Il était une fois l'espoir , livre ebook

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2010

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Dès qu’elle a su qu’elle était enceinte, Sylvie s’est battue pour garder son bébé. Quitte à épouser dans la précipitation le père de celui-ci et à subir, désenchantée, humiliée, ses accès de violence et ses brimades. Qu’importe, tant que son fils, Vincent, allait bien... La violence de son époux ne s’exercera pourtant pas sur elle seule, et malheureusement, Vincent en fera aussi la cruelle épreuve. Un traumatisme qui le conduira sur des sentiers de plus en plus dangereux et néfastes, vers cette autodestruction que Sylvie, dévouée mais impuissante, ne pourra jamais véritablement empêcher.

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Date de parution

01 janvier 2010

Nombre de lectures

0

EAN13

9782748374391

Langue

Français

Il était une fois l'espoir
Sylvie Dognon
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Il était une fois l'espoir
 
 
 
 
 
 
 
À mon fils et à ma fille.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des
situations existantes ne saurait être que fortuite.

 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
C’était une journée banale comme toutes les autres. Je revenais de la patinoire avec mon amie Nathalie. Ma mère m’attendait à la sortie du car ; je la vis toute pâle et je trouvai cela anormal, mais, étant assez fofolle, je ne m’en inquiétai pas.
Elle me fit signe de monter en voiture et démarra. Puis, calmement, elle me dit : « Ma fille, tu es enceinte ! Que va penser ton père et comment le lui annoncer ? » En un instant, je passai de l’enfant à la future mère. J’étais sous le choc, ne pouvant sortir aucun mot de ma bouche. Je n’arrivais pas à réaliser. La seule chose qui m’inquiétait, c’était d’annoncer à ce père qui me faisait peur la réalité de cette nouvelle.
Comment allait-il réagir ? Moi, ce que je savais à cet instant, c’est que ce petit être qui était en moi, je le désirais du plus profond de mon cœur, que c’était l’enfant de l’amour et que rien ne pourrait me faire changer d’avis.
Mon cœur battait de plus en plus fort ; tout en me rapprochant de la maison, je devenais livide, blanche, en sachant qu’il fallait me préparer à avoir ma première discussion d’adulte avec ce père que j’aimais très fort, mais qui m’impressionnait et avec qui j’avais beaucoup de conflits.
Ma mère me demanda de monter dans ma chambre afin de parler à mon père. J’entendis hurler le paternel ; je savais à cet instant qu’il était déçu de moi et j’étais peu fière de ce qui m’arrivait. J’avais honte, même si je ne pouvais comprendre comment cela était arrivé, vu les précautions que l’on avait prises avec le futur père. Je tournais autour de mon lit, faisant les cent pas, portant mes doigts à ma bouche et m’arrachant les ongles jusqu’à ce que ma mère me dise de venir. Je n’osais pas sortir de ma chambre, par peur, par honte de voir mon père déçu de sa petite dernière, mais il fallait bien assumer cette responsabilité qui m’incombait. Alors, je sortis et allai droit devant moi, prête à tout, rejoignant mon père, qui attendait de voir ma réaction. En un éclair, froidement, je lui dis : « Tu peux hurler, gueuler, me frapper, cela ne me fera pas changer d’avis : je garde l’enfant. » À cet instant, je crus qu’il allait réagir, bondir, mais rien, pas une réaction, il était resté calme. Soudain, il leva les yeux et me dit d’une voix calme : « Je me plie à ta décision. Je vois que tu désires cet enfant, alors d’accord, mais j’aurais tant aimé que tu te maries avant d’être enceinte ! » Cela ne me toucha pas, car je savais que mon papa était de l’ancienne époque, du temps où « cela ne se faisait pas ». Je savais aussi de mon père qu’il m’aimait, car il respectait mon choix. Et puis plus rien, plus un mot ; il resta paisible devant sa télévision comme s’il ne s’était rien passé. Moi, j’étais encore sous le choc de cette nouvelle. J’étais emportée dans un tourbillon de responsabilités : comment assumer, alors que je n’étais encore qu’une adolescente le matin même, partant pour faire du patin à glace avec ma meilleure amie, insouciante, turbulente, garçon manqué, mais folle amoureuse de ce garçon qui était le père de mon enfant ? Il était parti faire son armée à Toulouse comme parachutiste et, le week-end , il venait me rejoindre chez moi. Mes parents l’avaient recueilli, lui avaient donné un toit, un endroit où il pouvait poser ses valises, car il souffrait énormément de la séparation de ses parents. Son père était un roc, dur comme du marbre, et le traitait comme un chien, faisant de lui ce qu’il voulait en prétextant que c’était pour son bien, qu’il deviendrait un adulte et que les sentiments n’étaient pas dans son registre. Mais ce garçon désœuvré avait un cœur. Vu la situation, je pris la décision de lui faire parvenir un télégramme lui annonçant la nouvelle. Le texte était bref : « Urgence, enceinte, appelle mon amour, bisou, je t’aime. » Je fus succincte et j’attendis qu’il me téléphone dès qu’il le pourrait, étant en service militaire.
Le soir, le téléphone sonna et, au fond de moi, je savais que c’était lui ; je courus, arrachant le combiné des mains de ma mère et lui dis :
« Tu as eu mon télégramme ?
— Oui, je l’ai eu, mais que va-t-on faire ? Ne t’inquiète pas ! De toute façon, nous avions décidé que, après mon armée, on se mettrait en ménage. Eh bien, cela va aller plus vite que je pensais, car tu portes mon futur enfant et je veux qu’il porte mon nom. On va se marier. »
Je restai sans voix : l’amour de ma vie me demandait en clair de devenir sa femme ! Ce fut le plus beau jour de ma vie.
Ma famille organisa le mariage, les préparatifs. Ce qui était le plus dur, c’était de savoir que ses proches refusaient d’assister à la cérémonie, pensant qu’il y avait manigance du côté de ma propre famille, alors que nous avions au contraire accueilli leur fils, qui ne connaissait chez eux que violences et injures, qui était rabaissé au plus profond de sa chair et que son propre père avait abandonné au profit de sa maîtresse.
Le jour tant attendu arriva. C’était au mois de mai, il faisait beau, lui devait partir en moto, c’était son désir, et moi en voiture. Nous étions attendus à la mairie pour 16 heures. Quand nous y fûmes, l’officier d’état civil commença son discours et tout le tralala, un discours comme quoi les époux se devaient respect et beaucoup de belles choses ; j’appris rapidement après le mariage que ces belles paroles s’étaient envolées bien vite de l’esprit de mon mari, qui ne respectait pas ce fameux pacte que nous avions prononcé devant monsieur le maire. Le jour qui devait être le plus beau jour de ma vie se termina par une bagarre : mon époux se battit avec l’un de mes frères et là, je ne pus m’empêcher de pleurer. Ce jour, je ne l’ai jamais oublié, car j’ai su ce jour-là que mon mari n’avait aucun respect et qu’il me faudrait vivre avec ça.
Après plusieurs mois de vie commune, les choses ont commencé à se détériorer : il lui arrivait de temps en temps de rentrer saoul à la maison. Je pensais qu’en allant voir son père, qui avait une forte influence sur lui, cela arrangerait la situation et que tout reviendrait à la normale ; mais ce fut une grosse erreur de ma part. J’avais mal évalué la situation. Un jour de grosse engueulade, pour la première fois, je pris un « coup de boule », comme on dit dans notre jargon. J’étais par terre, il était au-dessus de moi, les jambes écartées ; il criait de toutes ses forces. Mais ce qui me fit comprendre qu’il était dangereux, c’était la bave sur les lèvres et ses yeux exorbités. Je pleurai, je le suppliai de me lâcher, mais rien ne l’atteignait. Avec sa tête, il m’avait éclaté le nez ; je saignais, le sang coulait et venait dans ma bouche, et ce goût-là, je ne l’oublierai pas. Je lui demandais d’arrêter, mais non : il rabâchait toujours la même chose, prétextant qu’il avait raison et que je devais me plier à ses exigences, sinon il me mettrait dehors sans les enfants. Je me pliai à ses raisons, sachant qu’au fond de moi je n’avais pas tort : je ne pouvais envisager de partir sans les enfants, en les abandonnant à leur triste sort.
Plusieurs fois, le calvaire recommença : il me frappait où il pouvait, arguant que je savais bien pourquoi. Plus le temps passait, plus les blessures étaient importantes. Un jour, il me donna un grand coup de pied qui alla me faire percuter le poêle ; d’une main, je m’étais protégé le visage, mais de l’autre, j’avais cassé la vitre du poêle. Cela me valut d’aller chez le médecin, qui recousit l’entaille de ma main. Elle me demanda ce qui s’était passé, mais, par peur, je lui répondis que je m’étais entravée ; nous rentrâmes à la maison. Une fois encore, il ne ressentait aucun remords de m’avoir blessée, il ne se sentait pas coupable. Il me répondait toujours de la même façon : « Si tu ne l’avais pas cherché, cela ne serait jamais arrivé. »
Mon calvaire continua pendant plusieurs années, sans que je risque la moindre faute, jusqu’au jour où, après une grosse dispute, mon mari me frappa et alla me faire valdinguer sur une valise de mon fils. Je tombai sur le coccyx et une douleur effroyable m’envahit ; je savais que c’était grave. Je ne pouvais plus bouger ni m’asseoir et, quand une de mes belles-sœurs vint à la maison, elle m’obligea à aller voir un médecin. Elle était à quelques kilomètres de la maison et elle me reçut en urgence. Le diagnostic était clair : coccyx cassé. Elle me dit : « Je ne veux pas que vous en restiez là : vous allez porter plainte à la gendarmerie. » Mais à cette époque, je n’étais pas prête et le médecin l’avait compris. Elle me proposa de garder le certificat chez elle. J’acceptai et je rentrai chez moi, sachant qu’il faudrait que je donne des explications. Ce que je fis. Je dis à mon mari quelle blessure il m’avait provoquée et aussi que l’on m’avait fait une radio ; j’ajoutai que j’avais un certificat. À ces mots, il me rit au nez : il croyait que je ne pouvais pas faire une chose pareille. Il ne m’a jamais crue.
Peu de jours après, alors que nous étions à table, mon mari m’ordonna d’aller chercher son fromage blanc avec un tel mépris que, je ne peux encore me l’expliquer aujourd’hui,

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