Prologue Elle me racontait se rêves et ses aspirations, me parlait aussi de ses frustrations, de ses petites misères, de ses petites et grandes joies. Je lui faisais part de mon ambition littéraire, de mes envies, de ma façon de voir le monde. Elle commentait, approuvait ou critiquait, encourageait, suggérait. Je consolais, rassérénais, admirais, félicitais. Nous étions amis, Pauline et moi. Amis depuis bien avant notre adolescence ; nous nous connus alors que j’avais onze ans et elle neuf. Elle était ma confidente, ma source, ma compagne de jeu et de travail, mon inspiratrice, ma muse, mon Erato à moi, mon complément. J’étais son protecteur, son guide, son moniteur, son fournisseur de réponses, son correcteur, son répétiteur, son complément. À nous deux, nous formions un tout, étions les deux moitiés de la même entité. Chacun notre tour nous devenions le yin ou le yang de l’autre. C’était une situation très claire : nous passions toujours notre temps libre ensemble, elle venait me voir jouer des matchs locaux de basket, j’allais l’admirer quand son école de danse proposait un spectacle. La vie sans elle était impensable, non envisageable. Notre amitié, notre amour, étaient purs et innocents : jamais n’avions-nous échangé de baiser autre que sur la joue, jamais mes mains ne l’avaient-elle ne serait-ce qu’effleurée. Du point de vue affectif, nous étions restés les enfants que nous étions quand nous nous connûmes : spontanés, transparents, authentiques.
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