Céphalées : un challenge cliniqueLes céphalées, douleurs de l’extrémité céphalique englobant la face, sont un motif de consultation très fréquent. La classification internationale ICHD (International Classification of Headache Disorders) publiée en 1988, puis réactualisée en 2004, 2013 et 2018 (IHCD-3) distingue deux types principaux de céphalées, primaires et secondaires, que tout oppose. Elles sont un défi pour le clinicien car il est parfois difficile de distinguer une céphalée primaire bénigne d’une céphalée secondaire aux conséquences potentiellement désastreuses (hémorragie méningée, tumeur, etc.).Les céphalées primaires, les plus fréquentes, sont causées par une dysfonction du système nerveux central avec activation spontanée des voies douloureuses, en l’absence d’autre lésion ou d’autre affection causale. Elles évoluent le plus souvent par crises aiguës et répétées aux caractéristiques précises (migraine, algie vasculaire de la face, céphalée de tension épisodique) et moins souvent sur le mode continu et quotidien (céphalée de tension chronique, migraine chronique). Les névralgies essentielles de la face, caractérisées par des décharges électriques limitées au territoire d’un nerf sensitif, sont rattachées aux céphalées primaires, et s’opposent aux névralgies secondaires. Bien que bénignes, le retentissement des céphalées primaires et des névralgies faciales essentielles sur la qualité de vie peut être majeur. Le diagnostic en est clinique, basé sur un interrogatoire minutieux. Les examens complémentaires sont par définition normaux lorsqu’ils sont pratiqués, et ne servent donc qu’à écarter une cause secondaire. De multiples traitements de crise et de fond sont maintenant disponibles. Ils ne reposent pas sur les antalgiques, mais doivent être le plus spécifiques possible ; la précision du diagnostic conditionne donc l’efficacité du traitement !
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