
IRD 44, bd de Dunkerque 13000 Marseille
Éditions KARTHALA 22-24, bd Arago 75013 Paris
A mon père et ma mère pour m'avoir appris à aimer la vie. A mon frère pour m'avoir montré que « rêver grand » était possible. A Fred pour me donner tous les jours le courage et la joie d'y croire encore et toujours.
REMERCIEMENTS
Cinq années d’observation, de lecture et d’écriture, au Sénégal et en France, ont été nécessaires pour mettre un terme à ce travail. Celui-ci n’aurait jamais pu être ce qu’il est aujourd’hui sans la participation de précieuses personnes qui ont accepté de se confier et de me conseiller sur le terrain et dans les moments d’écriture. Dans la région de Niakhar, j’ai bénéficié de rencontres professionnelles et humaines inestimables. Je tiens à remercier en premier lieu tous les habitants de la région. J’espère ne pas m’être trop éloignée de leurs intentions et sentiments en analy-sant leur discours dans ce livre. Ensuite, c’est évidemment à Aissatou Diouf que s’adresse ma profonde gratitude. Aissatou m’a accompagnée et guidée avec professionnalisme et finesse dans la traduction des énoncés de mes interlocuteurs sérères, ce qui nous a évidemment conduites à échanger davantage que des mots. Certaines « réalités » de la recherche médicale me seraient restées obscures si je n’avais pas pu échanger avec Moussa Sarr, Samba Diatte, Emile Ndiaye, Oussmane Faye, Adiouma Faye et Latyr Diome, enquêteurs de l’Institut de recherche pour le déve-loppement (IRD) à Niakhar. Paul Senghor a également été un excellent guide et un précieux conseiller. Je suis particulièrement reconnaissante à Alice Desclaux de m’avoir formée et accompagnée dans la réflexion avec Bernard Taverne. Je les remercie tous les deux d’avoir soutenu le projet d’une anthropologie de la recherche médicale au sein de l’IRD, sans quoi ce travail n’aurait pu voir le jour. Grâce à Pascal Arduin et Cheikh Sokhna, j’ai pu discuter de mes analyses dans un dialogue pluridisciplinaire. La rencontre et la lecture des travaux de Wenzel Geissler et d’Anne-Marie Moulin ont constitué un jalon important dans le cheminement de ma
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FAIRE DE LA RECHERCHE MÉDICALE EN AFRIQUE
réflexion. La lecture du manuscrit par Jean-Philippe Chippaux fur très instructive. Mes rattachements institutionnels au Groupe de recherche cultures, santé, sociétés (GReCSS) de l’Université d’Aix-Marseille, à l’UMI 233 TransVIHMI et au Centre de recherche et de formation à la prise en charge clinique du VIH (CRCF) du CHU de Fann à Dakar ont également beaucoup enrichi mon travail. Enfin, j’ai pu, grâce au Département infor-mation et communication (DIC) de l’IRD, mettre en place un projet de restitution des résultats de mes recherches par le biais du théâtre participatif. Ce fut une très belle expérience. Je remercie dans ce cadre tout particulièrement Marie-Lise Sabrié et Raphaëlle Nisin ainsi que Mamadou Diol et la troupe de Kaddù Yaraax à Dakar qui m’ont soutenue dans cette aventure. Ma gratitude s’adresse également aux multiples collègues et amis qui ont commenté les communications, textes et errances de ce travail. Je remercie notamment Claire Beaudevin pour la richesse de nos échanges, sa patience et son amitié. Je remercie également Jessica Hackett, Juliette Sakoyan, Aline Sarradon, Charles Masson, Pascale Hancart-Petitet et Sandrine Musso pour leurs judicieux conseils et relectures. Je tiens aussi à remercier tous les collègues du projet MEREAF, notamment Guillaume Lachenal avec qui les échanges ont été aussi riches qu’agréables, Aissatou Mbodj-Pouye pour avoir partagé l’expérience du terrain et de la réflexion sur Niakhar ces deux dernières années ainsi que Noémi Toussignant pour ses éclairages historiques. Ce livre est issu d’un doctorat d’anthropologie réalisé à l’université d’Aix-Marseille. Celui-ci a été réalisé grâce à un financement du ministère des Affaires étrangères, obtenu dans le cadre d’un volontariat civil international au sein de l’UMR 145 (actuelle UMI 233) de l’IRD, à une bourse de l’Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée (IMEA) et à une bourse Sidaction. L’édition de l’ouvrage a été effectuée avec l’aide de Nathalie Chevalier dans le cadre du programme de recherche européen MEREAF :Traces et lieux de mémoire de la recherche médicale en Afrique.
NOTE À LATTENTION DU LECTEUR
Les propos, habitudes et événements décrits dans le présent ouvrage renvoient à une étude ethnographique réalisée entre 2006 et 2009. Les noms de tous les interlocuteurs cités dans ce livre ont été anonymisés en attribuant à chacun d’entre eux un pseudonyme sous forme de prénom, sauf lorsqu’il est question de personnes publiques ou lorsque certains interlocuteurs ont souhaité rendre leur témoignage public.
Préface
La signification politique de la présence
e Pour un public européen progressiste duXXIsiècle, la recherche médicale en Afrique suscite un intérêt passionné dès lors qu’elle évoque domination, violence et exploitation, comme si elle concentrait notre malaise collectif dans un monde de plus en plus fondé sur l’expropriation et les conflits de classes sociales, l’abandon de nombreuses populations qui se voient refuser une vie meilleure et renvoyer à une politique de simple survie, pour beaucoup, et d’amélioration, biologique on non, pour quelques-uns. L’émoi politique est à son comble lorsqu’il s’agit d’essais pharmaceutiques conduits par des firmes à but lucratif. Rappelons-nous le succès du thriller des 1 années 2000 : « La constance du jardinier » et l’écho donné à la nouvelle qu’un géant pharmaceutique nord-américain aurait commis des abus lors d’essais cliniques sur des enfants en Afrique de l’Ouest. Il est évident qu’il faut surveiller ce type d’essais cliniques et dénoncer les malversations. Cependant toutes ces critiques peuvent aussi entrer en jeu à propos de la recherche contemporaine en santé publique – une recherche sur des maladies d’intérêt public, financée par des fonds publics et évaluée par des organismes publics travaillant – du type de celle décrite par Ashley Ouvrier dans cet ouvrage.
1. John LECARRÉ,The Constant Gardener, Scribner Editions (USA), 2001.
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