Le livre de la sagesse du trône , livre ebook

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Ce livre est la substance même de la philosophie : petit de taille mais terriblement puissant. Il donne en peu de mots tout ce qu’il faut pour trouver le bonheur dans ce monde et dans l’autre. Son point de départ est dans le monde de la vie, son point de visée dans l’être. Molla Sadra, grande figure de la philosophie islamique iranienne, expose ici les principes fondamentaux de sa doctrine métaphysique (connaissance de Dieu, nature de l’âme, l’Au-delà, etc.).
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Publié par

Date de parution

01 octobre 2016

Nombre de lectures

61

EAN13

9791022501880

Langue

Français

Les Éditions Albouraq
– Héritage Spirituel –
Dar Albouraq©
– Face à l’Université d’al-Azhar-Beyrouth –
B.P. : 13/5384
Beyrouth-Liban
Tél / fax : 00 96 11 788 059
Site Web : www.albouraq.com
E-mail : albouraq@albouraq.com
Distribué par :
Comptoir de vente :
Librairie de l’Orient
18, rue des Fossés Saint Bernard
75005 Paris
Tél. : 01 40 51 85 33
Fax : 01 40 46 06 46
– Face à l’Institut du Monde Arabe –
Site Web : www.orient-lib.com
E-mail : orient-lib@orient-lib.com
Albouraq Diffusion Distribution
Zone Industrielle
25, rue François de Tessan
77330 Ozoir-la-Ferrière
Tél. : 01 60 34 37 50
Fax : 01 60 34 35 63
E-mail : distribution@albouraq.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1428-2007
ISBN 978-2-84161-338-0 - EAN 9782841613380
MOLLA SADRA
LE LIVRE DE LA SAGESSE DU TRONE
Traduit de l’arabe par :
Ahmed YOUSEF et Philippe MOULINET
Albouraq
« 15 mars 1833 - Nous vivons trop peu en dedans, nous n’y vivons presque pas. Qu’est devenu cet œil intérieur que Dieu nous a donné pour veiller sans cesse sur notre âme, pour être le témoin des jeux mystérieux de la pensée, du mouvement ineffable de la vie dans le tabernacle de l’humanité ? Il est fermé, il dort ; et nous ouvrons largement nos yeux terrestres, et nous ne comprenons rien à la nature, ne nous servant pas du sens qui nous la révélerait, réfléchie dans le miroir divin de l’âme. Il n’y a pas de contact entre la nature et nous : nous n’avons l’intelligence que des formes extérieures, et point du sens, du langage intime, de la beauté en tant qu’éternelle et participant à Dieu, toutes choses qui seraient limpidement retracées et, mirées dans l’âme, douée d’une merveilleuse faculté spéculaire. Oh ! ce contact de la nature et de l’âme engendrerait une ineffable volupté, un amour prodigieux du ciel et de Dieu. »
Maurice de Guérin
Journal Intime ou le Cahier Vert
Société les Belles Lettres, Paris 1947, p 151
P RÉSENTATION DE L ’ OUVRAGE
Ce livre est le Tom Pouce de la philosophie : petit de taille mais terriblement puissant. Il donne en peu de mots tout ce qu’il faut pour trouver le bonheur dans ce monde et dans l’autre. Son point de départ est dans le monde de la vie, son point de visée dans l’être. Chacun tend naturellement vers sa fin propre. Le bonheur et le malheur viennent de ce que nous réussissons plus ou moins à réaliser ce que nous portons en nous d’accomplir. Notre fin ne saurait résider dans la caverne cosmique qui nous enterrera tous, mais dans la compagnie de Dieu. La « carrière humaine » ne se déroule pas seulement sur la ligne horizontale du temps, elle est orientée verticalement, elle cherche la Présence. Ce mouvement ascensionnel est la loi de l’être ; elle s’applique à lui qu’il le sache ou non, tout comme la loi de gravitation s’applique, en sens inverse, au choses du corps. Cette loi s’articule autour de quelques principes fondamentaux qu’il faut avoir présents à l’esprit pour aller droit au cœur de ce texte.
1°) Principe vertical de présence ou sens de la hiérarchie : Les choses sont connues par leurs contraires : le chaud est senti par le froid, la vie par la mort etc. Le meilleur moyen de s’ouvrir à la Présence est de l’aborder par l’absence. Posée ainsi la question de Sadra peut se formuler en ces termes : que peut un corps ? Réponse : rien. Mais attention, il n’y a chez Sadra aucun mépris du corps. Le corps ne peut rien par lui-même mais il a une valeur instrumentale. La qualité de l’instrument rétroagit sur son utilisateur. La qualité du stylo que j’utilise influe sans doute sur ma manière de dire les choses, sur la qualité de l’expression. Sadra prend les choses par un autre bout. Il nous dit que c’est l’âme, qui, par sa constitution interne, choisit son corps. Cela nous rappelle le principe scolastique selon lequel l’âme est la forme du corps. L’âme selon sa nature, ses intentions, ses inclinaisons « prend » corps ; elle choisit un corps qui convient aux fins qu’elle se propose d’atteindre. Si bien que nous ne voyons jamais le corps tout court, nous voyons ce que le corps dégage, les intentions qu’il incarne, l’aura de la présence. Hegel a vu chez Napoléon, l’« esprit du monde à cheval ». Quand nous voyons le général de Gaulle marcher dans Paris au jour de la Libération nous voyons son âme, nous percevons une présence axiale.
Mais revenons à notre philosophie. Sadra part du principe que le corps ne peut produire de la présence. Je ne peux pas dire que cette chaise est présente « devant » ou « à » cette table. Tout ce qui appartient au monde des corps est marqué du sceau de l’absence. Le mari et la femme dorment dans le même lit. Peut-on dire qu’ils sont présents l’un à l’autre ? Non, ils s’ignorent mutuellement. Les corps sont allongés l’un à côté de l’autre. Ils sont contigus, juxtaposés. Mais ils ne se connaissent pas eux-mêmes et ne voient pas l’autre. L’épée qui s’interpose entre Tristan et Iseult est inutile : dans le profond sommeil le corps vit mais ne sait pas, ne sent pas, ne voit pas. Le monde et le désir lui sont indifférents. Quand l’âme se retire dans le profond sommeil, le corps gît là, inerte, sans connaissance. Au réveil nous « revenons à nous ». L’âme revient et le corps peut sentir, agir, penser, communiquer. Il sert de véhicule à l’âme. Il y a donc une première loi de proportionnalité inverse selon laquelle la présence augmente à mesure qu’on s’éloigne du monde des corps. Le sentiment de Présence s’intensifie avec la libération des conditions de l’existence corporelle. L’axe de la présence comprend ainsi une série de degrés, hiérarchiquement orientés suivant la dimension verticale : cet axe part du monde des corps, traverse le monde intermédiaire de la pensée et de l’imagination, et aboutit dans la Présence d’Esprit. Mais il faut bien se garder de se représenter ce mouvement ascensionnel comme une suite de dépouillements au cours desquels la personne quitterait un vêtement à chaque étage, pour finalement se retrouver nue dans une pièce vide. Erreur qui faisait dire à Hegel que l’Être et le Rien, c’est pareil. Quand on parle de l’Infini on a tendance à se le représenter sur le mode spatial de l’extension, comme une espace vide, une Dimension perdue dans son immensité, capable d’embrasser, d’englober toutes choses, sans posséder de vie propre. Mais ce n’est pas ainsi. Il faut l’approcher sous le mode temporel de la Présence, de l’Intensité. Dieu n’est pas aux âmes, comme l’a dit Malebranche, ce que l’espace est aux corps. Il n’est pas extension quantitative mais intensité qualitative, pas substance mais acte de présence. L’Infini est une présence. Nous sommes plus sensibles à la qualité de la présence d’un être qu’à son importance ou sa « surface » sociale » comme on dit. Nous ne cherchons pas la puissance mais l’harmonie. Nous nous sentons mieux en présence d’un saint homme qu’avec un chef d’état puissant. La présence est l’antinomique de la puissance matérielle. Ce qui veut dire que l’homme qui rejoint son cœur, sa présence intime, se libère en même temps de tout ce qui appartient au monde de la mort, de l’absence, de la finitude. L’homme n’est pas un être « pour la mort » comme le soutient Heidegger. C’est un être « pour la vie » éternelle. Il n’est pas voué à la finitude, son destin est l’infini.
2°) Principe horizontal de correspondance ou sens de la solidarité : Correspondance est un joli mot, souvent utilisé en poésie. Il faut le prendre au mot et voir ce qu’il veut dire. Cor-respondre c’est répondre au cœur, parler cœur à cœur. Sadra nous dit que connaître c’est voir les correspondances des choses. La connaissance est résonance. Les choses éveillent en nous les formes qui leurs correspondent, leurs apportent notre réponse. Et cette réponse est d’autant plus vivante, vibrante, que nous nous situons à un étage élevé de l’être. Nous en faisons l’expérience tous les jours, sans même nous en rendre compte. Si quelqu’un casse devant nous une pierre, l’émotion est faible. Si nous le voyons

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