Le Magasin d'antiquités - Tome I , livre ebook

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Nelly et son grand-père vivent dans une petite maison. Kit, un brave et honnête garçon, les sert avec une loyauté sans faille... Mais le vieil homme, bien qu'adorant l'enfant, cache de sombres secrets... Un horrible nain, Mr Quilp, va les chasser de leur maison et les poursuivre, persuadé que le vieil homme a emporté un magot. Pendant ce douloureux voyage au travers de l'Angleterre, ils rencontreront toute une galerie de personnages parfois sinistres mais aussi souvent pittoresques (les deux polichinelles, le dresseur de chien, la dame du musée de cire, etc). Au travers du destin tragique de Nelly, Dickens dénonce le caractère inhumain du monde industriel de cette Angleterre de la fin du XIXème siècle.
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Publié par

Date de parution

30 août 2011

Nombre de lectures

220

EAN13

9782820602497

Langue

Français

Le Magasin d'antiquit s - Tome I
Charles Dickens
1840
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0249-7
L’auteur anglais au public Français

Il y a longtemps que je désirais voir publieren français une traduction complète et uniforme de mes œuvres.
Jusqu’ici, moins heureux en France qu’enAllemagne, je n’ai pu être connu des lecteurs français qui ne sontpas familiarisés avec la langue anglaise que par des traductionsisolées et partielles, publiées sans mon autorisation et sans moncontrôle, et dont je n’ai tiré aucun avantage personnel.
La présente publication m’a été proposée parMM. Hachette et Cie et par M. Ch. Lahure, dans des termesqui font honneur à leur caractère élevé, libéral et généreux. Ellea été exécutée avec le plus grand soin, et les nombreusesdifficultés qu’elle présentait ont été vaincues avec une habileté,une intelligence et une persévérance peu communes. Elle a surtoutété dirigée par un homme distingué, qui possède parfaitement lesdeux langues, et qui a réussi de la manière la plus heureuse àreproduire en français, avec une fidélité parfaite, le texteoriginal, tout en donnant à sa traduction une forme élégante etexpressive.
Je suis fier d’être ainsi présenté au grandpeuple français, que j’aime et que j’honore sincèrement ; à cepeuple dont le jugement et le suffrage doivent être un butd’ambition pour tous ceux qui cultivent Les Lettres ; à cepeuple qui a tant fait pour elles, et à qui elles ont valu un nomsi glorieux dans le monde.
Cette traduction de mes œuvres est la seulequi ait ma sanction. Je la recommande en toute humilitérespectueuse, mais aussi en toute confiance, à mes lecteursfrançais.
Charles Dickens.
Londres, 17 janvier 1851
Address of the english author to thefrench public.

I have long been desirous that acomplete French translation of the books I have written should bemade, and should be published in an uniform series.
Hitherto, less fortunate in France thanin Germany, I have only been known to French readers not thoroughlyacquainted with the English language, through occasional,fragmentary and unauthorized translations over which I have had nocontrol, and from which I have derived no advantage.
The present translation of my writingswas proposed to me by Messrs. L. Hachette and Co. and Ch. Lahure ina manner equally spirited, liberal, and generous. It has been madewith the greatest care, and its many difficulties have beencombated with unusual skill, intelligence andperseverance.
It has been superintended, above ail, byan accomplished gentleman, perfectly acquainted with bothlanguages, and able, with a rare felicity, to be perfectly faithfulto the English text, while rendering it in elegant and expressiveFrench.
I am proud to be so presented to thegreat French people, whom I sincerely love and honour, and to beknown and approved by whom must be an aspiration of every labourerin the Arts, for which France has done so much, and in which shehas made herself renowned through the world.
This is the only edition of my writingsthat has my sanction. I humbly and respectfully, but with fullconfidence, recommend it to my French readers.
Charles Dickens.
Tavistock-House, London, January 17th,1857.
Chapitre 1

Quoique je sois vieux, la nuit estgénéralement le temps où je me plais à me promener. Souvent, dansl’été, je quitte mon logis dès l’aube du matin, et j’erre tout lelong du jour par les champs et les ruelles écartées, ou même jem’échappe durant plusieurs journées ou plusieurs semaines desuite ; mais, à moins que je ne sois à la campagne, je ne sorsguère qu’après le soleil couché, bien que, grâce au ciel, j’aimeautant que toute autre créature vivante ses rayons et la doucegaieté dont ils animent la terre.
Cette habitude, je l’ai insensiblementcontractée ; d’abord, parce qu’elle est favorable à moninfirmité [1] , et ensuite parce qu’elle me fournit lemeilleur moyen d’établir mes observations sur le caractère et lesoccupations des gens qui remplissent les rues. L’éblouissement del’heure de midi, le va-et-vient confus qui règne alors,conviendraient mal à des investigations paresseuses comme lesmiennes : à la clarté d’un réverbère, ou par l’ouverture d’uneboutique, je saisis un trait des figures qui passent devant moi, etcela sert mieux mon dessein que de les contempler en pleinelumière : pour dire vrai, la nuit est plus favorable à cetégard que le jour, qui, trop fréquemment, détruit, sans souci nicérémonie, un château bâti en l’air, au moment où on val’achever.
N’est-ce pas un miracle que les habitants desrues étroites puissent supporter ces allées et venues continuelles,ce mouvement qui n’a jamais de halte, cet incessant frottement depieds sur les dures pierres du pavé qui finissent par en devenirpolies et luisantes ! Songez à un pauvre malade, sur une placetelle que Saint-Martin’s Court, écoutant le bruit des pas, et, ausein de sa peine et de sa souffrance, obligé, malgré lui, comme sic’était une tâche qu’il dût remplir, de distinguer le pas d’unenfant de celui d’un homme, le mendiant en savates de l’élégant,bien botté, le flâneur de l’affairé, la démarche pesante du pauvreparia qui erre à l’aventure, de l’allure rapide de l’homme quicourt à la recherche du plaisir ; songez au bourdonnement, autumulte dont les sens du malade sont constamment accablés ;songez à ce courant de vie sans aucun temps d’arrêt, et qui va, va,va, tombant à travers ses rêves troublés, comme s’il était condamnéà se voir couché mort, mais ayant conscience de son état, dans uncimetière bruyant, sans pouvoir espérer de repos pour les siècles àvenir !
Ainsi, quand la foule passe et repasse sanscesse sur les ponts, du moins sur ceux qui sont libres de toutdroit de péage, dans les belles soirées, les uns s’arrêtent àregarder nonchalamment couler l’eau avec l’idée vague qu’ellecoulera tout à l’heure entre de verts rivages qui s’élargiront deplus en plus, jusqu’à ce qu’ils se confondent avec la mer ;les autres se soulagent du poids de leurs lourds fardeaux etpensent, en regardant par-dessus le parapet, que vivre, c’est fumeret goûter un plein farniente, et que le comble du bonheur consisteà dormir au soleil sur un morceau de voile goudronnée, au fondd’une barque étroite et immobile, d’autres, enfin, et c’est uneclasse toute différente, déposent là des fardeaux bien autrementlourds, se rappelant avoir entendu dire, ou avoir quelque part ludans le passé, que se noyer n’est pas une mort cruelle, mais, detous les moyens de suicide, le plus facile et le meilleur.
Le matin aussi, soit au printemps, soit dansl’été, il faut voir Covent-Garden-Market, lorsque le doux parfumdes fleurs embaume l’air, effaçant jusqu’aux vapeurs malsaines desdésordres de la nuit précédente, et rendant à moitié folle de joiela grive au sombre plumage, dont la cage avait été suspendue,durant toute la nuit, à une fenêtre du grenier. Pauvreoiseau ! le seul être du voisinage, peut-être, qui s’intéressepar sa nature au sort des autres petits captifs étalés là déjà, lelong du chemin ; les uns évitant les mains brûlantes desamateurs avinés qui les marchandent ; les autres s’étouffanten se serrant, en se blottissant contre leurs compagnonsd’esclavage, attendant que quelque chaland plus sobre et plushumain réclame pour eux quelques gouttes d’eau fraîche qui puissentétancher leur soif et rafraîchir leur plumage [2] !Cependant quelque vieux clerc, qui passe par là pour aller à sonbureau, se demande, en jetant les yeux sur les tourterelles,qu’est-ce donc qui lui fait rêver bois, prairies et campagnes.
Mais je n’ai pas ici pour objet de m’étendreau long sur mes promenades. L’histoire que je vais raconter tireson origine d’une de ces pérégrinations, dont j’ai été amené àparler d’abord en guise de préface.
Une nuit, je m’étais mis à rôder dans la Cité.Je marchais lentement, selon ma coutume, méditant sur une foule desujets. Soudain, je fus arrêté par une question dont je ne saisispas bien la portée, quoiqu’elle semblât cependant m’êtreadressée : la voix qui l’avait prononcée était pleine d’unedouceur charmante qui me frappa le plus agréablement du monde. Jem’empressai de me retourner et

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