380
pages
Français
Ebooks
2007
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2007
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Publié par
Date de parution
01 juin 2007
Nombre de lectures
0
EAN13
9782748373264
Langue
Français
Ça ne devait être qu’un jeu. Un défi à relever. Mais cette fois-ci, les choses se corsent. Cette fois-ci, il s’agit de suivre un passant et le tuer. Ou presque. Le stress et l’excitation, sans les conséquences. C’est au tour de Philippe. Le Parisien descend à Montpellier, l’histoire de quelques jours, tout au plus. Le scénario fonctionne... jusqu’à l’impensable. Soupçonné d’être l’auteur d’un carnage, de mauvaises rencontres en mauvaises rencontres, il file droit en enfer. Il ne faut pas forcer le destin. Sinon, il ne vous lâche plus...
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Date de parution
01 juin 2007
Nombre de lectures
0
EAN13
9782748373264
Langue
Français
Le Treizième passant
Jean-Michel Rodriguez
Publibook
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Du même auteur
Perrito, 2005
Jean-Michel Rodriguez
Le Treizième passant
Publibook
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IDDN.FR.010.0109933.000.R.P.2008.030.40000
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2008
Le Treizième passant
Ca ne sert plus à rien de regretter quoi que ce soit. Après tout j’ai bien accepté de le faire, personne ne m’a forcé. J’ai accepté ? Oui, si on veut. En fait, je n’avais quand même pas trop le choix. Je ne pouvais pas faire autrement qu’accepter. C’est plus juste de le dire comme ça. Mais maintenant que la décision est prise, il faut s’y tenir jusqu’au bout. Je vais m’y tenir jusqu’au bout, peu importent les conséquences. En tout cas, il faut que j’arrête de me torturer l’esprit. Je ne vais pas passer mon temps à me lamenter. J’y suis, j’y suis. Mais bon, il faut bien se rendre à l’évidence, depuis une heure que je tourne et vire dans cette maudite ville, je n’ai pas encore vu l’ombre du moindre banc ou de quelque chose s’en rapprochant suffisamment pour me permettre de respecter ce qui a été dit. Le scénario doit être suivi à la lettre, point par point, c’est la règle. Je veux bien, mais encore faut-il que je trouve l’endroit, l’endroit bien placé, celui qui va me permettre d’en finir rapidement. Dans un premier temps un banc, je dois trouver un banc, m’asseoir, attendre.
Putain, quelle chaleur ! Le Sud est chaud, mais cet été me semble pire que tous les autres. J’ai vraiment choisi le bon moment. J’avais qu’à fermer ma gueule. Allez, je trouve une épicerie, j’achète une bouteille d’eau, puis je cherche un banc, le banc, mon banc.
J’y crois pas ! Soit l’eau est fraîche, trop fraîche, glacée, imbuvable, soit cela fait une semaine qu’elle est dans le magasin en plein soleil et elle est trop chaude, du bouillon. Je n’aurais jamais dû payer. En plus lorsque les bouteilles d’eau restent trop à la lumière on peut attraper toutes sortes de maladies. Il ne manquerait plus que je sois malade.
Voilà le parc ! J’ai bien fait de me documenter un peu sur cette ville, sinon j’aurais été complètement perdu. Bon, je devrais facilement trouver où me poser. Je m’assois là, juste en face de la statue. Elle en impose la statue ! Ce doit être un de nos rois, un Louis quelconque, quatorze, peut-être quinze. Non, quinze était plus gros ! Non, c’est seize qui était gros ! M’en fous ! Il est fier sur son cheval ! Poser sur un cheval ! En plus, il n’a même pas d’étriers. Je voudrais bien le voir galoper dans cette tenue, sans étriers ! C’est fou cette chaleur ! Avec la réverbération je commence à avoir les yeux qui me brûlent. Heureusement que j’ai pensé aux lunettes de soleil ! Puis je vais bronzer un peu, ce sera toujours ça de gagné. J’aurai droit aux éternels : « Vous revenez de vacances ? ». Mais oui ma bonne dame, c’est ça, exactement, je reviens de vacances, drôles de vacances !
Je ne pense pas que ce soit une trop bonne idée de rester ici. Il y a trop de monde, trop d’agitation. Du coup, je ne vois personne passer, en fait il y a tellement de monde qui passe à la fois que je ne peux pas compter. En plus, il fait trop chaud ici. Tous les bancs à l’ombre sont pris, tu m’étonnes ! C’est bien de moi de m’asseoir en plein soleil. Je devrais peut-être mettre de l’écran total, sinon il va m’arriver comme l’an dernier en Espagne, je vais brûler et je vais peler du nez. En plus, j’ai la tête qui tourne maintenant. J’ai mal au ventre. Se pourrait-il que ce soit l’eau ? Déjà ? Il faut que je me lève, que je marche sinon je vais gerber. Je suis resté trop longtemps assis en plein soleil. J’ai du mal à me lever. Il faut que j’y arrive, je ne peux pas rester là. J’ai vraiment la tête qui tourne. Puis, les gens me regardent bizarrement, ils doivent me prendre pour un fou. Assis comme ça en plein soleil !
Ouf ! J’en suis sorti. Quel enfer ! Quelle fournaise ce parc !
Voilà, ce banc est bien. J’ai bien fait de sortir de ce parc. S’y rendre un dimanche n’était pas une bonne idée. Trop d’enfants, trop de bruit, tous à vouloir faire naviguer leur ridicule voilier sur le petit plan d’eau. Petit, minuscule oui ! Juste bon à tremper les pieds pour se rafraîchir. Tremper les pieds et attraper le tétanos ou autre chose ! Cette eau est d’une saleté repoussante, avec tellement de merdes qui flottent qu’on pourrait y faire naviguer un fer à repasser. Laisser ses enfants jouer là ! Les gens sont irresponsables. Là, j’ai déniché l’endroit idéal. Au frais, à l’ombre de l’église, ou peut-être même de la cathédrale, je ne sais pas. Très jolie en tout cas ! Le luthier est fermé, le pub irlandais aussi. La fontaine fait un bruit apaisant, je m’endormirais presque. C’est bizarre comme les villes se voient toutes dotées de fontaines et de jets d’eau divers. Qui paie l’eau ? Oh non ! j’ai oublié ma bouteille dans le parc. Tant pis !
Bon, cinq rues débouchent sur cette place. Si des gens arrivent de toutes parts, comment vais-je les comptabiliser ? Je n’ai qu’à donner une priorité aux rues. Je regarde toujours en partant de la première à gauche, en plus c’est la plus petite. Puis je tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, la rue du pub, celle qui longe à gauche de la cathédrale, celle qui longe à droite, je termine par celle qui a des escaliers. Oui, mais alors, il faut que je définisse combien de temps je regarde la rue, il ne faut pas que je reste cinq minutes à attendre pour une et juste quelques secondes pour l’autre. C’est vraiment se tracasser pour rien ! Ça fait au moins une heure que je suis assis, j’ai de plus en plus soif et je n’ai encore vu personne. Et j’ai toujours ce mal de tête qui persiste. À ce rythme-là, je risque d’attendre toute la journée et toute la nuit pour rien. Allez, je bouge, faut que je trouve autre chose. Il faut que le poste soit passant, juste passant, pas trop, ni trop peu. Disons un piéton toutes les demi-heures. Ce serait bien, ça me laisserait le temps de prendre des notes, l’affaire serait bouclée dans la journée. Un piéton ou tout autre humanoïde perché sur un moyen de locomotion. Non, on a dit un piéton, il faut que ce soit un piéton, sinon comment ferai-je pour le rattraper lorsque ce sera nécessaire. Je ne vais pas me mettre à poursuivre les mobylettes ou les voitures. Quoique ! Au point où on en est ! Tenons-nous à ce qui a été demandé, un piéton. Je ne vais pas rester là pour rien. Le mieux est que je change d’endroit maintenant. Ce qui me permettra de chercher quelque chose à manger. Surtout trouver, j’ai faim. Ensuite j’aurai l’après-midi pour trouver mon banc. Je m’y installe une ou deux heures, juste pour vérifier qu’il est bien situé, que je n’aurai aucun problème. Mais je ne compte pas, je reviens demain pour compter. C’est sûr qu’il aurait mieux valu en finir dès aujourd’hui, mais disons qu’aujourd’hui est un jour de repérage, évitons de trop penser et utilisons-le comme tel. Demain mon mal de tête aura disparu, ce sera plus facile.
Trouver le site idéal un dimanche après-midi n’est vraiment pas chose facile. Ce n’est pas possible, ils doivent tous être à la plage. À part dans le parc, il n’y a pas âme qui vive dans cette ville. Je vais m’installer ici, sur cette borne d’incendie. Bien sûr ce n’est pas un banc, mais qu’importe. Il n’y a pas moyen de dégoter un banc bien placé dans cette ville d’arriérés. Je m’assois là, si le poste convient j’y reviens dès demain matin. Pas de magasins en vue, c’est mieux. Ah si, un ! Une enseigne au bout de la rue, au loin à droite, des garages aussi, des murs gris, sales, taggués, des portes délabrées. C’est vraiment une rue de merde ! Une rue de merde, avec des passants de merde, pour faire un boulot de merde, c’est mieux. Est-ce que s’asseoir sur une borne équivaut à s’asseoir sur un banc ? Il ne faudrait pas tout gâcher par un mauvais choix, par un excès de précipitation. À moins que j’appelle ce soir pour demander. Et puis ? Je fais ce que je veux. L’essentiel n’est tout de même pas dans le choix du mobilier qui recevra mes fesses. Un banc, une borne à incendie, une pierre, peu importe. Tout est pareil. Seul compte le fait de ne pas bouger d’endroit.
Deux ! En quarante minutes, deux hommes, rien d’autre. Ce n’est pas trop mal ! Si demain on maintient ce rythme, tout sera terminé le soir même. Sauf que, rester une journée complète assis sur cette borne je risque de le sentir passer. Les gens vont se demander si je suis totalement sensé. J’ai intérêt à m’acheter de quoi boire et des sandwichs pour la journée.