Fraternité Matin du 09/07/2024 , magazine presse
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Bac 2024
L’amélioration du taux de réussite maintenue Mardi 9 juillet 2024 / N° 17 857 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 €P. 9 PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES AutosufIsance en riz Beugré Mambé mobilise les bailleurs de fonds P. 2 PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO Mine d’or d’Ity /Pollution du euve Cavally
Ce qui s’est réellement passé
La vie reprend son cours
normal à Zouan-Hounien Pp. 3 - 4 Hommage à Amadou Gon Coulibaly Gilbert Kafana Koné :“ Son héritage SAINT-TRA BI est riche et Pédiatrie incendiée à Agboville, violence sur le personnel médical à Port-Bouët Le gouvernement en appelle au civisme puissant ” Pp. 10 - 11 P. 5
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N ation
Mardi 9 juillet 2024
Filière Riz / Financement de la stratégie nationale Legouvernement mobilise ses partenaires
Le Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de vie, Robert Beugré Mambé a présidé hier, à Abidjan, une table ronde internationale sur le Inancement de la Stratégie nationale de développement de la Ilière riz.
a question du dévelop-pement de la filière riz en Côte d’Ivoire était au L menu d’une table ronde organisée, hier, 8 juillet, à Cocody, par le ministère d’État, ministère de l’Agricul-ture, du Développement rural et des Productions vivrières. Présidée par le Premier mi-nistre, Robert Beugré Mam-bé, la rencontre a réuni des membres du gouvernement, des institutions nationales et internationales publiques et privées, des partenaires au développement au nombre desquels la Banque mon-diale (Bm), la Banque afri-caine de développement (Bad), la Banque islamique de développement (Bid), l’or-ganisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agri-culture (Fao), des centres de recherche, la Cedeao et la Coopération japonaise (Jica). L’objectif pour le gouverne-ment était de mobiliser les partenaires au développe-ment pour le financement de la Stratégie nationale de dé-veloppement de la riziculture
Le Premier ministre Robert Beugré Mambé a sollicité l’accompagnement des partenaires au développement pour la réalisa-
tion de son projet rizicole.(PHOTOS : JOSÉPHINE KOUADIO)
(Sndr) 2024-2030. Le chef du gouvernement a souligné que la Stratégie na-tionale de développement de la riziculture (Sndr) 2024-2030, d’un coût global de 331 milliards de F Cfa (540
millions de dollars), a pour ob-jectif d’assurer la couverture nationale en riz, en quantité, en qualité et à des prix acces-sibles. « La Sndr 2024-2030 permettra de rendre la rizicul-ture ivoirienne plus compéti-
La Banque mondiale satisfaite de l’exécution des programmes pour la Côte d’Ivoire. Avec une enveloppe de plus de 6 milliards de F Cfa. Ce qui place le pays en 2e position dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, après le Nigeria. Ces pro-grammes financent des ac-tivités dans des secteurs de développement. Notamment l’agriculture, l’énergie, l’eau, le développement du capital humain », a-t-il déclaré. Il a aussi noté qu’au terme des échanges, les deux parties ont reconnu que ces pro-grammes s’exécutent très bien, avec un taux d’exécu-tion satisfaisant, qui dépasse la moyenne définie pour l’Afrique de l’Ouest et et du Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour Centre, avec également, l’Afrique de l’Ouest et du Centre. des résultats conséquents. a table ronde sur lemondiale pour l’Afrique « Au niveau de l’éducation financement de la de l’Ouest et du Centre, a par exemple, le nombre Stratégie nationale desouligné que les échanges d’enfants scolarisés en Côte développement de la ont porté sur différents pro-2Lmême pour les secteurs ded’Ivoire par son institution. Il 030 a été suivie d’une d’Ivoire a augmenté de ma-riziculture (Sndr) 2024- grammes financés en Côte nière significative. Il en est de séance de travail, à huis clos, s’agissait de passer en re-la Santé, de l’Énergie et de entre le Premier ministre, vue, l’état de mise en œuvre l’Agriculture », a-t-il soutenu. ministre des Sports et du de ces programmes. Mais Pour lui, le partenariat entre Cadre de vie et le groupe deégalement d’échanger sur la Côte d’Ivoire et la Banque la Banque mondiale. Robert les perspectives pour ren-mondiale a atteint un ex-Beugré Mambé avait à ses forcer le partenariat entre cellent niveau. Ce qui produit côtés, plusieurs membres du la Banque mondiale et la de très bons résultats. Et elle gouvernement. Au sortir des Côte d’Ivoire. « La Banque est disposée à accompagner travaux, Ousmane Diagana, mondiale a fait des projets la Côte d’Ivoire. vice-président de la Banque de plus de 30 programmes C. DJEZOU
tive et plus rémunératrice pour les acteurs de la chaîne de valeur. Surtout pour les pro-ducteurs tout en contribuant à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en riz », a-t-il sou-tenu. Selon lui, la quantité de riz blanchi importé a atteint 1,3 million de tonnes en 2023, y compris les réexportations vers les pays voisins, pour un coût de 440 milliards de F Cfa. Or, le potentiel de production de la Côte d’Ivoire est estimé actuellement à environ 3 mil-lions de tonnes de riz blanchi, pour une consommation d’en-viron 2,4 millions de tonnes. « C’est dire que notre pays peut être autosuffisant et même devenir exportateur net de riz. L’objectif de couverture de nos besoins en riz blanchi peut être rapidement atteint », a-t-il ajouté. Il a, par conséquent, invité
les partenaires au dévelop-pement à accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de cette stratégie. « Nous avons bon espoir qu’avec la détermination et la contribution de tous, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en riz en Côte d’Ivoire sera très rapidement une réalité », a-t-il lancé. Dans le même sens, le mi-nistre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développe-ment rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a indiqué que le financement de la Sndr 2024-2030 et sa mise en œuvre effective contribueront assuré-ment à faire de la Côte d’Ivoire un modèle en matière de sou-veraineté alimentaire. « C’est pourquoi, nous comp-tons sur la contribution de tous, partenaires techniques et financiers, ainsi que les
secteurs privé et bancaire, afin de disposer des ressources nécessaires pour la mise en œuvre de la nouvelle Sndr ». Il a souligné que la Sndr 2024-2030 est la seconde stratégie du genre mise en place par le gouvernement, après la pre-mière qui couvrait la période 2012-2018. « Si la Sndr 1 a permis de booster la produc-tion nationale de riz et de je-ter les jalons d’une meilleure organisation et structuration de la chaîne de valeurs de la filière riz, il n’en demeure pas moins que notre pays dépend encore des importations pour couvrir l’ensemble des be-soins nationaux en consom-mation de riz. D’où la mise en place de cette seconde straté-gie qui a pour but de permettre au pays d’inverser cette ten-dance », a-t-il précisé.
Les partenaires se mobilisent
Plusieurs partenaires au dé-veloppement ont exprimé leur soutien à cette stratégie et ont promis d’accompagner le gou-vernement dans sa mise en œuvre. « Nous saluons le plan du gouvernement visant à at-teindre l’autosuffisance en riz d’ici 2027. Notre engagement est clair : soutenir ce plan et encourager un programme robuste de chaîne de valeur du riz à moyen terme. Nous nous engageons à combler le financement nécessaire, à travers un programme à plu-sieurs phases sur la période de mise en œuvre de la stra-tégie 2024-2030 et au-delà », a déclaré le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana.
CASIMIR DJEZOU
Les partenaires au développement ont promis leur soutien au gouvernement dans la mise en œuvre de la Sndr 2024-2030.
Mardi 9 juillet 2024
N ation
3
Mine d’or d’Ity / Pollution du Leuve Cavally Ce qui s’est réellement passé
La nouvelle de la pollution du Cavally au cyanure s’est répandue comme une traînée de poudre en début de semaine, laissant libre cours
aux scénarios les plus fous. Fraternité Matin, après des villages riverains de la Smi, est allée à la source pour faire la lumière sur cette affaire.
Le Dg Soro Drissa, Dg de Smi, et Mme Ouattara, directrice pays Endeavour Mining (la vanne défectueuse à l’arrière plan).(PHOTO : DR)
l est 14 heures, ce 4 juillet 2024, quand nous arrivions sur le site de la mine d’or. Nous sommes reçus par leIde l’entreprise et ses collabo-responsable de la sécurité rateurs. L’accueil est empreint de courtoisie et de fraternité. Ayant évoqué l’objet de notre présence, les responsables de l’entreprise s’ouvrent à nous. Dans un bref briefing, ils nous expliquent le pro-cessus d’exploitation de la mine, le cadre réglementant leur activité, le dispositif sé-curitaire mis en place pour protéger les travailleurs, les populations riveraines et aus-si préserver l’environnement et l’écosystème qui l’entoure. Après cela, nous avons eu droit à une visite guidée du site. Au cours de ce parcours, le directeur général de la Smi, également directeur général du complexe minier qui re-groupe les entreprises Smi/ Smd/Smf, Soro Tiomaga Drissa, a expliqué ce qui s’est passé dans la journée du 23 juin et ce qui est à l’origine de l’incident. «Nous avons eu l’une de nos vannes sur la canalisation qui
part de l’usine vers le TCF qui s’est avérée défectueuse. Cela a entraîné l’écoulement d’une portion de boue avec de l’eau, vers le canal de dérivation que nous avons construit dans le cadre de la gestion des eaux de surface. La solution de décantation et la boue ont emprunté le canal de déviation qui s’étend sur 5 kilomètres en direction du fleuve Cavally. Cet écoulement est dû à la défection de la vanne se trouvant sur la tuyauterie qui achemine les effluents depuis l’usine vers le parc à résidus. Donc, c’est la défection de la vanne qui est la cause. Une quantité estimée à 3 mètres cubes d’eau de décantation et de boue a été drainée à l’issue de cet incident vers le canal de déviation que vous voyez juste derrière moi», a expliqué le directeur général. Il a tenu à préciser qu’il n’y a pas eu de rupture de digue, comme les rumeurs l’ont fait croire. «Je voudrais rassurer tout le monde que sur la mine d’Ity, il n’y a pas eu de rup-ture de digue. Nous avons eu une vanne défectueuse sur la
canalisation. Et cette vanne défectueuse a engendré le jet d’une solution et de la boue dans le système de drainage des eaux de ruissellement. Il n’y a pas eu de rupture de digue», a-t-il insisté.
Des mesures d’urgence prises
A en croire Drissa Soro, face à cette situation, des mesures d’urgence ont été aussitôt prises pour limiter les dégâts.«Nous avons procédé à l’ar-rêt de la source de produc-tion. C’est-à-dire à l’arrêt de l’écoulement des effluents dans la tuyauterie. Ce qui a stoppé net tout écoulement. Ensuite, nous avons procédé à un raclage et un ramassage de tout ce qui était boue et eau de ruissellement dans la zone pour pouvoir nous assu-rer que la zone a été nettoyée selon les principes. Nous avons automatiquement in-formé le Ciapol, avec qui nous travaillons dans le cadre de la gestion de nos effluentset de notre site», a-t-il indiqué. Ajoutant qu’en plus de cela, des prélèvements d’échantil-
lons sur le canal de déviation et sur l’intersection du canal de déviation avec le Cavally, en vue de s’assurer de l’état d’avancement de cette solu-tion qui s’écoulait dans le ca-nal de déviation. Le directeur général de la Smi informe également qu’il y a eu un ef-fet de dilution de cyanure du fait des eaux pluviales qui se trouvaient dans le canal de déviation. «Il faut savoir que dans le canal de déviation, il y avait de l’eau pluviale. Il y a eu effet de dilution. Nous sommes convaincus qu’avant que cette solution n’arrive sur les 5 km, au Cavally, on aurait eu un effet d’atténuation de la contamination lié à cet inci-dent», a-t-il renchéri. Selon lui, dès que l’inci-dent s’est produit, il a établi la communication avec les communautés riveraines, et les a sensibilisées à ne pas consommer le poisson ou d’éventuels animaux morts le long du fleuve. En plus de cela, des nouvelles mesures correctives ont été apportées pour prévenir plus efficace-ment une éventuelle situation désastreuse.
«Lorsque l’incident a été cir-conscrit, des caméras sup-plémentaires ont été installés autour de la zone de la tuyau-terie et du parc à résidus,pour accroître la surveillance à l’effet de détecter plus tôt les incidents. Nous avons procédé au nettoyage du siteet décidé d’augmenter la hau-teur du canal d’évacuation des eaux. Et aussi construire un bassin de réception des eaux de ruissellement avant de les projeter dans la nature», a fait savoir Drissa Soro. Il a aussi signalé que depuis l’in-cident, des prélèvements sont faits et envoyés à un labora-toire indépendant agréé sur le plan international pour des analyses plus approfondies. « Le parc à résidus s’étend sur 132 ha. Il dispose d’une capacité de 35 millions de mètres cubes. Actuellement, il n’est rempli qu’à 75%. Mais avant l’incident, nous avons construit un deuxième TSF et renforcé les mesures préventives », a rassuré le di-recteur général.
Collaboration avec les
autorités et structures techniques de l’État
Pour sa part, le directeur pays de Endeavour Mining,Laetitia Gadegbekou Ouatta-ra, a soutenu que son entre-prise qui n’a rien à cacher, a collaboré avec les autorités et structures techniques de l’État dans le cadre de cet incident. « Il n’existe pas de risque zéro. Nous avons pris des mesures préventives et d’urgence. Nous avons eu une collabo-ration franche et transparente avec les autorités. Nous leur avons ouvert la mine. Nous n’avons rien à cacher. Nous avons informé le ministère des mesures prises. Le Cia-pol s’est rendu sur le site, le 26 juin, en compagnie du mi-nistre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie pour constater les faits. Le 2 juillet, une délé-gation dirigée par le ministère de la Santé s’est rendue éga-lement sur le site où l’incident a eu lieu. Ils ont visité tout le parcours effectué par la solu-tion. Ils ont posé des questions sur les mesures préventives et bien d’autres. Nous sommes dans l’attente des résultats », nous a-t-elle confié. Avant de rappeler que le département communau-taire de l’entreprise est entré en contact avec les com-munautés. Les personnes impactées ont été prises en charge. «Nous saisissons l’occasion pour adresser notre compassion aux com-munautés qui ont été impac-tées par cet incident. Nous déplorons cet évènement. C’est la première fois. Nous tirons toutes les leçons et toutes les mesures préven-tives et correctives seront mises en œuvre pour que cela ne se reproduise plus», a rassuré la directrice pays de Endeavour Mining. Elle note par ailleurs que c’est le premier incident depuis 30 ans que la société exploite la mine d’or d’Ity. Fait notable à souligner, du-rant notre parcours sur le site de la mine, nous avons constaté la présence de pois-sons vivants dans le canal, environ une semaine après l’incident. Il en est de même pour les affluents du fleuve et les étangs piscicoles situés à moins de 7 mètres du canal d’évacuation des eaux. Des poisons vivants étaient bien perceptibles
SAINT-TRA BI
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