Notre mode de vie est-il durable ? Nouvel horizon de la responsabilité , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845867220

Langue

Français

Notre mode de vie est-il durable ? Nouvel horizon de la responsabilité
^ Justice et Paix-France
NOTRE MODE DE VIE EST-IL DURABLE ?
KARTHALA sur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture :« Promenade en Quercy » inLa Peinture de Jean-Pierre Hammer, Presses universitaires de Nancy, 1992
© Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2-84586-722-0
Justice et Paix-France
Notre mode de vie est-il durable ? Nouvel horizon de la responsabilité
Postface de François Maupu, évêque de Verdun et président de Justice et Paix (2004-2005)
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 PARIS
JUSTICE ET PAIX-FRANCE
Service de l’Église catholique chargé d’aider les catho-liques de France à rester vigilants et à se former sur les ques-tions touchant à la justice internationale (développement, rapports Nord-Sud), à la paix (résolutions des conflits, contrôle des armements, politiques de sécurité), aux droits de l’homme, à la construction européenne.
Ont participé à l’élaboration de ce document : Bénédicte CHATEL: rédactrice en chef de la revueMarché Tropicaux Jean-Luc DUBOIS: économiste-statisticien, directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement, respon-sable du pôle de Développement Socialement Durable au Centre d’Économie et Éthique pour l’Environnement et le Développement de l’Université de Saint Quentin en Yvelines Elena LASIDA: économiste, assistante à Justice et Paix, ensei-gnante à l’Institut Catholique de Paris Laurence LOUBIERES: analyste en placements éthiques du Meeschaert Gestion Privée Bernard PERRET: économiste, chargé de mission au ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement, auteur de plusieurs ouvrages, notammentDe la société comme monde commun, DDB, 2003 Cécile RENOUARD: doctorante en philosophie politique à l’EHESS, travaille sur le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises multinationales dans les pays du Sud André TALBOT: théologien moraliste, directeur du Centre Théologique de Poitiers, enseignant à l’Institut Catholique de Paris, membre de Justice et Paix
Ont été consultés sur des dossiers particuliers : Denis CLERC: économiste, conseiller de rédaction d’Alternatives Économiques Jean-Charles HOURCADE: directeur du Centre international de recherches sur l’environnement et le développement
Introduction
La notion de développement durable introduit une nouveauté radicale dans la manière de penser le vivre ensemble :la prise de conscience du caractère « non 1 durable » de notre mode de développement actuel, et le fait que sa poursuite met gravement en jeu notre responsabilité vis-à-vis des générations futures. Cette non-durabilité est en premier lieu associée à l’épuisement et à la dégrada-tion des ressources naturelles. Mais la protection de l’environnement naturel pose très vite des questions fondamentales concernant notre manière de produire, de consommer, d’habiter l’espace et de vivre en société. Des questions qui sont lourdes de conséquences car elles interrogent notre mode de développement écono-mique, politique et social, et nos formes de redistribu-tion et de partage, tant au niveau local que planétaire. Certes, la problématique n’est pas nouvelle : depuis 1972, des cris d’alerte sur l’épuisement des ressources
1. Le terme « durable « est la traduction française communément admise du mot «sustainable», qui en anglais signifie durable, certes, parce que viable à terme, financièrement et matériellement soutenable, capable de s’auto-entretenir et de manière harmonieuse. Certains auteurs utilisent d’ailleurs les concepts de viable, vivable, soutenable, à côté de durable.
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NOTRE MODE DE VIE EST-IL DURABLE ?
naturelles se font entendre. Pourtant les États s’empa-rent lentement de la question. Les urgences du présent assourdissent celles du futur. Mais quand le futur com-mence à se faire proche, la question ne peut plus être reportée. Le problème du développement durable est aujourd’hui incontournable. Il s’agit du développement des pays riches, avec un mode de vie généralement aisé et dispendieux, et du développement des pays pauvres, dont le mode de vie se situe en général à la frontière de la subsistance. Faut-il continuer à penser le développement des pays moins avancés selon un modèle que l’on sait déjà insoutenable à long terme ? Mais peut-on proposer les mêmes limita-tions quand on vit dans la surabondance et quand on vit dans l’extrême pauvreté ? On le voit, le développement durable pose des ques-tions essentielles non seulement en termes degestion de ressources naturelles, mais plus fondamentalement en termes demodes de vieetd’organisation sociale, au niveau national comme au niveau mondial. La problématique ici abordée s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus large de la commission Justice et Paix sur la mondiali-sation, et dans la suite des publications précédentes : « Maîtriser la mondialisation » (1999), « 10 questions sur le financement du développement » (2002) et « Du bon usage des institutions internationales » (2003). Si nous avons retenu la problématique du dévelop-pement durable pour donner suite à cette réflexion, c’est parce que nous avons perçu qu’elle permet de renouveler et de dynamiser l’idée même de développe-ment. La notion de développement a été, dès son appa-rition, incorporée à la pensée chrétienne et notamment àla pensée sociale de l’Églisepour qui le développement humain dépasse largement la seule idée de croissance économique. Notre réflexion s’inscrit dans la lignée de
INTRODUCTION
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cette pensée, avec un double objectif. D’une part, nous avons essayé de retrouver dans la tradition chrétienne des repères qui nous permettent d’accueillir et de répondre à la nouveauté que cette problématique intro-duit dans l’histoire humaine. D’autre part, nous avons identifié des questions pour lesquelles la tradition chré-tienne n’a pas encore une réponse élaborée et qui appellent de nouvelles formulations, des principes qui ont besoin d’être redéfinis à partir de nouvelles don-nées historiques. Ce dialogue entre développement durable et tradi-tion chrétienne constitue l’objet premier de notre tra-vail. Mais pour l’aborder, nous avons eu besoin de commencer par bien préciserle contenu et les enjeux du développement durable. L’expression est aujourd’hui omniprésente et apparaît associée aux problématiques les plus disparates. Des gaz à effet de serre à la respon-sabilité sociale des entreprises, du commerce équitable à la lutte contre le Sida, des OGM au travail forcé des enfants, tout relève maintenant du développement durable. Un concept pluridimensionnel qui concerne l’environnement, l’économique et le social, mais aussi le culturel et le politique, et plus généralement, l’humain. On ne peut que se réjouir de voir les diffé-rentes dimensions du bien commun – accès aux biens, cohésion sociale, respect de la nature et souci des géné-rations futures – s’articuler autour de la question du développement de l’humanité, rendant à celle-ci une intégralité qui souvent lui faisait défaut. La notion de développement durable marque bien que l’économie doit prendre en compte la protection de l’environne-ment, que les choix d’aujourd’hui ne doivent pas com-promettre les possibilités de vie des générations futures, et que le développement personnel ne peut être dissocié du développement social. Mais un problème
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