Les Chemins de la poésie , livre ebook

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Si « Les Chemins de la poésie » constitue un recueil monumental, il donne aussi de l’auteur un portrait tout en tensions et en paradoxes. Carrefour de l’intime et de l’historique, de l’amoureux et du funèbre, de l’apaisé et du révolté, du nostalgique et de l’espérant, de l’Orient et de l’Occident, le poète Elie Mangoubi – et plus largement tous les autres – est ce lieu complexe où s’entrecroisent toutes ces lignes de force et qui fait jaillir de ce for intérieur tiraillé une écriture dont le caractère peut tour à tour se faire caressant ou indigné...

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Date de parution

01 juin 2010

Nombre de lectures

0

EAN13

9782748374636

Langue

Français

Les Chemins de la poésie
Elie Mangoubi
Publibook

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Publibook
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Chemins de la poésie
 
 
 
 
Préface
 
 
 
De la fenêtre ouverte qui donne sur le rivage, j’entends le bruit des vagues, le sac et le ressac agissent comme une musique de mots qui s’entrechoquent, puis se mettent en ordre, en exprimant ces sentiments profonds qui nous font rire, pleurer, ou chanter. Cette poésie n’est plus à la mode. Je pense aux poètes de la Pléiade, Ronsard, Du Bellay, à Clément Marot, Alfred de Musset, Baudelaire et tous les autres qui surent bien jongler avec la langue française, la plus belle langue au monde lorsqu’elle est bien écrite.
 
Je pense à mon ami Elie Mangoubi, auteur de ce recueil de poèmes qui nous fait voyager depuis sa terre natale jusqu’à Bruxelles, puis sa ville d’adoption, Chicago, où il embrassa une belle carrière de psychiatre et fonda sa famille avec Claire, sa femme.
 
Nous nous connaissons depuis moins d’un an, mais nous avons des racines, une culture commune, le tout relié par l’universalité de la langue française. Notre adolescence se déroula paisiblement puis vint le temps des épreuves et de l’exode : les Juifs du Nil furent expulsés brutalement avec pour tout bagage une valise de 20 kg et vingt livres égyptiennes en poche – leurs biens furent confisqués, innocentes victimes de l’intolérance et de la haine qui n’ont cessé de fleurir jusqu’à maintenant, nées d’ambitions qui nous dépassaient.
 
Nos maîtres nous avaient enseigné l’effort, la ténacité, et surtout la volonté de se dépasser soi-même et d’aller toujours de l’avant sans oublier pour autant ceux qui nous précédèrent et dont nous sommes les héritiers. Ses poèmes suivent cette tradition.
 
Élie, touché par la grâce, s’est mis à écrire des poésies toutes de sensibilité, qui retracent les souffrances connues des Juifs du Nil, ces blessures jamais cicatrisées dont on ne parlait pas par pudeur et parce que notre nature n’était pas à se plaindre. Sa poésie, écrite pour stigmatiser la haine, la barbarie, la bêtise humaine, et pour magnifier l’amour, la générosité, l’amitié, l’empathie et la compassion, est émouvante.
Je pense qu’Élie est un poète universel, qui sait nous émouvoir, prendre position d’amour et de générosité, avec courage, sans amertume ; il nous crie sa détresse devant ce spectacle de violence ininterrompue qui nous accable. Il nous rappelle que le judaïsme nous enseigne une conduite, une façon de vivre. Son message est un message d’espoir. Il est difficile aujourd’hui de sortir de la pensée unique… Élie y a réussi naturellement.
Son attachement au judaïsme, au peuple juif, à la nation américaine, au monde, se détecte à la lecture de ses odes, où il utilise la langue française avec laquelle il jongle avec élégance.
Je suis heureux aujourd’hui, car son premier recueil de poèmes est reconnu et édité.
 
C’est avec admiration affection, fierté et humilité que j’écris cette préface.
 
Jamy Tivoly
 
 
 
À Clairette
 
 
 
Avec tes cheveux d’ébène
Denses comme une forêt,
Avec ton sourire radieux
Chaud comme un soleil d’été,
Avec tes yeux hypnotiques
Comme une onde marine,
Avec tes lèvres sucrées
Bienfaisantes comme le miel,
Avec ton visage souriant
Comme un clair de lune,
Avec ta peau parfumée
Aux essences subtiles,
Avec ton cœur où l’amour
Règne en permanence,
Avec ton élégance, ta beauté,
Ton charme, ta bonté,
Tu m’as emporté dans une valse
D’amour qui perdure.
Des années de reconnaissance,
De tendresse, de bonheur,
D’harmonie, nos cœurs,
Ensemble pour la vie,
Ma Clairette.
 
 
 
Abi et Dési
 
 
 
Dési, c’est le chien de mon fils
Qui me suit à la cuisine, les yeux
Rieurs, la queue oscillante, heureux
D’être nourri. Il est touchant.
 
Sa joie spontanée est mon plaisir
Que je partage avec ma petite fille.
Abi lui court après devant la famille
En disant son nom dans un fou rire.
 
Tous les deux veulent mon attention,
Que je leur donne sans hésitation.
Le bonheur est là, simple, spontané,
Et je le recueille vite, émerveillé.
 
 
 
À Jean-Paul, sans tralala
 
 
 
Je pense à mon ami, modeste et réputé
Scientifique, qui durant plus de vingt ans
Rechercha les propriétés des matériaux sans
Arrêt, pour mieux comprendre les propriétés
 
Atomiques et moléculaires de la structure
Des solides cristallins, leurs innées qualités
Et imperfections, sans ignorer les effets
De l’environnement sur l’architecture
 
Atomique, moléculaire, des solides cristallins.
Je le vois songer aux électrons libres, à l’énergie
De Fermi, aux conséquences physiques, pardi,
De la présence de bandes interdites sur le chemin
 
De la découverte et la recherche des électrons liés.
Je le vois se tracasser sur les matériaux de transition
Et des semi-conducteurs, exprimer ses émotions
En trouvant des utilisations inédites et appliquées
 
Des matériaux avancés. Un travail de patience,
De multiples sacrifices, un zèle, une ténacité
À toute épreuve, une détermination, honnêteté
Absolue que je reconnais en bonne conscience.
 
J’exprime mon admiration pour son combat
Continuel pour la libre-pensée, à cet émérite
Chercheur, docteur honoris causa de l’université
Henri Poincaré, à mon ami Jean-Paul, sans tralala.
 
 
 
À mon ami Joseph
 
 
 
Nous marchions ensemble, en rentrant
Du lycée d’Héliopolis. Lui parlait de la vie,
De philosophie. Ému, en sa compagnie
J’oubliais mes soucis tout en réfléchissant.
 
Je l’admirais au fort du cœur sans rien dire,
Il était ce grand frère que j’aurais voulu
Avoir et qui partageait sans aucune retenue
Ses idéaux et l’incertitude de l’avenir.
 
L’année scolaire changea du roux à la chaleur
De juin rapidement. Le baccalauréat passé,
Je me retrouvai seul le restant de l’été,
Nostalgique de notre amitié et sa douceur.
 
Nous reprîmes avec bonheur quatre décennies
Après, à Paris, nos marches et discussions
Interrompues par une longue séparation.
Nous avions passé tous les deux notre vie
 
À penser l’un à l’autre, sans nous parler.
Lui stomatologue et moi psychiatre,
Nous étions tous les deux réunis, opiniâtres
De renouer le dialogue arrêté tant d’années.
 
 
 
À mon ami néphrologue, Jacques Bagon
 
 
 
Il aime leurs formes en haricots
Et trouve les reins bien beaux.
Il essaye de les rendre à nouveau
Fonctionnels en leur procurant tôt
 
Les soins les plus attentifs. Il les étudie,
Les palpe, et, en connaisseur, évalue
Leurs capacités de filtration obtenues
Par des tests sanguins qui le mènent ainsi
 
À délivrer un traitement substitutif
Par dialyse, protecteur de ces organes.
Il les surveille de près, toujours attentif
 
À leur état, et son expérience aussitôt
Les protège. Quand la bataille est perdue,
Sérieux, il ajoute : « C’est la fin des haricots ».
 
 
 
À l’écoute de la vie
 
 
 
Le ciel, les nuages, la pluie,
Du bleu au gris, le jour, la nuit.
Du rire aux pleurs, mon cœur
Triste ou joyeux, avec bonheur,
Bat au rythme unique de la mélodie
De la nature, à l’écoute de la vie,
Des jours, des années qui passent
Pour retrouver l’éternité que j’aime.
 
 
 
À quand la fin de l’intolérance ?
 
 
 
Le son des tam-tams à mes oreilles
Me ramène en Afrique, sous le ciel
De ce pays ensoleillé qui chassa
Ses juifs brutalement et les laissa
Partir sans retour. Des souvenirs
Confirment comment, pour en finir
Avec ses juifs égyptiens devenus
Indésirables, cette nation a conçu
Une politique de nettoyage ethnique,
Sans égard aux règles de l’éthique,
Les bannissant en toute impunité
Et affirmant qu’ils n’avaient pas été
Lésés. Les juifs du Nil attendent
Toujours que leur ex-patrie rende
Justice ou s’excuse pour les torts
Subis. Le silence, l’absence de remords
Signalent que rien n’a changé
L’opinion du peuple vis-à-vis du passé.
Et les juifs du Nil sont encore de nos jours
Considérés comme des sionistes. Le retour
De ces ennemis n’est pas souhaitable,
Même si un traité de paix honorable
A été signé entre Israël et l’Égypte.
Peut-on attendre que ce pays regrette
Ou paye sa dette envers tous les citoyens
Spoliés ? C’est possible si les dirigeants
Politiques trouvent le courage dorénavant
D’affirmer la laïcité du pays et l’égalité
De toutes les religions dans la liberté,
La fraternité, le respect et l’amour
Qui, je l’espère, régnera un de ces jours.
 
 
 
À quand la paix ?
 
 
 
Je me demande ce qu’il est advenu
De mon rêve insensé de paix où les vaincus
Et les vainqueurs se donnent l’accolade à vie,
En toute confiance, au son d’une symphonie
 
D’amour qui les mènera à renoncer
À tout jamais à la violence et vivre sans tuer,
Violer, détruire, dans un monde épargné
Des visions d’une humanité martyrisée
 
Qui demande la fin de la haine, de la violence.
À quand la fraternité, l’espérance ?
À quand le rêve devenu réalité
Dans un monde sans guerre, en paix ?
 
 
 
À qui appartient ton ciel ?
 
 
 
D’ici, Moïse est parti
Pour atteindre cette patrie
Promise des Cieux
Aux Hébreux par Dieu.
 
Cette terre sacrée, perdue,
Retrouvée, objet
De guerres continues,
Dans la haine, sans regret.
 
Sous un même soleil,
Hiver comme été,
À qui appartient ton ciel,
À quand la paix ?
 
 
 
Accepter tout
 
 
 
Une vie de bête, une bête vie.
Un monde fou, un fou au monde
Crie sa peur, la peur lui crie
D’accepter simplement tout,
Les bêtes, le monde, la vie,
Et les fous.
 

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