Pensée du désastre, penser le désastre, que pourrait être la tâche de l’anthropologie en ce lieu déraisonnable ? Les contributions rassemblées dans ce volume interrogent chacune les plis d’une rupture, la présence constante d’une déchirure, tenant ensemble simultanément l’épuisement du désastre et la création nécessaire à la survie, à la possibilité d’une vie en commun.
Certaines d’entre elles concernent plus spécifiquement la question du savoir et de ses modalités de connaissance : Quelle place a pris ou devrait prendre le désastre dans la construction du savoir anthropologique ? Quelle anthropologie peut émerger des polyphonies propres au désastre, victimes, persécuteurs, décideurs, observateurs? Que ce soit pour penser les formes de résistance aux désastres naturels, sociaux ou politiques, l’après shoah, les coulées de boue au Venezuela et les inondations en France, ou la question du viol, notamment en Inde.
D’autres s’attachent à un problème d’articulation, de la pensée du désastre et de la pensée conservatrice, du bouleversement radical et de son assise sociale ; articulation qui entraîne vers une désarticulation, vers cette rationalité au plus près de la déraison, opposée à la raison commune. Les ressorts créatifs des productions testimoniales, quelles que soient leurs formes, font émerger de nouvelles praxis : communauté de lépreux en Inde ou encore théâtre d’usagers psychiatriques au Brésil, etc.
Les extraits du journal de l’écrivain Elisabeth
Inandiak nous plongent au coeur des remous sociaux et de la réinvention quotidienne des sinistrés des nuées ardentes du volcan Merapi, à Java en 2010.
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