158
pages
Français
Ebooks
1992
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Publié par
Date de parution
01 octobre 1992
Nombre de lectures
1
EAN13
9782738137401
Langue
Français
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Date de parution
01 octobre 1992
Nombre de lectures
1
EAN13
9782738137401
Langue
Français
Du même auteur
Introduction à la cosmologie
Presses universitaires de France, Paris, 1973
Springer-Verlag, Heidelberg, 1980
Au-delà de notre Voie lactée
Hachette, Paris, 1979
A.T.E., Barcelona, 1981
Cambridge University Press, Cambridge, 1982
La Cosmologie moderne
(avec H. Andrillat, B. Hauck, A. Maeder, J. Merleau-Ponty)
Masson, Paris, 1984, 1988
À la recherche des extra-terrestres
(avec J.-C. Ribes)
Nathan, Paris, 1983, 1989
L’Odyssée cosmique, Quel destin pour l’univers ?
Denoël, Paris, 1986
Siglo xxi editores, Mexico, 1988
Laterza, Roma, 1988
Cambridge University Press, Cambridge, 1989
Iwanami shoten publishers, Tokyo, 1990
Birkhäuser Verlag, Basel, 1990
La Vie dans l’univers
Hachette, Paris, 1990, 1992
McGraw-Hill, New York, 1991
© O DILE J ACOB , OCTOBRE 1992
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-3740-1
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Une seconde fois, chère Marie, je te dédie un livre. Après les Charybde et Scylla de L’Odyssée cosmique, nous voguons maintenant vers de Nouveaux mondes.
Remerciements
À ma demande, tout mon manuscrit a été lu de façon critique par : Nicole Hallet, assistante ingénieur à l’Observatoire de Paris, Antoine Heidmann, chargé de recherches au CNRS à l’École normale supérieure, Marie-Ange Heidmann, chargée d’exposés au Palais de la Découverte à Paris, Monique Ruyssen, ma petite sœur, ex-Caroline.
Les chapitres correspondant à leurs spécialités l’ont été par : François Biraud, directeur de recherches au CNRS à l’Observatoire de Meudon, Lucette Bottinelli, professeur à l’université de Paris-Sud à Orsay, André Brack, directeur de recherches au CNRS au Centre de biophysique moléculaire à Orléans, Alain Cirou, directeur de la rédaction de Ciel & Espace , Yves Coppens, professeur au Collège de France, Emmanuel Davoust, astronome à l’Observatoire Midi-Pyrénées, Lucienne Gouguenheim, professeur à l’université de Paris-Sud à Orsay, Anny-Chantal Levasseur-Regourd, professeur à l’université Pierre et Marie Curie de Paris, Jean-Pierre Luminet, chargé de recherches au CNRS à l’Observatoire de Meudon, Philippe Masson, professeur à l’université de Paris-Sud à Orsay, Thierry Montmerle, physicien au Centre d’études de Saclay, François Raulin, professeur à l’université de Paris-Val de Marne.
Je suis heureux de leur exprimer ici ma reconnaissance pour leurs commentaires et suggestions très appréciés.
Je remercie Jean-Luc Fidel, des éditions Odile Jacob, pour le soin qu’il a apporté à relire mon texte et pour ses suggestions.
Ouverture
En cette fin du deuxième millénaire, notre conception du cosmos a pris un tour radicalement inédit ; la perspective que nous ouvre le monde s’est élargie. La vie, désormais, nous apparaît comme un phénomène naturel suscité par l’évolution du cosmos tout entier. S’il en est ainsi, la grande aventure qu’a été son apparition, puis son évolution pourrait très bien s’être déroulée ailleurs que sur terre. La vie a donc cessé d’être pour nous un phénomène exclusivement terrestre pour devenir une possibilité cosmique, qu’il faut considérer à l’échelle de l’univers tout entier. De l’idée de monde physique, nous sommes ainsi passés à celle d’univers biologique.
L’étude de l’origine de la vie, l’exploration de l’espace, l’astronomie nous invitent aujourd’hui à prendre au sérieux l’idée de vie extra-terrestre, jusqu’alors réservée à la science-fiction. D’emblée, une précision s’impose : le mot extra-terrestre évoque naturellement des images issues de La Guerre des mondes , des Envahisseurs , d’ Alien , de ET ou de Rencontres du troisième type . Nous pensons à de gentilles créatures ou à d’horribles monstres doués de pouvoirs étonnants et surtout, nous leur conférons un degré d’intelligence au moins équivalent au nôtre. Dans la littérature ou le cinéma contemporain, l’extra-terrestre est le plus souvent une idéalisation de ce que l’humanité voudrait être ou une caricature de ce qu’elle a peur de devenir. Lorsqu’on imagine des formes de vie extra-terrestre, on néglige en particulier le fait qu’elles pourraient ne pas avoir atteint le niveau d’intelligence et de civilisation auquel se sont élevés les hommes. Or le chemin de l’évolution, à l’échelle cosmique, est complexe. Et pour le comprendre, il faut oublier les petits hommes verts qui hantent notre imaginaire. L’aventure, du reste, n’en devient que plus fascinante… car elle est vraie.
L’évolution du vivant, à l’échelle de l’univers, comprend en fait cinq étapes principales :
un stade cosmique , depuis le Big Bang, au cours duquel apparaissent l’espace et la matière, jusqu’à la formation des étoiles et des planètes, plusieurs milliards d’années après, en passant par la synthèse des éléments chimiques, comme le carbone, fondamentaux pour la vie telle que nous la connaissons ;
un stade organique , qui voit la formation des premières molécules servant de base à notre vie, telles celles qui ont été trouvées dans l’espace interstellaire par les radio-astronomes, dans les comètes par les sondes spatiales, dans les météorites tombées sur terre par les biochimistes ;
un stade prébiotique , au cours duquel sont élaborées des « briques » déjà plus complexes, mais pas encore vivantes, comme les acides aminés, constituants essentiels des protéines, ou les bases nitrées, qui forment les barreaux de l’échelle en double hélice de l’ ADN ; cette chimie prébiotique est peut-être à l’œuvre sur le satellite Titan de la planète Saturne ;
un stade biologique primitif , comme celui des bactéries, qui ont régné en maîtres pendant les premiers milliards d’années de notre Terre, stade que les astronomes espèrent découvrir, peut-être sous une autre forme, dans le sous-sol gelé de la planète Mars ;
enfin, un stade « avancé » , plus que le nôtre encore peut-être, car rien n’indique dans l’étude de l’univers, bien au contraire, que l’homme soit le sommet de l’évolution du cosmos.
En plus de l’exploration spatiale appuyée par les travaux de la biologie, de la physique et de la chimie, le seul moyen dont nous disposons pour traquer les formes de vie qui pourraient s’être développées par-delà notre atmosphère consiste à guetter patiemment les signaux radio qu’elles pourraient émettre : l’astronome scrutant l’espace est ainsi devenu, derrière ses gigantesques radiotéléscopes, une sorte d’espion, un spécialiste des écoutes… Ce que l’on appelle SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) est né en 1959. Plus récemment, l’Union astronomique internationale a créé, en 1982, une commission consacrée à la bio-astronomie. Surtout, la NASA a mis en œuvre en 1992 un programme de grande envergure, fondé sur de nouvelles technologies, grâce auxquelles on explorera jusqu’à l’an 2000 des dizaines de millions de canaux de fréquences radio. La France n’est pas en reste.
Mais avant d’imaginer ce fameux jour où peut-être quelqu’un captera un signal artificiel venu de l’espace, partons ensemble à la découverte des implications intellectuelles et des tout derniers développements de la bio-astronomie, cette quête de la vie dans l’univers entreprise par les astronomes.
Du monde physique à l’univers biologique
L’idée de vie et d’intelligence extra-terrestre a déjà une longue histoire derrière elle, puisqu’elle remonte aux atomistes grecs et à Aristote, au IV e siècle avant J.-C . Ravivée et confortée par les travaux de Copernic et de Galilée montrant la similarité de la Terre et des cinq astres errants des Anciens (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne), elle était bien ancrée chez les philosophes du XVIII e siècle. Mais c’est en 1859 que deux étapes essentielles ont été franchies : cette année-là en effet, Darwin publie son Origine des espèces et Kirchoff identifie par spectroscopie les éléments chimiques du Soleil. Désormais, on sait que la vie peut provenir d’une évolution physique et que la matière est partout la même 1 .
La théorie catastrophique de Jeans
Malgré cette avancée, les idées développées au début du XX e siècle ont été fatales à la notion de vie dans l’univers. Sir James Jeans, en particulier, a élaboré vers 1920 une théorie, dite catastrophique, pour expliquer l’origine de la Terre : cette dernière se serait condensée à partir d’un lambeau de matière arraché au Soleil par une étoile qui l’aurait frôlé de très près. Or de tels rapprochements doivent être extrêmement rares. Donc, les planètes et la vie extra-terrestre aussi.
La notoriété de Jeans était telle que ses idées se sont largement répandues. Cependant, en 1943, un renversement complet a eu lieu : deux compagnons planétaires ont, prétendument, été découverts autour des étoiles 61 du Cygne et 70 d’Ophiucus. Jeans a perfectionné ses calculs et il en est venu à admettre que la « catastrophe » pourrait arriver à une étoile sur six. Surtout, Carl von Weisäker a donné une forme nouvelle à la théorie de la nébuleuse primitive, qui remonte à Laplace. De plus, on s’est aperçu que les conceptions de Jeans souffraient d’un grave défaut : la rencontre de deux étoiles ne peut pas conduire à des planètes ayant des orbites circulaires autour du Soleil.
L’envolée
Ainsi, à nouveau, les progrès réalisés par les astronomes rendirent vraisemblable l’hypothèse selon laquelle il existerait des milliards de planètes. Dans le même te