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pages
Français
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2015
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Publié par
Date de parution
28 octobre 2015
Nombre de lectures
165
EAN13
9791022501262
Langue
Français
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Date de parution
28 octobre 2015
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165
EAN13
9791022501262
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Français
Les Éditions Albouraq
– Revivification des sciences de la religion –
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Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous les pays à l’Éditeur.
1435-2014
ISBN 978-2-84161-965-8 // EAN 9782841619658
Abû Hâmid Al-Ghazâlî
LE LIVRE DES BONS RAPPORTS SOCIAUX
Kitâb âdâb al-ulfa wa-l-ukhuwwa wa-l-suhba wa-l-mu‘âshara ma‘a asnâf al-khalq
Traduit de l'arabe, commenté et annoté par Idris De Vos
Le Livre des convenances relatives aux rapports amicaux, aux liens fraternels, au compagnonnage et à la vie sociale est le cinquième livre du tome II de la somme magistrale de l’imâm al-Ghazâlî, Ihyâ ‘ulûm ad-Dîn . Ce livre fait suite à celui du Licite et de l’illicite et aborde la question des rapports humains dans toutes leurs formes. L’auteur établit dans ce cadre une hiérarchie des liens sociaux, montrant que la fraternité spirituelle prévaut sur la fraternité humaine. Il s’attarde sur la question de l’amour en Dieu et de la réprobation en Dieu. Puis il définit les droits et devoirs fraternels.
Il traite ensuite des relations à la famille, aux voisins et à toutes les créatures.
L IVRE DES CONVENANCES RELATIVES AUX RAPPORTS AMICAUX , AUX LIENS FRATERNELS , AU COMPAGNONNAGE ET À LA VIE SOCIALE 1
Au nom de Dieu, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux.
À Dieu échoit la légitime louange, Lui qui gratifie l’élite de Ses serviteurs de Sa très munificente et très bienveillante dilection ;
Lui qui unit leur cœur de sorte qu’ils fraternisent par Sa grâce ; Lui qui libère leur poitrine de toute rancœur pour faire d’eux des amis et des amants en ce monde et les prédisposer à une intime et solide amitié dans l’Au-delà.
Puisse la grâce être accordée à Muhammad, l’Élu entre tous, ainsi qu’à sa famille et à ses compagnons, eux qui le suivirent et se conformèrent à son exemple, tant en paroles qu’en actions, en équité et en bienfaisance.
L’amour en Dieu 2 et la fraternité basée sur le culte du Très-Haut, sont une des plus estimables formes de dévotion et une des plus subtiles formes d’adoration bénéfique s’intégrant dans les bons usages communs.
Néanmoins, pour que les rapports humains s’assimilent à cet amour partagé, inclus en l’amour de Dieu, il faut qu’ils respectent un certain nombre de conditions ; et pour que la fraternité soit sincère et dénuée de souillures et de travers démoniaques, il faut qu’elle assume un certain nombre de devoirs. Si le serviteur respecte ces conditions et ces devoirs, il se verra sensiblement rapproché de Dieu et sera élevé à des rangs éminents.
Le propos de cet ouvrage se résumera aux trois chapitres suivants :
• les vertus, les degrés et les mérites des rapports amicaux et des liens fraternels entretenus pour l’amour de Dieu ;
• la bonne compagnie, sa définition, ses exigences et ses convenances ;
• les devoirs envers les musulmans, la famille, les voisins et les esclaves, ainsi que la manière de traiter ceux que ces devoirs éprouvent.
I. L ES RAPPORTS AMICAUX ET LA FRATERNITÉ
Les vertus des rapports amicaux et de la fraternité
L’affection découle du caractère vertueux des hommes ; à l’inverse, la désaffection découle du caractère vicié des hommes. La vertu appelle l’amour partagé, la concorde, l’harmonie ; le vice appelle l’exécration mutuelle, la rancœur réciproque et la division. De louables actions ont ainsi de louables conséquences.
Il n’échappe à personne qu’une bonne complexion participe méritoirement de la religion. Le Très-Haut loue précisément Son Prophète – grâce et paix lui soient consenties – en considération de sa vertu. Il déclare : « Tu es d’une complexion sublime. » 3
Et le Messager de Dieu – grâce et paix lui soient consenties – a dit lui-même à ce sujet : « Les dispositions valant au plus grand nombre de gens d’entrer au Paradis sont la piété et la bonne complexion. »
Usâma Ibn Sharîk fait à ce sujet le récit suivant : « Nous nous adressâmes un jour [à l’Élu] : « Ô Envoyé de Dieu, quel est le plus grand bien pouvant être consenti à l’homme ? » – « La bonne complexion. », répondit-il.
Le prophète – grâce et paix lui soient consenties – précisa également : « J’ai été envoyé pour parfaire les nobles vertus. » ; « Rien ne fait plus pencher la balance en faveur de l’individu qu’une bonne complexion. » ; « Quand Dieu donne à quelqu’un une belle complexion et une belle constitution, Il ne saurait ensuite lui faire goûter le feu. » Il déclara un jour à Abû Hurayra : « Ô Abû Hurayra, je t’enjoins d’adopter un caractère vertueux. » Celui-ci – Dieu soit satisfait de lui – lui demanda : « En quoi consiste un caractère vertueux ? » Le Prophète répondit : « À renouer les liens avec qui ne t’aime plus, à pardonner à qui te fait du tort et à donner à qui te prive. »
Il est donc évident que la vertu engendre l’affection et écarte d’autant l’aversion. De louables actions ont de louables conséquences. Comment en irait-il autrement alors que les textes de référence célèbrent les rapports amicaux, dans la mesure où ceux-ci se fondent sur la piété, la religion et l’amour de Dieu. Les versets coraniques et la tradition prophétique illustrant ce fait sont suffisamment explicites. Se prévalant de l’immense faveur qu’Il accorde à Ses serviteurs à travers l’affection, le Très-Haut déclare ainsi : « Quand bien même y aurais-tu employé toutes les richesses de ce monde, tu n’aurais pu unir leurs cœurs. Dieu, quant à Lui, a uni leurs cœurs. » 4 Il dit également : « Et par Sa grâce, vous êtes devenus frères. » 5 C’est-à-dire, grâce à l’affection qui vous lie les uns les autres.
À l’inverse, Dieu condamne la discorde. En expression de cette réprobation, Il déclare : « Attachez-vous tous à la corde de Dieu et ne vous divisez pas […] peut-être trouverez-vous la voie. » 6
Le Prophète annonça un jour à ce sujet : « Ceux qui parmi vous siègerons le plus près de moi sont les plus affables : ceux qui se lient aisément d’amitié et savent se faire apprécier. » Il déclara aussi, dans le même esprit : « Le croyant est enclin à offrir son amitié et à recevoir celle des autres. Un homme qui n’est pas disposé à nouer des liens amicaux et à recevoir l’amitié des autres est dénué de tout bien. »
Au sujet de la fraternité religieuse, il nous enseigna par ailleurs : « Quand Dieu veut du bien à quelqu’un, Il le gratifie d’un ami vertueux qui se charge de le rappeler à l’ordre lorsqu’il oublie et se propose de l’aider lorsqu’il se rappelle. » Il déclara également : « La rencontre de deux frères [en religion] est à l’image des deux mains qui se lavent l’une l’autre. Lorsque deux croyants se rencontrent, Dieu fait en sorte que chacun tire profit de son frère. »
Encourageant à la fraternité pour l’amour de Dieu, il déclara aussi : « À l’homme qui noue un lien fraternel pour l’amour de Dieu, le Très-Haut accorde un rang auquel il ne saurait accéder par aucune autre de ses œuvres. »
Abu Idrîs al-Khawlânî avait dit un jour à Ma‘âdh : « Je t’aime en Dieu ! » Et Ma‘âdh avait répondu : « Augure mille biens ! Car j’ai entendu l’Envoyé de Dieu dire : “ Au Jour du Jugement, de(s) (larges) sièges seront installés pour une cert