Hyperprolactinémies et adénomes à prolactine , livre ebook

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Les adénomes à prolactine ou prolactinomes sont les plus fréquents des adénomes de l’hypophyse, pathologie concernant plus d’une personne sur 1 000 dans la population adulte [8]. Ce sont des tumeurs, en règle générale bénignes, issues de la prolifération d’une cellule lactotrope, selon des mécanismes non élucidés [6]. Les conséquences cliniques sont extrêmement variables selon la taille de la tumeur, allant du macroprolactinome « géant » avec compression des structures « éloquentes » cérébrales de voisinage au minuscule microprolactinome et ses seules conséquences hormonales mettant en jeu développement sexuel et fertilité. Les adénomes à prolactine ne sont qu’une étiologie des hyperprolactinémies, situation qui doit conduire à un diagnostic précis selon une démarche rigoureuse.
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Date de parution

01 janvier 2019

Nombre de lectures

3

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

1
Endocrinologie
Chapitre S21-P01-C03 0 3 0 0 Hyperprolactinémies et adénomes à prolactine -C03 01 -P 21 S
S B , B D , B C -H ARA ARRAUD ÉNÉDICTE ECOUDIER RIGITTE HAUFOUR IGEL B D ET RIGITTE ELEMER
Les adénomes à prolactine ou prolactinomes sont les plus fréquents des adénomes de l’hypophyse, pathologie concernant plus d’une per-sonne sur 1 000 dans la population adulte [8]. Ce sont des tumeurs, en règle générale bénignes, issues de la prolifération d’une cellule lac-totrope, selon des mécanismes non élucidés [6]. Les conséquences cli-niques sont extrêmement variables selon la taille de la tumeur, allant du macroprolactinome « géant » avec compression des structures « élo-quentes » cérébrales de voisinage au minuscule microprolactinome et ses seules conséquences hormonales mettant en jeu développement sexuel et fertilité. Les adénomes à prolactine ne sont qu’une étiologie des hyperprolactinémies, situation qui doit conduire à un diagnostic précis selon une démarche rigoureuse.
Hyperprolactinémies, causes et conséquences
La prolactine est une hormone protéique de 23 kDa sécrétée par les cellules lactotropes de l’antéhypophyse dont le rôle principal est de favoriser l’allaitement, fonction essentielle chez les mammifères [11]. On peut observer une hyperprolactinémie dans de multiples cir-constances (Figure S21-P01-C03-1).
Hyperprolactinémies physiologiques
Ainsi, il existe des situations d’hyperprolactinémies physiologiques. Au cours de la grossesse, le taux de prolactine augmente régulière-ment pour atteindre, au troisième trimestre, une valeur jusqu’à 10 fois
Physiologique Grossesse Allaitement Stress
Hyperprolactinémie, Étiologies multiples
Dopamine Atteintes hypothalamiques
Prolactine adénomes Médicaments Anti dopamine = Neuroleptiques +++  Métoclopramide, dompéridone (AD tricycliques et IMAO) (E2), Morphine  Vérapamil, Méthyldopa
Compression de tige = HyperPRL Déconnexion
Autres Insuff. thyroïdienne Insuff. rénale Insuff. hépatique
Figure S21-P01-C03-1Adénomes à prolactine. AD : antidépresseurs ; IMAO : inhibiteurs de la mono-amine oxydase ; PRL : prolactinémie.
S21P01C03
la limite supérieure de la normale [7]. Cette hypersécrétion accom-pagne une hyperplasie hypophysaire due à la multiplication des cellules lactotropes dont la fonction est la préparation de l’allaitement à venir. L’hyperœstrogénie de la grossesse en est la cause. Au cours de l’allaitement, la prolactinémie augmente également, à chaque tétée, à un taux moindre. Puis, si l’allaitement se prolonge, la prolactinémie redevient progressivement normale alors que la produc-tion de lait perdure. Au cours du stress, on décrit également des augmentations très modérées de la prolactine qui ont longtemps justifié la réalisation de prélèvements avec des précautions particulières (repos, mise en place d’un cathéter préalable pour éviter la douleur, respect d’un délai avant le prélèvement). Dans la majorité des cas, ces précautions sont en fait inutiles et seront réservées aux quelques cas dont les résultats ne sont pas en accord avec la clinique. L’autre dissociation possible entre la découverte d’une hyperprolac-tinémie en l’absence de signes cliniques est l’existence d’une macropro-lactinémie qui interfère avec le dosage de l’hormone. Cette macroprolactinémie correspond le plus souvent à des agrégats de pro-lactine liée par une immunoglobuline qui fixe l’hormone et l’inactive mais interfère avec la mesure hormonale [22]. Les laboratoires sont en mesure d’évaluer cette anomalie moins fréquente avec les dosages actuels, mais il est bon de leur préciser cette demande, là encore, en cas de manque de cohérence avec la clinique.
Hyperprolactinémies secondaires à un défaut de dopamine
La prolactine est la seule hormone hypophysaire sous le contrôle inhibiteur de l’hypothalamus. Lereleasing factorprincipal est un neu-rotransmetteur sécrété dans les vaisseaux portes : la dopamine [11]. Toute pathologie interférant avec cette sécrétion de dopamine ou avec son action entraînera une hyperprolactinémie qui peut atteindre un taux jusqu’à 10 fois la normale, témoin des capacités sécrétoires des cellules hypophysaires non tumorales. Les anomalies les plus fréquentes correspondent aux prises de médicaments dirigés contre le récepteur de la dopamine dont les plus habituels sont les neuroleptiques. Il suffit d’interrompre la prise de ces traitements pendant moins d’un mois pour observer une dispari-tion de possibles signes cliniques et une normalisation biologique. Cette interruption thérapeutique, très simple pour les neuroleptiques anti-émétiques, est souvent impossible chez les patients psycho-tiques. Par contre, on pourra conseiller d’évoluer vers des neurolep-tiques de nouvelle génération moins hyperprolactinémiants [17], ce qui permettra de mieux interpréter un taux de prolactine élevé chez un patient traité. Les pathologies hypothalamiques et les compressions de la tige pituitaire, en interférant avec la sécrétion de dopamine sont à l’ori-gine d’hyperprolactinémies dont le taux peut être très modérément augmenté. Les pathologies en cause sont souvent graves : craniopha-ryngiomes, méningiomes, métastases, gliomes, pathologies inflam-matoires ou infectieuses, justifiant la nécessité d’aboutir à un diagnostic précis devant toute hyperprolactinémie quel que soit son taux, pourvu qu’il ait été contrôlé au moins une fois en dehors d’interférences médicamenteuses. On doit donc demander facile-ment une IRM de la région hypophysaire devant une hyperprolacti-némie validée [3], quel que soit son niveau.
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