Une Saison Suffit Tome 1 , livre ebook

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Après plusieurs années chaotiques Hannah rentre enfin à l'université, sans grand espoir que cela puisse changer sa vie. Alors qu'elle partage son temps entre les cours, le travail et les soirées alcoolisées, un changement dont elle ne s'attendait pas vint bouleverser ses habitudes mais il n'était pas envisageable pour elle d'y succomber.
Quand j’ouvris les yeux, je ne compris pas tout de suite où j’étais, j’avais mal partout et ma vision était brouillée. En levant la tête, une migraine fulgurante m’assaillit et une violente nausée me chatouilla les lèvres, ce qui me fit reposer ma tête sur quelque chose de dur. Dans un nouvel essai de focalisation de mes yeux, je réalisai alors que j’étais bien dans ma chambre, mais sur le sol, la bouteille à mes côtés tout aussi vide que moi.Je ne sus combien de temps je restai par terre, je ne sais même si je m’endormis à nouveau, mais je vis clairement les rayons du soleil, passant à travers les lattes du store, changer de direction. J’essayai à nouveau de me lever, ma tête me martelant toujours, mais ma nausée était moins violente. Je m’adossai à mon lit, essayant de récupérer des bribes de la veille, j’avais du mal à reprendre mes esprits. Je remarquai alors que j’avais les mêmes habits que la veille, cette réflexion me fit l’effet d’un boomerang, tout me revint petit à petit en mémoire. J’étais horrifiée, j’avais laissé ma colère prendre le pas sur mes émotions, et tout le monde m’avait vu dans cet état. Je me recroquevillai sur moi-même, comment allais-je pouvoir me justifier ?
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Publié par

Date de parution

31 octobre 2019

Nombre de lectures

5

EAN13

9782379790935

Langue

Français

Une Saison Suffit
1. La Cage

Anaïs Rica

2019
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Prologue
 
 
Je ne sais quand tout cela commença, mais ce que je peux affirmer c’est que je n’y étais pas préparée et qu’il était pour moi hors de question de me laisser tenter par ce changement qui s’opérait en moi. J’ai tenté de continuer de vivre ma vie, l’étouffant à chaque apparition, mais au plus profond de moi je savais qu’il était trop tard, malgré mes tentatives pour le faire disparaître, il était toujours présent, grandissant autant que je m’efforçais à le nier. Ce bouleversement, que je le veuille ou non, me changeait inéluctablement et c’est avec un énorme soulagement que j’accueillis cette nouvelle année, loin de cet élément perturbateur.
1. Hannah
 
 
Les pages que l’on tourne, les sacs tombant lourdement, les stylos posés sur une table, les discussions animées, autant de bruits familiers qui me paraissaient pourtant si singuliers. Un rapide coup d’œil à un groupe de filles un peu trop bruyantes me confirma, ce que je savais déjà, cette année allait être différente de toutes celles que j’avais connues. Je plongeai à nouveau mon regard sur mon téléphone, faisant défiler les posts sans vraiment les regarder. En réalité, j’espérais que personne ne vienne me parler, je savais qu’il y avait très peu de chance pour que cela se produise, personne n’allait voir la fille tatouée aux cheveux rouges, mais je préférais mettre toutes les chances de mon côté.
J’entendis alors la porte de l’amphithéâtre s’ouvrir et des pas plutôt rapides descendre les marches, je relevai la tête intriguée et je ne sus pas tout de suite si c’était un étudiant ou le professeur. Finalement quand il s’installa à son bureau j’eus la réponse à mes questions. Je rangeai mon téléphone, me maintint plus droite et tendis l’oreille.
— Bonjour à tous, je m’appelle M. Cohen, et je serai votre professeur d’Histoire du cinéma.
Il balaya la salle du regard quand celui-ci s’arrêta sur moi et un léger sourire se forma sur ses lèvres.
— Je suis plutôt ravi de voir de nouvelles têtes, parce que j’ai l’espoir de trouver enfin des personnes talentueuses.
J’eus un léger rictus, ce genre d’humour faisait toujours mouche sur moi. Apparemment, je ne fus pas la seule, car j’entendis de petits rires dispersés dans toute la salle.
— Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vais vous expliquer comment va se dérouler ce premier semestre en ma compagnie.
Il commença à nous parler des différentes époques du cinéma que nous étudierons, puis il partit dans l’explication de l’épreuve de fin de semestre qui se déroulerait après les vacances de Noël. Je l’écoutais attentivement quand la désagréable sensation d’être observée me fit détourner le regard. Je sentis des frissons me parcourir, je n’arrivais pas à savoir si c’était un mirage ou s’il était réel. Matthieu Leconte était là, devant la table du professeur, je ne comprenais pas comment cela était possible.
Quand nos regards se croisèrent il se retourna précipitamment, apparemment lui aussi avait l’air d’être surpris de me voir. Je ne pus m’empêcher de sourire jaune, de tous ceux qui étaient dans ma classe l’année dernière, il avait fallu que ce soit le boyscout que je retrouve cette année. J’étais en réalité franchement agacée, il était exactement le genre de personne que je n’arrivais pas à supporter, je détestais sa facilité à être amis avec tout le monde, cette gentillesse non feinte, et un sourire à toute épreuve. Il n’y avait absolument rien d’humain chez lui. Je soupirai un peu de désespoir, pourquoi avait-il fallu que ce soit lui ?
 
Cette première journée de cours fut plutôt rapide, la plupart d’entre eux commençaient la semaine prochaine et je pus rentrer tôt chez moi. En chemin, j’observai les alentours, cela faisait maintenant un mois que j’étais arrivée dans cette ville, mais rien ne m’était encore familier, les rues, les maisons, les parcs de jeux, les restaurants, tout était si étranger. Une boule se forma dans mon ventre, j’étais heureuse d’avoir enfin pu me libérer de mon ancienne ville, mais le changement me mettait toujours mal à l’aise.
 
En entrant dans mon appartement, le silence ambiant accentua mon angoisse, en un mois de colocation avec Pauline et Benoît, jamais je ne l’avais vu inhabité. Je pris une profonde inspiration et partis dans ma chambre m’isoler avant d’aller au travail. J’avais eu la chance d’en trouver un dans un cinéma de quartier avec des horaires très peu contraignants. Le gérant n’avait besoin de moi que le lundi, mardi et mercredi soir, le reste du temps il employait son fils et cela me suffisait amplement pour compléter la bourse étudiante.
Je m’allongeai sur mon lit, regardant le plafond tout en songeant aux cours de la journée, certains avaient été décourageants, mais dans l’ensemble j’avais hâte d’en découvrir plus. La vision du boyscout me revint alors en mémoire et ma mâchoire se crispa, je n’avais décidément pas aimé cette mauvaise surprise. Je m’assis sur le bord de mon lit, pris ma bouteille de whisky dans la table de chevet afin d’en boire une gorgée et la rangeai. Cela avait le don de me calmer, la seule chose qui y arrivait d’ailleurs.
J’entendis la porte d’entrée se refermer brutalement et des voix s’élever dans le couloir.
— Hannah ! T’es rentrée ? Demanda Pauline au loin.
J’entendis alors des pas s’approcher de ma porte et avant même que j’eus le temps de répondre, Pauline l’ouvrit.
— Je t’ai déjà dit de toquer avant d’entrer.
Elle leva les yeux au ciel, désespérée.
— Ce n’est pas comme si que j’allais te déranger avec un mec, me nargua-t-elle en s’asseyant sur mon lit.
— Il y a d’autres façons de déranger une personne, répondis-je à moitié amusée.
Je vis alors Benoît passer la porte à son tour.
— Elle a raison, elle pourrait très bien se donner du plaisir toute seule, suggéra-t-il malicieux.
Pauline me regarda alors intéressée.
— Je n’avais pas pensé à ça.
Je secouai la tête amusée.
— N’y pense pas trop s’il te plaît, et de toute façon j’ai acheté de quoi fermer cette porte aux intruses, je compte le poser juste après ton départ.
Pauline n’en crut pas ses yeux, elle allait répliquer quand Benoît prit la parole.
— Et sinon, tes cours Hannah, comment se sont-ils passés ?
Pauline se renfrogna, mais ne dit rien.
— Franchement bien, répondis-je sincère, je suis loin d’avoir vu tout ce qui m’attendait, mais pour l’instant c’est prometteur. Et toi ?
Un large sourire se dessina sur son visage.
— Je suis tout excité ! Les cours ont l’air encore plus exaltants que je ne le pensais. Je vais enfin pouvoir créer toutes sortes de tenues et tout ça sous les conseils de professionnels, j’ai tellement hâte, finit-il rêveur. Oh, et en bonus il y a plein de beaux mecs, mais genre plein, je ne savais plus où donner de la tête, reprit-il coquin.
— Ah, devrions-nous nous munir de casques antibruit dans les prochains jours ? M’enquis-je amusée.
Benoît se mit à rire.
— Si j’ai de la chance, peut-être bien. Bon allez je vais vous laisser, j’ai prévu de sortir avec des potes de fac, il faut que je me prépare.
Puis il partit sans nous laisser lui répondre, Pauline me regarda interloquée.
— Il a déjà des potes de fac ?
— Apparemment, mais c’est ton meilleur ami, tu ne devrais pas être étonnée de savoir ça, plaisantai-je.
— Oui, mais là il a fait fort, reconnut-elle admirative.
Un court silence s’installa entre nous quand je repris.
— Et sinon, dis-moi comment s’est passée la tienne de journée.
Son visage changea d’expression.
— Pas aussi bien que la vôtre, les cours m’ont l’air tous très intéressants, mais j’ai eu l’impression que je n’y arriverai jamais, tout à l’air tellement conséquent ! L’art est un sujet trop vaste et trop vieux, j’ai peur de ne pas m’en sortir.
Je lui souris rassurante.
— Tu vas t’en sortir, moi aussi pour être honnête certains cours me font peur par leur richesse, mais en faisant les choses petit à petit ça devrait aller.
Elle me sourit plus détendue.
— Tu as raison, nous n’avons pas encore commencé l’année que j’angoisse déjà.
— Ce serait bête de se soucier de ça maintenant, concentrons-nous d’abord à trouver les salles où se déroulent chacun de nos cours et ensuite nous nous occuperons de nos études, plaisantai-je.
Pauline eut un grand fou rire, ce qui me rassura sur le fait de ne pas avoir été la seule à s’être perdue dans cet immense bâtiment.
 
Après avoir enfin monté mon verrou sur ma porte, je partis pour le travail le cœur plus léger d’avoir partagé mes angoisses avec Pauline. En route, j’observai une fois de plus le paysage, celui-ci commençait à m’être plus familier, cela faisait deux semaines maintenant que je travaillais pour Bob, le patron, c’était un passionné de cinéma et sa clientèle le lui rendait bien.
— Bonjour Hannah ! S’exclama-t-il en me voyant arriver. Comment s’est passée ta première journée de cours ?
— Bonjour Monsieur ! Saluai-je à mon tour. Très bien, j’ai hâte d’en découvrir plus, répondis-je enthousiaste.
— Tu m’en vois ravie. J’espère que tu en apprendras tout autant à nos côtés, me sourit-il avant de m’inviter à aller me changer pour accueillir les clients.
Je souris en retour et partis motivée par cette nouvelle soirée entourée de personnes partageant la même passion que moi.
2. Hannah
 
 
Le lendemain, mes cours s’enrichirent davantage et je pus commencer à avoir une vision d’ensemble de ce qui m’attendait pour le semestre. L’angoisse laissait peu à peu place à l’excitation.
En rentrant le soir, je n’avais qu’une seule envie, faire la fête, ces deux derniers jours m’avaient émotionnellement épuisée et les soirées de Pauline étaient toujours les bienvenues. Je me préparai dans ma chambre, un haut et une jupe noirs, agrémentés d’une paire de chaussures également noire, aujourd’hui je voulais un total look noir.
En entendant les premiers invités je sortis de ma chambre, Pauline discutai

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