Non-recours aux dispositifs : Les apports d’une recherche participative avec de jeunes habitant·e·s du quartier du Mirail à Toulouse , livre ebook

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2022

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Ce livre présente une recherche-action participative menée en 2019 avec des jeunes en difficulté d'insertion sur les trajectoires professionnelles d'habitant.e.s d’un quartier populaire de Toulouse, portée par des sociologues (Scool), des designers (Imaginations fertiles) et des makers (Makers & Co) unissant leurs compétences dans la méthode MIAOU (méthode itérative d'analyse orientée usages). Le livre présente la démarche de recherche, les premiers résultats, les problèmes identifiés, et les solutions qu’ils et elles auraient aimé voir mises en œuvre, ainsi qu’un outil de partage de ces résultats à travers un jeu. Le produit des ventes de l’ouvrage est destiné à permettre la poursuite de cette recherche.

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Date de parution

04 novembre 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782414588398

Langue

Français

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-58839-8

© Edilivre, 2022
Introduction
Contexte
Le projet MIAOU Emploi est parti de la rencontre d’un constat, d’un besoin et d’une méthode développée par une équipe pluridisciplinaire.
Le constat est le suivant :
– de nombreux jeunes hommes et femmes ne sont ni en emploi, ni en formation, et ne s’engagent pas forcément dans des dispositifs censés les aider dans ce domaine ;
– le quartier prioritaire du Grand Mirail à Toulouse est particulièrement concerné par cette question ;
– Acteurs et actrices de terrain, parents, proches, et pouvoirs publics s’inquiètent de cette situation.
Ce constat est confirmé par différents travaux de terrain qui seront présentés dans la partie suivante.
Les travaux sur les non recours, sous la conduite de Philippe Warin 1 montrent qu’il y a trois cas de non recours : les usagers ne savent pas ce dont ils pourraient bénéficier, ils ne peuvent pas (refus de l’institution), ou ils ne veulent pas.
Se basant sur leurs expériences sur les questions d’emploi et notamment des jeunes (projets et recherches universitaires 2 ), les membres de l’équipe développant la méthode MIAOU (Méthode itérative d’analyse orientée usages) ont proposé de développer une recherche action participative sur ce sujet et ont été soutenus par différents partenaires, pour construire un projet permettant de :
• comprendre plus finement les raisons de la difficulté à mobiliser ces jeunes sur des dispositifs qui leur sont destinés.
• analyser les leviers pour faciliter la mobilisation des jeunes sur les dispositifs vers l’emploi.
• associer les jeunes à cette réflexion et à l’élaboration de pistes de solutions à mettre en œuvre pour surmonter ces difficultés.
La méthode MIAOU est développée depuis 2015 par deux SCIC (sociétés coopératives d’intérêt collectif) Scool, coopérative de recherche en sciences humaines et sociales, les Imaginations Fertiles, et une jeune entreprise issue du monde des Fablabs, Makers & co.
L’équipe MIAOU a proposé une architecture de recherche-action originale permettant d’associer des personnes expérimentant la situation de non recours à la reconstitution de trajectoires d’adultes ayant grandi dans le même quartier. L’objectif était à la fois de comprendre la mobilisation des ressources par ceux-ci, qu’il s’agisse de dispositifs officiels ou non, mais aussi de créer les conditions de travail nécessaires pour analyser ces situations avec des jeunes concerné·es aujourd’hui par les non recours aux dispositifs.
L’équipe
Nous avons travaillé en équipe tout au long de l’enquête, celle-ci étant plus ou moins fluctuante selon les co-enquêteurs et co-enquêtrices recruté·es et présent·es. L’équipe était composée de :
– Scool : Nathalie Chauvac, Fanny Hugues, sociologues
– Les co-enquêteurs et co-enquêtrices : Aïssata Sy, Khaled Kainane, Maoulida Mchindra, Marion Fredet, Mégane M’Rabet, Priscillia Steward, Roufianti Madi, Sabrina Oudai, Nourchaima Hidri, Abdelatif Lekhiar, Yann Bounda.
– Les Imaginations Fertiles : Philippe Rigal, Julie Jodet-Chaouni
– Makers&Co : Adrien Gautier, Pierre Gautier
– Les étudiant·es du Master MISS : Sacha Bereski, France Berry, Thambati Boina, Solée Bono, Ariane Boudot, Emma Clochard, Elsa Courteix, Sara de Carvalho, Jeanne de la Simone, Jean-Marie Dioh, Yuna Hélène Gonzalez, Laurent Jourdain, Kévin Letort, Anaïs Lopez, Jessica Madi-Renaux, Andréa Mustiga, Lucie Olard, Gaspard Patoureau, Annabelle Quillet, Léna Sémanaz, Bastien Tournié, Gwladys Vallart, Lauric Walle.
– les partenaires financeurs ont été associés aux différentes phases du projet depuis la conception jusqu’aux restitutions : Dirrecte, Ville de Toulouse, Toulouse Métropole, Région Occitanie, Fondation AGRR, et les bailleurs sociaux du Mirail (Patrimoine SA, Toulouse Métropole Habitat, Les Chalets). Nous remercions particulièrement Edouard Guerreiro, Elodie Bonnet, Raphaël Cerniaut de leur présence et de leurs conseils pendant toute la durée du projet et Eric Combes, Françoise Petitpez qui ont relu bénévolement toutes les synthèses de trajectoires, et particulièrement Sylvie Combes pour sa relecture, ses remarques de professionnelle, son soutien encourageant et critique, qui nous manquera désormais.
« Les jeunes » : éléments de définition
Dans cet ouvrage, il sera question d’aborder la question « des jeunes ». Afin de ne pas essentialiser une catégorie plurielle, il nous importait au préalable de préciser qu’il s’agit de s’intéresser à une « jeunesse », un groupe social particulier dans ce qu’il serait plus pertinent de nommer « les jeunesses ». Comme Bourdieu le rappelait, il est illusoire de rassembler sous un même terme des expériences aussi diverses que celle de la « jeunesse dorée » et celle de la jeunesse populaire 3 .
D’autre part, les divisions entre les âges étant arbitraires (une personne devient-elle « adulte » du jour au lendemain quand elle passe 26 ans ?), afin de recruter des co-enquêteurs et co-enquêtrices, nous avons couplé leur âge (18 – 26 environ) à des conditions socio-économiques partagées : pas d’accès à un emploi stable, pas d’autonomie financière, sortie prématurée du système scolaire (avant le bac pour la plupart) 4 .
Nous nous sommes ainsi intéressé·es à des jeunes ayant expérimenté une situation de NEET, Not in Employement, Education or Training , c’est-à-dire qui à un moment, ne travaillaient pas et n’étaient pas en stage ni en formation. Ce vocable, comme on le verra par la suite, recouvre une diversité de situations et de passages de l’une à l’autre.
Quelques chiffres
Nous avons donc travaillé ensemble pendant 10 mois. Le travail réalisé s’est concrétisé par :
– 54 entretiens d’une durée moyenne de une heure et demie, enregistrés, retranscrits, dont 21 réalisés avec les co-enquêteurs et co-enquêtrices, 21 réalisés par les étudiant·es du master MISS
– 54 synthèses retournées aux enquêté·es pour prise en compte de leurs remarques, compléments d’information
– 42 synthèses enregistrées en format audio pour faciliter le travail avec les assistant·es et le partage des résultats
– 15 séances de travail avec les assistant·es sur les entretiens avec Nathalie Chauvac ou Fanny Hugues
– 14 ateliers avec l’équipe d’assistant·es enquêteurs et enquêtrices, d’une durée allant de deux heures à 5 heures dont 7 ateliers préparatoires, de co-construction du recrutement et de l’enquête, 7 ateliers de partage et d’analyse des résultats de l’enquête, dont un avec des professionnel·le·s
– des restitutions, et rencontres autour des résultats
11 personnes (4 hommes, 7 femmes) ont été rémunérées dans ce cadre, par l’intermédiaire de Toulouse Oxygène Intérim (389 heures au total). 3 devaient l’être et avaient accepté mais n’ont pas donné suite, ne transmettant pas les documents nécessaires.
7 personnes ont 25 ans, 4 ont entre 18 et 24 ans.
Toutes ont été en situation de NEET de manière prolongée, et/ou y étaient au moment de l’engagement dans le projet. 3 ont un bac, dont une un bac général, un a terminé un BEP menuisier, une autre un CAP cuisine. Les autres ont abandonné la scolarité au collège, ou au plus tard dans un cas en seconde. 6 sont né·es en France, les autres au Suriname, Sri Lanka, Algérie, Comores, Gabon. Aucun n’a d’enfant. 5 n’ont pas la nationalité française (Maroc, Algérie, Sénégal).
Un noyau dur d’assistant·es a été présent sur toute la durée du projet avec en moyenne 90 heures de travail rémunéré entre le mois de septembre 2018 et le mois de mai 2020. Les autres personnes recrutées ont été rémunérées en moyenne 12 heures. Toutes ont participé au moins à deux séances de travail.
Certain·es ont trouvé un emploi au cours de cette période ou se sont inscrit·es dans des formations qualifiantes. Certain·es ont vécu des épisodes compliqués pendant le projet : expulsion, violences subies, gardes à vue, procédures judiciaires, problèmes de logement, conflits familiaux ou conjugaux, de santé.
Résultats en cours d’élaboration : colloques et projet de livre
Les résultats présentés dans cet ouvrage sont issus de premières analyses. Nous sommes en train d’en mener des plus abouties dans le cadre de divers colloques auxquels nous participons. Cet ouvrage sera offert à tou·te·s les enquêté·es, objectif qui a été un des moteurs de l’engagement des différentes personnes associées notamment pour accepter de consacrer du temps aux enquêtrices·teurs.
Le matériau recueilli est composé de notes, enregistrements d’entretiens, synthèses, mais aussi de dessins faits par Julie Jodet Chaouni, designer aux Imaginations Fertiles, qui a transmis sa passion du dessin à Sabrina Oudaï, Aïssata Sy et Mégane M’Rabet, assistantes enquêtrices à Scool. Ils ne sont pas libres de droits.
Plan de l’ouvrage
Dans un premier temps, nous présenterons la synthèse de littérature non exhaustive qui nous a permis d’appréhender en amont de l’enquête les enjeux et difficultés des mobilisations des publics jeunes des quartiers de la politique de la ville concernant les dispositifs vers l’emploi.
Ensuite, il nous a semblé important de rappeler le contexte socio-économique du quartier du Mirail par un rapide portrait statistique et la méthode utilisée et construite pour l’enquête d’abord pour recruter des co-enquêteurs et co-enquêtrices, puis pour mener des entretiens et à analyser les thèmes abordés ainsi que les représentations des dispositifs de retour à l’emploi, enfin pour identifier les problèmes et imaginer des pistes de solutions.
Une partie importante de l’ouvrage sera ensuite consacrée à la présentation des thèmes identifiés comme essentiels à la compréhension du problème posé par l’équipe : la

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