Damnation 7 Le Mage de Makhê

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Silarôn Belor se réveille dans le château des mages noirs. Un endroit pas aussi horrifique qu'il ne s'y attendait, mais où les luttes de pouvoir semblent monnaie courante.
Pendant ce temps, Milmort, apprenant son existence, s'apprête à marcher sur Anîm.
Makhê : combat en grec ancien. Dans la saga de la Danse du Lys, située dans le même univers, il s'agit de l'incantation de base de l'élément feu.
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30 janvier 2013

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Milmort Le Soleil se levait à lǯest, faisant chanter les coqs dǯun bout à lǯautre du Royaume de Perdal. Dans la grande ville de Sil, qui ressemblait à sǯy méprendre à une forteresse, de nombreuses personnes se réveillaient sans se douter un instant que tout allait changer avant la fin de la matinée. A quelques distances de là, au palais du Royaume, Milmort avançait avec sa couronne sertie dǯor vers son trône. Ses yeux sombres, dénués de toute compassion, parcouraientla salle de Cour dǯun éclat meurtrier. En ce début dǮaprès midi, la pièce était pleine de courtisans sǮinclinant bien bas sur son passage. Le Cardinal était là, chétif dans sa robe dǯofficiantDans son dos, le cercle des écarlate. déesses étincelait. Il avait demandé une audience. Milmort se demandait bien pourquoi. Il lui adressa son sourire dǯhypocrite. Mais un détail attirait déjà son attention. Son lieutenant lǯattendait derrière les courtisans, avec la mine de quelquǯun dǯextrêmement furieux. Ses lèvres se trémoussaient dans des rictus carnassiers qui en disaient plus long quǯune gerbe de sang lorsdǯune bataille. Na-Kîm venait de se faire un ennemi juré… Habillé tout en noir, comme de coutume, il tranchait de façon fatal avec le reste des courtisans. Eux, vêtus de toutes les couleurs de lǯarc-en-ciel, arboraient des expressions froides et condescendantes. Na-Kîm, lui, avait un regard pervers, sombre et dévastateur. Ses rictus de haine étaient devenus légendaires dans tout Perdal. Ses yeux fourbes dévisageaient les autres membres de la Cour comme des prochaines proies à ajouter à sa collection de têtes.  Milmort se garda de croiser son regard. Cet homme était un assassin psychopathe qui prenait du plaisir à tuer. Sǯafficher en publique en sa compagnie serait une erreur. Na-Kîm était dǯunelaideur horrifiante lorsquǯil souriait; ses mèches blondes lui voilaient les yeux tel la mort. Plus rapide quǯune ombre et acéré comme une lame dentelée, il maîtrisait aussi bien les affaires publiques que les massacres à la belle étoile. Son autre passion, à par le meurtre, cǯétait lǯargent. Et Milmort en avait beaucoup. Lǯempereur sǯassit sur son trône. LǯOrbe violette brillant dǯune lueur démoniaque apparut dans les replis de sa cape dǯor et dǯargent. Ses mèches de cheveux rouge dévalaient son crâne, telles des gouttes de sang le longdǯune noireépée. Les premiers
plaignants plièrent leurs genoux à ses pieds.Il fut dǯune générosité rare envers leurs problèmes de moindreimportance. Des pièces dǯor changèrent de mains de nombreuses fois sous les regards concupiscents de Na-Kîm. Enfin, la salle se vida peu à peu.Une fois quǯil nǯy eut plus personne, le Cardinal sǯavança, avec au cœur des prunelles, une fureur rare. Que me vaut ce regard ? sǯétonna Milmort, sur unton las. ! Je vais donc vous le rappeler. Vous avez massacré desne devinez pas  Vous enfants de lǯécole de Lumequi nǯétaient dǯaucune menace pour nous ! Ils étaient innocents ! Mon chère Cardinal, vous mǯavez demandé de tuer les mages, cǯest-ceque jǯai fait, renchérit Milmort en dévoilant un rictus méchamment incliné. Vous ne pouvez que vous en vouloir. Notre marcher était très clair. Je monte sur le trône et en échange, je massacre tous les mages du Royaume. Je répands la bonne parole comme vous pouvez le voir. Bientôt, les démons seront exterminés et le monde sera de nouveau pur.  Certains se sont échappés après lǯapparition du Mage de Lume, intervint Na-Kîm avec un rictus sanguinaire. Ne vous inquiétez pas, par soucis dǯéquité, nous les pourchasserons pour les tuer. Jǯespère que la mauvaise nouvelle qui vous parviendra bientôt vous rendra moins insolent, rétorqua le Cardinal dǯune voix grave. Vous mǯavez trompé !Un doigt squelettique se pointa sur Milmort comme la pointe dǯune lance. Je pourrais vous retirer le pouvoir, Milmort, alors stoppez ces massacres, où je vous assure que les élus des Déessesviendront sǯoccuper de votre cas, personnellement! Sur ce,le Cardinal sǯen futdǯun pas vif vers la sortie. Milmort fit un signe de tête à Na-Kîm. Celui-ci se précipita vers le Cardinal et lui planta ses poignards dans le dos. Aucune goutte de sang ne perla. Mais lǯhomme mourut avant de toucher le sol. Milmort brandit son Orbe et un mot de pouvoir retentit dans la salle du trône. Un rayon violet balaya le sol et transforma le corps du Cardinal en poussière. débarrassé de cet empêcheur de tourner en rond, le complimenta Enfin Milmort, en refermant la porte dǯun geste négligent dela main. Vous nǯoublierez pas de balayer ces cendres, Na-Kîm.
Avec plaisir, seigneur, mais je vous remercie de mǯavoir permis de le tuer. Jǯattendais ce moment depuis de nombreuses années.Ce petit serviteur des Déesses est à lǯorigine dǯune de mes cicatrices. Un Roi se doit de satisfaire ses sujets ! Le rire démoniaque de Milmort résonna dans la pièce, se mêlant aux gémissements mélancoliques du vent qui sǯengouffrait par les fissures de lǯancienne forteresse.Où en sont les affaires du Royaume ? Les esclavagistes nǯattendent quǯun signe de votre part pour reprendre leurs activités si lucratives, déclara le tueur, avec une joie malsaine. Ils vous reverseront un quart de leurs recettes comme convenus. Mais ils veulent de la chair fraîche.  Donne-leur en pâture la famille du Cardinal… Ces nièces sont adorables et je nǯai jamais eu lǯoccasion de les approcher. Je suis prêt à les préparer pour leur voyage vers la Confédération Roc.  Je leur en ferai part. En attendant, notre avancée vers lǯEst est ralentie par la présence de groupes armées et de mages. Ils sembleraient que le massacre à Rinosil nǯait pas fait lǯunanimitéparmi vos sujets. des représailles comme bon vous semble. Je veux que nous Organisez parvenions à lǯOcéan sans encombre. A vos ordres…Soudain, la porte de la salle du trône sǯouvrit sur le Général des armées, un grand brun puissant et sans pitié, comme les aimait Milmort. Il exécutait les ordres sans discuter et prenait un malin plaisir à faire du mal. Il posa un genou au sol près du trône. Mon Empereur, jǯai de mauvaises nouvelles à vous faire part…Parle sans détour Runus, si tu nǯes pas en faute, rien ne te sera reproché, ordonna Milmort, en montrant les dents.  Pardonnez moi mon Roi, votre frère est mort, alors quǯil organisait une opération de routine à Glasgone, lui apprit le général dǯune voix parfaitement maîtrisée. Qui ! rugit Milmort, si fort que les murs tremblèrent. Il se leva dǯun bond en dégainant sa lame immense. Ses yeux brillaient dǯune rage terrifiante.
Qui ! Un jeune mage vivant dans les environs… Il a tué la moitié des soldats du régiment et détruit lǯéglise…Son nom ! Il faudrait aller sur place pour le savoir…Alors tu ne mǯes plus dǯaucune utilité !Attendez mon Roi ! sǯécria quelquǯun en pénétrant dans la salle.Un soldat clopinant rejoignit son général le plus rapidement possible. De ce fait il lui sauva la vie. Le père du meurtrier a parlé à votre frère, le jour avant sa mort… Il sǯappelait Marc Belor ! Belor ? Ce nom mǯest inconnu…propre père le connaissait Votre , dǯaprès ce quǯa dit cet homme. Il a raconté que sa femme avait déboîté le nez de votre paternel, acheva le guerrier blessédǯune voix plus faible. ennemis héréditaires de votre famille, remarqua sèchement Na-Kîm, Des laissez-moi mǯen occuper.Cǯétait un fermier, mon Roi, reprit le soldat dǯune voix plus forte. Il fabriquait des potions de régénérations corporelles si puissantes quǯune seule goutte suffisaità soigner une blessure mortelle. Nous avons voulu lǯappréhender.frère a tué son Votre père et cǯest-ce qui a tout déclenché. Je partirai demain à lǯaube pour rejoindre ce village, déclara Milmort avec un regard noir. Général, préparez mon arméeet nǯéchouez pas à nouveau. Na-Kîm, vous venez avec moi. Soldats, rompez. La salle du trône replongea dans un silence de mort. Messire, nous nǯavons toujours pas retrouvé la princesse.  Je sais Na-Kîm, mais ce jeune fermier et les mages noirs sont devenus mon problème prioritaire, répondit Milmort, sur un ton menaçant. Sa description sera épinglée dans toutes les villes dǯici ce soir et mes mercenaires iront le capturer pour vous. les troupes se dirigent vers Anîm, dîtes-leur de patienter jusqu Que ǯà mon arrivée.Les mages dans lǯEst neseront bientôt plus un problème.
 Nous avons un autre problème, ajouta le tueur, les zones neutres ont été attaquées par les Baronnies deSalem et la Confédération…Renforcez les effectifs aux frontières… Jǯattendrai de pieds fermes ces maudits Roc et ces lâches Barons. Je leur dévoilerai ma toute puissance ! * * * Silarônnage dans un espace qui lui semble infini… Il tâtonne, du boutdes doigts… Un remous de lumière balaie soudain l’obscurité…Le jeune homme se réveilla en sursaut. Un instant déboussolé, il observa les alentours à la recherche d’un indice sur sa situation géographique.La chambre était triangulaire. Des murs sombres aux rayonnements étranges formaient un véritable étau autour de lui. Une porte entrouverte donnait sur un couloir où brillait une torche. Silarôn laissa ses souvenirs revenir. Il revit sa chute du ciel, son rétablissement spectaculaire sur sa lame de feu bleu et enfin, sa faiblesse terrible lors de son atterrissage. Depuis combien de temps était-il ici ? Où étaient passés ses jeunes compagnons?  Son épée était posée sur une petite table, rangée dans son fourreau. La fleur de Lune étincelait légèrement dans la pénombre. La fraicheur de la pierre pétrifia son corps lorsque Silarôn se leva. Gêné, il s’aperçut qu’il était à moitié nu. Quelqu’un l’avait déshabillé. Une fois qu’il eut retrouvé ses affaires et revêtu ses vêtements, le jeune homme sortit dansle couloir, sa lame sur son côté droit. Il devait être quelque part dans ce château sordide qu’il avait entrevu ens’écroulant non loin des battants.  Une multitude de torches embrasées illuminaient le corridor obscur.Ce n’était pas rassurant. Des démons ailés et difformes ou plus probablement des assassins auraient pu se dissimuler là. Le couloir videmontait en pente douce jusqu’à une arcade où figurait une tête de mort aux reflets sordides. Le garçon souriait de soulagement, en arrivant à l’air libre. Des centaines de colonnes cernaient la cour d’où sourdait une aura maléfique. Elles se perdaient dans le plafond plein de failles ornementales. Le Soleil arrosait péniblement le sol à travers les fenêtres rondes ; ses rayons blancs et purs se perdaient dans les interstices des pavés noirs. L’éclat des torches magiques se réverbéraient à travers l’édifice.Au centre de la Cour immense, un pentacle tracé dans une encre bleue nuit créait des grésillements bleus. Un pouvoir lugubre émanait de la pierre. Des personness’étaient réunies là en cercle. Elles évoquaient des fantômes de volutes tournoyant dans la pénombre. Ces êtres bougèrent.
Aussitôt alerte, le garçon s’arrêta à bonne distance, sa main plaquée contre la garde de son épée.Qu’ilfûtencore en vie, ne signifiait pas qu’il était en sécurité. Les silhouettes ne remarquèrent pas sa présence. Soudain une voix autoritaire et doucereuse résonna. L’ombre d’un homme s’étaitdressée en son centre. La réunion était déjà bien avancée. Une paume blanchâtre s’éleva dans l’air putréfié. Milmort est ici. Il attend aux portes de notre demeure ancestrale avec son armée. Il n’a pas encore lancé son attaque, mais cette action ne saurait tarder. Nous devons nous préparer, mes frères. Notrepouvoir ne peut rien contre lui. Il l’absorbe, intervint une voix plus profonde encore. Veux-tu que nous nous fassions massacrer ? Me prends-tu pour l’un de ses fanatiques avides de folies furieuses, Alnagam ? Nous avons entre notre possession deux personnes qu’il désire ardemment.Le sang de Silarôn se glaça dans ses veines. Il était l’une de ces deux personnes qu’elle que fut l’autre.Il ne refusera pas un échange s’il veut récupérer au moinsune de ces personnes vivantes. Il n’a aucun honneur, renchérit une autre voix pleine de gravité. Reste à savoir si nous adhérons au camp des vainqueurs ou à celui des perdants, remarqua l’individu au centre du pentacle.Laissons-nous encore une journée pour nous décider. Je déclare cette réunion terminée. La voix del’hommeétait devenue tranchante. Sous les yeux stupéfaits de Silarôn, tous ces magess’estompèrent dans une brume obscure indicible.Oui, c’est ainsi qu’ils procèdent pour prendre des décisions urgentes Silarôn sursauta ; il croisale regard vénérable d’un vieil homme au teint mat. L’individu portait une humble cape sombre aux contours blancs. Ses yeux verts brillaient de puissance comme les iris d’un dieu. Ses contours semblaient brouillés par la magie qui bouillonnait autour de son corps longiligne. Ses longs cheveux sombres et effilochés ressemblaient à des ailes de corbeaux sous une pluie humide. Iln’inspiraqu’une confiance limitée à Silarôn, peut-être fut-ce dû à son bouc immonde et pointu. Quel manque de politesse de ma part ! Je ne me suis même pas présenté. Sa voix restait neutre et parfaitement maîtrisé, mais son regard, lui, pourfendait même les ombres. Je suis le Mage de Makhê, jeune homme.
Silarôn haussa un sourcil. Mage de Makhê ? Était-ce un rang quelconque, ou bien une fonction ? Ce personnage semblait très important. Il se retint de lui répondre de manière irrespectueuse. Je m’appelle Silarôn, répondit le garçon, en saluant, de peur de se montrer impoli.Ton nom ne m’intéresse pas, nimême d’où tu viens. Ton rang de magie est plus important à mes yeux, rétorqua le Mage de Makhê sur un ton doucereux. Quel est-il ? Je l’ignore. En quoi est-ce important ? style de magie est étonnant, déclara-t-il sur un ton mielleux. Tu accompagnais Ton ces jeunes mages blancs, pourquoi ? Ilsm’ont demandé de l’aide, répondit Silarôn en fronçant les sourcils. Je devais moi-même m’enfuiren tant que détenteur de pouvoirs magiques. Tu as l’accent d’unpaysan. Qui es-tu et quel est ton rang de magie ? Un paysan, vous l’avez dit vous-même. Quant à savoir quel est mon rang, je vous l’ai déjà dit, je n’en sais rien.tu es capable de manier cette lame enchantée et dangereuse, observa le Pourtant, Mage de Makhê, en prenant un ton professoral. Tu as déclenché son pouvoir en plein vol et tu as lévité, tout en maintenant un sortd’AideEspritcette jeune fille. Ce fut là ta plus sous grande erreur :l’enchantement et l’influx psychique ont absorbé ta force vitale. J’ai aussi déclenché la foudre. Tu es encore plus imprudent que je ne l’imaginais ! Tu as de la chance que lamagie ne t’ait pas tué, remarqua-t-il sur un ton sévère. Ce qui revient à ma question, quel est ton rang? Tu as le potentield’un mage étudiant l’Art dela magie depuis des lustres mais la technique d’un apprenti à peine arrivé à l’école.Je n’ai aucun rang, j’ai découvert mes pouvoirs il y a peu.Je vous l’ai déjà répété trois fois ! Depuis combien de temps suis-je ici ? Quatre jours, c’est moi qui suis venu de secourir à la porte, déclara le Mage de Makhê apparemment déçu. Nous avons bien cru que tu ne te réveillerais jamais. Tes pouvoirs étaient latents. C’est intéressant. As-tu des magiciens dans ta famille ? Pas à ma connaissance ; et je suis orphelin, maintenant, alors plus personne ne pourra fournir de réponses à ce sujet. Un mélange de rage et de tristesse l’envahit au souvenir de la mort de son père. Cet homme devenait de plus en plus insupportable. De quel droit le questionnait-il ainsi ? Mais en attendant, je suis libre ! Où sont les jeunes mages blancs ? Quelle importance ?
Elle en a pour moi, rétorqua Silarôn, alors s’il vous sied de me mener à eux, j’en serais ravi. Je n’ai pas fait tout ce chemin pour les quitter maintenant.J’ai entendu vos confrères parler de deux personnes que Milmort désirent ardemment. Je n’aimerais pas que la deuxième soit l’un d’eux ou moi.Vous parlez avec une naïveté touchante, mais tous ici ne sont pas vos amis. Évitez de leur parler ainsi, ils pourraient vous ficeler contre un mur ou vous tuer, tout simplement. Je pourrais moi-même le faire, mais ce serait du gâchis ; vous avez beaucoup de potentiel. lit était douillet, mais je me pose des questions sur Le l’hospitalité de ma maison, lançaSilarôn sur un ton sarcastique. J’arrive dans cette cour morbide et j’apprends que l’on veut me donner à Milmort pour lui offrir un bon moment de divertissement ! Et vous me dîtes que toutle monde ici n’est pas mon ami!Après ce que j’ai entendu, je m’en doutais un peu…Une force terribles’abattit sur lui dans un déferlement violet. L’horizon se fendit sur une lumière bleu intense. Le voile apparut et le garçon le manipula de manière à ce qu’il forme une armure. La magie se dispersa entre ses doigts. La tempête violette l’écrasasur les pavés. Des étoiles papillonnèrent devant ses yeux quand il tenta de se redresser. Le garçon cracha du sang, en se mettant à genoux. Que s’était-il passé ? La faim et la soif tiraillaient son corps depuis unbon moment, déjà et dans son état d’épuisement, maintenirla magie risquait de le tuer.Son sommeil l’avait sauvé et fragilisé en même temps.Des rumeurs couraient sur un jeune mage aux pouvoirs extraordinaires, observa une voix féminine plutôt mauvaise. A la place, je rencontre un garçon plus vieux que moi qui tient à peine debout. Ah ! Mage de Makhê, je ne vous avais pas vu… Vraiment ? Ne suis-je pas assez puissant pour cela ? Votre pouvoir de détection d’esprit, serait-il si rouillé, Nîa ? Et devrais-je te rappeler que ce garçon est notre hôte ? La jeune femme secoua les épaules d’un air nonchalant. Elle s’approcha de Silarôn avec la fugacité d’une vipère. Sonné, le garçon voyait son environnement immédiat tournoyer de manière for inquiétante. s’accroupit à côté de lui, sa robe noire épousant le sol à la manière d’un linceul etElle sa main aux longs ongles se plaqua sur son visage. Nîa avait des cheveux rougeoyants, tel du sang, et des yeux sombres aux profondeurs abyssales. Un corsage mettait en valeur sa poitrine blanche, mais elle ne semblait pas se rendre compte que ses seins auraient pu jaillir comme deux bourgeons un jour de printemps. Nîa était très belle, mais ses rictus mauvais créaient des lignes de laideurs sur son visaged’unefinesse de porcelaine. Hum…Tu es plutôt beau, pour un paysan, souffla-t-elle sur un ton sarcastique. Dis-moi, comment trouves-tu ce château ? Anîm est-il à ton goût ?
Avec franchise, cet endroit vous ressemble. De l’extérieurAnîm est magnifique, mais à l’intérieur,la putréfaction s’ébat dans tous les coins. Quel compliment de ta part, ironisa Nîa avant de le gifler méchamment. Le choc fit tressauter son crâne contre la pierre. La jeune femme le força ensuite à se relever, en lui tirant les cheveux. Tu sais, à Anîm, nous avons un dicton : «Domine l’autre avant qu’il ne te domine.», autrement dit, ta vie est entre mes mains en ce moment, lui susurra-t-elle à l’oreille. Que dirais-tu de partager la couche de pourriture qui sévit en moi ? Une force presque palpable lui arracha un cri de douleur en se propageant dans son corps. Silarôn s’effondra dans les bras de la jeune mage noire.Voilà qui est mieux, mon petit paysan, déclara-t-elle sur un ton moqueur. Si je peux te tuer, je peux certainement te faire souffrir de multiples manières auparavant. Tu en reveux encore, peut-être ? Une explosion de lumière rouge fulgurante crépita entre eux. Projetée en arrière, Nîa tourbillonna à la manière d’une danseuse prise detournis. Étonné, Silarôn vit surgir Catherine de nulle part, sa cape blanche étincelantdans ce lieu d’obscurité. Ses cheveux lui évoquèrent une cascade de lumière pleine de sévérité. Elle levait un bras avec un geste plein de grâce.  Nîa lui fit faceavec l’expression viled’une diablesse. Silarôn s’aperçut que la Cour était à présent pleine de monde. Des toges et desjupes se mêlaient à l’obscurité dans un bruissement mortel. Les chuchotements s’élevaient avec une force peu commune autour des trois belligérants.Le Mage de Makhê s’était éloigné dans la cohue, et de nombreuses personnes le saluaient avec déférence. Catherine soutint Silarôn, en supportant sans broncher l’expression haineusede Nîa. Est-ce que ça va ? Oui, ne t’inquiète pas,chuchota Silarôn sur un ton rassurant. Les jumeaux surgirent dans un éclair livide. Tedet Tod prirent la place de leur sœur et éloignèrent Silarôn de la rixe qui se préparait entre les deux femmes. Catherine, très calme et austère, avança sur Nîa Malmeror. Cette dernière essuya un filet de sang sur le côté de ses lèvres et sa bouche se tordit de mépris. Mais ne serait-ce pas Catherine en chair et en os, la lâche ? observa-t-elle sur un ton mauvais.C’est sans doute pour cela que tu as échappé àl’anéantissement de son école, en fuyant les combats ! Quelques soupirs et rires sinistres saluèrent sa remarque.
Je te priede modérer tes paroles, intervint Catherine en fronçant les sourcils. Je ne t’ai pas insultée, que je sache ! as utilisé la magie contre moi, je prends cela comme un défi, rétorqua Nîa en la Tu pointant d’un de ses longs ongles. Or nous avons des comptes à régler, espèce de sale petite…! En même temps, un puissant rayon violet déferla de sa paume. Catherine dressa de justesse un bouclier et dévia le rayon sur une colonne de granite. Cette dernière fut transpercée comme un vulgaire morceau de bois percé par un bélier. La colonne se détacha de la paroi sur une gerbe de pierres grises. Catherine en reçut une dans le coude et gémit de douleur. Les larmes lui vinrent aux yeux alors qu’elle ripostait en convoquant un Golemde pierre qui se rua sur Nîa. Le fracas de ses pas fit trembler les murailles du château. Un serpent gigantesque apparut : les deux invocations se heurtèrent en créant un vacarme assourdissant. De nombreuses personnes furent blesséeset des protections de toutes les couleurs de l’arc en ciel s’allumèrent dans la pièce. Les deux jeunes femmes se ruèrent l’une sur l’autreavec rage. Des explosions de lumière assourdissantes retentirent à travers le château. Le Rouge et le Violet s’heurtaient dans des gerbes de flammes. Les deux combattantes tentaient de remporter la victoire en dominant l’autre. Elles s’approchaienten donnant l’impression de remonter une rivière. Bientôt, une sphère lumineuse s’épanouit entre leurs corps arqués.  La furie des combats obligea les spectateurs à se réfugier contre les murs. Le Serpent s’était enroulé autour du Golem, son dos hérissé d’épines s’arque-boutant pour renverser son adversaire. Mais le géant de pierre ne l’entendait pas de cette oreille. De ses lourdes mains, il s’empara du corps longiligne du serpent et le projeta à travers la cour. La tête reptilienne défonça une colonne, en emportant une partie avec lui. A peine remis du choc, les deux immenses adversaires se heurtèrent dans une vague de sauvagerie. Les pavés se fendirent avec une violence inouïe.  Catherine et Nîa se rapprochaient toujours plus avant, avec un effort incommensurable. Elles allaient se toucher lorsqueles invocations s’effondrèrent sur la sphère lumineuse. Les deux combattantes furent éjectéeschacune de leur côté alors qu’une immense détonation magique ébouillantait la Cour.  Silarôn se protégea les yeux face à la lumière éblouissante. Quelques instants plus tard, le silence était revenu. Les jumeaux étaient livides. Catherine ! s’écria soudain Ted en lâchant Silarôn.
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