Un pilote en mission Du rêve de l’enfant à la vocation de l’adulte , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2013

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811108182

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Claude Heiniger
Un pilote en mission Du rêve de l’enfant à la vocation de l’adulte
’Églises e d
mémoir KARTHALA
UN PILOTE EN MISSION DU RÊVE DE L’ENFANT À LA VOCATION DE L’ADULTE
Depuis trente ans, nous avons été les spectateurs et les acteurs d’une formidable mutation du panorama religieux mondial. Au milieu du e XXsiècle, un peu plus d’un catholique sur deux dans le monde vivait en Europe et en Amérique du Nord ; le nouveau millénaire n’en comptera bientôt plus qu’un sur trois et le temps est proche où l’Afrique aura presque autant de chrétiens que l’Europe occidentale. Cette situation est le fruit de l’histoire des siècles passés, en particulier e e de l’histoire missionnaire desXIXetXXsiècles. Des colonisations aux indépendances, non sans douleurs, des communautés chrétiennes – catholiques, protestantes – sont nées en dehors de l’Occident, puis de véritables Églises, qui se sont afîrmées et témoignent autrement de l’Évangile du Christ. Elles se penchent aujourd’hui sur leurs origines et veulent en connaïtre les sources. La collectionMémoire d’Églisesentend se situer dans cette perspective en recourant à une approche historique en lien avec les autres sciences sociales (anthropologie, sociologie…).Il faut multiplier les histoires particulières pour que deviennent enîn possibles les synthèses informées qui manquent sur les Églises du Sud. Cette collection est dirigée par Paul Coulon, directeur honoraire de l’Institut de science et de théologie des religions à l’Institut Catholique de Paris, rédacteur en chef de la revueHistoire & Missions Chrétiennes éditée par les éditions Karthala depuis 2007.
KARTHALA: http://www.karthala.comsur Internet Paiement sécurisé
Couverture: L’auteur, Claude Heiniger, en vol au-dessus du Cameroun avec le Cessna 206 piloté au service de la Société Internationale de Linguistique (SIL) dans ce pays, de 1983 à 1991 (photo d’archives familiales), et photographié en juillet 2010 au Wisconsin (USA), lors du meeting aérien d’Oshkosh (photo Pierre-Alain Schneider). Cartographie: Réalisée par Roger Heiniger et Émile Germiquet. Cahier cenral: Photos d’archives familiales rassemblées par Roger Heiniger et traitées par Émile Germiquet.
©ÉDITIONSKARTHALA, 2013 ISBN : 978-2-8111-0818-2
Claude Heiniger
Un pilote en mission Du rêve de l’enfant à la vocation de l’adulte
Coordination de l’établissement final du texte, édition, présentation, notes et postface de Philippe Chanson
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Présentation «Survol »
L’ouvrage que vous avez entre les mains est une des très rares auto-biographies, qui plus est contemporaine, qu’un pilote d’aviation en service missionnaire nous ait laissées. Elle est même la seule publication franco-phone qui ait paru dans ce domaine depuis celle du père Bradfer – que nous évoquerons ci-après – datant de 1938. C’est déjà là situer son importance quasi historique ! Elle est due à la plume de Claude Heiniger qui, entouré des siens, s’éteignait le 5 juin 2011, à l’âge de cinquante-sept ans, après de longs mois d’une grave maladie. « S’éteindre »… un verbe redoutable qui porte pourtaNt eN lui quelque chose de magNiïque. Il iNduit qu’uNe source lumineuse n’est en fait jamais vraiment coupée puisqu’elle peut être réen-claNchée à la source même qui Ne cesse de l’alimeNter. La ïN de ce livre le dira à propos de Claude Heiniger, mais aussi ce livre en soi, offert à titre posthume en guise de partage et de merci, par notre auteur, tant à sa famille qu’à ses nombreux amis et connaissances, ses compagnons de route et de ministère, ses collègues et élèves pilotes et tous lectrices et lecteurs qui liront ces lignes passionnantes. Jetons d’abord, en survol, un premier coup d’œil à la riche table des matières. En six chapitres conçus comme autant de coups d’ailes, ce pilote en mission nous fait survoler le monde, nous emmenant de façon captivante d’une enfance laotienne à sa culture suisse d’origine, non sans de grands détours à travers les décors américains et les pistes camerounaises. Mais qui est Claude Heiniger ? Né en mars 1954 au Laos, pays où ses parents étaient missionnaires, de retour en Suisse dans sa dix-septième aNNée, il obtieNt sa Maturité scieNtiïque au CollÈge Voltaire de GeNÈve. Saisi par une vocation précoce née au contact d’un récit d’aviateur en mission, dès l’obtention de sa Licence en théologie protestante (l’équivalent du Master d’aujourd’hui) à la Faculté de l’Université de Genève, il s’envole avec son épouse Christiane pour les États-Unis où il passe ses Licences de
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UN PILOTE EN MISSION
mécanicien d’aéronef, de pilote privé, de pilote commercial et d’instructeur, puis plus tard de pilote de ligne, séries de Licences qu’il renouvellera à son retour en Suisse. Son objectif est précis : devenir pilote au service de la Société Internationale de Linguistique (SIL), ce qu’il réalisera au Cameroun, de 1983 à 1991, par l’intermédiaire de JAARS, son département d’aviation, et de l’Association Wycliffe pour les traducteurs de la Bible. Il retraverse ensuite l’Atlantique en tant qu’instructeur de vol à Moody Aviation Institute, au Tennessee, pour former à son tour des pilotes au service de ce type de missioN bieN spéciïque. DéïNitivemeNt de retour eN Suisse, eN 1993, il assumera diverses responsabilités tant dans l’aéronautique qu’en entreprise avant de passerQuality ManageretChief Fligth InstructorpuisChief Ground Instructorà Air-Espace, École d’aviation de Suisse romande dont il a été un des co-fondateurs brillants et passionnés. Mais aussi un excellent instructeur, y compris – bien qu’il n’en dise mot, sans doute par modestie – pour un certain Bertrand Picard qui prépare aujourd’hui son tour du monde surSolar Impulse!, un avion solaire Survolé par ces quelques traits, le parcours de Claude Heiniger nous est ici rapporté de façon circonstanciée tel le récit d’une toute-vie. Une toute-vie ïNalemeNt siNguliÈre, comme tout uN chacuN pourrait rapporter la sienne, mais qui est ici loin d’être banale tant son « épaisseur », sa « den-sité », son « poids de charge », son « centrage » et son « assiette » – pour reprendre les termes d’aéronautique de l’auteur – se découvrent exception-nels. Car avec Claude Heiniger nous est donné surtout la chance de pénétrer de l’intérieur, outre le monde des missions du dernier siècle colonial (en l’occurreNce au Laos), uN autre moNde assez peu coNNu que justiïe d’ailleurs le glossaire spécialisé que nous nous devions de laisser d’entrée (suite à cette présentation) aux lectrices et lecteurs de cet ouvrage : celui de l’aviation et plus spéciïquemeNt de l’aviatioN dite « missioNNaire » (avec les orgaNismes 1 protestants spécialisés dont la MAF, JAARS et AIMAIR ). Il s’agit d’un métier et d’un service particuliers, très éclectiques comme on le découvrira, appelés à soutenir principalement le travail des traducteurs de la Bible en langue autochtone. Encore un monde également peu connu (à l’instar de celui des organisations missionnaires protestantes phares telle l’Association
1. Respectivement laMission Aviation Fellowship, un service missionnaire d’entraide aéro-Nautique iNitié par uNe équipe de pilotes chrétieNs de la DeuxiÈme Guerre moNdiale, le départemeNt Jungle Aviation and Radio Servicede la Société Internationale de Linguistique (SIL) créé par William Cameron Townsend, et le Service d’aviation de l’African Inland Missionfondé par Peter Cameron Scott. Pour l’histoire de la MAF consulter: BettyGREENaNd DietrichBUSS,Flying High. The Amazing Story of Betty Green and the early years of Mission Aviation Felloship, Camp Hill (Pennsylvania), Christian Publications, 2002, ainsi que ClaireS M,More than a CHOOLAND ELLIS Pilot. A pionneer in Mission Aviation, Chino (California), R. C. Law & Co., Inc., 2006; pour celle d’AIMAIR voir : Richard J. D.ANDERSON,We Felt Like Grasshoppers. The story of Africa Inland Mission, Wheaton (Illinois), Crossway Books, 1994; pour JAARS et la SILcf. note suivante.
PRÉSENTATION
Wycliffe présente dans de nombreux pays pour servir de base d’opération 2 de la SIL ), un monde auquel Claude Heiniger, à l’école du réputé théologien 3 et linguiste Eugène A. Nida , était fortement attaché avant même sa formation de pilote. Ce que démontre son Mémoire en théologie protestante 4 consacré àLa traduction de la Bible dans la mission, hier et aujourd’hui. Il est vrai que ce travail qui consiste à « faire passer un texte d’une langue 5 à une autre », selon cet éminent spécialiste qu’est Louis-Jean Calvet , soumis 6 7 à des règles strictes et résolument œcuméniques , comme ce fut déjà le cas par exemple pour les groupes ethniques hmongs du Laos évoqué par notre 8 pilote en mission , a toujours « joui d’une place privilégiée dans l’effort de
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2. Pour l’histoire, liée, de ces deux organisations, voir James & MartiHEFLEY,Uncle Cam. The Story of William Cameron Townsend founder of the Wycliffe Bible Translators and the Summer Institute of Linguistics, Waco (Texas), Word Books Publisher, 1974. Un livre en français écrit par Inge Meier (accompagnée de son mari Paul, un couple de traducteurs que Claude Heiniger a bien connu et qui ont été les premiers membres de l’AssociationWycliffe Suisse) relate ce travail de linguiste Wycliffe/SIL au Nigeria : IngeMEIER,Quand Dieu a parlé… au Nigeria. Une traductrice de la Bible raconte…, ValeNce-BieNNe, ATB-Wycliffe, 1995. 3. Claude Heiniger s’en référait souvent à cette personnalité dont les travaux, recherches et expérimentations ont été pris en compte dans le monde scientifique laïc. Parmi les ouvrages-clés de cet auteur, on pourra consulter : Eugène A.NIDA,Comment traduire la Bible, Londres, Alliance Biblique Universelle, 1967 ;Coutumes et cultures. Anthropologie pour missions chrétiennes, trad. de l’anglais par Édouard Somerville, La Côte-aux-Fées (Neuchâtel), Éditions des Groupes re Missionnaires, 1978 [1 éd. 1954] ; et en collaboration avec Charles R.TABER,:La traduction re théorie et méthodes, Londres, Alliance Biblique Universelle, 1971 [1 éd. 1969]. 4. ClaudeHEINIGER,La traduction de la Bible dans la mission, hier et aujourd’hui, Mémoire de Licence, Genève, Faculté autonome de théologie protestante de l’Université de Genève, octobre 1977. 5. Louis-JeanC,Il était une fois 7000 langues, Paris, Fayard, 2011, p. 180. ALVET 6. Outre les ouvrages de Nida citéssupra, on rappellera cette autre étude classique et référente de Jean-ClaudeMARGOT,Traduire sans trahir. La théorie de la traduction et son application aux textes bibliques, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1979. 7. En 1968, des accords en ce sens (réactualisés en 1987), portant tant sur le texte traduit que sur les procédures mêmes de traduction (analyses et outils), ont été clairement établis entre les organismes faîtiers catholique et protestant :Directives concernant la coopération inter-confessionnelle dans la traduction de la Bible, VaticaN-LoNdres, Secrétariat pour l’uNité des chrétiens-Alliance Biblique Universelle, 1968 puis 1987. 8. Alors que dans les années cinquante les missions protestantes et catholiques entamaient parallèlement la traduction de la Bible en langue hmong en créant la mise en écriture et la gram-maire de ce peuple jusqu’alors sans graphie, les deux parties – le pasteur Burney et le linguiste William A. Smalley, collègue de Nida, pour laChristian Missionary Alliance(CMA) protestante et le père Yves Bertrais avec l’aide de deux jeunes associés hmongs pour la congrégation catholique des Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.) –, convinrent, sous l’excellente initiative du père Bertrais (que j’ai bien connu), de se réunir pendant cinq jours, en avril 1953,à Luang Prabang, capitale royale du Laos, afin de fixer définitivement un seul et même mode d’écriture hmong dont ils décidèrent de ne jamais s’écarter. Cette écriture est connue et répandue aujourd’hui encore sous le label R.P.A. (Romanized Popular alphabet).Cf.de YvesBERTRAIS, « Comment a été créé et s’est répandu le ‘R.P.A. hmong’ de 1953 à 1991 », inLiaj Luv Chaw Tsaws, Bulletin de l’Association Communauté Hmong(Javouhey, Guyane), avril 1993, p. 13-32. Pour une vue générale de ce destin exceptionnel comme sur l’étonnante aventure éditoriale que connu
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UN PILOTE EN MISSION
communication translinguistique », ainsi que l’a fait remarquer Théo Schneider, ancien responsable de l’équipe pour la nouvelle traduction de la 9 Bible en idiome sud-africain tsonga (de 1967 à 1989) . Un effort qui parti-cipe à promouvoir comme à faire reconnaître les liens entre action aposto-lique et travail lac réuNis et peNsés eN taNt qu’activité scieNtiïque hautemeNt 10 spécialisée, féconde et culturellement valorisante par son impact sociétal, éducationnel et même politique contemporains. On le lira chez Claude Heiniger dans le cadre de ses opérations de vol au Cameroun auprès des sociétés kako et lamnso. Une activité d’ailleurs souvent au fondement de nombreux corpus littéraires autochtones. On peut en mesurer les dimensions et enjeux notamment pour les populations dont la langue n’avait jusque là 11 aucun statut écrit . Un peu à la manière de ce qu’ont représenté les traduc-tions desdites Saintes Écritures du temps de la Réforme pour l’Europe eNtiÈre. UNe eNtreprise qui a ïNi par eNtraîNer « uNe véritable explosioN des traductions de la Bible dans les langues nouvelles », selon cette autre spé-cialiste de l’Alliance biblique universelle (qui regroupe depuis 1946 la plu-part des quelques 140 Sociétés bibliques nationales éditrices des textes bibliques), ChristiaNe Dieterlé, Nous rappelaNt que l’oN est passé de septaNte traductions en langues différentes pour tout ou partie de l’Écriture au début e e 12 duXIXsiÈcle à largemeNt plus de deux mille à la ïN duXXsiècle . Ce court rappel efeuré, il Ne s’agira pourtaNt pas, daNs ce livre de Claude Heiniger, de théorie missionnaire ni de théorisation sur la mission, autrement dit de missiologie. Il s’agira bien plutôt du récit d’unevie
la Bible hmong, voir notre hommage,Père Yves Bertrais O.M.I., une figure incontournable« Le de l’histoire du christianisme hmong », inPôle et tropiques(Lyon), n° 9-10, septembre-octobre 1993, p. 4-19. 9. Lire l’entier de l’art. de ThéoSCHNEIDER», in Ion, «Traduction BRIA, PhilippeCHANSON, JacquesGet MarcS (dir.),Dictionnaire œcuménique de missiologie. Cent mots ADILLE PINDLER pour la mission, Paris-Genève-Yaoundé, Cerf-Labor et Fides-CLÉ, 2001 (coll. Théologie de la mission), p. 347-350. 10. C’est ce que défend LaminSANNEHdansTranslating the Message. The Missionary nd Impact on Culture, 2 edition, revised and expanded, Maryknoll-New York, Orbis Books, 2009 re [1 éd. 1989]. Pour cet auteur, les lieux dans lesquels le témoignage biblique a été traduit dans la langue autochtone se sont trouvés valorisés. Ce que conteste nombre d’anthropologues comme on le lira par exemple chez PhilippeDESCOLA,Les lances du crépuscule. Relations Jivaros, Haute-Amazonie, Paris, Terre Humaine/Plon, 1993, aux p. 19-21, 226-231 ou encore 382-395. 11. On pourra consulter les analyses laissées dans les Actes des sessions conjointes des centres de recherches CRÉDIC et AFOM teNues eN 1995 et eN 1996: HuguesDIDIER, JeanCOMBY, ThéoSCHNEIDER, Jean-FrançoisZORN(dir.),Les enjeux de la traduction. L’expérience des missions chrétiennes, LyoN-Bellevue, CRÉDIC-AFOM, 1997 (coll. du Crédic, N° 14). 12. ChristianeDIETERLÉ», duLangues et langages , art. « Dictionnaire œcuménique de missiologie,op. cit., p. 184-186. D’aprÈs les derNiÈres iNformatioNs obteNues auprÈs de l’AlliaNce er biblique universelle (ABU), au 1 janvier 2012 on dénombre exactement 2538 traductions en langues différentes pour tout ou parties du texte de la Bible alors que l’on recense 6909 langues sur notre planète (cf. l’ouvrage de Louis-JeanCALVET, Il était une fois 7000 langues,op. cit.).
PRÉSENTATION
consacrée en majeure partie à la mission. Quoique le mot « mission » revêt cependant très clairement ici, pour l’auteur, un double sens : celui,pro-fessionnel, de la mission de responsabilité qui incombe à tout aviateur pour chacun de ses vols programmés et celui,ministériel, de service accompli au sein d’une mission destinée à porter assistance aux traducteurs de la Bible et autres eNvoyés travaillaNt daNs des régioNs difïciles d’accÈs. UNe double alliance du terme en quelque sorte, dont le champ pionnier, en francophonie, avait été ouvert en 1936 par le père rédemptoriste belge Léon Bradfer mû par la conviction que l’introduction de l’aviation pouvait ouvrir une époque nouvelle et des horizons nouveaux dans les annales de la mission. Il n’est qu’à lire l’ouvrage épique, en grande partie auto-biographique, de ce « missionnaire-aviateur » comme il se nomme, narration dont nous avons dit qu’elle fut éditée en 1938 et sous le titre :À grands 13 coups d’ailes vers l’Afrique missionnaire. Cette histoire délicieuse, que tout aviateur aurait incontestablement grand plaisir à lire, à l’instar des notes aux lecteurs « qui ne sont point familiarisés avec les choses de l’avia-tion », nous narre la vocation de ce père hors du commun ainsi que la série d’aventures vécues pour inaugurer la première ligne dite « d’aviation mis-sionnaire » vers Léopoldville, capitale du Congo belge d’alors (considéré comme faisant partie des « terres lointaines »), après septante trois heures de vol réalisées en seize jours ! Si depuis, quelques rares autres ouvrages de souche protestante anglo-14 phone ont aussi livré des récits d’aviation missionnaire , dont celui relatant la mission aussi célèbre que tragique auprès des sociétés waodani en Haute-Amazonie équatorienne (un récit qui sera marquant et même déterminant 15 – comme on le lira – pour Claude Heiniger) , de façon similaire au père Bradfer parlant « d’apostolat », la trame deUn pilote en missionest l’aven-ture d’unevocationdéclarée comme l’indique le titre accolé à chacun des chapitres. Quoique que le support et soN ïltre eN soNt iNcoNtestablemeNt la toute-passion de son auteur pour l’aviation, une toute-passion maturée
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13. LéonBRADFER,À grands coups d’ailes vers l’Afrique missionnaire, avec la collaboration de JosephBet d’YvesL, Beauplateau-Amberloup (Belgique), édité par L’œuvre du OON ENOIR service aérien missionnaire, 1938. 14. On pourra citer: JamieBUCKINGHAM,Into the Glory, Plainfield (New Jersey), Logos International, 1974, un ouvrage qui narre des histoires de pilotes de JAARS en Amérique du Sud, en Amazonie, aux Philippines, en Indonésie et en Nouvelle-Guinée; BernieMAY,Under His Wing, Portland (Oregon), Multinomah Press, 1979, qui relate des expériences de pilotes en mission tant en Amérique du Sud que du Nord; BobGRIFFIN,Cleared for Takeoff, Waxhaw (North Carolina), JAARS, 1998, lui-même pilote missionnaire en Amérique du Sud, du Nord et aux Philippines ; DaNeSKELTON,Jungle Fligth. Stories from JAARS, Maitland (Florida), Xulon Press, 2009, qui rapportent des aventures d’aviateurs missionnaires dans l’archipel indonésien. 15.Cf. ElizabethELLIOT,Through Gates of Splendor, New York, Harper & Brothers, 1957. Claude Heiniger aborde ce récit au premier chapitre de son ouvrage, dans un paragraphe au titre significatif : « Naissance de ma vocation ».
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