Mobilités au féminin , livre ebook

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La place des femmes dans le nouvel état du monde
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Publié par

Date de parution

01 janvier 2013

Nombre de lectures

0

EAN13

9782811110499

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Natalia Ribas-Mateos et Véronique Manry (éd.)
Mobilités au féminin
La place des femmes dans le nouvel état du monde
Institut Maghreb Europe  KARTHALA
MOBILITÉS AU FÉMININ
Visitez notre site : www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Masque. Marché auxpuces de Marseille. Photo N. Ribas-Mateos.
!Éditions KARTHALA, 2013 ISBN : 978-2-8111-1049-9
Natalia Ribas-Mateos et Véronique Manry (éd.)
Mobilités au féminin
Laplace des femmes dans le nouvelétat du monde
Institut Maghreb-Europe 2, rue de la Liberté 93526 Saint-Denis Cedex
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Institut Maghreb-Europe
L’Institut Maghreb-Europe de l’Universitéest unParis 8 centre d’enseignement et de recherches sur le Maghreb, en connexion avec le Machrek et le nord de la Méditerranée. Ses principaux champs de recherche portent sur les intel-lectuels et les intelligentsias, les rapports de genre, les mouve-ments sociaux et les mouvements de droit, leséchanges socio-économiques et culturels en Méditerranée.
Institut Maghreb-Europe 2, rue de la Liberté –93526 Saint-Denis cedex Bâtiment D, bureaux 202-203 Tél. : 01 49 40 72 90 / 01 49 40 72 91 http://www.ipt.univ-paris8.fr/fr/imeu/
Avant-propos
L’Équipe d’Accueil (EA) doctorale ERASME/Maghreb-Europe a construit et mis en route un programme de recherches central qui visait à comprendre et éclairer les mutations des sociétés du Maghreb dans une perspective d’inter-relations et d’effets réciproques Maghreb-Europe. Dans ce programme, elle a développéde manière transversale, durant le dernier quadriennal recherche, des travaux portant sur les rapports sociaux de sexe et la place des femmes, comme lieu-enjeu d’engagements non pas simplement symboliques mais aussi réels et concrets qui manifestent, dans leurs oppositions et confrontations, des antago-nismes touchant à la place de l’individu dans la société, à la question de la citoyennetéet de la modernité. Dans un contexte où l’islam tient lieu de « ciment social», la dimension « femme»tout comme celle des langues jouent un rôle important dans les processus de changement et d’identification. De ce point de vue les nouvelles migrations, particulièrement celles des femmes, définissent de nouveaux rapports, autant aux valeurs et normes locales qu’à celles des pays d’accueil, assignant à la plus grande partie d’entre elles des places liées à des situations de violences, de précaritéet d’exclusion. L’émancipation de la communautéet de la nation que peut marquer la rupture migratoire n’est pas à cetégard,ipso facto, une libération des rapports sociaux de domination, moins encore une réalisation de soi comme individu libre. Dans ce cadre, l’EA a coordonnéet participéen consortium à deux pro-grammes européens de recherche portant sur la question. Le premier programme, Tempus/MAGE, a portésur la question de l’institutionnalisation desétudes sur le genre au Maghreb et en immigration. Le second, développédans le cadre du e 7 PCRDT, portait sur la transnationalisation des migrations où la perspective de genreétait une dimension importante. Ces travaux ont permis de revenir sur les questionsémergentes ces dernières décennies autour des relations entre genre et migration dans une perspective transnationale, dépassant ainsi le cadre bilatéral, binaire, franco-maghrébin, voire euro-maghrébin, et inscrivant celles-ci dans l’espace monde. Le soutien au présent ouvrage par l’EA /Institut Maghreb Europe, aussi bien par la contribution de la chercheure associée à l’EA ici codirectrice de la publication, que par sa domiciliation dans la collection Institut Maghreb-Europe/ Karthala, s’inscrit dans cette perspective de compréhension comparatiste de ces processus d’élargissement et de complexification des configurations migratoires où les femmes, notamment celles du Maghreb, occupent une place de plus en plus importante. Aïssa KADRI Directeur de l’Institut Maghreb-Europe Universitéde Paris 8
INTRODUCTION
Réflexions sur la place des femmes et des mobilités dans la globalisation
1 Natalia RIBAS-MATEOS
L’objet principal de cette étude est de mettre en avant la place et le rôle des femmes dans les migrations mondiales, et de montrer comment ces mobilités féminines participent de processus globaux qui affectent nos sociétés depuis maintenant une trentaine d’années. Cette introduction cherche à offrir un cadre théorico-empirique qui mette en évidence les principaux axes d’analyses émer-gents concernant la question des mobilités féminines. Dans de nombreux travaux précédents, l’approche des migrations féminines a été révisée à partir de diverses perspectives, notamment à partir de la méthode rationaliste de l’économie classique (l’homo œconomicus) et des perspectives historiques et structurelles qui ont tendance à rendre invisible le genre et le poids féminin dans l’articulation des réseaux migratoires, des stratégies familiales et des stratégies de l’unité domestique dans la migration etc. Ces vingt dernières années, on a pu constater le développement croissant d’une mobilité autonome des femmes, qu’il s’agisse de femmes seules, d’épouses ou de femmes ayant une famille à charge, qui prennent l’initiative de l´émigration européenne (Catarino et Morokvasic 2005, Morokvasic 1984, Oso 1998, Ramírez 1997, entre autres). Ce constat concerne surtout les femmes philippines, latino-américaines et européennes de l’Est ainsi que les Maghré-bines. Ce phénomène est notamment caractéristique des pays où les difficultés socio-économiques ont des répercussions particulières sur le rôle et le statut des femmes dans la société. Mais cette féminisation de la migration dépasse largement le cadre européen ou occidental (Oso et Ribas-Mateos 2013). De nombreux travaux l’évoquent
1. CERAO (Universitat Autonòma de Barcelona) et chercheure associée EA ERASME 3389 Maghreb-Europe.
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MOBILITÉS AU FÉMININ
également au sujet des migrations intra-africaines, au Moyen-Orient ou en Asie. Plusieurs contributions à cet ouvrage l’expriment ainsi en prenant en compte tous les niveaux de la mobilité. Cette introduction présente les éléments pour un débat sur le rôle des femmes dans les migrations mondiales. Concrètement, il s´agit de montrer comment la mobilité au féminin participe et en même temps est conséquence des processus mondiaux, en proposant au lecteur / à la lectrice des clés d’analyse pour pouvoir partager le fruit de notre réflexion. Les différents sujets traités se structurent autour de trois blocs thématiques : globalisation et féminisation, révision des tâches des production / reproduction et analyse critique des changements vus des pays d’origine et de transit. Chaque cas empirique présenté par les auteurs fait l’objet d’une analyse en fonction d’au moins cinq figures sociales qui sont les suivantes : la figure classique liée aux conditions de vie des travailleuses domestiques, la figure de la travailleuse qualifiée, celle de la réfugiée, celle de la clandestine et finalement celle de la femme-entrepreneur. Afin de faciliter la compréhension de la globalisation, une série d’outils analytiques est présentée : en premier lieu, la totalité de la chaîne de soins (the global care chains) a été observée avec une attention particulière. Le facteur technologique a été lui aussi étudié comme facteur de changement. Finalement, deux derniers éléments ont été mis en exergue : les formes sociales de la circularité et la pratique transnationale concernant les questions de genre. Pour effectuer cet examen global depuis le Sud, nous avons identifié une série de processus économiques que nous considérons comme fortement émergents : la délocalisation des services (téléphonie et marché du sexe), au-delà de la délocalisation classique dite industrielle ; ce qui nous a amenés à effectuer une analyse critique des formes de délocalisation liée à la précarité socio-économique, ainsi qu’à une révision critique du concept de retour migratoire chez les femmes. Dans cette introduction, nous avons cherché à situer le débat sur les mobi-lités au féminin, à savoir comment appréhender la place des femmes et des mobilités dans la globalisation, à partir de différentes questions ouvertes : de quoi parlons-nous (de quels sujets théoriques empiriques émergents) ? Com-ment les aborder ? Quelle est la méthodologie pertinente ? Avec quels axes globaux s’articulent ces sujets ? Et en dernier lieu, où ? Dans quels procédés socio économiques s’insèrent ces sujets théoriques empiriques ?
De quoi parlons-nous ?
Nous avons voulu offrir un ample éventail de sujets liés aux mobilités féminines qui se situent au cœur même du débat sur la mondialisation (tels la maternité à distance, les délocalisations et les transformations postfordistes). De cette façon, d’autres sujets classiques des migrations féminines, tel le poids du secteur des services domestiques ou encore la distinction concernant l’émigration autonome ou l’émigration dépendante ont été dépassés.
Comment aborder ces sujets ?
INTRODUCTION
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Il n’y a pas si longtemps, les sciences sociales s’identifiaient encore à un terrain analytique établi par le cadre de l’État-nation, au sein duquel on analysait les migrations fordistes, en partie inhérentes au colonialisme et à l’industrialisation. Les migrations actuelles sont différentes, bien qu’héritières de celles fordistes. Nous faisons référence à l’époque de la mondialisation dans laquelle nous avions identifié notre hypothèse de départ. Cette hypothèse situait les migrations féminines comme élément clé de l’étude de la globalisation, mettant en exergue les complexités méthodologiques de l’étude de la mobilité, comme la diversité des flux migratoires ou l’importance des migrations irrégulières. Nous avons également incorporé à cette complexité les motivations subjectives relatives à la décision migratoire ainsi que les éléments relatifs à la citoyenneté et à la mobilité. Nous avons de la même manière fait référence à certains aspects méthodo-logiques encore non résolus concernant la mondialisation : la connexion entre la mondialisation par le haut et par le bas, les problèmes des méthodologies multi-sited, et la considération de problématiques éthiques dans la recherche.
Avec quels axes globaux s’articulent ces sujets ?
Nous avons relevé d’autres tendances et marqueurs de lecture : 1) à travers la chaîne de soins, l’approche principale féministe en contraste avec les approches d’ordre plus macroéconomiques des globalistes, 2) à travers la clé technologique, à partir des hypothèses de Castells relatives aux changements technologiques et dans ce cas précis concernant leur utilisation dans les connexions qui s’établissent dans le cadre des mobilités féminines, 3) à travers la circularité, par le biais de laquelle plusieurs foyers se mêlent en même temps et qui renferme les relations transnationales des migrants ainsi que les formes de développement dans les pays d’origine.
Et finalement où ? Dans quels processus s’insèrent ces sujets ?
On peut nommer les processus suivants : la restructuration économique des marchés du travail (en considérant les changements au Nord et au Sud, ainsi que les transformations des disparités Nord-Sud), et la redéfinition d’une géographie des régions paradigmatiques des migrations internationales. Notre hypothèse de départ se basait sur la mobilité contemporaine comme chan-gement inhérent au processus de mondialisation économique et à la fois conséquence de ce dernier.
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