Fraternité Matin du 03/09/2024 , magazine presse

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Date de parution

03 septembre 2024

Langue

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Poids de l'ouvrage

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03 septembre 2024

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Journal

Culture /Livre et ﬁlm

« Alassane Ouattara ou le don de soi »présenté en France Mardi 3 septembre 2024 / N°17 903 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € P. 15 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Rentrée scolaire 2024-2025 Les consignesP. 12 de Mariatou Koné Plus de cours les mercredis au primaire

Sport /Décès de Souleymane Bamba Un pion de la génération dorée des Éléphants P. 32

Voici les dates des congés et vacances Reportage /Adiaké

La petite merveille balnéaire Pp. 2-3

PHOTOS : JOSÉPHINE KOUADIO

Reportage

Mardi 3 septembre 2024

À la découverte Adiaké, la petite merveille balnéaire

Des bâtisses extraordinaires ? Pas vraiment. Et pourtant que de plaisir à visiter le plan lagunaire d’Adiaké.

Les balades lagunaires attirent de plus en plus de personnes à Adiaké. Reste à moderniser les équipements.(PHOTOS:JOSEPHINE KOUADIO)

ne vieille habitude ins-taurée à l’époque à Ivoir’Soir, un quotidien bieUn de gloire, était que dans du groupe Fraterni-té Matin qui a connu chaque cité visitée, un jour-naliste doit trouver quelque chose de particulier à racon-ter aux lecteurs. Samedi dernier, j’étais à Adia-ké pour une cérémonie qui a ﬁni à 13h. J’avais l’après-midi pour trouver quelque chose à propos aux lecteurs. Petit problème, mon équipe de re-portage a un creux. Qu’à cela ne tienne, on peut rééchir le temps de manger. Où ? On nous indique des maquis en bordure de la lagune. En une demie heure, nous y sommes. A quelle heure sommes-nous repartis de là ? 18h. Nous avons passé deux heures sur le site des ma-quis avant de penser à notre ventre. C’est que notre at-tention, à notre arrivée, a été attirée par deux pinasses en plein chargement.

Aller au Ghana par bateau

Ces bateaux artisanaux em-barquent passagers et ba-gages pour traverser la la-gune. L’un à destination des villages du département d’Adiaké si-tués à l’autre rive. Il n’avait

pas l’air très pressé. En tout cas, les jeunes chargés d’y ranger les bagages prenaient leur temps. « On ne va pas très loin et on est venu ce ma-tin avec des passagers qu’on doit attendre ». Le second, lui, va au Ghana. L’ambiance aux alentours est plus rythmée. On presse les passagers. Décollage dans

moins d’une heure. « On doit être au Ghana avant minuit », nous dit le conducteur ad-joint. Qui ajoute que le trajet lui-même dure six heures ». Mais il y a trop d’escales dans les villages. Il faut aussi faire entrer les bagages. Des bouteilles de gaz, des tuyaux, des produits manufacturés.

- Tout ça va au Ghana ? - Oui. Ici, c’est un port. - Ah bon ? -Oui. Un endroit où on charge et décharge des bateaux. Comment on appelle ça ? Vous croyez que c’est pour rien que notre maire est Dg du port autonome d’Abidjan ? C’est parce qu’on a un port ici...

Entre pêche et guide touristique, les jeunes essaient de trouver leurs voies.

A Adiaké, on rencontre beau-coup de personnes qui aiment vous donner de la bonne hu-meur. En tout cas, dans le maquis où nous sommes al-lés manger. On y a rencontré un ressortis-sant nigérien qui voulait nous vendre de la graisse de... lion. Il est ﬁliforme, format Abbas, le comédien.

- Il faut que tu m’expliques comment tu as pu tuer, toi, un lion et extraire sa graisse. Il n’avait pas de réponse. Par contre, sa fameuse graisse de lion soigne mille mala-dies en même temps qu’il est aphrodisiaque.

Vendeur de balade lagunaire

Le maquis où nous sommes assis est à un mètre de la lagune. Plus exactement, la table sur laquelle nous sommes installés est à cette distance de l’eau. «Une eau merveilleuse. Je vous invite à une balade lagunaire. Ce n’est pas cher. » Notre interlocuteur est un jeune qui balade les visiteurs sur la lagune. Il attire aussi les clients vers le maquis. Il se nomme Joseph Kablan, piroguier. La balade lagunaire est son boulot. Mais pas que -Je vends, je suis aussi un pêcheur et vendeur de pois-sons. Tu veux capitaines, carpes, je te livre. Tu veux crabes ou crevettes, tu m’ap-pelles Son speech est clean, son débit rapide mais il constate que son pitch ne nous en-amme pas. Il a beau parler, on reste focus sur nos repas. Que faire ? Il dégaine son dernier argumentaire mais seulement à mon oreille.

Mardi 3 septembre 2024

- Tonton, derrière l’eau là, il y a hôtel de passe. J’ai éclaté de rire et j’ai répété à haute voix pour partager mon hilarité avec toute l’équipe de reportage. En fait, en me voyant avec la photographe, Joséphine Kouadio, il a pensé à un couple. - Ton travail, c’est de trans-porter des gens dans une pirogue juste pour aller dans un hôtel de passe ? -Non tonton. De l’autre coté, il y a un superbe ma-quis. On pêche le poisson que tu veux et on prépare pour toi. Si tu veux un pois-son de cinq mille et que ce qu’on a pêché est trop gros, on remet dans l’eau pour chercher ce qui correspond à ton montant... S’il avait commencé par ça, il y a longtemps qu’on était dans l’eau.

‘‘Des crocodiles, oui il y en a dans la lagune’’

Quand nous embarquons à quai ou ce qui en tient lieu, c’était pour visiter le maquis atypique. Mais le piroguier, un bon vendeur, a réussi à nous vendre une destina-tion en plus. - Ici, il y a un quartier de boss. C’est comme Assinie. Il y a de très jolies maisons là-bas.

Reportage

Le petit hôtel sur pilotis d’un jeune qui rêve d’un complexe sur la lagune.(PHOTOS:JOSÉPHINE KOUADIO)

La nouvelle destination a naturellement un coût sup-plémentaire. L’Assinie d’Adiaké, c’est la bordure de la lagune que les cadres du village se sont réservée. Leur quar-tier résidentiel. Parmi ces cadres, deux personnalités. L’ancien ministreÉhui Ber-nard et le député-maire

également directeur géné-ral du Port autonome d’Abi-djan. Il y aussi un expatrié qui, selon notre piroguier, élève des crocodiles tout au long de sa concession. Lui, n’a donc pas besoin de gar-dien... En plein milieu de la lagune, le guide interroge:

- Vous avez peur des cro-codiles ? - Il y en a dans les parages ? -Pas où nous sommes, mais vers l’autre rive, sou-vent on en trouve. Ils ne sont pas méchants, en tout cas, en temps nor-mal. -Et quand le temps n’est pas normal ?

- ça, il ne faut pas le sou-haiter. Il nous a montré de loin une île mais ses com-mentaires nous ont dissua-dés de l’approcher. Je ne maîtrise pas la météo descrocodiles pour savoir si le temps du jour est normal ou anormal... Nous avons ﬁni par arriver au fameux maquis aty-pique.

La petite histoire d’un jeune qui rêve grand l y a des histoires qui sé-duisent. Même si elles sont simples. Celle d’Ernest Kablan n’estjIeune homme qui fait la vais-pas une success-story. Ce selle de son maquis, fait les chambres de son hôtel, ne roule pas sur l’or. «Je me défends’’. En langage des jeunes, cela signiﬁe «je me débrouille». Ernest Kablan ne se dé-brouille pas, il se bat. Il ne fait pas ce qu’il fait, en attendant une meilleure opportunité. Il poursuit un rêve, celui de construire un véritable com-plexe hôtelier. En 1993, il perd son père, l’unique soutien pour ses études. Il était en classe de 4e et donc contraint d’aban-donner les études. Il se met alors à la pêche. Il pêche des crabes. Ça ne nécessite pas une grande expérience et surtout pas de moyens. Il sufﬁt juste d’un ﬁ-let et d’une pirogue. Au ﬁl du temps, il commence à maîtriser le métier et à ﬁdé-Ernest Kablan nourrit ses poissons qui vont nourrir les clients assis au fond. liser une clientèle. « Il y a des jours où je gagnais 25 000 F. et rendu difﬁcile la pêche de une petite maison de deux Après, il s’inscrit à tous les à petit, il poursuit son rêve. J’allais à la pêche cinq jours crabes». chambres-salon. projets d’aide aux jeunes Un jour, il jure d’avoir ce sur sept ». Sa petite fortune en main, il Même s’il a un logis, il n’a et frappe à plusieurs portes grand complexe. Il jure sur-Ernest aime mettre de cherche où investir. Finale-plus un rond. Quand il se susceptibles de l’aider. Sans tout d’être un grand éleveur l’argent de côté. Sa petite ment, il décide de se séparer lance dans la restauration, ce résultat. de poissons. Sur cette voie, il épargne atteint cinq millions de ses millions qui l’empê-Il s’est alors remis à éconosont ses anciens collègues -est vraiment bien parti. quand arrivent, à Adiaké, les chaient de dormir. Il achète pécheurs qui lui fournissent miser, ne comptant désor-orpailleurs. «Ils ont gâté l’eau un terrain et se construit les premiers poissons. mais que sur lui-même. PetitB. MATHIEU

Hôtel de passe sur pilotis

Le propriétaire du coin nous accueille: ‘‘Bienvenue au Pata beach.’’ Son coin est divisé en trois compar-timents. Le fameux hôtel de passe, le maquis et les étangs. Dont le plus grand est une partie de la lagune qu’il a ‘’privatisée’.

Quand sa galère devient son principal atout commercial

Ernest Kablan, la quaran-taine à peine entamée, n’a pas commencé par une idée géniale. Il voulait construire un restaurant mais il n’avait pas d’argent. Alors, il a pris des bam-bou et a installé chaises et abris. Des constructions de fortune mais le maquis peut commencer. Gros problème, il lui faut un congélateur pour conser-ver les poissons. Il n’a pas d’argent. Il décide alors de creuser un étang dans le sable pour garder vivants ses poissons. Le temps d’avoir de quoi acheter un congélateur. Les premiers clients qui arrivent trouvent géniale l’idée de pêcher des pois-sons frais et surtout de les remettre dans l’eau lorsque le prix proposé est estimé en dessous de leur poids. «Les gens ont trouvé ça trop beau et ont commencé à en parler autour d’eux.’’ Finalement, Ernest Kablan va abandonner son idée d’acheter un congélateur. Il construira d’autres étangs dont le plus grand sur la lagune. «C’est un client qui m’a aidé à avoir ce grand bassin’’

BLEDSON MATHIEU

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