Rapport 2006-2007 de la Commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel

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La Commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel a pour mission d'assurer le suivi de la loi portant application de la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, signée les 3 et 4 décembre 1997 à Ottawa, communément dénommée « Convention d'Ottawa ». Le rapport 2006-2007, 7ème édition depuis la mise en place de la Commission, a fait l'objet d'une remise officielle à M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes.
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01 août 2008

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Français

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CNEMA
Commission nationale
pour l’élimination
des mines antipersonnel
RAPPORT 2006/2007CNEMA
Commission nationale
pour l’élimination
des mines antipersonnel
RAPPORT 2006/2007Londonderry, 1972 (détail)
Photo : Christine Spengler,
“la combattante qui a toujours su voir et photographier
l’espoir au milieu du chaos”
Renaud Donnedieu de VabresSommaire
Message du Ministre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Le rapport 2006-2007 de la CNEMA : quelques clés de lecture . . . . . . . . . . . 11
«Déminage humanitaire», «action contre les mines», «lutte anti-mines» :
Eléments de terminologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Domaines couverts par «l'action contre les mines» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Les instruments juridiques internationaux de l'action contre les mines . . . . . . . . 14
Les acteurs internationaux de l'action contre les mines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Dispositif public en France d'action contre les mines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
- la Commission nationale pour l'élimination des mines anti-personnel (CNEMA). . 18
- l'ambassadeur chargé de mission pour le déminage humanitaire . . . . . . . . . . 19
I. Le Ministère des affaires étrangères et européennes . . . . . . . . . . . . . . . . 19
II. Le e de la défense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III. L'Agence Française de Développement (AFD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
IV. Autres ministères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
V. Le Comité de Liaison de l'Action contre les Mines (CLAM) . . . . . . . . . . . . 22
«Cette étrange maladie : les mines» (Raymond Aubrac) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Le mot du Président. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Première partie : RAPPORT D'ACTIVITÉ DE LA CNEMA :
une institution en transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Deuxièmepartie : MISE EN ŒUVRE GÉNÉRALE DE LA CONVENTION D'OTTAWA. . . 43
Troisième partie : COOPÉRATION ET ASSISTANCE INTERNATIONALES . . . . . . . . 51
Quatrième partie : SUIVI DES STOCKS ET VIGILANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
EME Cinquième partie : LA CNEMA ET LE 10 ANNIVERSAIRE
DE LA SIGNATURE DE LA CONVENTION D'OTTAWA . . . . . . . . 93
ANNEXES TECHNIQUES SUR CD ROM
4Rapport
5Message du Ministre
La convention d'Ottawa, dix ans après :
Un défi persistant pour les droits de l'homme
et le développement
Depuis dix ans qu'elle a été signée par plus de 120 pays, la Convention d'Ottawa s'est
imposée comme une quasi norme internationale. Aujourd'hui, 156 pays se sont engagés à
la respecter. On montre maintenant du doigt les deux ou trois États qui continuent d'utiliser
«les armes de la honte». Le transfert de ces engins est devenu quasiment inexistant. En dix
ans, quelque chose a bel et bien changé.
Au moment où paraît le septième rapport de la Commission nationale pour l'élimination des
mines antipersonnel et où nous venons de célébrer le 10e anniversaire de la signature de
la Convention d'Ottawa, je souhaite souligner trois points qui restent au centre de notre
approche : le respect des droits de l'homme ; l'impératif de développement ; la mobilisation
de la société civile.
La Convention d'Ottawa est désormais un pilier
du «droit international humanitaire»
La signature de la Convention d'Ottawa a marqué un tournant : pour la première fois,
une arme en dotation dans pratiquement toutes les armées du monde a fait l'objet d'un
engagement d'élimination, de non emploi en quelque circonstance que ce soit, de non
transfert, de non stockage et, bien évidemment, de non production.
C'est aujourd'hui perçu comme une évidence, mais il a fallu la mobilisation de la société
civile, à l'échelle mondiale, pour que les souffrances endurées par les populations civiles
touchent la conscience des pays qui ont la chance de vivre en paix. Le succès de la
Convention d'Ottawa, c'est d'abord celui des droits de l'Homme sur la logique de la guerre.
Je rappelle néanmoins que la convention d'Ottawa n'est pas intervenue dans un vide
juridique : la Convention de 1980 sur les armes classiques, notamment ses protocoles
relatifs aux mines et pièges et aux restes explosifs de guerre, avait contribué à donner corps
et substance au droit international humanitaire ; le premier protocole de 1977 aux
conventions de Genève de 1949 concernait les victimes des conflits armés internationaux.
Malgré ces précédents, la convention d'Ottawa était porteuse d'une nouveauté essentielle :
elle procède d'une logique d'interdiction, quand les textes précédents étaient guidés par
une logique de régulation. Des obligations de long terme en découlent : la Convention
d'Ottawa marque un point de départ, non un aboutissement.
L'action contre les mines représente aussi un enjeu pour
le développement
Débarrasser le monde de tous les engins qui jonchent les champs de bataille reste une
œuvre de longue haleine, car le legs du passé est très lourd : le déminage des zones
infestées prendra encore des années. La solidarité doit donc s'exercer à cet effet, comme le
préconise l'article 6 de la Convention d'Ottawa.
7Relever ce défi n'est hélas pas aisé, d'autant que l'appréhension pertinente et efficace
du problème exige une approche globale nécessairement complexe et coûteuse.
Comme le montre le présent rapport, l'action contre les mines ne peut en effet se réduire
à des opérations techniques de détection, d'enlèvement et de destruction d'engins
explosifs, si essentielles soient ces dernières pour éradiquer le mal à sa racine. Trop
souvent, les systèmes de santé sont défaillants, la médecine d'urgence n'atteint pas les
zones reculées où les mines sont susceptibles de mutiler ou de tuer, la chirurgie adaptée
reste confinée dans les hôpitaux urbains et les prothèses sont d'autant plus difficiles
à porter que les premiers soins n'ont pas été prodigués dans les règles de l'art.
Et puis il faut aussi soigner les esprits et les mentalités, redonner confiance à des êtres
traumatisés, leur ouvrir de nouvelles perspectives d'emploi, de mobilité, de dignité. C'est
l'un des grands objectifs de la nouvelle Convention des Nations Unies sur le droit des
personnes handicapées dont la France s'honore d'être l'une des parties originelles.
La prévention aussi est essentielle. Sous la pression économique et pour des besoins de
survie, beaucoup de populations sont tentées de prendre des risques sur des territoires
encore mal sécurisés : se ravitailler en eau au puits proche du village, cueillir des fruits
dans le bois voisin, aller à l'école sont autant d'actes anodins de la vie quotidienne qui
peuvent se transformer en drames. Il est heureux que des associations, y compris en France,
s'emploient à sensibiliser les populations concernées. Elles s'adressent aussi à nos
concitoyens, pour que la solidarité s'accomplisse plus spontanément et plus efficacement.
Ainsi, l'action contre les mines est typiquement une activité transverse qui doit s'inscrire,
là où c'est nécessaire, dans des projets de coopération. Il est donc naturel que notre
coopération s'y implique. Cela me conduit à trois remarques : d'abord, le souci d'être global
et cohérent est essentiel, un traitement trop parcellaire risquant de manquer l'objectif du
plein retour à la normale ; ensuite, il est essentiel que la coopération ne soit pas conçue
en terme d'assistance mais vise sa propre fin en s'assurant que les personnels et les
institutions du pays concerné prendront le relais dans les meilleurs délais possibles ; enfin,
l'action contre les mines n'échappe pas à une loi désormais générale : les instances
gouvernementales orientent, légitiment, organisent, financent, mais ne peuvent pas tout
faire et doivent s'appuyer sur des relais multiples au sein de la société civile.
Cela me conduit à ma troisième remarque.
Les pouvoirs publics et la société civile doivent plus que
jamais continuer de travailler la main dans la main
En instituant la Commission nationale pour l'élimination des mines antipersonnel, la France
s'est dotée d'un instrument original. La CNEMA participe en effet de cette reconnaissance
désormais très générale du rôle de la société civile, non seulement dans la sensibilisation
des opinions publiques et leu

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