Sens interdit , livre ebook
134
pages
Français
Ebooks
2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
01 décembre 2023
Nombre de lectures
238
EAN13
9782350451930
Langue
Français
Aïcha vit sa première expérience en croyant au grand amour qu’elle a nourri à travers les séries télévisées. Mais la réalité est moins romantique qu’un scénario sentimental. Cependant, loin de se laisser abattre, elle choisit le combat et ouvre la porte à des dialogues entre éducateurs et adolescents.
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Date de parution
01 décembre 2023
Nombre de lectures
238
EAN13
9782350451930
Langue
Français
Dans le cadre des valeurs de la compagnie UNICON, l’hôtel Palm Camayenne développe un partenariat avec des associations ou des entreprises guinéennes dans une perspective de développement durable. Nous nous associons aux éditions Ganndal pour soutenir leur effort en direction de la jeunesse. La jeunesse représente plus de 50 % de la population, c’est le capital du pays. Mais une jeunesse responsable, sur laquelle la société pourra appuyer son développement, doit être instruite. La lecture est l’une des clefs du savoir. C’est pourquoi il a semblé tout naturel à la Compagnie UNICON de soutenir la collectionGos&Garsdestinée aux lycéens.
Victoriano Cuervo Directeur du Palm Camayenne
© Éditions Ganndal ISBN : 978– 2– 35045– 193– 0 B.P : 542, Conakry– Guinée Tél. : (224) 622 39 65 88 Courriel : ganndal.editions@gmail.com Blog : http : //editionsganndal.blogspot.com
Tous droits réservés.
Dépôt légal, Décembre 2023
La Rencontre Une forte averse s’abattait sur Moré. Un arbre énorme arraché par le vent empêchait les véhicules de passer. En attendant qu’on libère la route, les voitures formaient une longue queue. Certains passagers descendaient et marchaient pour rejoindre l’autre côté de la rue. À l’abri, Aïcha ne cessait de regarder sa montre. Le bus n’arrivait pas. Elle était impatiente de retrouver sa sœur et de revoir Capito, la belle capitale entourée d’îlots où la brise soufait de toute part et dont les immeubles embellissaient l’autoroute. À Capito, il faisait bon vivre. L’air était frais pendant la saison pluvieuse. Le courant était stable. Une occasion de regarder la télé à sa guise. C’étaient les vacances, on en protait bien. Et justement, cet après-midi, une nouvelle série allait passer sur la chaîne Novelas. Elle ne voulait pas rater le début. Chaque coup d’œil à sa montre la rendait nerveuse. L’averse se calma. Une pluie très ne tombait maintenant. Un jeune homme traversant la rue attira son attention. Il marchait à pas lents en
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évitant les petites aques d’eau formées sur la chaussée. À peine eut-il atteint le trottoir, qu’un taxi passa à toute pompe et éclaboussa son pantalon gris. Aïcha remarqua la rage sur son visage. Le taximan ne s’arrêta pas pour s’excuser et le jeune homme le regarda partir. Furieux mais impuissant, il s’arrêta à côté d’Aïcha en bougonnant.
Quand le bus arriva enn, Aïcha partit en courant. Elle s’installa à côté de la fenêtre pour proter du paysage verdoyant et des falaises de Moré. Elle sortit unAdoraset se mit à lire. Tandis qu’elle s’éloignait de la gare, elle jeta un dernier coup d’œil sur le jeune homme qui regardait toujours son pantalon trempé. Quel imbécile, ce taximan ! Il ne s’est même pas excusé, se dit-elle.
Elle se replongea dans sa lecture. Le vent frais caressait sa peau. Tout avait l’air différent. La route, poussiéreuse habituellement, était humide. Les passagers racontaient leur calvaire pour venir et leurs histoires de famille. Plongée dans son roman sentimental, Aïcha n’entendait rien. Elle levait juste la tête quand un passager demandait à descendre du bus.
Il était midi à Capito quand Aïcha poussa la porte de sa sœur qui l’accueillit avec joie en couvrant ses joues de bisous. Quelques
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instants après, pendant que sa sœur mettait les bagages dans la chambre, Aïcha alluma la télé. La nouvelle série venait juste de commencer. Elle s’allongea sur le canapé en soupirant de soulagement. – Tu devrais prendre une douche, lui dit sa sœur. – Je le ferai après, répondit-elle sans même détourner son regard de la télé. Elle ne voulait rien rater de l’épisode, ses yeux pétillaient de joie. Elle s’identiait déjà au personnage principal. – Je te sers au moins de la nourriture ? J’ai fait ta sauce préférée. – Ah, la sauce Konkoé ! s’exclama-t-elle. – Exact ! Alors, tu viens ? – J’ai bien envie, mais il faut que je nisse de regarder cette série. Elle a l’air très intéressante. Je sens que je vais l’adorer. – Je ne te comprends pas. Tu disais que je te manquais. Maintenant que tu es là, tu ne fais que regarder la télé. – Bien sûr que tu me manquais….énormément. Mais… – Quoi ? – Donne-moi juste quelques minutes, s’il te plaît. C’est presque ni. – Je vais me fâcher, dit sa sœur en fronçant le
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front. En plus, tu peux regarder après. Ils vont rediffuser. – Bon tu as gagné, répondit Aïcha en souriant. – Voilà ! Comment va maman ? – Elle va très bien et j’ai des tonnes de messages pour toi. Elles éclatèrent de rire. – Comme tu la connais, dit Aïcha, c’est « salue ta sœur pour moi, son mari aussi, son bébé ; salue la pour moi, demande si elle va bien ; est-ce que son mari s’occupe bien d’elle, toujours gentil comme le premier jour, est-ce qu’elle veut que je lui apporte quelque chose… » nit-elle en riant aux éclats. Quand l’écran de son téléphone s’alluma en afchant un appel, Aïcha prit le téléphone. – Je vais apprêter la table, dit sa sœur en quittant le salon. Aïcha décrocha son téléphone et afcha un sourire. – Salut, dit-elle. – …….. – Je te manque déjà ? – .... – Allez, avoue-le. Je sais que tu ne peux pas te passer de moi.
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– … – J’en suis certaine. – … – Je viens d’arriver et tu me demandes déjà quand je vais retourner à Moré. – … – Il te faut encore un peu de patience. J’en ai pour une semaine. – … – Tu vas tenir. Sois un bon garçon. – … – Bisous. Elle raccrocha. – C’était qui ? demanda sa sœur, l’air taquin. – C’était Cheick. – Alors, vous êtes …... dit sa sœur en hésitant. – On est juste des amis. Tu ne vas pas recommencer avec tes questions, Mimi. – Je ferme ma bouche, dit Mimi en souriant. Aïcha prit rapidement une douche et se mit à table avec sa sœur. Il était presque huit heures du soir. – Tu n’attends pas ton mari pour dîner, taquina-t-elle sa sœur. – Tu regardes trop les séries hein ! Comment tu connais toutes ces choses ?
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– Ah non ! Tu dis ça comme si c’était la première fois que je venais ici. Elles éclatèrent de rire. – C’est vrai, avoua Mina. – Alors ? Je t’ordonne de te lever, dit Aïcha en riant à gorge déployée. Elle s’arrêta lorsqu’elle remarqua les larmes au coin des yeux de sa sœur. – Ça va Mimi ? – Pas tout à fait. – Qu’est-ce qui se passe ? – En fait, Souleymane et moi sommes fâchés. Et quand cela arrive, il ne mange pas mon repas. – Quoi ? s’exclama Aïcha, surprise. Il y a encore des hommes qui boudent la nourriture. – Eh oui ! dit Mimi en soupirant. – Il est comme papa. J’aimais bien qu’il boude le repas, dit Aïcha pour détendre sa sœur. Ça nous permettait de manger les délicieux plats que maman préparait spécialement pour lui. – Tu te rappelles ce jour où il a boudé le repas ? quand il a eu faim, il n’y avait plus rien ! – Il bougonnait en faisant des va-et-vient. Maman riait sous cape. Elles rirent de plus belle toutes les deux.
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– Que de souvenirs ! dit Mimi – Papa me manque tellement, dit Aïcha. – Moi aussi. Bon, on oublie ça. De toute façon, tu ne verras pas Souleymane. Il voyage ce soir et il ne revient pas avant deux mois. – Donc, il va falloir que je… Les cris du bébé les interrompirent. Mimi courut pour le prendre. Aïcha vida son assiette et retourna sur le canapé pour regarder les autres séries pendant que sa sœur s’occupait du bébé. Elle zappait d’une scène à une autre. Elle maîtrisait les heures et tous les titres. Il lui arrivait même de pleurer en voyant certaines scènes. Plus tard, elle décida de dormir enn. Elle n’arrivait plus à tenir trente secondes sans bailler. En attendant que le sommeil l’emporte, elle prit son livre de chevet et se mit à lire. Elle s’endormit, le bouquin sur la poitrine.
Le lendemain, Aïcha surprit son beau-frère au salon, les yeux rivés sur la télé. – Tu vas encore m’empêcher de regarder la télé ? – Viens plutôt suivre le journal avec moi au lieu de regarder tes séries inutiles. – Ne me provoque pas, Souley. – Allez, viens me faire un bisou. La prochaine fois, commence par me dire bonjour.
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– Comme si tu étais important. Tu n’es nalement pas parti, demanda Aïcha en s’asseyant. – J’avais envie de voir ma deuxième femme. Aïcha t mine de chercher quelqu’un dans le salon. – Où est ta seconde épouse ? – Juste à côté de moi, en train de me questionner. – N’importe quoi, répondit-elle. – Tu ne changes pas. Ils furent interrompus par Mimi qui leur annonça que le petit déjeuner était prêt. Souleymane se leva et se dirigea vers la salle à manger. Aïcha et Mimi échangèrent des regards. Tous les trois se mirent à table. – Mon vol est dans trois heures, dit Souleymane. – Déjà ? demanda Aïcha. – Oui ! répondit-il. Je devais partir hier soir mais le vol a été annulé pour motif d’orage. – C’est vrai qu’il tombait des cordes cette nuit, répondit Aïcha. – Tu connais cette expression ? s’étonna Souleymane. – Tu me sous-estimes à ce point, répondit Aïcha. – Pas du tout ma grande. J’oubliais que tu aimes la lecture.
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