Mes deux fées

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Un : L’amour est aveugle Mais quand va-t-on enfin me débander les yeux ? Depuis mon accident, il y a, oh je ne sais plus vraiment, mais plus d’un mois, car j’ai perdu le sens du temps, non seulement tout mon bras gauche et mon poignet et avant-bras droits sont plâtrés, mais l’on m’a mis cet épais bandeau sur les yeux, que l’on me remplace régulièrement. « Pas de lumière ! Votre rétine est atteinte et la moindre lumière l’endommagerait définitivement ! — Mais… — Oui, je comprends, c’est déplaisant, mais si vous voulez recouvrer une vue normale, il faut en passer par là ! Et le moindre écart vous mènerait à la cécité définitive ! La menace est claire, donc la discussion devient sans objet ! Et depuis ce jour-là je suis dans le noir absolu et dans la totale incapacité d’utiliser mes membres supérieurs. Dans mon état de dépendance totale, il était impensable que je rentre chez moi et j’ai abouti ici, dans cette chambre de maison de convalescence, où je me morfonds, me rase, m’ennuie, m’emmerde, tous ces termes n’étant pas encore suffisant pour qualifier mon état. Allez donc sur internet, essayez donc de regarder la télé, tentez donc de vous mettre un peu de musique ou de lire un bon bouquin les yeux bandés et les mains immobilisées ! Mes fractures ne me font plus souffrir, mais je ne serai pas déplâtré avant une bonne semaine, m’a- t-on dit.
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24 juillet 2014

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Français

Un : L’amour est aveugle
Mais quand va-t-on enfin me débander les yeux ? Depuis mon accident, il y a, oh je ne sais plus vraiment, mais plus d’un mois, car j’ai perdu le sens du temps, non seulement toutmon bras gauche et mon poignet et avant-bras droits sont plâtrés, mais l’on m’a mis cet épais bandeau sur les yeux, que l’on me remplace régulièrement. « Pas de lumière ! Votre rétine est atteinte et la moindre lumière l’endommagerait définitivement ! — Mais… — Oui, je comprends, c’est déplaisant, mais si vous voulez recouvrer une vue normale, il faut en passer par là ! Et le moindre écart vous mènerait à la cécité définitive ! La menace est claire, donc la discussion devient sans objet ! Et depuis ce jour-là je suis dans le noir absolu et dans la totale incapacité d’utiliser mes membres supérieurs. Dans mon état de dépendance totale, il était impensable que je rentre chez moi et j’ai abouti ici, dans cette chambre de maison de convalescence, où je me morfonds, me rase, m’ennuie, m’emmerde, tous ces termes n’étant pas encore suffisant pour qualifier mon état. Allez donc sur internet, essayez donc de regarder la télé, tentez donc de vous mettre un peu de musique ou de lire un bon bouquin les yeux bandés et les mains immobilisées ! Mes fractures ne me font plus souffrir, mais je ne serai pas déplâtré avant une bonne semaine, m’a-t-on dit. En attendant, je suis cloué sur ce lit, on me fait manger et boire comme si j’étais un bébé, il me faut de l’assistance pour ma toilette –et même pour les toilettes, si vous voyez ce que je veux dire. Quelle humiliation d’être guidé jusqu’au trône et qu’une main étrangère me tienne le sexe pour faire pipi ! Ou pire, je ne vais pas entrer dans des détails peu ragoûtants, pour l’autre type d’évacuation. Je dois admettre que les soignantes ont beaucoup de tact et de professionnalisme ; me torcher le fondement fait partie de leurs attributions, et elles essaient de ne pas rajouter à mon humiliation. L’une d’entre elles en particulier est particulièrement douce et a une voix fort agréable. Je n’ai bien sûr aucune idée de son aspect –est-ce un petit canon ou un laideron ?- mais j’aime son parfum ; quand on ne voit pas, les odeurs deviennent des éléments importants ! Les bruits aussi, qui permettent d’imaginer le monde extérieur, et j’adore le bruit que fait sa voix, de même que j’adore l’effet que me font ses douces mains. Je ne suis pas très entreprenant de nature, et je n’ai jamais osé lui demander son nom, ce qui est une injustice, car elle connaît le mien ! Son badge (j’en ai connu la présence, car il m’a effleuré plusieurs fois) doit porter son nom, prénom et sa fonction de soignante mais impossible de le lire, bon sang de bonsoir ! Faute de mieux, je l’ai baptisée Voix d’Ange. Quand c’est elle qui s’occupe de mon hygiène intime, j’admets apprécier le contact de ses mains et la délicatesse de ses gestes qui sont presque des caresses tant ils sont doux ; l’humiliation fait place, il faut le dire, à un certain plaisir. Il m’est même arrivé de ressentir un embarrassant début d’érection pendant qu’elle s’occupait de moi ; si elle l’a remarqué, elle n’en a pas fait état ! Je fantasme sur cette jeune femme (sa voix me fait supposer qu’elle est jeune) et découvre que sans l’avoir jamais vue, j’en suis tombé amoureux. Quand j’entends la porte s’ouvrir, j’espère que c’est elle qui va entrer, mais ce n’est pas toujours le cas ; deux autres personnes s’occupent de moi selon les heures et, je suppose, les jours de présence. Nous sommes en été, et il fait chaud dans cette pièce. On ne m’a laissé qu’un caleçon et rabattu le drap jusqu’à la taille ; mes plâtres me pèsent. Je trouve le temps bien long ! En ce moment, je ne suis pas d’accord avec Lamartine et son « O temps, suspends ton vol ! » Je préférerais qu’il l’accélère, son vol, le temps, et que je sois enfin libéré ! J’entends la porte s’ouvrir puis se refermer : est-ce elle ? Pourquoi entends-je le bruit du verrou que l’on ferme ? Des pas s’approchent, ceux de deux visiteurs, ou plutôt deux visiteuses car leurs talons claquent légèrement sur le carrelage. Je n’entends pas le « bonjour ! » amical habituel accompagnant l’arrivée d’une soignante. Qui est-ce ? Incapable de bouger et voir, je ne peux qu’attendre.
Les pas se sont approchés de mon lit ; j’entends deux respirations presqu’au-dessus de moi. Qui sont ces personnes ? Que me veulent-elles ? Pourquoi se taisent-elles ? Me croient-elle endormi ? J’attends la suite des événements, un peu inquiet et reste immobile. J’entends un léger bruit de tissu tombant au sol. Une main vient me caresser le visage, une main très douce ; vient-elle pour me raser ? ça a été fait ce matin, pourtant ! Cette main passe sur ma bouche, puis descend sur mon menton, puis mon cou. Quelle impression étrange ! De mon cou elle passe sur mon épaule droite dénudée et s’y attarde longuement tandis qu’une autre main se pose sur mon torse nu. Celle-là aussi me caresse la poitrine et m’effleure les tétons. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je trouve ces caresses très agréables, suggestives, même, mais je suis quand même perturbé : pourquoi ce silence ? Pourquoi ces caresses ? Pourquoi…je ne comprends pas ! Une troisième main vient au contact de mon flanc droit après avoir doucement écarté mon poignet plâtré. Je me sens complètement à la merci de ces mains, incapable de rendre ces caresses délicieuses qui m’envoient des frissons dans tout le corps ; puisque je n’ai de toute façon aucun choix, je me contente d’apprécier passivement. Enfin, passivement, ce n’est pas tout à fait exact ! Je sens que Pépère est en train de se réveiller de sa longue apathie et de prendre du volume ! Une des mains se retire, pour être remplacée sur ma poitrine par un contact tiède et humide : il me faut un court instant pour réaliser que ce contact est celui d’une bouche, et que cette bouche est en train de déposer de petits baisers sur mon torse et, à juger par le contact, de petits coups de langues. Dieu que c’est agréable ! Et encore plus quand cette bouche est rejointe par une autre, qui bécote l’autre côté de mon torse. Les deux montent et descendent de mes seins, où elles s’attardent, jusqu’à ma taille, à la limite des draps. Mon début d’érection s’est transformé en une raideur digne d’un militaire ; je suppose que mon sexe soulève le drap et que c’est visible, mais qu’y puis-je ? Je sens que l’on descend très doucement le drap qui me recouvrait jusqu’à la taille, pour l’amener à mon abdomen. Et les baisers sont maintenant sur mon ventre ; l’impression est fantastiquement érotique. Oh que je voudrais pouvoir caresser à mon tour les propriétaires de ces douces lèvres ! Mais hélas, je suis condamné à la passivité totale ! Mais je n’en peux plus d’attendre ! Qu’elles descendent encore un peu plus bas, vite ! Juste un peu plus bas ! Les bouches s’attardent sur mon nombril, et frôlent la frontière du pubis, sans aller au-delà. Brutalement, mon drap est rabattu jusqu’à mes genoux, révélant sans doute mon érection. Mon caleçon m’est retiré sans cérémonie : me voici exposant mes parties génitales aux yeux de…de qui ? Je ne sais pas ! Des mains se posent sur mes cuisses, les écartant l’une de l’autre et les caressent, de l’extérieur vers l’intérieur. Les bouches sont maintenant sur mes hanches, mais ne s’approchent pas encore de mon sexe. Une main se glisse sous mes cuisses et remonte jusqu’à m’effleurer les fesses ; je me rends compte que je me suis légèrement soulevé pour lui laisser libre accès. J’ai cessé de m’étonner de cette situation ; une seule chose m’importe, que ces baisers et ces caresses ne cessent pas, et qu’ils s’approchent de mon centre vital et s’en emparent, mais non, ces petites sadiques me refusent cet aboutissement ! On dirait qu’elles ont plaisir à faire durer le supplice –oh combien délicieux !- d’approcher de mon sexe sans le toucher. Lequel est bien prêt d’éclater, d’ailleurs, à tel point que mon érection en est maintenant douloureuse. Les souffles chauds sur mon ventre s’accélèrent, les coups de langues deviennent plus rapides, la main qui frôle l’intérieur des cuisses remonte, remonte… Ça y est ! Elle a effleuré le duvet de mes bourses ! Je ne peux retenir un gémissement. La main vient envelopper mes bourses et les caresse doucement provoquant une onde de plaisir qui me remonte dans tout l’abdomen. Une des bouches a cessé ses mignardises, car je sens maintenant un souffle tiède sur mon visage. Elle se pose sur mes lèvres ; une langue vient se glisser entre mes dents (je n’oppose pas, soyons vrai, une résistance farouche) et vient s’enlacer autour de la mienne. Je ne me rends plus compte du côté incongru de la situation ; je rends le baiser avec passion tandis que des caresses reprennent sur mon torse. Plus bas, la main qui soupesait les bourse s’est maintenant refermée autour de ma tige et commence un très lent mouvement de va-et-vient tandis qu’une autre main est venue apporter ses attentions à mes testicules et se glisse un peu dans ma raie, la touchant à peine.
Un contact chaud et humide sur mon pénis me fait tressaillir : la bouche qui se promenait sur mes cuisses vient me lécher la hampe, tout d’abord, puis commence à l’avaler ; c’est divin ! La langue me caresse le gland en tournant autour, les lèvres montent et descendent le long de mon pénis, tandis qu’au-dessus l’autre langue continue de folâtrer avec la mienne. Je n’ai pas eu de rapport sexuels depuis belle lurette ; je sens que je ne vais pas résister bien longtemps à un tel traitement ! Le plaisir monte, monte, monte ! Avaler le sperme n’étant pas apprécié par toutes les femmes, je cambre mon bassin pour sortir de la bouche de celle qui me prodigue cette fellation, mais deux mains passent autour de mes fesses et les attirent fermement, m’interdisant de me dégager tandis que les succions accélèrent leur cadence. Prisonnier, à bout de résistance, je ne peux plus me retenir et laisse partir ma semence ; la bouche continue de me sucer et ne laisse échapper aucune goutte. Les ondes de plaisir me passent dans le ventre et dans tout le corps comme autant de flammes. La bouche n’abandonne pas sa proie, bien que mon membre soit un peu amolli, et continue de me sucer, les mains s’étant remises au travail sur mes bourses et mes fesses. Je sais ne pas être un hercule et me désole de cette éjaculation précoce qui sera sans doute suivie d’une longue période d’inactivité ! Ces nanas, qui soient-elles, vont avoir une bien piètre image de mes performances sexuelles. Pas moyen de les payer de leur peine ! La bouche du bas abandonne enfin mon sexe, y déposant de derniers baisers. Ce doit être fini, hélas, car la bouche qui m’embrassait cesse aussi son jeu. J’ai honte, mais n’y peux rien. Les contacts sont rompus, je sens à la pression sur le matelas que les deux corps ont quitté mon lit. Je murmure : « Merci ! » mais une main se pose sur ma bouche ; veut-elle m’imposer le silence ? Sans doute. Et pourquoi ? Je ne sais pas. Des bruissements de tissu se font entendre, ainsi que des mouvements divers. J’entends un bruit de verrou à ma porte. Après un court moment une main revient me caresser le torse et mon oreiller est soudain écrasé de part et d’autre de ma tête. Que se passe-t-il ? Quelque chose de très doux, à l’odeur délicieuse vient toucher mon visage et appliquer une légère pression ; il me faut un court instant pour réaliser de quoi il s’agit : aucun doute, c’est un sexe féminin, encadré par une paire de fesses, qui me touche la bouche ! J’ai compris la demande : si mon sexe n’est plus à la hauteur, je peux dire merci avec ma langue, et je m’y mets de bon cœur ! Je lèche ce que je ne vois pas mais perçois fort bien, et sens les deux lèvres se séparer, s’ouvrant comme une fleur sous ma langue ; dedans c’est humide, de plus en plus d’ailleurs, une douce liqueur un peu salée envahit ma bouche. Le sexe bouge doucement sur mon visage, d’avant en arrière, me permettant de détecter la petite perle dure que je viens envelopper de ma langue. Après avoir rendu les honneurs à ce bouton de plaisir, elle se lance dans un voyage dans la caverne de l’amour, tourne contre les douces parois, revient sur le clitoris dont je perçois parfaitement la dureté. Oh, que je voudrais pouvoir caresser de mes mains, moi aussi, palper ces fesses et le reste de ce corps féminin. Mais non, impossible, je n’ai que ma langue ! Elle doit faire un bon travail, celle-là, d’ailleurs, si j’en juge par de doux halètements venant d’au-dessus de moi ! Miracle ! Je me rends compte que mon érection est déjà en train de revenir ! Incroyable ! Les main du dessous ont repris leur danse ensorcelée : l’une me masturbe, ce qui conforte le gonflement de mes corps caverneux, l’autre est retournée se glisser entre mes fesses. Je tressaille, car c’est une sensation inhabituelle mais finalement très agréable et devenant terriblement érotique, à tel point que je me mets à me dandiner pour inviter cette main à poursuivre son exploration. Elle n’est pas bête, cette main, elle comprend tout de suite ! Un doigt pénètre mon sillon anal d’une lent aller-retour, jusqu’à effleurer l’orifice qui s’y trouve, et le caresser sans le pénétrer. Sans prévenir, la main a quitté les lieux ! Une compression sur le matelas autour de mes hanches, puis la main s’empare de mon membre, le masturbe lentement puis… Je sens sur mon gland un contact élastique et doux : aucun doute, on est en train de me passer un préservatif ! La main maintient mon sexe tandis que quelque chose de brûlant et humide arrive en contact avec mon gland. Cette gaine descend sur lui pour l’englober complètement puis avaler tout mon pénis, qui a retrouvé sa forme olympique ! Une paire de fesses repose sur me cuisses. La gaine qui contient mon pénis exerce de petites compressions, absolument délicieuses alors que ce sexe qui
contient le mien ne bouge apparemment pas. L’impression est ineffable ! Un mouvement de va-et-vient commence ; je l’accompagne et l’amplifie cambrant mon bassin en rythme, tout en continuant à explorer de ma langue la caverne humide et ses alentours. Ma langue et mon bassin adoptent le même rythme ; les halètements au-dessus de ma tête deviennent de plus en plus forts, et j’en entends maintenant d’autres provenant d’au-dessus de mon sexe. Je lèche, je pénètre, et suis heureux que mon plaisir soit partagé, et il l’est, si j’en crois mes oreilles ! Les halètements se sont transformés en gémissements ! Ma langue lèche tourne, fouaille, s’enfonce aussi loin que possible, ressort, vient effleurer le clitoris et reprend sa danse infernale ; soudain, un chaud liquide vient m’humidifier le visage, tandis que les gémissements se sont transformés en petits cris et le matelas tressaille autour de ma tête. Je persiste jusqu’à ce que les secousses se calment, et que le mouvement du sexe ralentisse puis cesse. Avoir provoqué un orgasme me réjouit ! Une de ces deux personnes a été payée de ses services ! Côté bas aussi, les choses s’accélèrent : le sexe s’agite de plus en plus vite autour du mien, deux mains s’appuient maintenant sur mon ventre, les mouvements prennent de l’amplitude… Que je voudrais pouvoir toucher ce corps qui s’agite ! Je sens soudain des contractions violentes me comprimer le pénis, puis un liquide chaud couler sur mon pubis et mes bourses, accompagné de cris réprimés. Victoire ! J’ai pu offrir deux orgasmes, un à chacune des aimables créatures qui m’ont donné tant de jouissance. Le sexe qui emprisonnait le mien se retire avec douceur. Je suis toujours en érection ah, enfin, ma réputation va peut-être remonter d’un cran ! Une main me libère du préservatif et m’essuie doucement le pubis et les testicules avec ce que suppose être un Kleenex. Quel pied j’ai pris ! me dis-je, supposant que la séance est terminée. Non ! Elle ne l’est pas tout à fait ! Mes deux partenaires ont libéré le matelas de leur poids, effectivement, mais je sens un nouveau contact sur ma bouche : c’est doux et tiède, mais pas humide du tout ; ah ! Une partie plus dure me touche les lèvres, une partie faite pour être sucée, ce que je fais avec conviction. Ce sein venu sur mon visage est remplacé par un autre, puis un autre… À tous ma bouche fait son compliment sous forme de léchouille, aspiration, parfois accompagnée de mes dents qui mordillent le téton, faisant gémir la propriétaire du sein. Une fois de plus, je voudrais pouvoir compléter le travail de ma bouche par celui de mes mains mais hélas ! Impossible, en dépit de mon envie ! Voici que les doux seins quittent mon visage ; un instant plus tard, une main me saisit le sexe toujours érigé et le masturbe, voici qu’une bouche l’avale, le suce, l’aspire puis le libère et… qu’une autre bouche l’avale à son tour bientôt remplacée par la première. Elles me sucent à deux ! C’est la première fois de ma vie qu’on me fait une fellation à deux bouches ; l’effet est extraordinaire ! Les deux ne caressent pas exactement de la même façon mais le résultat est fabuleux ! L’une des deux bouches abandonne mon membre pour venir lécher, et même gober mes testicules. Là, c’est trop ! Je pars à grands jets (c’est sans doute exagéré mais c’est l’impression que j’ai) et sens qu’on avale ma liqueur tout en flattant mon bas-ventre et mes bourses. La jouissance est fantastique ! L’enthousiasme une fois calmé, mon membre reprend progressivement sa dimension au repos, caressé par plusieurs mains. Cette fois, pas de rémission, Pépère va devoir se reposer un peu ! Des bruissement de tissu : mes deux visiteuses sont-elles en train de se rhabiller ? Que je regrette de ne pas les avoir vues ! Je n’ai senti d’elles que leur sexe, leur bouche et leurs mains, mais ça, c’était déjà un merveilleux cadeau. On m’essuie avec douceur, on me remonte mon caleçon et mes draps, on m’embrasse longuement sur la bouche et même la langue, une main m’effleure une dernière fois la joue et le torse, bruits de chaussures à talons qui s’éloignent, bruit du verrou que l’on défait, bruit de la porte qui s’ouvre et se referme, et me voilà seul, avec une sorte de vertige. Ai-je rêvé ? Une odeur de sexe sur mon visage, un peu d’humidité sur mon entrejambe et la sensation sublime subsistant dans mon appareil génital me disent que ce n’est pas le cas ; ces deux personnes ne sont pas le fruit de mon imagination !
J’en oublie ma misère d’être cloué au lit, impotent et aveugle. Impotent mais pas impuissant, en tout cas ! Je ne me savais pas capable de tels exploits aussi rapprochés ; ces deux femmes m’ont certainement communiqué une ardeur que je ne me connaissais pas ! Quand même, en y réfléchissant, un peu bizarre, cette histoire ! D’abord, le silence absolu, sauf quelques gémissements, qu’elles ont observé, pas une parole, pas un son ! Ne voulaient-elles pas que je les identifie ? Les reconnaisse au coin d’un couloir à leur voix ? Ensuite, quand même étrange que deux nanas viennent faire l’amour avec un patient inconnu, pas spécialement beau ni baraqué dont la partie supérieure est immobilisée, et aveugle de surcroît ? Ou, au contraire, étaient-ce ces derniers points qui avaient motivé leur fantasme ? Que je sois à leur entière merci, incapable de les voir et de rendre, autrement qu’avec mon sexe et ma bouche, les caresses qu’elles m’avaient prodiguées ? Je les avais appréciées, ces caresses et me demande (mais c’est sans doute mon imagination ?) si elles n’étaient pas un peu autre chose qu’uniquement érotiques ; elles me semblaient aussi, comment dire ? amicales ? affectueuses ? tendres ? La grosse baise n’inclut pas de caresse, mais du sexe, et rien que du sexe. Le petit bisou affectueux n’en fait pas partie, que je sache, mais là, j’avais eu cette impression de gentillesse et même de tendresse. Oui, mais, à quel titre ces nanas auraient-elles pu éprouver de l’affection pour moi ? Mystère et boule de gomme, comme dit l’autre ! Ces réflexions me conduisent jusqu’au repas du soir qu’une soignante vient m’apporter et me le faire manger. Cette personne m’emmène ensuite faire mes ablutions du soir avant de m’aider à me recoucher et me souhaiter bonne nuit. C’est justement Voix d’Ange, celle des infirmières qui m’inspire parfois des sentiments… disons virils, par sa voix et la douceur de son toucher. Est-ce que ça ne la dégoûte pas de me torcher les fesses comme ça ? C’est son métier, bien sûr, mais quand même ! Une fois réinstallé au lit, je m’endors rapidement, ayant encore en tête la merveilleuse séquence de l’après-midi. Même maintenant, j’ai un peu de mal à croire que cette histoire est réelle, tant elle est incroyable et en même temps si agréable.
Deux : une enquête de satisfaction
Les jours qui suivent me paraissent interminables : plus de visite merveilleusement érotique, et cette perspective d’être déplâtré me semblant encore à des années-lumière. Quant à recouvrer l’usage de la vue, je n’ai aucun indice sur sa date possible. Enfin ! C’est aujourd’hui que je vais être libéré de mes entraves ! La dernière radio a confirmé que la réparation de mes fractures est complète et que l’on pourra me restituer l’usage de mes membres. Et cet après-midi une infirmière est venue et, à l’aide d’une machine que je n’ai pas vue, mais qui émet un miaulement inquiétant, a découpé mes plâtres du bras gauche et du poignet droit. Après qu’elle ait eu enlevé les bandages qui me protégeaient, j’ai essayé de faire fléchir mes articulations et ai découvert que c’est douloureux. — Ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal ! Après une aussi longue immobilisation, vos articulations ont besoin de réapprendre à fonctionner ! Oui, certes, mais j’ai du mal à croire que la douleur engendrée par la moindre flexion disparaîtra un jour. En dépit du conseil « Ne vous inquiétez pas », je me fais au contraire beaucoup de souci ; il me paraît invraisemblable que je retrouve un jour la mobilité et la souplesse de ces articulations contraintes depuis tant de semaines. Mais la divine surprise viendra plus tard dans l’après midi : une soignante entre dans la pièce et commence à me défaire mon bandeau ; avant de le retirer complètement, elle m’ordonne : — Fermez les yeux ! Derrière mon bandeau, je ne me rendais pas compte si mes yeux étaient fermés ou ouverts, puisque de toute façon, c’était le noir le plus absolu. Mais j’obtempère : la voix qui m’a donné cet ordre ne semble pas encline à la négociation Les derniers tours du bandeau ont été retirés. — Gardez les yeux fermés ! exige la voix de l’infirmière. Je l’entends s’éloigner un peu puis des bruits de manipulation mécanique, accompagnés d’un frottement. Elle doit être en train d’abaisser le volet roulant de ma fenêtre. Enfin la voilà à nouveau près de moi ! — Ouvrez les yeux, lentement ! Je m’exécute. Je suis dans une pièce sombre, ma chambre, et découvre mon environnement : la pièce a des murs blancs, je distingue les barreaux de mon lit, puis le visage de l’infirmière : une personne entre deux âges, du genre de celle à qui l’on en conte pas. La dernière fois qu’elle a ri doit dater, me dis-je en voyant son visage, du siècle dernier ! La femme me colle des lunettes — sans doute de soleil — sur le visage et m’annonce : — Je vais ouvrir le volet progressivement ; si la lumière vous heurte, fermez tout de suite les yeux ! Elle ouvre : la pièce s’illumine progressivement sans me provoquer de douleur ou d’inconfort. — Alors ? me demande-t-elle. — Ça va, réponds-je d’une voix que j’essaie de rendre assurée. — Pas douloureux ? — Non, vraiment pas ! — Gardez les lunettes pour le moment, nous verrons à les retirer plus tard. Ça me va ! Je veux bien faire l’effort de garder les lunettes contre le privilège d’y voir à nouveau. Cette femme quitte ma chambre ; une fois seul, j’exerce à la fois ma vue et mes articulations libérées et, joie ! Les deux sujets semblent fonctionner ! Côté articulation, on est bien loin de la perfection, c’est même très douloureux, le mouvement est restreint mais possible. L’impression que j’étais paralysé à vie s’estompe. Quant à la vue, elle semble normale ! Quel bonheur de pouvoir enfin bouger et voir ! Pour l’apprécier, il faut en avoir été privé, comme moi, pendant ces interminables semaines.
Le lendemain matin, le médecin entre dans ma chambre : « Monsieur Ruffec ! Comment nous sentons-nous ? — Soulagé. Vivant. Bien. — Parfait, parfait ! Vos derniers examens sont très bons ; je n’ai aucune raison de vous garder ici, et vais donc vous libérer. Un peu de physiothérapie pour vos bras et poignet, et un petit traitement pour votre rétine feront le reste du travail de réparation. Vous pouvez partir dès ce matin ! Bien entendu, je suis ravi mais avec une petite pointe de regret ; si vite ? N’aurais-je pu rester une journée de plus ? Comme je suis franc avec moi-même, j’admets que ne jamais connaître le visage de celle des soignantes qui avait les mains si douces, Voix d’Ange, m’attriste ; je m’aperçois maintenant que j’ai pour elle plus qu’une grande affection. Même si c’est un laideron, décidé-je. Quant aux deux merveilles qui m’ont offert incognito le septième ciel… Je ne les reverrai jamais, c’est sûr ! J’ai fait ma toilette sans aide (ne plus sentir un objet entre des mains étrangères, fussent-elles douces, est quand même un prodigieux soulagement) et j’ai préparé le peu d’affaires que j’ai ici et me dispose à sortir quand une grande femme d’une cinquantaine d’année entre dans ma chambre. Surprise, elle me regarde : « Mais… vous êtes déplâtré ? Et sans bandeau ? Je venais vous faire votre toilette, mais je vois que vous n’avez plus besoin de moi ! » Et elle s’en va. Celle-ci n’était pas Voix d’Ange, c’est sûr, mais l’une des deux autres, qui faisait son travail fort correctement d’ailleurs mais n’avait pas la patte de velours de Voix d’Ange. Elle est partie si vite que je n’ai même pas eu le temps de me remercier. De retour à mon appartement, je reprends progressivement une vie normale, ponctuée de séances de kiné. Je suis retourné au travail, et y ai retrouvé les satisfactions et frustrations d’un cadre avec quelques responsabilités : réunions, convocations, appels de clients mécontents… La routine, quoi ! Tout cela ne m’empêche pas de repenser souvent à cette étrange fête charnelle, où j’étais à la fois paralysé et non-voyant, mais qui fut cependant, avec certitude, ma plus belle expérience érotique ! Je rêve parfois que je retrouve ces deux inconnues et que nous répétons l’expérience, mais cette fois yeux ouverts et mains libres. Le rêve se termine systématiquement par une carte de géographie sur les draps et un réveil déçu que tout ça n’ait été qu’un fantasme. Ce vendredi, je suis rentré depuis peu de ma séance de kiné après le travail quand mon téléphone sonne. Je décroche, mais personne ne parle au bout du fil ; après un court instant le bip-bip du signal occupé se fait entendre. Etrange ! J’ai entendu dire que des voleurs appellent les appartements pour savoir s’ils sont occupés et y rendre une petite visite dans le cas contraire. L’écran montre « numéro masqué ». Mon répondeur clignote et l’ayant consulté, il m’indique que plusieurs appels à numéro masqué ont eu lieu un peu plus tôt dans l’après-midi. « Numéro masqué » révèle souvent un appel de démarchage quelconque, mais là, je ne comprends pas ! Bon, pas grave ! Trois quarts d’heure plus tard, on sonne à ma porte. Je vais ouvrir et y découvre deux jeunes femmes, élégamment vêtues, discrètement maquillées, l’une portant une serviette noire. — Oui ? — Monsieur Ruffec ? — C’est bien moi. — Nous sommes envoyées par l’hôpital Saint Luc, pour effectuer une enquête de satisfaction, si vous voulez bien accepter de répondre à nos questions. Saint Luc, c’est bien là où j’ai été soigné, donc ce ne peut être une chausse-trappe. En plus, elles sont plutôt – et même très - mignonnes. Derrière mon bandeau, j’ai été sevré de jolis minois pendant toutes ces semaines alors pourquoi pas ? — Entrez, invité-je. Elles entrent. La plus grande est brune aux cheveux mi longs et aux yeux pervenche, superbes, l’autre blonde, cheveux longs maintenus par un catogan ; elle, elle a d’immenses yeux gris pleins de paillettes. Je dois admettre qu’elles sont toutes deux fort jolies et plutôt bien balancées : elles ont tout ce qu’il faut là où il le faut, et pas de ce qu’il ne faut pas là où il ne faut pas, mais le sujet de leur visite n’est pas là. Je les invite à s’asseoir sur mon canapé, approche une chaise pour leur faire face et dis :
— Je vous écoute. La brune sort un document de sa serviette et un stylo et commence une série de QCM : — Comment jugez-vous l’accueil à votre admission à l’hôpital : très bien, bien, acceptable, mauvais ? J’étais dans un état d’endommagement tel, quand l’ambulance m’y a amené, que je n’en ai aucune idée. Ce que j’explique. L’enquêtrice passe à la suite ; les questions se poursuivent et j’essaie d’y répondre honnêtement, en général de façon positive. Arrive la question : « Comment qualifiez-vous les soins corporels prodigués par les soignantes ? Là, me souvenant de Voix d’Ange je dis automatiquement : « parfois merveilleux » — Votre réponse doit être, s’il vous plait, choisie parmi les termes « très bien, bien, etc. » me corrige-t-elle. — Alors disons « très bien ». Les questions continuent, la jolie blonde étant restée silencieuse ; une stagiaire, peut-être. Je commence à avoir du mal à me concentrer : ces deux filles ont des jambes magnifiques et j’ai l’impression que leurs courtes jupes sont en train de remonter au-dessus de leurs genoux : est-ce une illusion ? Chaque mouvement qu’elles font a pour effet d’exposer un peu plus à ma vue la naissance de leurs cuisses. La qualité du confort dans ma chambre commence à m’indifférer, franchement, je ne sais plus très bien si les nuits étaient silencieuses, si la climatisation fonctionnait bien, mais je sais que ces jambes superbes se découvrent devant moi, et m’interdisent de penser à autre chose. Je commence à distinguer la jarretière, fort jolie, qui marque le haut des Dim-up de la petite blonde et me mets à transpirer. — Nous vous ennuyons avec nos questions, Monsieur Ruffec ? Nous pouvons vous laisser, si cela vous pèse ! — Non, non, du tout, continuez ! N’ai-je pas perçu une pointe d’ironie dans la question ? — Vous n’avez pas l’air dans votre assiette, monsieur Ruffec ! Vous voulez que nous appelions l’hôpital ? — Non, ça va, vous dis-je ! — J’ai du mal à vous croire ! Elle se lève, pose son document sur sa serviette, s’approche de moi et pose un doigt sur ma gorge, à l’emplacement de la carotide : — Vous avez une fréquence cardiaque élevée, Monsieur Ruffec ! Elle se rassied, et comme par hasard sa jupe lui remonte très haut sur ses cuisses à elle aussi, à tel point que je crois deviner sa petite culotte blanche. Quel spectacle ! Il semble plaire à Pépère aussi d’ailleurs, car le voici qui commence à prendre du volume, à mon plus grand embarras. S’il insiste, ces jeunes femmes vont détecter une bosse suspecte à mon pantalon ! Mais Pépère est ainsi fait que malgré mes admonestations mentales, il continue sa croissance. Brassens a dit ‘la bandaison, papa, ça ne se commande pas’, mais apparemment la dé-bandaison (est-ce un néologisme ?) non plus ! J’essaie de penser à autre chose : — Continuez vos questions, réussis-je à dire, ou plutôt à éructer. La brune reprend son papier : — Qu’avez-vous pensé de l’attitude du personnel féminin envers vous ? Très bien ? bien ? Ou comment ? Me voici perplexe. Un questionnaire de satisfaction peut-il inclure une telle question ? J’en doute. — Euh, vous êtes sûre que cette question fait partie de votre protocole ? — Elle n’en fait absolument pas partie. C’est une question personnelle, je veux dire de ma part. Alors ? — Eh bien, je dois dire que dans l’ensemble le comportement était très correct. — Très correct ? Mais donc pas amical ? La jupe de la brune a encore remonté sur ses jambes ; je distingue maintenant nettement la dentelle qui borde sa culotte blanche. J’ai du mal à me concentrer sur ma réponse.
— Certaines des personnes n’étaient que correctes ; d’autres étaient en plus très amicales. — Pouvez-vous citer des noms, puisqu’ils apparaissent sur les badges ? — Vous oubliez que je ne voyais rien ! — C’est juste. Donc vous n’aviez aucun moyen de voir vos soignantes ? — C’est ça. — Et cela vous gênait ? — Je l’ai beaucoup regretté ! — Comment identifiiez-vous vos diverses soignantes, alors ? — À leur voix, leur délicatesse de toucher, leur odeur un peu aussi. — Et vous aviez une préférée ? — Oui. — Laquelle ? — Comment vous répondre ? — C’est vrai. Pourriez-vous la reconnaître si elle vous parlait ou vous touchait ? — Sûr ! Mais pourquoi ces questions ? — Voulez-vous fermer les yeux je vous prie ? — Mais… — Faites, s’il vous plait ! Je m’exécute, perplexe. Une main vient me caresser la joue et une voix me dit avec douceur « Tu te souviens de moi ? » Voix d’Ange ! C’est Voix d’Ange ! — Oui ! Oh oui ! — Ouvre les yeux, Georges Ruffec ! La jolie blonde au catogan est debout près de moi et me sourit avec infiniment de gentillesse. Et de nouveau, elle me caresse la joue. Je suis ravi, ravi et stupéfait : Voix d’Ange, c’est ce petit canon ! Celle qui m’aidait à satisfaire aux exigences corporelles avec tant de gentillesse, c’est cette beauté blonde ! — Je suis ravie que tu m’aies reconnue, Georges ! Je ne sais que dire. Je ne peux la quitter des yeux. Elle se rassied me souriant toujours aussi gentiment. Sa jupe, mais c’est le hasard, sans doute, s’est considérablement remontée. — Mais alors, cette histoire d’enquête de satisfaction… — N’est que pure invention de notre part. Un prétexte pour venir ici. — Mais pourquoi ? — Je pensais à toi sans arrêt et j’avais une envie folle de te revoir. Et Angélique aussi. — Angélique ? — Angélique, c’est moi, jeune homme, m’annonce la brune aux yeux pervenche. — Charmé de vous connaître. Mais nous nous serions déjà vus, si vous parlez de me revoir ? Nousnenoussommes pas vus ;moije t’ai vu, maistoinon. Je ne comprends plus rien : on ne s’est pas vus, mais elle m’a vu. Ah si, elle a dû me voir pendant que j’avais ce maudit bandeau sur les yeux ! Croisé dans un couloir, ou quelque chose d’équivalent ! — Et vous, dis-je à la blonde, vous vous appelez comment ? — Moi, c’est Elodie, pour te servir, sauf si tu persistes à me dire « vous ». J’ai eu ton adresse au bureau des entrées, ainsi que ton téléphone. — Le coup de fil, c’était toi ? — Nous voulions savoir si tu étais chez toi. — Eh bien, Mesdames, je suis ravi de cette initiative, que je trouve très flatteuse. Angélique pointe un doigt vers ma braguette déformée par son contenu : — De notre côté, nous sommes également très flattées de te faire cet effet. Nous avons tout fait pour, d’ailleurs. Cette fois l’attaque est directe ! Ces jupes ne remontaient pas toutes seules sur leurs cuisses, après tout ! Ces deux ravissantes personnes sont venues pour… Je n’ose me le formuler… Pour m’allumer !
— Tu nous offres à boire ? Je sursaute. — Bien sûr ! Où avais-je la tête ? Un apéritif ? Whisky ? Martini, G&T ? Jus d’orange ? Je n’ai pas de bière ! Toutes deux optent pour un gin-and-tonic bien glacé, que je leur sers dans un état second. Ces deux poupées m’ont rendu visite avec des intentions de passer un moment torride ! Ça n’existe que dans les contes de fées pour adulte ! — Toi, tu ne te sers pas ? Machinalement je me sers aussi un G&T. Elles lèvent leur verre : — A notre rencontre ! Nous buvons en silence. Une question me travaille : — Angélique ? — Oui Georges ? — Où nous sommes-nous vus, pardon, où m’as-tu vu ? — Mais, à l’hôpital, bien sûr ! — Tu y travailles aussi ? — Du tout. — On s’est croisés dans un couloir ? — Non. Je t’ai vu dans ta chambre. — … — Tu ne te souviens pas ? — … Soudain, la lumière se fait : « Oh ! — Je vois que tu as compris. — Oui. Mais pas tout. — Explique-toi ? — Vous êtes les deux filles qui m’avez fait l’amour dans ma chambre… — Bravo ! Que n’as-tu pas compris, alors ? — Pourquoi j’ai eu cette chance, pourquoi vous êtes là toutes deux ce soir. — Je vais t’expliquer. » C’est Elodie qui reprend la parole. « Pendant plusieurs semaines, je me suis occupée de toi. — Et avec quelle gentillesse ! — Je n’y avais pas de mérite. — Comment cela ? — J’étais tombée amoureuse de toi. Et ça continue. Je ne supporte pas de ne plus te voir. — Hein ? — C’est comme ça. Quand tu es arrivé, tu m’as plu malgré ton état. Ensuite, en te voyant tous les jours, en t’aidant, en te soignant j’ai été séduite. Et de plus en plus avec le temps ! J’ai compris que tu es l’homme de ma vie. Et je me suis aussi rendue compte que je ne t’étais pas indifférente. — Ça, c’est ben vrai ! — Oui. Tu me l’as dit avec ton corps. — Je m’en souviens. Avec une partie particulière de mon corps ; j’étais amoureux de ta gentillesse, de ton toucher et de ta voix. — Il faut aussi que je te dise : je vis avec Angélique. — Ah ! — C’est aussi comme ça. Angélique et moi sommes bisexuelles, et très amoureuses l’une de l’autre. — Mais alors vous n’avez aucun besoin de moi ! — Je viens de te dire que je suis tombée amoureuse de toi, il me semble ! Je me tais, perdu, puis l’incite à continuer. — Alors ? — Quand je m’en suis rendue compte, j’en ai parlé avec Angélique ; notre couple est très uni, mais aussi très ouvert. Nous ne nous mentons jamais. — Et ?
— Angélique a tout à fait accepté mes sentiments, mais a souhaité faire ta connaissance. Je l’ai emmenée dans ta chambre, et elle t’a vu, dans ton état de dépendance totale. Tu lui as plu, à elle aussi, et nous avons décidé de te goûter. — Me goûter ? — Oui, te goûter charnellement, faire un essai sexuel avec toi, si tu préfères, pour voir si nos corps étaient en accord avec nos sentiments. Malgré ton état. Et nous avons pensé que ça te plairait. Je suis sonné. Ces paroles me frappent comme autant d’uppercuts. Ces deux personnes que je n’avais jamais vues jusqu’à ce soir, je leur ai déjà fait l’amour ! Ou plutôt, elles me l’on fait ! Cette notion est incroyable ! — Si ça m’a plu ? Prodigieusement ! Et vous, l’expérience vous a convaincues ? — Oui, à tel point que le but de notre visite est de venir te dire que tu nous plais, mentalement, physiquement et aussi sexuellement, et que nous voudrions essayer de continuer cette relation. Tu n’es ni marié ni pacsé, et tu n’as pas de petite amie en ce moment, que je sache ? — C’est la vérité, mais tu sais ça comment ? — Aucune jeune femme ne t’a rendu visite pendant ton séjour à l’hôpital ! Tu as eu quelques visites masculines, et deux ou trois de la part de femmes d’un certain âge et c’est tout ! Moi, si j’avais été ton épouse ou ta compagne, je serais venue te voir tous les jours ! Alors ? — Alors quoi ? — Ne fais pas l’idiot ! Que penses-tu de notre projet ? Tu acceptes de nous revoir ? — Je n’accepte pas, je le désire, j’en ai une envie folle ! dis-je, repensant à la séance à l’hôpital. — Malgré notre bisexualité ? Ça ne te rebute pas ? Je ne lui dis pas que j’y trouve au contraire un côté excitant ; j’aime les femmes, j’aime faire l’amour avec les femmes et, bien que je ne l’aie jamais vu en réalité, je pense que j’aimerais voir des femmes se faire l’amour. Et si j’avais permission de donner un petit coup de main (enfin, quand je dis « coup de main… », je pense que la main ne serait pas mon unique moyen), eh bien, je n’y verrai que des avantages, mais peut-être ne mélangent-elles pas les genres ? Et ces deux filles sont tellement belles ! — Alors ? C’est oui ? Je tends une main à Angélique, l’autre à Elodie : — Tope-là ! Elles topent. Cela s’arrose ! Je nous ressers d’une généreuse portion de gin, additionné d’un peu de tonic et le reste en glaçons. — Il fait bon, chez toi ! On peut se mettre à l’aise ? — Mais comment donc ! Angélique ôte sa petite veste ; dessous elle ne porte qu’un corsage plutôt transparent, permettant d’apercevoir son soutien gorge blanc, profondément décolleté. Quant à Elodie, elle a retiré son léger cardigan ; dessous elle porte un T-shirt blanc à même la peau et si l’on en croit le relief que le fin tissu laisse apparaître, pas de soutien gorge. Et elle n’en n’a pas besoin, ça tient tout seul ! Les deux pointes qui poussent le tissu sont bien agressives ! L’ambiance monte de quelques degrés mais je n’ose prendre d’initiative, de peur de passer pour un mufle. Ces demoiselles m’ont démontré à l’hôpital qu’elles sont très capables de conduire la cérémonie elles-mêmes. Nous nous regardons, très conscients du désir que nous éprouvons, très lucides sur la nature des événements à venir, et dégustant cet instant un peu magique du « juste avant ». Remuer les bras me rappelle que je sors de chez le kiné, où j’ai transpiré, et trouve que mes effluves sont désagréables. — Mesdames, si vous permettez, j’aimerais me doucher, car je sors d’une séance de kiné et je pue la sueur. Vous voulez bien vous resservir et patienter quelques minutes ? — Fais comme chez toi, plaisante Angélique. — Nous t’attendons, ajoute Elodie.
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