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Publié par
Publié le
01 juillet 1998
Nombre de lectures
100
Licence :
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
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URBADESS
INSTITUT D’URBANISME DE LYON
D.AT.A.R
Programme "Ville et emploi" du Plan Urbain
La conurbanisation :
Nouvelles périphéries et précarité de l’emploi
Exemples dans la région urbaine de Lyon
RAPPORT FINAL
CONVENTION n˚ 2067
du 28 septembre 1996
Juillet 1998
MartinVanier
Franck Scherrer
Paul Boino
Virginie Bourdin
Emmanuelle Gallot
Mamadou Maïga
La documentation Française : La Conurbanisation : nouvelles périphéries et précarité de l’emploiOBJET DE LA RECHERCHE
Dans les aires métropolitaines caractérisées par des fortes mobilités internes quotidiennes
et une tendanoe lourde à l’étalement urbain, les systèmes d’emploi connaissent des transformations
contradictoires, directement liées à ces dynamiques spatiales. Les lieux interstitiels des
conurbations en voie de formation, les nouveaux carrefours de périphérie, les petites villes
intégrées dans la métropolisation, sont les espaces privilégiés des réactions de l’emploi aux effets
du dispositif spatial en émergence : montée et diversification des emplois de reproduction sociale
simple, segmentation et hiérarchisation de ces emplois par le statut.
L’objectif que nous nous donnons, à partir d’analyses de terrain menées dans l’aire de la
Région Urbaine Lyonnaise, est de repérer et de qualifier les mécanismes à l’oeuvre dans cette
relation entre éclatement de la ville, par étalement, et éclatement de l’emploi, par segmentation.
Au-delà d’une quantification forcément partielle des résultats de ces mécanismes, nous souhaitons
aboutir à l’énoncé de points de vue d’intérêt général sur les aspects positifs et les aspects négatifs
de l’évolution de l’emploi dans les situations d’étalement urbain.
HYPOTHESES, METHODES
Nous retenons deux interfaces entre ville et emploi : celle qui lie les nouvelles polarités
périphériques et la concentration d’emplois commerciaux; celle qui lie le renforcement des petites
villes de périphérie métropolitaine et le développement d’emplois nouveaux de diverse nature,
mais le plus souvent caractérisés par leur faible qualification, leur fragilité, leur utilité autant
sociale que proprement économique.
Sur chacun des axes, nous faisons trois hypothèses:
1.1 Les pôles commerciaux périphériques, toutes catégories confondues pour l’instant,
représentent des masses de plus en plus considérables d ’emploi.
1.2. Ces pôles d’emploi, connaissent une grande diversité d’activités et de statut
d’emploi, correspondant à des parcours socioprofessionnels extrêmement différents pour les
salariés.
1.3. Il y a des liens forts entre l’économie de l’emploi des pôles commerciaux et la
dynamique urbaine environnante, dans la mesure où les stratégies socioprofessionnelles
induisent des stratégies résidentielles, qui s’inscrivent à leur tour dans la dynamique de la
conurbanisation.
2.1. Le desserrement métropolitain sur les bassins des petites villes à 30 minutes de Lyon
implique une croissance des emplois de gestion territoriale et de services de proximité,
croissance essennellement prise en charge par les collectivités locales.
2.2 Une petite partie d’entre eux seulement suit une trajectoire "normale", tandis que se
multiplient, des formes nouvelles, ou renouvelées, d’embauche.
2.3. Malgré un effet économique pour l’instant mineur, la création, ou le renouvellement,
d’un volant de quelques dizaines d’emplois par an, dans ces petites communes urbaines peut
avoir des effets cumulatifs, qui finiront peut-être par les positionner différemment dans l’aire
métropolitaine, au plan des aménités.
Le projet de recherche privilégie l’étude monographique de six terrains (trois pour les pôles
commerciaux, trois pour les petites villes).
La documentation Française : La Conurbanisation : nouvelles périphéries et précarité de l’emploiLa documentation Française : La Conurbanisation : nouvelles périphéries et précarité de l’emploiAVANT PROPOS
Par Bernard Morel
La ville dont il est question dans cette étude n’est pas la ville standardisée dont on nous
parle à longueur de pages, comme si les évolutions économiques et sociales nées de la
globalisation étaient parvenues à gommer les distinctions que la géographie ou l’histoire ont su
imprimer aux territoires urbains. La ville dont il est question ici s’inscrit dans un contexte
précis, dans une société singulière, celui de la France des années 1990.
les transformations urbaines aux évolutions économiques est essentiel. Encore faut-ilLier
éviter d’épouser la thèse de la dominance des infrastructures sur les superstructures. Cette
étude y parvient au mieux.
La ville est, entre autres, le lieu de l’accumulation des richesses et l’espace du marché.
Elle est donc directement affectée par tous les mouvements qui bouleversent les processus
d’accumulation des richesses et les espaces du marché. La ville tend donc à prendre des formes
différentes selon les périodes et les formations sociales. Or, celles-ci sont en pleine mutation
sans que l’on sache très bien quelles formes définitives précises elles prendront. De toutes les
représentations de la ville de demain, la représentation métropolitaine a pris, au cours des
dernières années, une place prépondérante; mais, derrière le mot-valise de métropolisation se
cache un foisonnement de définitions et de concepts dont il ressort que ni la taille, ni
l’existence de structures administratives, ni la place de commandement... ne semblent tout à
fait pertinentes en elles-mêmes. La métropolisation est l’expression contemporaine de la
croissance urbaine, parce que dans la logique de concurrence des territoires qui caractérise la
La documentation Française : La Conurbanisation : nouvelles périphéries et précarité de l’emploiglobalisation, les espaces qui attirent sont ceux qui sont en mesure d’unifier les compétences
les plus multiples et les plus diverses de sorte à contribuer de la manière la plus efficace à
l’organisation productive. Et c’est donc dans les espaces métropolisés que les entreprises
trouvent la diversité des facteurs propices à leurs développements.
Mais ce phénomène général de métropolisation n’est en rien uniforme. Il connaît selon
les pays ou les régions des formes particulières qu’il convient d’analyser au plus prés. Dans
cette logique, on peut dire qu’ilya une forme particulière de métropolisation française. Et, à
cet égard, l’exemple de la Région Lyonnaise est des plus intéressants. Cette métropolisation à
la française s’inscrit dans l’évolution économique et sociale de la France. Le "modèle
s’appuyait sur une économie mixte qui garantissait le pleinfrançais" des trente glorieuses
à travers des strates de régulation complexes. Cette économie mixte était caractériséeemploi
par la prise en charge par la fonction publique d’une grande partie des emplois liés à la
reproduction sociale simple. Prise en charge d’autant plus nécessaire que le double emploi des
ménages constituait une des grandes caractéristiques du système social français.
La globalisation fait éclater ce système. Non seulement, comme partout ailleurs, la
diversité des modes d’organisation du travail se traduit par une multiplication des systèmes
d’emploi, mais encore, la diversité des emplois de reproduction sociale simple va de paire avec
à la fois la mise sur le marché de ces fonctions et de ces emplois et/ou leur prise en charge par
la collectivité territoriale à travers des systèmes d’emploi qui allient de manière paradoxale
précarité et fonction publique. Ce que montre cette étude, c’est l’existence d’une congruence
entre l’éclatement des systèmes d’emplois, le développement des services aux ménages et
l’étalement urbain. Cette congruence est logique. L’étalement urbain multiplie les espaces de
marché de la reproduction sociale simple et la multiplication des espaces de marché de la
reproduction sociale simple génère des systèmes d’emploi de plus en plus divers dans leur
nature (privé/public) et homogène da